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La force des femmes est un ouvrage du docteur Denis Mukwege, prix nobel de la paix en 2018 pour son engagement contre les violences faites aux femmes en République démocratique du Congo. le sujet n'est certes pas joyeux, mais ô combien important.

La première partie de l'ouvrage est une autobiographie, où l'auteur revient sur sa naissance et ses études, dans le contexte géopolitique de l'époque : colonisation belge ayant pulvérisé les structures tribales, tensions jamais apaisées entre Hutu et Tutsi, accession à l'indépendance et invasions successives de ses voisins. Puis le récit glisse doucement vers l'essai, avec un va et vient continu entre anecdotes biographiques, témoignages et faits de violences faites aux femmes, et propositions pour expliciter et faire évoluer une mentalité où les femmes sont tout autant la propriété des hommes que responsable de leur bonheur et malheurs.

La dimension médicale est également bien présente, avec son lot d'opérations de césariennes, de fistules pour pallier aux monstruosités corporelles infligées au le corps des femmes ; l'auteur ne s'enferme cependant pas dans un tableau où seule l'Afrique serait à mettre au ban des nations pour les droits de la femme : à travers des statistiques et des exemples précis, il montre l'énorme retard des États-Unis sur le plan du nombre de médecins par habitants, du nombre de femmes accouchant dans la précarité, ou encore sur le congé maternité drastiquement réduit.

La force des femmes est passionnant pour quiconque s'intéresse à la situation géopolitique de l'Afrique des grands lacs, car Denis Mukwege ne cède pas à la tentation d'explications vulgarisées et dénuées de leur complexité : il insiste notamment sur l'impact notoire de la guerre civile rwandaise et sur la violence généralisée de la région, le Rwanda ne s'étant pas privé pour exporter le génocide au-delà de ses frontières pour pouvoir piller allègrement et systématiquement les ressources minières de la RDC, avec la bénédiction des autres pays voisins et des élites du pays qui participent à ce dépeçage au détriment des populations locales.

On comprend dès lors mieux le viol en tant que composante préméditée d'une stratégie de guerre et instrument de destruction du tissu social, à l'utilité sans pareille lorsqu'il s'agit de soumettre les populations ou de les déplacer afin de pouvoir exploiter sans gêne une zone riche en ressources.

Denis Mukwege soulève également le problème de la démobilisation des forces armées, et la solution souvent facile de leur incorporation au sein des armées régulières, ce qui a pour conséquence de normaliser des pratiques de milices au sein même des forces de défense d'un pays.

Il souligne aussi - et c'est un des points les plus intéressants de son analyse - la nécessité d'avoir un cadre légal et réglementaire (ce dernier existant en RDC) pour punir les violences faites aux femmes, et surtout de faire appliquer cette loi...On comprend mieux l'importance capitale de la Cour pénale internationale pour se saisir de ces sujets, et s'assurer que ceux qui permettent de telles exactions ne pourront pas se soustraire à leur procès.

Entre anecdotes déchirantes et poignantes, et malgré le vol systématique du gouvernement congolais des prix internationaux gagnés par Denis Mukwege, on se réconcilie en partie avec les interventions de l'ONU et d'autres ONG, sans lesquelles l'hôpital de Panzi n'aurait jamais pu tenir aussi longtemps debout, et l'on se dit que malgré tout, ces aides permettent en certains lieux de soulager des vies brisées. Et l'on ne peut qu'être en admiration totale devant ce docteur qui, envers et contre tout, a dédié sa vie aux femmes sans jamais y renoncer malgré les menaces et les violences qui ne cessent pas et semblent parfois même rivaliser de cruauté.

Chapeau M. Mukwege !
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La Force des femmes est le dernier ouvrage de Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix 2018.

Gynécologue-obstétricien, militant des droits humains, le Dr Mukwege oeuvre depuis près de 40 ans dans le soin des victimes de violences sexuelles dans les zones de conflit. La prise en charge est holistique, c'est-à-dire qu'elle ne s'arrête pas aux soins médicaux et à la chirurgie, mais inclut des soins psychosociaux, une aide juridique et un accompagnement socio-économique permettant la reconstruction et l'autonomisation des survivantes.

Le Dr Mukwege donne également des pistes pour traiter les causes de ces violences : éducation, justice, droit, gouvernance. Il appelle également le consommateur à se rappeler du coût humain de certains de nos objets courants (smartphone, bijoux, voitures électriques), en lien avec certaines conditions d'exploitation de minerais (coltan, tantale, étain, cobalt).

L'ouvrage dépasse le cadre des frontières pour prendre une portée universelle. Il montre que chaque victoire obtenue est la preuve que rien n'est inéluctable et que l'action est nécessaire, tant pour changer la situation que pour maintenir les acquis en matière de droits humains.

On citera également le documentaire « l'homme qui répare les femmes » (2015)

et le discours du Prix Nobel de la paix en 2018 :
https://lnkd.in/eT-EZTHF

Un grand merci à Babelio pour l'envoi du livre et l'invitation à la conférence de Denis Mukwege du 11 octobre 2021
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Un ouvrage nécessaire, brillant, intelligent, très documenté. L'implacable réalité des faits en République démocratique du Congo, encore de nos jours au XXIe siècle !

Didier Mukwege né au Congo belge en 1955, a beaucoup fait pour les femmes. Il est surnommé « l'homme qui répare les femmes ». Contrairement à la tradition congolaise, il est élevé comme ses soeurs, et non comme un enfant mâle roi. Tout jeune, il apprend le ménage, la cuisine, l'aide, l'entre-aide, l'égalité homme/femme au foyer. de cette éducation il gardera le respect de toute femme, au regard du courage maternelle. Il sera féministe avant l'heure, et n'hésitera pas, après des études en France et en Belgique, à revenir dans son pays d'origine en tant que gynécologue spécialisé dans les violences faites aux femmes, et victimes de sévices sexuels. Dès 1999, il ouvre un hôpital à Panzi, puis une annexe « la cité de la joie » avec la collaboration d'Eve Ensler (les monologues du vagin) pour accueillir les femmes réparées sans qu'elles soient obligées de retourner dans leur village, leur enfer. C'est également un centre de formation pour permettre aux femmes d'accéder à l'éducation, étape nécessaire pour s'en sortir. En parallèle, il ouvre la Maison Dorcas, un refuge pour les femmes qui ont des enfants nés d'un viol, ou des fistules incurables. Il ne se contente pas d'opérer et de réparer si c'est possible, les femmes violentées ; il essaie d'assurer leur remise en forme, leur éducation, leur formation. Il crée aussi un service juridique, ajout logique aux soins médicaux, un soutien psychologique, un mode de réinsertion socio-économique. Il prépare avec elles « le monde d'après ».

Au fil des années il développe des structures adaptées, puis se lance dans une grande campagne de sensibilisation pour alerter sur ce qui se passe encore de nos jours en République démocratique du Congo, et plus spécifiquement dans sa partie orientale. Il fait des discours partout dans le monde, fait voter des lois protectrices des femmes et punitives sur leurs agresseurs, écrit des livres pour dénoncer la violence. Il devient ambassadeur de la cause des femmes qui ont subi des violences sexuelles à travers le monde où il va s'apercevoir que ces faits ne sont pas réservés au Congo, qu'ils existent en Chine, au Japon, aux Etats-Unis, et même en France, en Europe. Il n'aura de cesse de faire entendre sa voix. En 2018, il obtient le prix Nobel de la paix, mais continue son combat, celui des femmes, qu'il porte en lui depuis toujours, malgré ses ennemis puissants et menaçants, malgré les exils, malgré les bombes, les saccages de son hôpital, malgré les menaces de mort à son encontre et à celle de sa famille. Sa notoriété est grandissante, il va s'en servir pour lever des fonds pour ses associations et la concrétisation de ses projets pour aider les survivantes, comme il les appelle.

Dans cet ouvrage, il nous décrit l'indicible, l'horreur, l'inhumanité, le viol considéré comme une arme de guerre, les raisons économiques au pillage des matières premières que renferme le Congo (or, diamant, lithium, uranium, cassitérite…), les liens étroits entre les viols et la localisation des gisements majeurs de minerai, l'enrichissement des pays voisins comme le Rwanda ou le Burundi qui viennent piller et s'en prendre aux femmes, les avilir, les détruire, les briser de l'intérieur. Il dénonce les dirigeants qui gouvernent et sévissent en toute impunité, la corruption, les états où les riches peuvent acheter leur liberté, où les crimes sexuels restent impunis. Il nous parle de ces femmes qui arrivent, blessées dans leur chair, si courageuses, de ces jeunes enfants abusées par des hommes sans foi ni loi, qui trouvent la force de parler, de ce jeune violeur multirécidiviste venu tout avouer, pleurant, mais se trouvant des excuses dans l'enrôlement par les militaires alors qu'il n'était qu'un gamin, sans regret ni remord pour ses crimes commis.

Nous voyons pourtant filtrer la lumière à travers les témoignages poignants. Les choses avancent lentement, mais grignotent chaque jour davantage de terrain, une lueur d'espoir se dessine. Après des années d'expériences, dont il nous fait part ici sans langue de bois, Didier Mukwege est persuadé que le changement passe par l'éducation des hommes, pas seulement les nouvelles générations plus enclines à entendre son discours, mais aussi les précédentes aux idées ancestrales ancrées, aux coutumes qu'on ne discute pas, aux rituels s'imposant comme une réalité encore en vigueur. Il reste du chemin à parcourir, rien n'est encore acquis. le combat continue, doit continuer, avec l'aide de toutes et de tous.

Merci Docteur Mukwege, vous nous ouvrez les yeux, et vous nous donnez envie de nous battre avec vous, pour une noble cause, juste, claire, évidente.
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Je mesure pleinement ma chance d'avoir pu assister à la rencontre organisée par Babelio et les éditions Gallimard.
Rencontrer cet homme, lire son histoire et avec elle, celles de milliers de femmes qui subissent violences sexuelles, viols et mutilations. Ces femmes qui ne combattent pas mais qui subissent la guerre puisque selon les mots de Denis Mukwege, "cette guerre se faisait sur le corps des femmes".
Denis Mukwege est bien plus qu'un médecin gynécologue-obstétricien féministe. Il est un véritable humaniste qui prône le droit des femmes mais pour qui le salut de la société passe aussi par une prise en charge des bourreaux.
Un récit édifiant... parfois difficile à lire tant les atrocités subies par ces femmes sont horribles... parfois révoltant face à tant de corruption... une lecture aussi essentielle que bouleversante...

Un livre qui appelle au changement, au-delà des frontières et des traditions.

Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour ces moments intenses qui ont marqué ma vie de lectrice mais aussi de femme.
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Un témoignage édifiant sur le viol collectif et les violences sexuelles sur les femmes comme "arme de guerre" et sur la place de la femme dans les sociétés patriarcales au Congo mais aussi dans beaucoup d'autres pays du monde. Un livre qui m'a déstabilisée avec des chiffres et pratiques effarants. Malgré tout le Dr. Denis Mukwege ne perd pas espoir grâce au chemin parcouru, à l'aide apportée aux femmes et aux personnes rencontrées depuis 40 ans et il continue son combat au péril de sa vie ! Beaucoup de facteurs à faire évoluer dans les sociétés : éducation, droit, justice, gouvernance, traditions, religion mais aussi les hommes "la cause des droits des femmes n'est pas seulement la cause des femmes. Il faut que les hommes s'y joignent." Un récit hommage aux femmes et indispensable pour faire changer les mentalités 👏👏👏👏 Merci encore à Gallimard et Babelio.com pour cette rencontre lors de la présentation de "La force des femmes" qui m'a honorée et touchée par ce personnage humaniste et tellement humble !
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La force des femmes est le témoignage édifiant et émouvant du prix Nobel de la Paix Denis Mukwege. Plus que cela, c'est le récit d'une vie donnée à une cause qui n'est pas moindre, celle des femmes ayant subi des sévices sexuels. Peu d'hommes ont ce courage. La souffrance des femmes violentées de son pays oriente très tôt la carrière du médecin Denis Mukwege, qui devient gynécologue et chirurgien. Il crée un hôpital et un espace de protection et d'écoute pour accueillir les femmes congolaises en grande souffrance. Son combat ne s'arrête pas là, il devient une voix à travers le monde pour les femmes du monde entier victimes d'un tel traumatisme. « Plus je voyage, plus j'apprends, plus je me rends compte que la douleur issue de violences sexuelles exercées sur les femmes est la même, que ce soit dans les zones de conflit ou dans des pays en paix, et quelles que soient leur culture, leur langue ou leurs croyances religieuses ».

Malgré les menaces et les tentatives d'assassinat, Denis Mukwege n'est jamais resté silencieux. A la fois médecin et ambassadeur des femmes "survivantes", il continue à agir et à briser le silence car « le premier pas dans la lutte contre les violences sexuelles, c'est d'en parler ». Un autre pas est « d'éduquer tout le monde, à commencer par les hommes. C'est à partir de là que nous pourrons amorcer un processus de changement des politiques publiques, élever les garçons différemment et faire comprendre aux hommes les conséquences des abus sexuels, qui laissent des profondes blessures psychologiques. »

Denis Mukwege s'exprime avec force dans son livre. Les témoignages poignants des "survivantes" viennent étayer son dit. Impossible de se taire après avoir lu La force des femmes. Nous sommes tous concernés. « Nous pouvons tous jouer un rôle pour aider et faire de ce monde un endroit plus sûr pour les femmes. Apporter notre soutien. Briser le silence. Rejoindre ou aider un collectif. Faire pression sur nos élus et nos législateurs. Et enfin, avoir un rôle d'éducateur ». Un livre à faire lire autour de soi, aux femmes et bien évidemment aux hommes.
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Ce chirurgien-gynécologue est devenu le « réparateur de femmes » par excellence en se spécialisant tout au long de sa vie, En République du Congo, durant des décennies, le viol était une arme de guerre, et les combattants réfugiés du Rwanda, qu'ils soient Hutus ou Tutsis, ont amplifié les actes de barbarie en s'alliant aux rebelles congolais.
Devenu médecin, il a regagné sa terre natale pour exercer à l'hôpital de Banzi. Il s'occupait des cas les plus urgents avec des victimes survivantes qu'il appelait ses patientes. C'est avec les détails intimes de leurs expériences que ces victimes ont permis au Dr Mukwege de devenir un grand spécialiste et d'apaiser tant de souffrances par le dialogue de confiance. Cela a fait de lui un activiste qui lutte sans cesse pour le droit à l'égalité, surtout au Congo, pays où la tradition religieuse classe déjà la femme en être inférieur. Pour lui, de culte protestant, féminisme et foi sont des concepts compatibles. Mais il faut lutter et expliquer. Citons un exemple : en crise du Covid, les pays gouvernés par des femmes s'en sont mieux sortis (pays nordiques, Nouvelle-Zélande)
Puis les difficultés rencontrées ont fait de lui un héros. Dans un pays en guerre, il a échappé par deux fois aux attentats. A cause du régime corrompu, il n'a reçu aucune aide du président Kabila. Obligé de déménager, il a opéré sous protection d'abord de femmes bénévoles, puis de soldats de l'ONU. Enfin, sa réputation le protège ! Une anecdote confirme la fierté de ses actes : lors d'une conférence à l'ONU, une fillette de 12 ans, narrant son viol avec un aplomb surprenant, a réussi à faire pleurer et s'effondrer un général présent.
Denis Mukwege, activiste féministe réparateur de femmes n'a pas fini de lutter contre la violence et son Prix Nobel de la Paix en 2018 est mérité cent fois !

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Un livre passionnant, engagé, ponctué d'études, d'analyses, d'expérience humaine, de recits de femmes. Cette lecture est passionnante. Je suis passée par toutes les émotions : colère, tristesse, stupéfaction, incompréhension mais aussi beaucoup d'espoir. Et il en faut pour avancer sur les violences séquelles, pour lutter contre un tel fléau. Ce monsieur est tellement engagé, au péril de savoir, c'est admirable. A lire absolument.
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Prix Nobel de la paix, l'homme qui répare les femmes , ce gynécologue et chirurgien qui retrace son expérience et témoigne de la force des femmes et des combats menés contre les violences, les viols mais aussi le déni politique, la honte et l'incompréhension.
Cette lecture remue et m'a même mise en colère contre ces hommes, pour ne pas dire les hommes, leur instinct primaire, leur bestialité, leur lâcheté et j'en passe. Les changements passeront par la voix des hommes malheureusement et seront malheureusement plus rapide ainsi.
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Peu de gens méritent vraiment le terme d'idole, mais Denis Mukwege est la mienne. Prix Nobel de la paix en 2018, docteur Honoris Causa de l'université où je travaille (entre autres), « L'Homme qui répare les femmes » est un être exceptionnel plein d'humilité.
Ce livre raconte son histoire, ce qui lui a donné envie de devenir médecin puis gynécologue dans une des régions les plus dangereuses au monde, le sud du Kivu au Congo. On apprend comment et pourquoi il a créé cet hôpital pour que les femmes aient un endroit décent où accoucher.

Il interroge sur le viol et l'éducation des hommes, la place des femmes dans la société et les accouchements dans des situations catastrophiques. Il fait des parallèles avec d'autres pays…
J'ai mis du temps à le lire car il y a des passages difficiles mais cette lecture a renforcé l'admiration que j'ai pour cet homme qui reste optimiste et plein d'espoir pour son pays alors même qu'il doit vivre sous la protection constante de casques bleus suite à une tentative d'attentat violente. C'est un livre passionnant et très instructif à lire absolument.

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