Après une petite recherche pour savoir qui était LJF Muracciole dont je ne savais rien et que l'éditeur ne présente pas, j'ai compris que ces initiales appartenaient en fait à deux personnes… Lucie et
Jean-François Muracciole ont un autre roman à leur actif,
le Dernier Compagnon, 1 critique sur Babelio. Je n'ai trouvé que très peu de renseignements sur
Lucie Muracciole, mais j'ai quand même appris qu'elle était maître de conférences en études italiennes à la Sorbonne, et franchement, ce n'est pas un surprise :
Dante occupe une grande place dans
le Dossier Anténora ! Quant à
Jean-François Muracciole, c'est un historien connu, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale.
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Le roman se présente en trois parties (L'Enfer, le Purgatoire et le Paradis) et une multitude de chapitres très brefs, deux ou trois pages la plupart du temps, titrés par une indication de lieu (heureusement !) auquel s'ajoute parfois une date. le début a pour moi été vraiment laborieux : je me perdais dans les lieux comme dans les personnages. Il faut dire que nous allons suivre le commissaire Pujaud et ses adjoints, dont le jeune et sympathique Petitjean, sept braqueurs très différents les uns des autres, un couple d'amoureux composé d'un astronaute américain et d'une jeune spécialiste de
Dante, sans oublier pléthore de personnages réels ou fictifs qui gravitent autour d'eux. Une fois cet effet de surabondance digéré, on s'installe dans une intrigue vraiment prenante, entre braquages divers, enquête de police, affaire d'espionnage, histoire d'amour, découvertes littéraires et magouilles politiques locales et internationales, le tout se déroulant sur fond d'événement de Mai 68. Je ne tenterai pas de présenter l'intrigue de ce foisonnant roman : la quatrième de couverture remplit parfaitement son rôle, sans rien dévoiler qui gâcherait le plaisir de la découverte.
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J'ai bien aimé ce roman au rythme trépidant. Il m'a emmené dans des milieux très différents et m'a fait côtoyer des gens qui n'auraient jamais dû se rencontrer. J'ai beaucoup aimé le personnage du commissaire, un homme droit, qui semble préférer l'équité à la justice, qui n'en finit pas de mesurer, à six mois de la retraite, la constante incurie des politiques. Sa découverte de
Dante, son émotion devant la littérature qu'il tente d'apprivoise m'ont touchée. Je n'ai pas pu m'empêcher de chercher, dans les multiples aspects de l'intrigue des correspondances avec des faits réels... Cette lecture m'a procuré d'excellents moments d'évasion en ces temps de confinement et je remercie @jeanfrançoislemoine dont la critique m'a donné envie de me procurer ce très bon roman.