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Critique de AnnaDulac


En préambule, Antonio Munoz Molina cite James Joyce qui affirme qu'on « ne devrait jamais planifier un livre à l'avance, mais le laisser se former de lui-même au fil de l'écriture … »

Si le lecteur n'est pas prêt à être emmené dans une exploration « déambulatoire », qu'il passe son chemin. Peut-être faut-il aussi ne pas lire ce texte d'une traite, mais adopter à son tour une forme d'errance à travers les paysages, collages, citations d'auteurs, publicités, voix enregistrées dans la rue, et autres captations du quotidien le plus trivial comme le plus érudit.

Antonio Munez Molina est en effet « tout ouïe ». Il dit « écouter avec les yeux ». Il écrit au crayon dans un carnet, il découpe des publicités, il enregistre sur son téléphone portable la vie telle qu'elle est. Les bruits, le « bruissement des feuilles d'un figuier ».
Il est aussi accompagné dans ses errances par d'autres promeneurs célèbres, tels que Walter Benjamin, Baudelaire, De Quincey, Pessoa.
Il parcourt Londres, Paris, Madrid, Lisbonne, New York.
Le résultat est un livre rare, d'une richesse inouïe, qui saute du coq à l'âne, merveilleusement écrit.
Un véritable traité de « déambulologie ».
Une sorte de « poème du siècle ».
Démesuré.

L'auteur est à la fois « l'archéologue impatient de ce qui est en train de survenir », le « collectionneur scrupuleux des prospectus », l'« archiviste qui veut sauver quelque chose de la grande cataracte permanente ».

Mais bien plus, ce « Promeneur solitaire dans la foule » est une réflexion humble sur le pouvoir et l'utilité de la littérature.

« Tout ce à quoi tu peux aspirer, c'est tenir compagnie à un inconnu. »

C'est si JUSTE !





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