- Mais mon oncle, qu'est-ce que je vous ai fait ?
- Tu m'as fait des lettres de change.
Simple, clair, net et précis. van Buck en a assez de voir son neveu Valentin faire n'importe quoi et d'éponger ses dettes régulièrement. Par conséquent, van Buck veut que son neveu se marie alors que lui ne l'est pas mais menace son neveu de le faire si celui-ci ne se marie pas. Logique.
Mais, comme on dit, chat échaudé craint l'eau froide. Non, Valentin n'a jamais été marié, mais il a eu l'occasion d'avoir des liaisons avec une femme mariée, et ne veut surtout pas se retrouver dans la position du malheureux mari trompé. Par conséquent, il veut tester sa fiancée et invente pour cela une mise en scène extravagante, avec la complicité de son oncle.
Oui, il est des jeunes gens qui ont trop vécu, trop lu de romans et de pièces de théâtre, des jeunes gens qui veulent que leur vie soit pleine de rebondissements et de mots poétiques, ne supportant pas qu'une jeune fille dise les mots "foulure" ou "bouillon", ce qui correspond à des réalités que le jeune homme se refuse à écouter. Oui, Cécile, qui prend des leçons de danse qui l'ennuie, qui vit avec une mère tête en l'air mais ayant toute confiance en sa fille, Cécile a reçu l'éducation d'une parfaite jeune fille, future maîtresse de maison sachant recevoir comme il se doit ses invités, s'occuper du ménage et de la couture. Elle est pleine de bon sens, Cécile, bon sens qui fait terriblement défaut à Valentin. Il serait presque à plaindre, lui qui ne se souvient pas des personnes qu'il a croisés, lui qui n'a jamais manqué de rien, par la grâce de son oncle, même si celui-ci se mord les doigts que son frère se soit uni à quarante ans et ait produit ce rejeton (et sa mère, dans tout cela ?). Oui, Valentin finira pris à son propre piège, dans un dénouement bien plus heureux que celui d'
On ne badine pas avec l'amour ou d'Un caprice et intégrera une famille qui, si elle vit de ses rentes, sait faire bon usage de son temps et de son argent.