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Ce roman m'a une nouvelle fois été offert par ma délicieuse fille pour mon anniversaire et je dois une nouvelle fois la remercier pour le choix de " ce dossier Antenora " qui m'a beaucoup plu. D'abord , imaginons , vous ouvrez le paquet et la première chose qui vous saute aux yeux , c'est la couverture .La couverture , il en a été débattu sur Babelio et parmi nous une majorité s'est dégagée pour convenir que c'est un élément important .Celle - ci , pour moi , elle est "top" . Deux personnages dans un bus , une "Dauphine " des bâtiments connus en arrière- plan , le tout en noir et blanc , pas de doute , nous sommes dans la capitale , à une époque que les moins de 20 ans.....Et pour " enfoncer le clou" , quelques mots percutants :" Paris , mai 1968 .Des secrets d' État, des amants et le casse du siècle...." Là , le ton est donné , pas de doute , il y a de la Barbouze et des tontons flingueurs dans les parages ..Et peut-être même qu'en tournant les pages , on va voir apparaître Ventura , Brasseur , Blier et bien d'autres....En tout cas , Paris devient pour un temps la capitale du crime , le lieu mondial où il faut se trouver pour échanger quelques bons procédés, quelques marrons ou , plutôt quelques pruneaux ...Ils seront sept , comme les sept mercenaires , un cosmonaute américain qui a disparu , des crimes de personnes spécialistes de " Dante ", des braquages , la DST , la CIA , le KGB , la PJ , bref , "du rififi à Paname " et des échanges " virils mais corrects " entre quelques chefs d'État dont le pouvoir pourrait bien être égratigné....Et parmi tout ce " beau monde " ,le commissaire Pujaud , un " vieux de la vieille " " le meilleur à son poste " , visant dans le bout de sa lorgnette une retraite méritée mais ...redoutée. Personnage atipyque , déroutant, qui va croiser une fois de plus le danger extrême et....Il boit parfois , il passe souvent chez ......( chutttt) , il sort avec son épouse, se précipite pour la naissance de l'enfant de sa fille ....Personnage touchant que l'on suivra en" fil rouge" , avec attention et surtout intérêt.
Le rythme du roman est soutenu , les chapitres courts nous baladent de ci , de là, au gré des " déplacements ou déductions " des uns et des autres ...Ça va vite , c'est bien écrit, ça coule comme une mécanique bien huilée et ...c'est parfois très , très subtil et marrant ...
Bon , ceux qui me connaissent un peu , savent que la nostalgie me tient souvent compagnie . Ce roman sort sans doute de la voie moderne , c'est un contexte un peu ...lointain mais ...vachement bien ...Et puis , au début, les 7 mercenaires , ils étaient 7 , non ? Et à la fin ? "Bon Dieu , mais c'est bien sûr " comme aurait dit le fabuleux " Bourrel " ...
Ce livre , c'est un "sacré pavé ? " ...Oui , ben c'est normal tout de même , je vous rappelle que ça se passe en..68... et les pavés....Et puis , rassurez- vous , c'est un pavé qui se lit très vite et avec plaisir. Après , c'est bien vous qui voyez , hein.
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Après une petite recherche pour savoir qui était LJF Muracciole dont je ne savais rien et que l'éditeur ne présente pas, j'ai compris que ces initiales appartenaient en fait à deux personnes… Lucie et Jean-François Muracciole ont un autre roman à leur actif, le Dernier Compagnon, 1 critique sur Babelio. Je n'ai trouvé que très peu de renseignements sur Lucie Muracciole, mais j'ai quand même appris qu'elle était maître de conférences en études italiennes à la Sorbonne, et franchement, ce n'est pas un surprise : Dante occupe une grande place dans le Dossier Anténora ! Quant à Jean-François Muracciole, c'est un historien connu, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale.
***
Le roman se présente en trois parties (L'Enfer, le Purgatoire et le Paradis) et une multitude de chapitres très brefs, deux ou trois pages la plupart du temps, titrés par une indication de lieu (heureusement !) auquel s'ajoute parfois une date. le début a pour moi été vraiment laborieux : je me perdais dans les lieux comme dans les personnages. Il faut dire que nous allons suivre le commissaire Pujaud et ses adjoints, dont le jeune et sympathique Petitjean, sept braqueurs très différents les uns des autres, un couple d'amoureux composé d'un astronaute américain et d'une jeune spécialiste de Dante, sans oublier pléthore de personnages réels ou fictifs qui gravitent autour d'eux. Une fois cet effet de surabondance digéré, on s'installe dans une intrigue vraiment prenante, entre braquages divers, enquête de police, affaire d'espionnage, histoire d'amour, découvertes littéraires et magouilles politiques locales et internationales, le tout se déroulant sur fond d'événement de Mai 68. Je ne tenterai pas de présenter l'intrigue de ce foisonnant roman : la quatrième de couverture remplit parfaitement son rôle, sans rien dévoiler qui gâcherait le plaisir de la découverte.
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J'ai bien aimé ce roman au rythme trépidant. Il m'a emmené dans des milieux très différents et m'a fait côtoyer des gens qui n'auraient jamais dû se rencontrer. J'ai beaucoup aimé le personnage du commissaire, un homme droit, qui semble préférer l'équité à la justice, qui n'en finit pas de mesurer, à six mois de la retraite, la constante incurie des politiques. Sa découverte de Dante, son émotion devant la littérature qu'il tente d'apprivoise m'ont touchée. Je n'ai pas pu m'empêcher de chercher, dans les multiples aspects de l'intrigue des correspondances avec des faits réels... Cette lecture m'a procuré d'excellents moments d'évasion en ces temps de confinement et je remercie @jeanfrançoislemoine dont la critique m'a donné envie de me procurer ce très bon roman.
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Des morts étranges, des services de renseignement en ébullition, des personnages attachants, le Paris de la fin des années soixante ; voici les éléments de ce passionnant roman noir.

Une intrigue concernant la conquête spatiale en pleine guerre froide avec des professeurs et des chercheurs qui, fidèles à leurs idéaux révolutionnaires de jeunesse, travaillent pour l'URSS, pendant qu'un braquage retentissant est mis au point par un soldat perdu de la guerre d'Algérie et des activistes d'extrême gauche qui ne rêvent que d'action (aussi paradoxale que paraisse cette complicité, elle fonctionne bien).
Et, cerise sur le gâteau : cette époustouflante histoire se déroule au cours des évènements de mai 68...quand Jim et son épouse Daisy, se trouvent mêlés à l'agitation estudiantine et aux grèves, il y a de savoureux passages sur la consternation de ces deux Américains sur cette révolution printanière...et puis, il y a les amours impossibles.

Nous rencontrons également un espion soviétique profondément stalinien. Les personnages sont pour beaucoup attachants, Ronceray l'ex officier putschiste à la carrière brisée, qui sous un aspect rude est profondément romantique, Jim le cosmonaute émouvant et l'inoubliable Laure, sans parler de la douce Léontine...tout ceci dans une France disparue, celle des années soixante, sans téléphones portables, ni ordinateurs.
Il faut mentionner aussi le commissaire Pujaud qui nous fait irrésistiblement penser à Maigret.

Ce roman, au multiples personnages, est très bien "ficelé", pas un temps mort...un véritable régal. Et puis je ne cache pas mon plaisir, mon grand plaisir de retrouver, pour quelques heures, la France de mon enfance...

Il y a quelque chose de profondément chaleureux chez l'auteur, de profondément humain dans ses personnages.

Un grand et beau roman noir.

Babelio a fait un bon choix en faisant la promotion de ce livre.
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Un polar intelligent qui mêle habilement le roman d espionnage avec le polar. Un gang de braqueurs en DS, un astronote recalé pour un voyage lunaire prend des vacances à Paris et disparaît avec sa maîtresse ce qui met les services secrets en émoi , et au milieu un décès mystérieux d' un professeur. L' intrigue à tiroirs est très intelligemment exploitée et les personnages suffisamment complexes pour qu on s y attaché, y compris aux braqueurs. le contexte explosif de mai 68 et de la guerre froide donne une ambiance remarquablement pesante. C est un mélange des genres très réussi qui nous happe du début à la fin.
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Le dossier Anténora : roman écrit à quatre mains par Lucie et Jean-François Muracciole et quel roman !

Un récit inclassable ! Nous sommes en mai 1968. Imaginez : un cosmonaute américain envoyé à Paris avec sa femme pour se refaire une santé physique et psychologique, un jeune banquier français à l'ambition brisée par une promotion qui lui est refusée, des morts mystérieuses dans les milieux scientifiques français, un auteur de romans de gare qui voudrait bien en finir avec le succès de son héros ( bien que son dernier titre "Le Barbouze fait les cuivre au bicarbonate" pulvérise tous les records de vente ), les braquages du gang des DS noires qui se multiplient. Et j'en passe ...

C'est bien une lecture plaisir que ce dossier Anténora avec des péripéties en cascade. Un mélange savoureux de polar, d'espionnage, d'aventures, d'amour et d'humour. Futurs lecteurs n'imaginez pas que ce roman soit futile, il est aussi érudit. Des braqueurs ont côtoyé Che Guevara. La belle Daisy tombe amoureuse de son garde du corps dans la suite Marie-Antoinette qu'avait occupé von Choltitz à l'hôtel Meurice. Toutes les subtilités de la convertibilité externe du dollar dans les opérations antispéculations de l'euromarket de Londres sont dévoilées. Il se dit même que la crise des subprimes trouve son origine dans les arcanes de ce roman. Et puis il y a Dante et sa Divine Comédie dont les auteurs ont repris les trois thématiques comme titre des trois parties de leur roman : l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis. Un roman érudit, je vous dis !

On y parle aussi des vols habités de la Nasa et d'alunissage, pas étonnant que Lyndon Johnson décroche le téléphone rouge pour en parler avec Leonid Brejnev avant de déployer le porte-avion nucléaire John F. Kennedy dans les Dardanelles. Bien sûr la DST, le SDECE, la CIA et le KGB sont de la partie. Et puis il y a le commissaire divisionnaire Émile Pujaud du 36. A six mois de la retraite il est aussi à l'aise avec ses petits-enfants qu'à traquer le grand banditisme ou à négocier avec des agents secrets. A la fois attendrissant, comique et efficace, Pompidou et Balladur peuvent le remercier car il va sauver la République.

La littérature policière recèle de véritables pépites, ce dossier Anténora en est une. Allez-y sans hésitation, une lecture plaisir vous attend. Au fait, on y trouve aussi la véritable recette des spaghettis à la bolognaise.
Lien : http://romans-policiers-des-..
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Curieuse construction que ce roman du couple Lucie et Jean-François Muracciole. Des scénettes différentes de 2-3-4-5 pages maximum en permanence. On dirait un puzzle de 10 000 pièces, représentation d'un tableau de Goya, ou une tapisserie de Bayeux en dentelle de Bruges. Et encore plus précisément un arbre géant, style cèdre ou séquioa dont les ramifications multiples démarreraient d'un tronc séculaire qui raconterait une tranche de vie récente de notre humanité.
Ainsi, ce thriller est du grand art car il s'agit d'un melting-pot englobant divers événements planétaires autour d'une période bien distincte de l'histoire puisqu'elle tourne autour de mai 68 en France. Pourtant cette (r)évolution bien nationale n'est qu'un habillage. le scénario est lui beaucoup plus tordu puisqu'il mêle les services (très) spéciaux des Etats-Unis, Russes, la DST et la brigade criminelle française et les différents corps d'état. Et tous ces gens se combattent pour retrouver un cosmonaute américain en cavale (la CIA, la DST), éliminent des membres d'un réseau d'espions à leur solde (le KGB), poursuivent un gang de braqueurs de banque formé d'anciens légionnaires et d'étudiants lettrés, anciens disciples du "Che." Une petite bande qui joue, de plus, les Arsène Lupin en faisant preuve de grande générosité. le fil rouge de toutes ces perturbations et perturbateurs semble être le patron de la criminelle, le commmissaire Pujaud. Un homme intelligent, rusé, expérimenté, à six mois de la retraite qui, lancé sur toutes les pistes avec ses fidèles subordonnés va essayer de dérouler l'écheveau malgré les meurtres, fuites, braquages et chausse-trappes et au détriment de sa propre carrière.
Lucie et Jean-François Muracciole sont deux érudits. L'une enseigne à la Sorbonne la littérature italienne, d'où les références nombreuses à "la divine comédie" de Dante et le découpage du livre en trois thèmes : l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis. L'autre est un historien réputé. Leurs compétences et leurs connaissances font que ce roman foisonnant peu paraître fouilli additionnant, peut-être, trop de scènes familiales et de références extérieures au sujet. La réussite vient pourtant et surtout d'une question primordiale pour le lecteur : "mais où veut-il nous amener". Il faut, en effet, attendre près de la moitié du livre pour comprendre le mécanisme de création, les tenants et les aboutissants. Enfin, malgré l'empathie que l'on éprouve pour les personnages, même pour la plupart hors des clous, la morale (sauf celle de la CIA) retrouvera son compte dans le dernier souffle du livre. Dommage peut-être...
Merci à Masse critique de Babélio et aux éditions Toucan Noir, de m'avoir permis de découvrir ce captivant roman.
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Des chapitres très courts (2 à 4 pages) qui insufflent un rythme très rapit au récit et ne laissent pas au lecteur le temps de s'ennuyer ni même de souffler, une intrigue polyphonique, des éléments de contexte bien étayés mais jamais pesants... du "Dernier Compagnon" (Odile Jacob) au "Dossier Anténora" Lucie et Jean-François Muracciole ont su imposer un style, une "marque de fabrique". Mais si le "Dernier Compagnon" restait un "roman historique" certes rénové, doté d'un paradoxal "anti-héros" comme personnage principal, avec "Le Dossier Anténora" les deux auteurs se "lâchent" et se révèlent tout à fait à leur aise dans le genre "polar". Un "polar" original où la verve "titi parisien", à la Audiard, se mêle, l'air de rien, au discours savant, mais jamais pesant, de l'érudit. Un commissaire en fin de carrière mais toujours vif (excellent commissaire Pujaud), un apprenti-cosmonaute américain qui a abusé de la schnouf, un professeur de littérature italienne à la Sorbonne au comportement étrange, sa jeune épouse, des anciens de la rue d'Ulm retour de Cuba (nous sommes en 1968), un officier perdu de l'Algérie française... Qu'est-ce qui peut réunir tout ce petit monde ? Je ne dévoile pas l'intrigue (ce serait dommage !) mais on sort de la lecture de ce "pavé" qui se dévore à toute allure avec une irrésistible envie de se plonger dans le grand oeuvre... de Dante qui a inspiré aux deux auteurs la construction du roman.
Une mention spéciale pour la reconstitution de l'ambiance fin des années 60 dans la région parisienne. On a l'impression de visionner tel ou tel des ces films du cinéma français de l'époque et d'ailleurs "Dossier Antenora" ferait un très bon film.
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Au cinéma le public aime les séries B qui délivrent un réel bonheur au spectateur sans se prendre au sérieux, en jouant habilement avec les codes du genre.
Il en va de même avec cet excellent polar qui est un plaisir de lecture, les auteurs ne sont pas avares en personnages, intrigues et rebondissements qui sont largement invraisemblables mais cela n'a aucune importance. L'essentiel est dans l'ambiance retrouvée des années soixante, dans des personnages hauts en couleurs, dans un imbroglio de truands, barbouzes, flics, éditeurs, banquiers et universitaires gagnés par l'appât du gain.
Le tout emporté avec rythme, humour et même érudition puisque l'on apprend beaucoup sur Dante, La divine comédie et ses difficultés de traduction.
A conseiller dans une période où l'on a besoin de s'évader.
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Roman "policier" brillant, mené tambour battant avec une folle imagination. Bravo les artistes pour leur humour, les second et troisième degrés, le rocambolesque, les clins d'oeil, les allers et retours entre fiction et Histoire plus ou moins grande. du solide mais qui se dévore en quelques heures.
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J'ai littéralement dévoré ce bouquin qui a tous les ingrédients qui pour moi font un bon ouvrage : un contexte historique (l'après-guerre, mai 68, la guerre froide, la course aux étoiles), des personnages attachants et cocasses, des références littéraires et économiques solides et un rythme haletant.

Les paragraphes sont très courts et les histoires s'entrecroisent sur une durée de 30 ans.

Au-delà du suspense, les personnages une dimension humaine qui les rend attachants et sympathique ce qui participe au plaisir de dévorer ce bouquin.

Si vous voulez passer un très bon moment, je vous recommande vivement cet ouvrage.
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