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4,04

sur 2096 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Va-t-il être possible pour moi de rendre compte de l'ambiance de ce roman génial d'un de mes écrivains- fétiches ?
Ambiance quotidienne qui tout doucement vire à la noirceur, alors que tout à l'extérieur parait lisse.
Ambiance bon enfant qui lentement glisse vers le désespoir.

Murakami n'a pas son pareil pour me faire adhérer à sa réalité. Avec naïveté (enfin, c'est ce qu'il nous fait croire !), sans tralala, il place ses personnages : jeunes étudiants en première année de l'université, ils se croisent et se tendent l'un vers l'autre.
Watanabe, le narrateur, est un garçon sans histoire. Il est cartésien, pas très sociable, mais sans a priori, gentil. Son ami Kizuki aime qu'il l'accompagne alors qu'il sort avec sa copine Naoko.
Et puis un jour...Kizuki se suicide. Watanabe continuera à voir Naoko, qui adopte un comportement pour le moins bizarre. Entretemps, il rencontre Midori, une jeune fille assez excentrique. L'amour, l'amitié, la folie, la solitude, tout va se mêler.

Et peu à peu, je me suis sentie impliquée, une curieuse résonance s'est installée en moi.
Tout doucement. Insidieusement.
Murakami sait comment agir avec ses lecteurs, en tout cas avec moi. Il me prend dans ses rets, d'abord lâches, parce que je ne me méfie pas quand j'assiste à des gestes banals de la vie, puis lentement, il resserre les liens, et quand je me dis que finalement, ce roman n'est pas si spécial...ça y est, je suis piégée, je n'arrive plus à m'en détacher. Je me surprends à penser : « Quelle analyse tellement vraie, tellement juste ! C'est vraiment ça, l'âme humaine ! » . Et plus j'avance, plus j'approche de la fin, plus j'ai le sentiment que Murakami a atteint mes pensées les plus intimes pour les retranscrire.
Les dernières pages m'ont troublée et emportée à la fois.

Avec cette « ballade de l'impossible », j'affirme tout simplement ceci : Murakami, je l'aime.
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Comme il est difficile de parler d'un livre qu'on a vraiment aimé...
L'histoire commence dans un avion en partance pour l'Allemagne, le personnage principal, Watanabe, y entend une chanson des Beatles : Norwegian Woods, qui le trouble terriblement, et qui l'entraîne des années en arrière, alors qu'il n'a que 19 ans.
C'est l'époque où il a perdu son meilleur ami, Kizuki, et où il s'est rapproché de la petite amie de celui-ci, Naoko, afin de surmonter ce choc, de s'épauler face à l'innaceptable.
Dans le même temps, il rencontrera également Midori, une jeune femme originale, un peu fofolle et pleine de vie.
Les frontières entre l'amitié et l'amour ne sont pas toujours bien nettes, même si Watanabe essaie d'être fidèle à ce qu'il s'est promis, il entend les désirs de l'une, attend que l'autre guerrisse. C'est un homme de coeur, fidèle et doux.
Si vous ajoutez à tout ceci, la lente écriture de Murakami, son style poétique, aussi délicat qu'une fleur de cerisier, vous comprendrez pourquoi j'ai autant aimé ce livre.
Je voudrais tout de même ajouter qu'il y a quelques scènes sensuelles, voire un peu plus, qui pourraient choquer les plus jeunes.

Enfin, je tiens à remercier manU17, la petite grenouille verte, pour ce cadeau ! :-D

Norwegian Woods :
http://youtu.be/¤££¤13Watanabe20¤££¤
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Un air des Beatles, « Norvegian Woods », mais une forêt japonaise où les cryptomerias s'élèvent au-delà des nuages. Ou presque. Là-bas, cette jeune fille qui y vit reclus. Une institution de santé. Jeunesse déprimée, petit ami suicidé. Watanabe se souvient par cet air pop de son adolescence, cet amour de jeunesse, Naoko et cet ami Kizuki qui a mis fin à ses jours.

Watanabe, fidèle compagnon, fidèle amant. Patience de cet amour impossible. Un nouvel amour, une nouvelle jeune fille, Midori. Non, impossible. La ballade dans les forêts reculées, promenade onirique qui sent bon la sève et l'amour. Déambulation urbaine, à la recherche de l'amour, ou de l'amitié. Un choix à faire. L'honnêteté comme point d'ancrage dans son univers. Alors que la société avance sans cesse, dans cette fin de décennie sixties, lui préfère s'arrêter. Non pas de vivre, ni même pour mourir, mais pour respirer. Et réfléchir. Quelques masturbations, il a le temps, il attend.

Un roman riche en émotions, en plaisir, en sensualité. Il parle de l'amour, de la mort, de l'amitié et de la maladie mentale, de la sexualité et de solitude. Accompagné ou seul, les ballades de Watanabe construisent une histoire d'adolescence, une musique s'écoule sur le chemin, jazz et bop, une âme s'élève.

Les cryptomerias forment une allée comme un long tunnel où les rayons de soleil sont filtrés par les feuillages touffus de cette ligne végétale. Quoiqu'il en soit, il faut avancer, pour voir ce qu'il y a de l'autre côté de l'horizon, là où la lumière s'affiche et l'ombre disparaît derrière soi. Un peu comme se faire sa légende, en respectant ses principes. Quelques sacrifices, secondaires, et à l'extrémité, l'amour et l'amitié, la sincérité et peut-être même le bonheur. Même si cette allée peut paraître longue et interminable. Principe même du tunnel où l'on ne sait jamais à l'avance quand la lumière reviendra illuminer notre route. Bref, ce roman de Murakami fut d'un bonheur complet, ce genre de sentiment qui te donne envie de partir en forêt, et de t'allonger nu sur les feuilles et la mousse, avec une musique dans la tête et relire quelques passages enivrants de cette balade. Impossible ?
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Dans l'avion qui l'emporte vers Hambourg, Watanabe entend quelques notes de Norvegian Woods, une chanson des Beatles qui l'entraîne irrémédiablement vers ses 19 ans et son histoire avec Naoko. A cette époque, il était étudiant à Tokyo et avait par hasard croisé la route de la jeune fille qu'il avait déjà connue à Kobé lorsqu'elle était la petite amie de Kizuki, son meilleur ami, mort par suicide à l'âge de 17 ans. Encore marqués par ce drame, les deux jeunes gens s'étaient rapprochés et Watanabe était tombé amoureux de Naoko. Mais la jeune fille avait sombré dans une profonde dépression et s'était éloignée. Patient et fidèle à cet amour, Watanabe avait attendu sa guérison avec beaucoup d'espoir mais dans une presque complète solitude. Jusqu'au jour où Midori, étudiante comme lui, avait débarqué dans sa vie. Plus joyeuse, plus délurée, malgré ses problèmes familiaux, elle sortait Watanabe de sa torpeur, l'obligeant à regarder la vie et l'amour sans le voile de la dépression et du mal de vivre.

Premier amour, amour impossible, amour à sens unique, amour passionnel, amour charnel, amour solitaire...il y a toutes sortes d'amour pour celui qui en fait l'apprentissage. Murakami en explore les méandres et les blessures car dans La ballade de l'impossible l'amour heureux est difficilement accessible. Il s'agit plutôt d'une quête désespérée, entre détresse psychologique, dépression et solitude. Les personnages, jeunes adultes un peu paumés, se débattent avec la vie et la tentation de la mort n'est jamais loin.
Amitié et amour aux frontières fluctuantes, folie, suicide, choix de vie, deuil, destin...Watanabe aura eu sa part de coups durs, de désillusions, de drames. Et pourtant, dans toute cette noirceur, l'écriture de Murakami est lumineuse, poétique, hypnotique comme d'habitude. On se laisse entraîner par son récit d'apparence banale mais si plein de sens, de questionnements, et la nature japonaise, ses bois de cryptomerias  participent à l'envoûtement. On ne sort pas indemne de cette lecture si belle et mélancolique qui berce de sa langueur, de sa sensualité, de son romantisme parfois. Encore un grand roman de Murakami.
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L'adaptation cinématographique de « La ballade de l'impossible » par le réalisateur français d'origine vietnamienne Tran Anh Hung est vraiment une réussite !

La vie estudiantine des années 70 à Tokyo, sur fond de manifestations contestataires et de soirées festives, y est très bien décrite. La bande son s'inspire à merveille du foisonnement musical de l'époque et les paysages de la campagne japonaise sont d'une beauté à couper le souffle. le casting, avec de jeunes acteurs japonais sympathiques, est lui aussi remarquable.
Ce long film, sorti en 2011, est un grand moment de cinéma. Pourtant ce serait, de mon point de vue, une erreur de le visionner avant d'avoir lu le livre. le film occulte en effet le parcours de vie de plusieurs personnages secondaires, si bien relaté par l'écrivain.

Ce roman majeur de Murakami débute alors qu'un jeune étudiant, Watanabe, apprend le suicide de son meilleur ami Kizuki quelques heures seulement après avoir disputé avec lui une partie de billard.
Plusieurs mois plus tard, il croise par hasard Naoko, la petite amie de feu Kizuki. Une relation très forte se noue entre ces deux jeunes au coeur meurtri par l'acte incompréhensible de celui qu'ils aimaient et constitue le fil conducteur du roman.

La personnalité de Watanabe se caractérise par une profonde tolérance dans ses relations avec autrui et le lecteur s'identifie au fil des chapitres à ce personnage attachant.
Sa détresse psychologique cependant s'accentue au point de devenir bouleversante. Jusqu'à la dernière page, le lecteur croise les doigts pour ce jeune homme si durement éprouvé par le destin.
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Il en est des musiques comme des parfums, elles peuvent par leur force évocatoire vous rappeler certains événements marquants de votre vie.
Pour notre jeune héros Watanabe, c'est une chanson écrite par John Lennon: Norvegian Wood qui brutalement l'aspire vingt ans plus tôt à Tokyo auprès de Noako son amour de jeunesse. Pour ce jeune garçon cette histoire d'amour est bien complexe, son élue étant la petite amie de son meilleur ami Kizuki.
Un "Jules et Jim" à la nippone, où les sentiments exacerbés de jeunes sortant à peine de l'adolescence peuvent conduire au suicide.
Haruki Murakami, nous entraîne dans ce Japon de la fin des années 60, dont il décrit l'atmosphère avec la précision de l'orfèvre. La musique y tient une place fondamentale, la nature également. Nous vivons au rythme de l'étudiant japonais Watanabe sur une année fondatrice qui l'entraînera du deuil à la renaissance.
Les scènes érotiques sont belles et tout simplement émouvantes.
Récit grave et profond qui vous poursuit un moment après l'avoir refermé.
La ballade de l'impossible, un aller sans retour...
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Le roman s'ouvre sur une ballade entre le héros et sa petite amie dans une prairie où est dissimulé un puits très profond. Si on tombe dans ce puits, aucune chance d'en réchapper et on meurt seul car personne ne sait où il se trouve. Et cette image du puits va nous poursuivre tout au long de l'histoire. Car au-delà de la vie tout à fait anodine du héros, jeune étudiant japonais des années 70 qui partage son temps entre littérature, musique et sorties entre amis, Murakami évoque nos terreurs, nos angoisses, nos interrogations douloureuses de l'adolescence : mort, solitude, absurdité de la vie, impermanence de l'amour,… Car autour du héros, le monde va mal : son meilleur ami se suicide sans en avoir rien laissé paraitre, son amie perd pied, son colocataire disparait de façon inexplicable lui aussi, une nouvelle amie est confrontée à la maladie de ses deux parents, … Les personnages sont tous un peu déjantés, dans ce Japon normatif à l'excès qui les voudrait tous semblables.
Et pourtant, le héros découvrira des raisons de continuer la route et choisira la vie …
Même si cela se termine en « happy end », c'est un roman très noir, très dur, parce qu'il fait écho à nos blessures enfouies …
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Contre toute attente, émettre un avis sur ce roman relève à la fois de la gageure et de la torture. Non que le livre m'ait déplu, bien au contraire, mais il est extrêmement difficile de mettre des mots sur cette écriture bien particulière. J'aurais aimé faire dans l'originalité et pourquoi pas, écrire un billet assassin mais j'ai adoré ce récit d'une grande beauté, où la poésie affleure à chaque page. On se déplace à pas de loup dans cet univers feutré où le style épuré, éthéré de Murakami ajoute à l'atmosphère sombre et mélancolique. Pourtant, si le propos est d'une tristesse peu commune, le récit n'en reste pas moins lumineux, drôle même parfois.
Un grand roman d'initiation tout en nuances, comme peint à petites touches, un tableau impressionniste d'une belle humanité.


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J'ai adoré retrouver ce plaisir de perdre un peu ses repères, ce mélange si particulier d'étrangeté et de familiarité - l'univers de Murakami est surprenant et en même temps je m'y retrouve tellement. On y flotte, sur la musique des Beatles, de Coltrane ou Brahms, il y a quelque chose de merveilleusement poreux entre l'atmosphère du roman et le monde intérieur du lecteur. L'écriture, en apparence assez simple, mais très belle, profonde, prenante, réussit à évoquer avec force et finesse quelque chose qui se noue entre la vie et la mort, le visible et l'invisible.
Et j'aime tellement ces personnages délicatement déjantés, la façon dont ils cherchent à s'exprimer avec honnêteté, en s'affranchissant des idées reçues, qui les rend très attachants, touchants, à la fois décalés et vrais.
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Je suis en train de lire les Amants du Spoutnik, avec un énorme plaisir.
Je me souviens de mon premier Murakami, "La ballade de l'impossible".
Cela a été pour moi une grande claque. Une écriture fluide, simple, précise, poétique , au service d'une magnifique histoire. Des personnages dont l'existence peut basculer sur un détail, la fragilité de la vie de l'amour.
On y retrouve ce thème récurrent du trio amoureux , abordé de manière tragique ici.
L'histoire m'échappe un peu mais si vous avez déjà lu Murakami, ce livre est un incontournable. Sinon, vous êtes passé à côté d'un génie de l'écriture...
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