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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Atlanta, 1950. Lucius Boggs et son équipier Tommy Smith font toujours partie, sous le commandement du lieutenant McInnis, des dix flics noirs de l'APD, Atlanta Police Department. Un statut que bon nombre conteste toujours, y compris parmi leurs collègues blancs. de nuit, ils patrouillent les quartiers noirs. Pendant l'une d'entre elles, ils tombent sur un petit revendeur de drogue et d'alcool, un certain Forrester. Si l'homme, père de famille, jure que c'est la première fois qu'il fait ça et qu'il remplace juste un copain malade, les deux flics n'y croient pas. Pour prouver sa bonne foi, il est prêt à leur donner des infos sur les jours et les heures habituelles de livraison. Et comble de chance pour eux, la prochaine a lieu quelques minutes plus tard. Si la surveillance du trafic d'alcool et de drogue n'entre pas dans leurs attributions, ils en font fi pour cette fois. Mais, une fois sur place, la tentative d'arrestation tourne mal, des coups de feu sont tirés, les trafiquants prennent la fuite. Si un homme est retrouvé mort, les deux flics sont persuadés de ne pas en être responsable. Vingt-quatre heures plus tard, c'est Forrester que Boggs retrouvera mort chez lui...
De son côté, Denny Rakestraw, sûrement un des rares flics blancs à ne pas être adepte des idées du KKK, a du souci à se faire. En effet, son beau-frère, Dale, s'est mis dans une position plus qu'inconfortable en allant tabasser, avec deux potes, Mott et Irons, un Blanc, soi-disant dénué de scrupules, au nom du KKK. Mais la situation vire au drame lorsque Irons se prend une balle par la propriétaire du bar situé juste à côté...

Après Darktown, l'on retrouve les deux flics afro-américains, Boggs et Smith, deux ans plus tard. Pour autant, rien n'a réellement changé pour eux, l'étendue de leurs fonctions se limitant à surveiller le quartier de Darktown, sans pouvoir procéder à une quelconque arrestation. Par contre, le quartier jusqu'ici blanc de Handford Park a vu s'installer trois familles noires, ce qui provoque la colère des habitants, prêts à tout pour les en déloger. Ajoutez à cela des trafics de drogue et d'alcool, une police parfois véreuse et corrompue, des règlements de compte au nom du KKK et c'est peu dire que la ville est sous tension. Avec cette série forte consacrée à Atlanta, Thomas Mullen aborde intelligemment la question de la ségrégation raciale. Mais si nombre de racistes réussissent à faire entendre leur voix, l'on entrevoit, en la personne du lieutenant McInnis et de l'agent Rakestraw, un possible changement de mentalité. Fort bien documenté, ce roman allie à la perfection fond historique, politique et bouleversements sociaux et sociétaux. La galerie de personnages, riche et hétéroclite, est psychologiquement approfondie, confrontés, pour certains, à leurs dilemmes moraux.
Un roman policier intelligent, aussi passionnant qu'instructif...
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Après l'excellent Darktown, l'excellent deuxième volet : Temps noirs.
Et d'emblée la couleur est donnée, on est en 1950 et rien n'a changé depuis deux ans...
Noirs, comme ces premiers policiers noirs qui sont recrutés à Atlanta en 1948 ; ce qui ne passe toujours pas , ni dans la police, ni dans la population WASP. Nouvelles recrues qui n'ont pas droit de partager les locaux des Blancs, qui n'ont pas le droit de conduire des voitures de patrouilles, qui n'ont pas le droit d'arrêter un Blanc, mais qui ont le droit de se faire tirer dessus en intervention, de quoi devenir schizophrènes....
Blanc comme ce quartier où quelques familles noires achètent des maisons, au grand dam des voisins, qui ne supportent pas cette "invasion" et qui vont s'organiser pour le faire savoir.... C'est que certains sont "encartés" au Ku Klux Klan. ( Blanches les capuches, noires les idées... ).
Les policiers noirs, Boggs et Smith, superbes équilibristes, avancent sur une corde raide où tous les coups sont permis, où ils n'ont aucun droit, que des devoirs, afin de survivre en entraînant leurs proches du bon côté.
Du côté de la loi, du côté où l'herbe est plus verte.

Passionnante, ultra documentée, foisonnante, une série qui instruit ( en plus de faire passer un super moment...).
Darktown est en cours d'adaptation pour la télévision...
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Darktown, le premier volume, était déjà du tout grand roman noir. La suite est du même acabit et peut trôner parmi les grands sans aucun problème.

Dans ce roman noir qui se déroule à Atlanta en 1950, au coeur de la ségrégation raciale, vous croiserez des personnages peu fréquentable, dont certains se baladent avec une taie d'oreiller blanche sur la tête.

D'autres, pas mieux, adorent porter des costumes bruns avec des éclairs rouges cousus en insignes. Cela fait 5 ans que l'Adlolf s'est fait sauter le caisson et aux États-Unis, certains ont la nazi nostalgie.

Si vous lisez ce roman et que vous faites partie de la cancel culture, vous risquez de tressaillir à toutes les mentions « Négros » ou de « singes »… Je n'aime pas ces mots, mais en 1950, dans le Sud des États-Unis, montrer du respect pour une personne de couleur vous valait l'exclusion de tout. Personne ne parle d'afro-américains.

Ne pas utiliser les termes insultants dans un roman se déroulant à ces époques serait un anachronisme aussi gros que de doter les femmes du droit de vote à une époque où elles ne l'avaient pas.

Ce fut avec un plaisir énorme que j'ai retrouvé mes deux agents Noirs (ou nègres, pour l'époque) : Lucius Boggs et Tommy Smith. Ce n'est pas à proprement parler d'une suite de leur première enquête, nous sommes 2 ans plus tard, mais l'auteur y fera quelques allusions. Les deux romans peuvent se lire indépendamment l'un de l'autre, mais faites-vous plaisir avec les deux.

Deux années se sont écoulées et rien n'a changé dans leurs droits, qu'ils n'ont pas. La frontière entre les quartiers Blancs et Noirs bouge, pour la plus grande peur des Blancs, bien entendu et les envies de lyncher du Noir est toujours présente, chez les membres du KKK, chez les nazis ou tout simplement chez les citoyens lambdas, ceux des beaux quartiers.

L'intrigue est une véritable toile d'araignée, aux multiples ramifications. Rien n'est simple, tout est imbriqué et rien n'est comme on pourrait le penser. Les arcs narratifs sont multiples, comme les personnages et la ville d'Atlanta est un personnage à part entière, qui vit, qui bouge.

C'est tout un pan de la vie sudiste qui est décrit dans ce roman noir puissant. Tout y pue le racisme primaire, la ségrégation, que l'on soit chez les Blancs ou chez les Noirs qui vivent dans les beaux quartiers de Sweet Auburn et qui méprise ceux des quartiers populaires vivant dans des taudis (ou s'apparentant à des taudis). Personne n'est frère.

Jamais les personnages ne sombrent dans le manichéisme, que l'on soit avec nos deux flics Noirs (Boggs et Smith), des gens qui quartier Blanc ou avec des klansmen. Tous ont des nuances, des peurs, des rêves, des casseroles au cul ou des squelettes dans les placards. C'est comme une pelote de laine que l'on dévide.

Oserais-je dire que personne n'est tout à fait blanc ou noir, mais dans des nuances de gris, pouvant passer de l'ombre à la lumière. Les gens ont des règles, des idéaux, mais parfois, ils se fracassent face à la vie dure que l'on mène à Atlanta ou face aux événements qui s'emballent et débouchent là où le personnage ne le pensait pas.

Face à un vrai roman noir se déroulant durant la ségrégation raciale des années 50, il ne faut pas s'attendre à ce que les Bons gagnent et que les Vilains aillent en taule. Dans un roman noir tel que celui-ci, le happy end, faudra s'asseoir dessus et se le carrer où… où vos voulez, c'est vous qui décidez.

Roman noir puissant, réaliste, à la trame scénaristique réfléchie, poussée, rien n'est simple, ni facile, où les multiples arcs narratifs nous entraînent dans plusieurs endroits d'Atlanta avant de tous se terminer dans un final hautement violent qui ne sera pas celui entre les Noirs et les Blancs (trop facile).

Pas de manichéisme, juste des personnages qui essaient de vivre comme ils peuvent, sans se mettre à dos leur communauté (pas facile), de louvoyer dans cet océan de haine tout en restant fidèle le plus possible à leurs idéaux, qu'ils soient respectueux des autres ou pas.

La ligne rouge n'est jamais loin et il n'est jamais facile de respecter ses engagements pris un jour, lorsque l'on se retrouve confronté à la complexité humaine.

Un roman noir puissant, sans édulcorants, sans sucre, noir de chez noir et à l'arôme brut que l'on savoure avec plaisir, même si l'époque n'est pas celle des Bisounours.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Atlanta, USA, dans les années 1950. La vie d'un commissariat où quelques policiers noirs, fraîchement embauchés, tentent tant bien que mal de faire correctement leur travail en luttant contre les trafics en tout genre, trafics souvent couverts par des policiers blancs corrompus. L'histoire fait bien ressortir la difficulté d'être un policier quand on est noir car mis à l'écart de sa propre communauté qui les considère généralement comme des traîtres et traités le plus souvent comme des moins que rien par les policiers blancs ou au mieux comme des collègues d'un rang légèrement inférieur par certains, peu nombreux, et qui eux mêmes se heurtent à leur communauté qui ne voit pas ces timides rapprochements d'un bon oeil.

A travers ce roman, on suit la vie professionnelle et privée de certains de ces policiers noirs et blancs. Les intrigues s'enchevêtrent avec beaucoup d'habilité et de cohérence, sur fond de la montée en puissance d'une idéologie nazie, avec le Ku Klux Klan bien présent, qui met en lumière une certaine ségrégation et un racisme ordinaire et violent. Roman policier et social, plutôt classique dans le genre, sans grande surprise mais intéressant.

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Deuxième tome d'une série commencée avec Darktown, maintenant sorti en poche, Temps noirs permet de retrouver les agents policiers noirs engagés par la ville d'Atlanta en 1948 pour faire régner la loi dans les quartiers où habitent leurs concitoyens de couleur. Ils doivent composer avec des moyens restreints, l'impossibilité d'appréhender eux-même des suspects, et l'hostilité de leurs collègues blancs comme de la population. Un véritable sacerdoce !
Sur fond de trafic de drogue, se pose la question cruciale des Noirs qui commencent à emménager dans des quartiers autrefois réservés aux Blancs, réveillant ainsi le Ku Klux Klan et une autre organisation tout aussi raciste, parée de symboles nazis au lieu des macabres draps blancs.
Dans ce roman, on retrouve, en passant, l'avocat Thurgood Marshall dont le nom m'est connu depuis que j'ai lu Little Rock, 1957. Comme l'intrigue se déroule en 1950, si l'avocat militant des Droits Civiques n'est pas encore aussi connu, il agit déjà contre la ségrégation, et dans le roman, fréquente le révérend Boggs, père de Julius, l'un des policiers. Il est le genre de personne qui peut servir de médiateur, quand Noirs et Blancs se mettent autour d'une table pour discuter, ce qui à Atlanta, dans ces années-là, demeure exceptionnel.
La vie privée des policiers les plus représentatifs de la série est habilement mise en scène par l'auteur : l'un se fait du souci pour sa fiancée et d'anciennes histoires qui ressurgissent dans la vie de celle-ci, l'autre pour son beau-frère agressé de nuit tout près de chez lui. le point de vue de Rake, policier blanc à l'esprit ouvert et non corrompu, une exception, apporte un contre-point intéressant. Les situations difficiles auxquelles les policiers se trouvent confrontés les mettent parfois à l'extrême limite de la légalité.
Bien documentés, rondement menés, sans que manquent quelques scènes d'action, ces romans réussissent à garder un juste équilibre entre aspect historique et suspense. Pour l'instant, seuls deux sont parus, même aux États-Unis, vous pouvez donc vous y atteler sans craindre de vous trouver embarqués dans une série trop longue…
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Atlanta dans les années 1950, la ségrégation raciale bat son plein et une expérience correctrice courageuse consiste en la création d'un groupe de policiers noirs chargés de veiller à la sécurité de Handfork Park, quartier de banlieue où emménagent de plus en plus de noirs, au grand dam de la population blanche. Lucius Boggs, Tommy Smith, deux policiers noirs et Dennis Rakestraw policier blanc acceptant de collaborer avec eux doivent opérer dans des conditions difficiles, car leurs prérogatives sont inférieures à celles des policiers blancs avec lesquels ils doivent cohabiter. Leur tâche les entraînent dans des aventures où ils ont affaire avec la corruption, la drogue et le Ku Klux Klan. Dans une narration palpitante, l'auteur illustre de façon convaincante un contexte social et historique qui malheureusement n'évolue que très lentement.
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Ce deuxième épisode est tout aussi passionnant que le premier. Je trouve l'intrigue encore plus complexe que dans « darktown ». Bravo pour le génie créatif de l'écrivain. Il manie parfaitement l'histoire et la fiction. Ce roman est très addictif. Y en aura-t-il un troisième ? Affaire à suivre.
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Thomas Mullen est un auteur talentueux.
Après Darktown, Temps Noir lui permet de poursuivre avec les même personnages le récit de l'expérience des flics noirs d'Atlanta, lancée juste après guerre, à la fin des années 40.
Le livre est un témoignage très fort sur la ségrégation et le racisme du Sud des Etats-Unis. Il permet de donner plusieurs points de vue et montre la difficulté de sortir d'un racisme systémique. Lire Mullen, auteur blanc né en 1974 dans le Rhode Island, permet de mieux comprendre les Etats-Unis d'aujourd'hui.
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Flic blanc: honnête ou ripoux? Flic noir: honnête ou ripoux? Quand les faits se déroulent aux Etats Unis dans les années 50, en pleine période de ségrégation raciale, l'intrigue revêt immédiatement une autre couleur: celle de l'Histoire des Etats Unis.
C'est sur fond de Ku Klux Klan que nous suivons la vie des policiers Boggs, Smith, Mac Innis, Rakestraw, et bien d'autres.
Très belle écriture, je découvre très agréablement cet auteur. Un grand merci à la box Kube qui me comble une fois encore.
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Darktown imposait un style élégant, des personnages attachants & un contexte historique enrichissant. Temps noir est une suite logique, emplie d'un charme égal, d'une tension permanente. Nos deux héros policiers font face à des tensions familiales, font face au KKK, à la misère & à la peur des hommes. Ils vivent le changement d'époque et nous le transmettent entre courage et dénonciation. Un récit palpitant, à la plume délicat tout en étant explosive. Thomas Mullen est sans pareil pour décrire sans abus, une ville au bord de l'implosion, entre racisme & règlements de compte. Très grand roman noir.
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