Et vois-tu, parfois, j’ai cette idée qui me traverse l’esprit : peut-être la chance est-elle quelque chose de tout à fait banal, après tout. Les coïncidences se produisent un peu partout autour de nous, tout le temps. mais la plupart d’entre nous n’y font pas attention, nous les laissons filer, s’échapper. Comme des feux d’artifice en plein jour.
Un métier, à la base, ça doit être un acte d'amour, et pas un mariage de convenances. (La pierre-en-forme-de-rein qui se déplace chaque jour)
Nous avions un nombre incroyable de sujets à évoquer ensemble. Nous parlions, parlions sans fin, avec un plaisir qui ne se démentait pas. Je comprenais avec une extrême acuité ce qu'elle m'exposait. Et les choses que je parvenais difficilement à expliquer aux autres, à elle, j'arrivais à les lui communiquer parfaitement, à un degré qui me surprenait moi-même... je dirais, de manière empirque, qu'il est rare, voire exceptionnel, de rencontrer quelqu'un à qui l'on puisse transmettre ses sentiments d'une manière aussi parfaite, aussi pleine. Je crois bien que la majorité des gens passent leur vie entière sans faire ce genre de rencontre.
Toutefois, comme les spaghettis appartiennent à une espèce fourbe, il n’était pas question que je les perde de vue une seconde. Sinon, ils en auraient profité pour déborder et se fondre dans les ombres du jour finissant. De la même façon que les jungles des tropiques patientent afin d’avaler en silence, pour l’éternité du temps, les papillons multicolores, la nuit, retenant son souffle, guettait l’arrivée des spaghettis pour les attaquer et les anéantir.
THE YEAR OF SPAGHETTI
In 1971 I cooked spaghetti to live, and lived to cook spaghetti.. Can you imagine how astonished the Italians would be if they knew that what they were exporting in 1971 was really loneliness ?
Parfois je me dis que le cœur des gens est comme un puits très profond. Personne n'en connait le fond. Ce que tu peux en imaginer, c'est seulement d’après ce qui flotte à la surface.
Dans la vie, il y a énormément de situations où l’originalité importe peu. En fait, dans la majorité des situations.
Pourtant, en même temps, l’un après l’autre, mes amis me délaissaient, un peu comme un peigne qui perd ses dents.
Si vous devez choisir entre quelque chose qui a une forme et quelque chose qui n’en a pas, choisissez ce qui n’a pas de forme.
Qu'un poète meure à vingt et un ans, qu'un révolutionnaire ou une rock star disparaissent à vingt-quatre, passe encore. Mais pour vous, une fois ce cap franchi, selon les pronostics les moins optimistes, tout devrait bien se dérouler. Vous avez dépassé le Dead Man's Curve, vous êtes sorti du tunnel, vous roulez droit vers votre but sur une autoroute à six voies - que vous l'ayez vraiment voulu ou pas. Vous vous êtes coupé les cheveux. Vous vous rasez chaque matin. Vous n'êtes plus un poète, un révolutionnaire ou une rock star. Vous ne vous endormez plus, ou ne vous évanouissez plus ivre mort dans les cabines téléphoniques, et vous n'écoutez plus les Doors à plein volume à quatre heures du matin. A la place, vous souscrivez une assurance-vie dans la société d'un ami, vous vous rendez dans les bars des hôtels pour consommer de l'alcool, et vous conservez les factures de vos soins dentaires pour bénéficier de réductions d’impôts. Vous avez vingt-huit ans, n'est-ce pas.