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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L' écrivain Murakami veut nous parler ici de musique par le biais de ses conversations avec le grand chef d'orchestre japonais Seiji Ozawa.
« Je pense que la musique existe pour rendre les gens heureux. Pour y parvenir, ceux qui font de la musique déploient tout un éventail de techniques et de méthodes qui, dans toute leur complexité, me fascinent de la plus simple des manières. C'est cette attitude que j'ai essayé de conserver en écoutant les mots du maestro Ozawa. En d'autres termes, je me suis efforcé de rester un auditeur amateur plein d'honnêteté et de curiosité, puisque j'ai supposé que la plupart de mes lecteurs seraient eux aussi de simples amateurs de musique. » nous explique-t-il comme but de son livre.
Cet entretien, d'après ses propos, a été pour lui, non seulement un moyen de connaître Ozawa mais aussi lui-même.
Murakami à mon avis est loin d'être un auditeur amateur, comme il le prétend. Il semble au contraire très éclairé vu l'ampleur de ses connaissances et la précision technique avec laquelle il pose ses questions sur le langage musicale complexe et son interprétation encore plus complexe. Ozawa y répond au même niveau technique, donc un dialogue difficile à suivre pour des «  simples amateurs de musique ». Une connaissance plus que le basique, aussi bien au niveau du langage, que des oeuvres et de ses interprètes y est nécessaire.
À part certaines anecdotes intéressantes d'Ozawa ( comme l'avantage de ne pas savoir de langues étrangères 😀 ou les différences de mentalité entre musiciens japonais et occidentaux ), j'ai trouvé le fond du livre sec, bien qu'on parle de musique. Les propos restent à un niveau très technique, où ils comparent dans une bonne partie du livre, les divers interprétations ou enregistrements de différents oeuvres de Beethoven, Mahler, Brahms,...de la musique germanique pour l'essentiel. La discussion de deux japonais, l'écrivain qui a vécu aux Etats-Unis et le chef d'orchestre, vécu et travaillé en Europe mais surtout aux Etats-Unis, parlant d'oeuvres de compositeurs germaniques , donc trois cultures musicales très différentes à mon avis auraient pu engendrer un discours beaucoup plus intéressant, plus coloré. Surtout que beaucoup de propos restent très abstraits, comme l'exemple de Murakami qui dit « la plupart des musiciens japonais ont beau posséder une maîtrise technique d'un très haut niveau, qui leur permet de donner des interprétations d'une virtuosité impeccable, ils expriment rarement une vision du monde bien distincte » , c'est quoi “une vision du monde bien distincte” ? Un japonais qui joue du Mahler, quel vision du monde distincte doit-il donner ? Je comprends qu'il veut dire, que l'interprétation reste très technique sans personnalité, mais à moi ça ne m'apporte rien d'éclairant comme propos. Intellectualiser la musique hors de son cadre technique est chose difficile, et à mon avis vaine, même si on est Murakami. Ozawa reste beaucoup plus humble à ce propos, bien que le musicien ici, soit lui, et souvent aux propos très affirmatifs de Murakami il répond avec des “c'est sans doute juste”, “Peut-être bien”, “Humm”...
De la combinaison des deux grands noms de la littérature et de la musique classique , j'espérais me retrouver dans une sphère moins défrichée, plus éclairée.


« La musique n'est pas un son mais une idée. » Arnold Schonberg
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J'ai acheté ce livre pour deux raisons : j'aime beaucoup l'écriture de Murakami et je m'intéresse à la bonne musique, qu'il s'agisse de la musique classique ou du jazz ou d'autres genres. Mais je suis au regret de dire que ces conversations entre Murakami et le grand chef d'orchestre Seiji Ozawa m'ont laissée assez indifférente.

La raison en est simple : il faut avoir un certain bagage musical et culturel, je pense, pour apprécier ce livre. Il faut connaitre les oeuvres discutées, les différentes interprétations que les grands ensembles et les grands chefs en ont données, et être à même de pouvoir comparer ces différentes versions et de jongler avec le vocabulaire de la musique classique.

On y discute de la mesure à battre en fonction de l'oeuvre, de la liberté de prendre une respiration à tel ou tel endroit, d'un accent posé par un interprète absent de la partition originale, et j'en passe. Bon j'ai très vite été larguée, il faut bien modestement le reconnaitre.

Le seul moment qui m'a intéressé est le stage organisé chaque année par Ozawa sur les bords du lac Léman et qui rassemble les meilleurs jeunes violonistes, altistes, violoncellistes d'Europe pendant une dizaine de jours. Murakami décrit comment la cacophonie des premiers jours se transforme peu à peu en véritable musique pour finalement aboutir au concert final d'un très bon niveau musical. Ce passage est très émouvant car on a l'impression d'assister à la création d'une oeuvre d'art sous nos yeux.

Mais dans l'ensemble je crois qu'il faut réserver la lecture de ces conversations aux grands amateurs de musique classique. Personnellement je n'en ai rien retiré, si ce n'est une longue liste de disque à écouter…
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Il s'agit des conversations entre Murakami et Osawa, deux légendes de la culture japonaise très européanisée.
Dès le départ, Murakami, en tant qu'auditeur averti, voir compulsif, met la pression sur Osawa, qui ne semble pas avoir d'autres choix que d'essayer de suivre son interlocuteur dans son approche personnalisée d'enregistrements rares.
Sur les oeuvres on reste sur sa faim, faute de disposer des enregistrements eux-mêmes, aujourd'hui introuvables.
Le côté envahissant de la pensée de Murakami, qui parfois va jusqu'à formuler les réponses à ses questions devient vite lassant.
Cela dit on apprend pas mal de choses, des plus petits "trucs" au grandes idées, même réduits à l'expérience des trois grands chefs que sont Bernstein et Karajan (dont Osawa a été l'assistant).
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Ce livre est un recueil de conversations entre l'écrivain Haruki Murakami et le chef d'orchestre Seiji Ozawa. J'avoue avoir été un peu déçu au départ : j'attendais de ces deux grands esprits qu'ils m'éclairent sur le pouvoir qu'a la musique sur notre corps et notre esprit, pourquoi elle peut nous galvaniser ou nous émouvoir aux larmes … Au lieu de cela, le livre commence un peu comme la tribune des critiques de disques sur France Musique : Murakami et Ozawa échangent en écoutant différentes versions d'une même oeuvre, en l'occurrence le concerto pour piano n°3 de Beethoven. Et c'est particulièrement frustrant, quand on n'a pas sous la main les enregistrements cités en référence !! Peut-être les éditions Belfond auraient-elles été bien inspirées d'inclure dans ce livre un CD avec les passages analysés par nos deux compères…
On ne peut qu'admirer cependant la connaissance que manifeste Murakami sur la musique classique occidentale. Non seulement les oeuvres, mais les différentes interprétations font l'objet d'une analyse extrêmement détaillée, surprenante pour un « non-professionnel » de la musique.
Par ailleurs, grâce à Seiji Ozawa, j'ai appris qu'il existe une véritable école japonaise pour la musique classique, que ce soit en musique de chambre ou en symphonique. Et le maestro nous apporte aussi son point de vue sur la musique de Mahler, qui a été pour lui une découverte essentielle ; en l'abordant de manière complètement différente de tout ce qui a pu la précéder, il en a découvert toute la richesse. Ce point de vue va peut-être m'aider à mieux apprécier, à mon tour, les symphonies de Mahler, pour lesquelles j'avoue avoir pas mal de difficultés.
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