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Voici un livre sur écran panoramique et son THX !
En dépit du sujet et du cadre pour le moins austères qu'il a choisis, Murari nous raconte une histoire que l'on prend grand plaisir à suivre du début à la fin. Sur la base d'un fait aussi réel qu'inattendu, l'auteur imagine un véritable conte de fées qui nous place dans la même position que si nous étions en train de regarder un film made in Hollywood.

L'action se situe à Kaboul, alors que les talibans ont pris le pouvoir. Comme on le sait, tout est devenu interdit : écouter de la musique, rire, danser, parler, regarder son interlocuteur dans les yeux... Les femmes sont tenues de porter la burqa et ne sont autorisées à sortir de chez elles que si elles sont accompagnées d'un membre masculin de leur famille.
Ce que l'on sait moins, c'est que les talibans décidèrent de faire une sorte d'opération de communication, afin de montrer qu'ils étaient un peuple sportif. Ils optèrent alors pour le cricket, sport dont la tenue respectait leurs diktats. Bien entendu, seuls les hommes seraient autorisés à le pratiquer. En 2000, ils firent donc une demande officielle d'affiliation à l'International Cricket Council et organisèrent un tournoi dont les vainqueurs se rendraient au Pakistan pour être entraînés par des professionnels : pour les jeunes Afghans, une porte ouverte sur un horizon...

Si, sur ce thème, Murari imagine une histoire totalement cousue de fil blanc, on se laisse volontiers aller à le suivre, exactement comme, petits, nous écoutions nos parents nous lire un conte dont nous espérions la fin heureuse.

Mais ce qui rend le livre intéressant c'est que, derrière cette fiction légère, il nous livre une évocation précise et sans concessions de la vie quotidienne du peuple afghan : les femmes emmurées vivantes sous leur burqa (« la place des femmes est dans la maison ou dans la tombe »), avec les difficultés que cela implique en termes de déplacement et de visibilité (ainsi une femme meurt-elle renversée par une voiture qu'elle n'avait pas vue arriver) ; les hommes désoeuvrés, périssant d'ennui, et craignant les «faux-pas» des femmes de leur famille, dont ils seraient tenus pour responsables et qui encourraient alors la prison ou la mort ; la méfiance omniprésente que l'on éprouve jusque pour ses propres parents ; le droit de vie et de mort que s'octroient les talibans, l'état de délabrement dans lequel a sombré le pays, la présence de mines antipersonnel, les prisons où règne la torture et le viol est monnaie courante... tout nous est montré avec justesse, sous une forme qui nous rend supportable la lecture d'une réalité intolérable.

En cette période estivale, c'est selon moi un livre parfait à emporter sur la plage : une lecture facile et agréable, qui nous nous parle de l'un des aspects de notre monde contemporain. Une réussite.

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Une femme. Un terrible régime. Un pays. Une histoire : une dystopie ? Non, car pour être dystopie, il faut être fantasmée. Or, la cruauté des Talibans est bien loin d'être un cauchemar. Si les personnages sont fictifs, le cadre n'en est pas moins réel. C'est ce que montre ce roman, nourri de témoignages d'Afghanes et d'Afghans ayant survécu au régime de la violence talibane de 1996 à 2001. Cinq longues années pendant lesquelles, à l'autre bout du monde, des gens vivaient dans la terreur, bien loin de notre indifférence occidentale. Cinq longues années pendant lesquelles des gens se faisaient torturer, massacrer, exécuter pour des raisons aberrantes, quand il y en avait. Là, juste sous notre nez. Cinq années au cours desquelles ces gens se sont demandé, à chaque minute qui passait, combien de temps il leur restait à vivre.

C'est dans ce triste milieu qu'évolue Rukhsana, jeune journaliste de 24 ans – enfin, ancienne journaliste, puisque, comme toutes les Afghanes, condamnée à la prison à vie, derrière les grilles de sa burqa et de sa maison. La brillante Rukhsana ne peut néanmoins se résoudre à se taire, c'est pourquoi elle écrit secrètement pour le Hindustan Times de Delhi, défiant ainsi l'autorité des Talibans qui ne tardent pas à découvrir son activité clandestine. Pour les Talibans, Rukhsana est une menace à écarter. Son crime ? Avoir décrit la vie quotidienne dans son pays. Cela nuit à l'image que le nouvel Afghanistan donne au monde. Or, cette image, ils la chérissent. C'est pour elle qu'ils décident d'ériger le cricket en sport national, afin de dire aux autres : « regardez-nous, nous sommes un pays comme les autres, nous aussi, nous jouons et savons apprécier la vie ».
Pourquoi le cricket ? Notre héroïne se le demande bien, elle qui y a souvent joué lorsqu'elle faisait ses études en Inde. La promotion de ce sport a quelque chose d'ironique : le cricket est par essence le sport de la liberté, totalement antithétique aux nouveaux principes politiques de l'Afghanistan : la preuve, le cricket ne tolère pas la violence sur le terrain. Il n'empêche que cette nouvelle redonne espoir à la protagoniste et à sa famille, qui y voient une occasion de s'évader : en effet, un tournoi sera organisé, et l'équipe gagnante ira s'entraîner au Pakistan. Déguisée en homme, Rukhsana va tout faire pour entraîner ses frères et ses cousins, prenant ainsi des risques démesurés pour éviter aux siens de vivre plus longtemps sous le joug des « barbus ».

Je ne regrette pas d'avoir ouvert ce livre. Comment rester indifférent lorsqu'on pose ce roman pour vaquer à ses occupations quotidiennes ? On ne peut s'empêcher d'avoir un petit pincement au coeur et d'être inquiet pour nos héros. Comment ne pas enrager lorsqu'on lit ces lignes chaotiques, sur l'extrême précarité de la condition féminine, sur l'absurdité de ce régime de la haine, sur la perversion des hommes au pouvoir, qui prétendent agir avec la bénédiction de leur dieu ? Mais quel dieu pourrait se satisfaire d'une telle barbarie de la part de ses serviteurs ?

On l'aura compris, la lecture de ce roman est riche en émotions : colère, joie, tristesse, soulagement, répulsion se succèdent sans ménagement N'est-ce pas le signe d'un bon roman ? Un récit qui nous fait réagir, qui nous fait espérer, patienter, geindre, que l'on quitte avec un sentiment de victoire ou d'échec, comme si cette gloire ou cette défaite étaient nôtres. Et ce sont un peu les nôtres, effectivement, car on laisse toujours un peu de notre âme dans un livre : et, qui ne voudrait pas que son âme soit bien traitée ?

Un roman que je recommande donc, même si la fin est - un tout petit peu- décevante : trop hâtive et trop easy. On ose tout de même reprendre notre souffle et esquisser un sourire, un tout petit, très discret, de peur de se trahir et de trahir les personnages, et de voir trois talibans surgir de nulle part pour nous empêcher de nous évader.
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A Kaboul, les talibans sont au pouvoir depuis quelques temps. Les femmes sont emprisonnées sous leur burqa, tout est contrôlé, interdit, puni par la loi des talibans. Mais pour redorer l'image de l'Afghanistan, le pouvoir en place décide de créer une équipe nationale de cricket, sport choisi car la tenue est adéquate avec leurs lois, les vêtements recouvrant entièrement le corps.
Rukhsana est une jeune afghane téméraire, journaliste, elle essaie tant bien que mal de publier des articles sur les conditions de vie des femmes afghanes. Ayant déjà joué au cricket pendant ses études en Inde, elle propose à ses cousins de les entrainer car l'enjeu est de taille : en effet, l'équipe gagnante sera envoyée au Pakistan pour apprendre à jouer correctement. Chacun y voit l'espoir de fuir l'Afghanistan.
Mais le grand chef taliban a jeté son dévolu sur Rukhsana, et elle est en grand danger. En usant de subterfuges tous plus élaborés les uns que les autres, Rukhsana et ses cousins vont enfin voir leur rêve de liberté se concrétiser.

D'une écriture certes un peu trop simple, ce roman est cependant agréable à lire car il raconte avec fluidité le quotidien si monstrueux de ces gens subissant le joug des talibans. La description de Rukhsana lorsqu'elle enfile pour la première fois sa burqa est poignante.
On est vraiment plongés dans l'angoissante atmosphère de cette vie si particulière. Même si on en a entendu parler, ici on est au coeur du sujet, vu par le petit bout de la lorgnette, et c'est très intéressant. Sans jamais tomber dans le mélodramatique, l'auteur réussit à nous faire partager l'angoisse au quotidien de ses personnages.
Si on ne connait pas le cricket, les passages traitant de ce sport peuvent être assez difficiles à comprendre, mais ce n'est pas gênant pour la lecture car l'atmosphère de la ville, les conditions de vie dures et l'impression constante d'être en danger sont parfaitement retranscrites.
Un roman instructif, agréable à lire, et, heureusement, optimiste !
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En 2000 à Kaboul, Rukhsana vit opprimée sous le régime des talibans. Jeune femme libre, elle se voit interdite d'exercer son métier de journaliste et ne peut plus sortir de chez elle sans qu'un homme ne l'accompagne. Lorsque les talibans décident d'organiser un tournoi de cricket, Rukhsana voit l'opportunité d'un espoir d'acquérir sa liberté : elle seule est capable d'entrainer l'équipe masculine de cricket.
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