Citations sur La force des femmes (78)
ils [les hommes] doivent parler haut et fort des violences sexuelles. Ils doivent se choisir un rôle de modèle alternatif de ce qu'est être un homme, démonter qu'ils peuvent être à la fois forts et sensibles, avoir du courage et de la compassion, être solides et pourtant capables d'empathie, en passant par tout le spectre des émotions. Ils doivent prendre plus de temps pour parler des droits des femmes avec honnêteté et ouverture à leurs fils adolescents.
Car les symboles ont leur importance. En tant qu'individus, nous enregistrons en permanence des signaux sur notre place et notre statut dans la société. Souvent subtils et imperceptibles, contenus dans le langage et notre comportement, ils renforcent une hiérarchie dommageable entre les genres, et bien sûr entre les origines ethniques, ce que le mouvement Black Lives Matter a mis en avant.
Aucun de nous n'échappe à la tradition, ce qu n'est par ailleurs nullement souhaitable. Les coutumes et autres cérémonies nourrissent notre identité et notre sens de nous-même. Mais il est important de les questionner. et de ne pas se voiler la face vis-à-vis de leur impact. Dès l'instant où nous appuyons l'idée que les garçons sont plus forts, plus méritants, plus valeureux, nous perpétuons une injustice et, au final, la violence envers les femmes.
Depuis 1995, le Global Media Monitoring Project (projet de surveillance des médias dans le monde) examiné des journaux et des enregistrements du monde entier pour y étudier la représentation des femmes. Ils ont mené en tout cinq études, la dernière datant de 2015, qui montrent de petites avancées précieuses au cours des vingt dernières années. Dans les sujets traités, il n'y a que - que ce soit parmi les personnes interrogées ou celles faisant l'objet du repérage - que 24% de femmes.
Les femmes ont une capacité à briser les défenses extérieures fragiles des hommes, lesquels tirent leur fierté d’une image d’invulnérabilité. Ces masques machistes sont conçus pour intimider, mais ils peuvent aussi tomber. Ils ne font pas le poids contre le véritable force intérieur.
C'est vrai, un accouchement n'a rien d'attirant. Il y a des grognements, des cris, du sang et des matières fécales. Mais cette attitude révèle une croyance sexiste qui relègue la femme au rang d'objet de désir et de plaisir pour son mari. Avez-vous déjà rencontré un homme qui refuse que sa femme ou sa compagne soit à ses côtés quand il souffre ? Depuis toujours, je constate ce déséquilibre dans l'exercice de ma profession : lorsqu'un homme arrive à l'hôpital, il est accompagné de sa femme, parfois aussi de sa mère ou de sa sœur. S'il est incontinent, sa femme lui tendra le pot. Elle le lavera et le changera. Dans ces moments-là, il ne se soucie nullement de ne pas être attirant.
Je suis toujours mal à l'aise avec l'idée de destin parce que je crois très profondément à la notion de libre arbitre. Selon moi, nous faisons le choix d'être passifs ou actifs, de suivre notre conscience ou de l'ignorer, d'user de notre liberté pour le meilleur ou pour le pire. Mais ma mère, elle, était persuadée que mon chemin avait été prédéterminé.
Je vous encourage à voir le Congo, parfois encore appelé "la capitale mondiale du viol", comme une fenêtre sur les pires extrémités de ce fléau mondial que sont les violences sexuelles. Car c'est là un problème universel qui se produit aussi bien à la maison, au bureau, sur les champs de bataille que dans les lieux publics partout sur la planète.