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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je savais Murakami amateur de Jazz mais sa connaissance en musique classique ,révélée dans ce livre, lui permet de converser d'égal à égal avec le maestro Seiji Ozawa . Au fil de six entretiens , les deux célèbres japonais passent au crible la carrière du chef d'orchestre , son répertoire et son évolution. Au-delà de passages dont la technicité dépasse largement mes capacités de compréhension , il est passionnant de découvrir « de l'intérieur » cet étrange fonction de la direction d'orchestre et le travail démentiel qu'elle nécessite ainsi que des considérations sur la musique et l'art en général entre deux créateurs de haute volée
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Passionné et grand connaisseur de jazz (il existe d'ailleurs des playlists basées sur les références jazz qui parsèment toute son oeuvre romanesque, m'a-t-on dit), Haruki Murakami est aussi grand amateur de musique classique. Suite à différents hasards (et on connaît l'importance que le "hasard" signifie dans ses romans), l'écrivain s'est retrouvé en contact avec le chef d'orchestre japonais Seiji Ozawa, un maestro incontournable dans l'univers de la musique classique depuis les années 1960. Cette rencontre, puis les liens d'admiration entre ces deux hommes autour de leur passion commune, sont à l'origine de ces conversations.
Ceux qui veulent en apprendre sur Murakami seront sans doute un peu déçus : Murakami et Ozawa parlent avant tout de leur passion commune, la musique classique et son interprétation, et dans ce cadre c'est Ozawa qui fait figure d'interviewé, et Murakami, d'interviewer. Il est intéressant de noter à quel point ces éminentes personnalités japonaises sont passionnées de musique classique européenne, allemande en particulier.
Ces conversations toucheront avant tout les férus de musique classique - des chapitres entiers sont consacrés à l'écoute et à la comparaison des interprétations de quelques oeuvres emblématiques (Troisième concerto pour piano de Beethoven, Première symphonie de Mahler, ...). Bref, pour les passionnés, c'est passionnant ; pour les autres, je conseillerais les courts interludes séparant les chapitres, relayant des anecdotes ou des thèmes connexes. L'interlude sur le rapport entre littérature et musique, où Murakami s'exprime sur l'importance du rythme en littérature, constitue sans doute l'apport le plus riche du livre, côté littérature s'entend. le style est très libre, car il s'agit de la retranscription à peine retravaillée des enregistrements de ces conversations.
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J'ai initialement souhaité lire ce livre de Conversations sur la musique avec Seiji Ozawa, menées par Haruki Murakami, en tant que lectrice inconditionnelle de ce dernier. Achetée à sa parution en 2018 cette traduction de l'anglais (traduit du japonais, ça faisait déjà un peu hésiter) m'est rapidement tombée des mains. La traduction par Renaud Temperini est irréprochable et se fait rapidement oublier.

Par contre, le niveau élevé de connaissances requises pour poursuivre la lecture m'avait rapidement découragée. Férue de musique classique, et musicienne très amateur, j'ai rapidement fait le compte de mes lacunes : connaissance des oeuvres, des formes musicales, des caractéristiques des instruments, de l'analyse des partitions d'orchestres symphoniques, d'opéra, spécificité des orchestres nord-américains, européens, japonais, interprétation des chefs renommés auprès desquels Ozawa s'était en partie formé (Leonard Berstein, Herbert von Karajan, Hideo Seito), des solistes , capacité d'écoute et comparaison des différentes versions des oeuvres mentionnées, approche "occidentale" et "japonaise" de la musique classique etc... Les deux artistes, chacun éminent et universellement reconnu dans son domaine - direction d'orchestre pour Ozawa et littérature pour Murakami - évoluaient dans une sphère qui me semblait inatteignable.

Et puis la radio classique suisse romande, Espace 2, a choisi de consacrer une série d'émissions en hommage à Seiji Ozawa à la suite de sa mort début février 2024. C'était passionnant : le commentateur puisait abondement dans le bouquin de Conversation qu'il citait constamment. J'ai déterré le bouquin d'une de mes vieilles piles, me suis souvenue du plaisir esthétique que procure ce mince format oblong, imprimé par Belfond sur un papier d'un fort grammage. Et le miracle a opéré, en partie grâce à la possibilité d'identifier très facilement la plupart des pièces discutées disponibles gratuitement sur YouTube. Et d'inconditionnelle de Murakami... j'ai poursuivi, et fini la lecture en inconditionnelle de Seiji Ozawa. Ce livre est précieux, c'est malheureusement à la faveur des suites des graves problèmes de santé qu'Ozawa a eu le temps de répondre aux questions de Murakami, qui l'avait écouté et suivi dans le monde entier, et dont la culture musicale est bluffante. Grâce à lui, on comprend de l'intérieur le travail de chef d'orchestre, on traverse toute une époque, des années 60 à 2011, on découvre également l'évolution du chef, et son goût pour la transmission aux jeunes musiciens. Murakami lui permet de réfléchir à sa trajectoire. Dans sa postface il écrit : "J'ai beaucoup d'amis amateurs de musique, mais aucun ne l'aime autant que Haruki". Il faut être un brin amateur de musique pour oser se lancer dans cette lecture, les anecdotes permettent de se reposer de temps en temps de l'intense concentration exigée par cette lecture. Mais 300 pages avec une police de caractères assez grande et une mise en page aérée permettent ce petit miracle. On ressort de la lecture étonnée d'avoir pu suivre, et riche de quelques apprentissages. Merci à Murakami et belle éternité à Ozawa.
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Acheté il y a un plus d'un an juste avant mon départ en Slovaquie à la fin du Printemps 2020, c'était l'un des rares Murakami que je n'avais pas lu. Je repoussai sa lecture n'étant pas adepte de non fiction.

Ce ne fut pas une lecture facile, néanmoins, si enrichissante que cela reste une expérience positive.
Aimant écouté du classique durant mes séances d'écritures et de haute concentration, cet ouvrage m'a été bénéfique sur plus d'un point:

Premièrement, toutes ces conversations regorgent de références incontournables du classique et d'autres moins connues. Cela a grandement élargit le panel de ce que je voulais découvrir.
Deuxièmement, l'exploration de la musique classique, ici proposée par Murakami, amateur de classique, et Seiji Ozawa, grande figure parmi les maestros de par le monde, est à la fois riche et complexe tout en restant abordable par le novice. On y apprend comment percevoir la musique autrement, par la rythmique, les souffles, les partitions, l'opéra et la direction en passant par tant d'autres angles d'approche.
On y découvre également la complexité et les difficultés auxquelles peuvent être confronté les chefs d'orchestre et qui m'était jusque là, pour la plupart inconnues. Tout cela expliqué le plus simplement possible par Seiji Ozawa à un amateur tel que Murakami.
Les points de comparaison entre l'écriture et la direction d'un orchestre proposé par Murakami sont très clairs et enrichissants, ils nous donnent, entre autres, une vision très japonaise du travail et de l'investissement artistique.
Les conversations sont entrecoupées d'interludes diverses et variées, pleines d'anecdotes et d'humour.

Le seul point négatif qui pourrait en rebuter plus d'un et qui m'a mise en difficulté lors de ma lecture est que les chapitres divisés en conversations sont très long et denses, ce qui rend la lecture difficile à assimiler et demande une totale concentration et un total investissement.

Etant amoureuse de l'écriture de Murakami dans la majorité de ses oeuvres, je ne pouvais passer à côté de cette expérience dans laquelle je me suis lancée corps et âme malgré les difficultés imposées par le genre et la complexité du propos.
Cela été comme un apprentissage du classique que je croyais connaître mais redécouvrais sous les yeux d'un professionnel, le grand Ozawa, parsemé d'anecdotes de vie de musicien aux côtés des grandes figures du classique telles que Karajan, Bernstein, Gould et tant d'autres.

Je recommande aux amateurs de classique ou aux inconditionnels de Murakami qui ont le coeur de s'accrocher à la complexité du sujet.
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