Citations sur Le Meurtre du Commandeur, tome 2 : La Métaphore se déplace (91)
Aucune vie n'est vraiment achevée. Les hommes demeurent toujours inachevés, tous.
Tapies en vous, elles se saisissent des pensées justes que vous avez et les dévorent les unes après les autres. Elles s'en nourrissent et s'en engraissent. Voilà ce qu'est une Double Métaphore. Elles logent l'intérieur de vous-même depuis toujours, dans les profondes ténèbres qui vous habitent.
Permettez moi d'insister, mais c'est vous même qui décidez de votre chemin. De toute façon, vous avez déjà choisi celui que vous deviez prendre. Vous avez consenti à un grand sacrifice en venant dans ce monde, vous avez traversé la rivière sur la barque, vous ne pouvez plus reculer.
- Du fait de tuer une Idée, cela ne va-t-il pas changer le monde ?
- Si, bien sûr, et heureusement !" dit le Commandeur.
Et de nouveau il souleva un sourcil, à la Lee Marvin. "Comment pourait-il en être autrement ? O que nenni. Si après la suppression d'une Idée, les choses restaient implacablement inchangées, quel sens aurait-il un monde pareil, hein ? et quel sens aurait-elle, une Idée pareille ?
Je vivrai donc de toutes mes forces tant que je suis en vie. Je veux voir jusqu'où je peux aller, ce dont je suis capable. Je n'ai pas le temps de m'ennuyer. Pour moi, la meilleure méthode pour ne pas éprouver de peur ou de sentiment de vide, c'est de ne pas s'ennuyer.
Le souvenir peut réchauffer le temps. Et puis, si on y réussit, l'art peut conserver à tout jamais le souvenir en lui donnant une forme. Comme Van Gogh qui a réussi à faire survivre jusqu'à nous ce facteur inconnu d'un coin de campagne en l'inscrivant dans notre mémoire collective
-Non, il n'a plus de mémoire, au sens où on l'entend habituellement. Mais son âme est sans doute bien là. Simplement, sa conscience a maintenant du mal à y accéder. En d'autres termes, la ligne a été débranchée, ce qui fait que sa conscience n'est plus reliée à rien. Son âme est sûrement là, en arrière, tout au fond. Et sans doute intacte.
Alors que crayonnais ce dessin, je fus de nouveau envahi par la curuieuse sentation de faire corps avec la fosse enclose au sein des bois. Cette fosse paraisssait, j'en étais convaincu, vouloir elle-même être dessinée. Être dessinée avec exatictude, avec minutie. Et je mis en mouvement mes mains, presque inconsciemment, pour répondre à cette demande. Et durant ce temps, ce que je ressentis, ce fut la joie de la création plastique, pour ainsi dire pure, sans aucun mélange.
Les épreuves sont l'occasion de prendre un nouveau départ dans la vie.
Plus elles sont rudes, plus elles se révèlent utiles.
"Le dimanche fut aussi un jour de très beau temps. Il n'y avait pas de vent et le soleil automnale faisait joliment resplendir les feuilles des arbres des montagnes en leur conférant toutes sortes de nuances variées. Des petits oiseaux à gorge blanche voletaient de branche en branche, picorant des bais rouges avec habilité. Assis sur la terrasse, je ne me lassais pas de contempler ce paysage. La beauté de la nature est prodiguée impartialement aux riches comme aux pauvres. Comme le temps...Non, le temps, ce n'est pas la même chose. Avec de l'argent, je crois que les favorisés de ce monde peuvent s'acheter du temps en plus."