AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 290 notes
5
40 avis
4
24 avis
3
10 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je rassure toute de suite les chercheurs de noises, non la traite négrière et les conditions effroyables de sa mise en oeuvre ne m'étaient pas inconnues, tant s'en faut.

Ceci dit, après la claque qu'il vient de m'infliger si élégamment, je ne risque pas d'oublier Wilfried N'Sondé que je ne connaissais pas jusqu'ici.

D'une plume foisonnante et raffinée, tel un journaliste en immersion, il nous fait vivre le calvaire des esclaves, de leur capture en Afrique à leur vente sur un rivage brésilien et ce par le truchement d'Antoine Emmanuel Nsaku Ne Vunda, un ecclésiastique africain envoyé en ambassade auprès du Pape par son roi.
Le personnage et sa mission sont historiquement avérés, l'auteur s'est brillamment chargé de donner corps à son odyssée.

Outre un descriptif réaliste très documenté, l'auteur ne limite pas sa prose à la dénonciation de ce commerce inique, il se démarque de la carricature manichéenne en évoquant les complicités africaines, contraintes ou intéressées et le sort peu enviable des marins gardes-chiourmes et tortionnaires pendant et après la traversée.

Bon an mal an c'est une approche quasi marxiste de la traite qui nous est suggérée.
Le système, très lucratif, broie les petits peuples au profit des hommes de pouvoir et d'argent, sans distinctions d'origines ou de couleurs.

Les rivalités internationales et les principes religieux plus ou moins spécieux participent également à la curée et toujours au détriment des faibles et des pauvres.

Les actes de barbarie sont certes plus rares de nos jours, pour le reste rien n'a fondamentalement changé.

Excellent livre.
Commenter  J’apprécie          180
Chargé d'une ambassade par son roi récemment converti au catholicisme auprès du Vatican, Nsaku Ne Vundu devenu Dom Antonio Manuel, quitte son Kongo natal pour un long et périlleux voyage. Naïf, le jeune prêtre pense s'embarquer pour Rome. En réalité, son navire a pour destination le Brésil. Dans ses cales s'entassent des centaines d'esclaves qui seront vendus contre de l'or, des épices et autres produits, qui font les délices des européens de la fin du XVIe siècle. Au coeur de ce trafic triangulaire, la noble âme de Dom Antonio est mise à l'épreuve autant par les tempêtes, les abordages de flibustiers, les chemins arides de l'Espagne que par la violence inouïe des trafiquants humains et des juges de l'Inquisition.
Traverser « un océan, deux mers, trois continents » relève à la fois du roman d'aventure, d'une dénonciation du barbarisme et du récit d'initiation. Sa lecture peut se faire à plusieurs niveaux, sa face sombre faisant écho à son aspect plus lumineux et truculent.
A la fois lyrique et sensuelle, méditative et picaresque, la plume de Wilfried N'Sondé sait trouver le juste équilibre pour exprimer à la fois l'horreur des tragédies et une confiance inébranlable en la fraternité et l'espérance.
Commenter  J’apprécie          110
Livre choisi totalement au hasard sur l'étalage de la médiathèque.

L'auteur fait voyager autant qu'il le dit, par son titre de roman, sur plusieurs endroits du monde au temps de l'esclavage: on passe du continent africain au Brésil puis en Europe.
J'ai eu au départ des difficultés à entrer dans le roman de par une annonce de légende plus ou moins ficelée et facile à comprendre qui laisse des doutes sur la suite et sur le personnage central du roman. J'ai d'ailleurs un coup de recul en me disant que la lecture du livre serait difficile si c'était tout du long comme ça.
Finalement, l'écriture devient simple et fluide à lire. L'histoire est un peu déjà vue mais certains passages sont hardes de par les détails apportés dans l'écriture. On sent les multiples étapes du voyage et on a l'impression d'être dans ces bateaux, tout près de la fiction.
Et finalement, la fin est discordante: on passe de celui que l'on veut tuer à celui qui ne craint plus vraiment quelque chose. Et la chute est brutale: je me suis dit "tout ça pour ça"... Elle n'a donc pas été à la hauteur du reste du roman.

Un roman sympa à lire et qui fait voyager.
Commenter  J’apprécie          50
Un océan, deux mers, et trois continents, telles est l'étendue du parcours de Nsaku Ne Vunda, Dom Antonio en religion. Nous sommes au 16ème siècle, sur les rives du fleuve Kongo, un jeune orphelin devient prêtre, et est choisi pour être ambassadeur auprès du pape.

Wilfried N'Sondé relate ici, sous la forme de la fiction, son parcours, et sa prise de conscience devant la cruauté des hommes.
Qui connait cet homme, qui a son buste en marbre noir dans la Basilique Sainte Marie Majeure de Rome ? Pa moi ; je n'ai même pas le souvenir de ce buste lors de mon passage dans la basilique.

Cet homme candide d'une infinie compassion pour ses semblables découvre l'esclavage, la cruauté, le viol, la traite des hommes et des femmes. Son épopée met à mal sa foi en Dieu et en l'homme.

J'ai trouvé le thème original et fort intéressant. Et pourtant, je suis passée à côté de ce roman parce qu'il ne m'a tout simplement pas touché. Je l'ai en quelque sorte lu de manière très distanciée sans trouver de grief à son encontre.

Dommage ! J'aurais aimé pouvoir partager l'enthousiasme de Jostein qui l'a fait voyager jusqu'à moi.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
Commenter  J’apprécie          40
Une belle couverture, un titre intéressant et attractif, un éditeur qui inspire confiance, voilà, je me lance sans connaitre l'histoire d'Un océan, deux mers, trois continents de Wilfried N'Sondé.

J'aime bien les romans qui me propose un voyage en des lieux, des époques ignorés de moi et celle-ci en fait partie. Si le dépaysement m'est plaisant, le guide/narrateur, lui, pourtant extrêmement sympathique, bienveillant ne m'a pas séduit et je ne cache pas que c'est sa position d'homme de dieu et son corollaire, ses idées quelques peu naïves me sont ennuyeuses. Les bondieuseries me laissent de marbre. Un océan, deux mers, trois continents n'est que ça face à l'horreur de la traite négrière.

Wilfried N'Sondé nous plonge dans les horreurs d'un transport d'esclaves. Tout y est du pire de la nature humaine. du déjà lu.

Ce qui m'a aussi gêné dans Un océan, deux mers, trois continents est la passivité du narrateur, toujours à décrire ce qu'il se passe, dans l'impossibilité d'agir, obligé de subir, sans aucune prise sur les évènements. du coup, ma lecture fût d'une passivité lénifiante. Difficile pour Wilfried N'Sondé de faire autrement étant donné qu'il se sert d'une histoire vraie comme base à ce roman. Une histoire que je ne connaissais pas et qui, pour le moins, est d'une cruelle ironie.
Lien : http://livrepoche.fr/un-ocea..
Commenter  J’apprécie          30
C'est une histoire vraiment étonnante que celle de ce prêtre du Kongo ( tel qu'écrit à l'époque) au 16 siècle choisi pour être envoyé comme ambassadeur auprès du Saint-Siège. Choisi pour des raisons diplomatiques mais aussi pour des raisons plus prosaïques par l'empereur du Kongo. le récit soigné, détaillé et horrible de ce long, très long voyage à bord d'un bateau négrier. Tout le bouleverse à bord. La vie auprès des marins et surtout du capitaine, les cris des esclaves, les privations, tortures et sa rencontre avec un ami. Un bémol cependant...j'aurais vraiment apprécié que l'histoire s'étende plus sur sa vie à Rome et ses relations avec la curie. Malheureusement le temps ne lui en a pas laissé l'occasion, ce qui fait que ce livre est essentiellement un récit de voyage...
Commenter  J’apprécie          30
Bonjour les lecteurs….

On s'embarque cette fois dans un roman historique.

Wilfried N'Sondé nous raconte l'histoire de Nsahu Ne Vunda, candide prêtre du kongo, devenu le 1° ambassadeur noir au Vatican.

L'histoire se passe au 17° siècle où ce prêtre noir embarque à bord d'un navire négrier, direction Rome où il a pour mission de convaincre le pape de mettre fin à l'esclavage.
Le voyage à bord du bateau se révèle une véritable épopée, direction le Brésil pour y déposer la marchandise humaine vendue comme esclave et revenir les calles remplies de marchandise.
Embarqué libre, Nsaku Ne Vunda devient le témoin impuissant des conditions de vie inhumaines des esclaves. Après une longue traversée, il sera capturé par un pirate néerlandais converti à l'islam puis, sur le continent européen, humilié et torturé par la Sainte Inquisition espagnole.
Après plusieurs années d'errance, il arrive enfin au Vatican à bout de souffle….
Toutes ces épreuves auront plus d'une fois branlé sa foi en Dieu et en l'homme.

Ce roman est à la fois un récit d'aventures et initiatique où l'auteur signe un émouvant plaidoyer pour l'égalité et la tolérance.

Quelques petites choses m'ont cependant "chiffonnée":
- D'abord c'est la statue de l'ambassadeur, mort depuis des siècles, qui raconte l'histoire (statue présente au Vatican). Pourquoi ? c'est dommage car le roman en est réduit à un long récit sans aucun dialogue.
- le jeune homme passe son temps à bénir Dieu, ce qui est logique pour un prêtre mais un peu lassant…. la naïveté a ses limites et sa façon de se comporter en autruche m'a quelques fois exaspérée.

En conclusion, certes l'histoire de ce prêtre noir tombé dans l'oubli est intéressante ainsi que les thèmes abordés.
J'ai cependant trouvé la narration bien plate. Un peu plus de relief ne m'aurait pas déplu.
Commenter  J’apprécie          30
Ce qui m'a attiré en premier c'est la couverture, et après le titre: un océan deux mers trois continents, je me suis laissé tenter pas ce voyage-là.
Wilfried N'Sondé nous embarque à la fois sur les mers, la traite transatlantique, la foi, les religions, les enjeux politiques. Que ce voyage est difficile, la navigation en haute mer où l'on traverse la fureur des éléments, des hommes, toutes ces humiliations. C'est bien un portait de l'humain qui peut être courageux, vénal, intègre.....
Je suis contente de cette découverte du premier ambassadeur africain au Vatican, sans doute plus facile à aborder par un roman.
Commenter  J’apprécie          30
Dans un rythme calme, par des mots calculés et précis, le livre nous fait côtoyer l'infamie et l'atrocité du rapt et du transport des esclaves africains vers le Brésil, mais aussi l'injustice et la cruauté de l'Inquisition espagnole.
A travers l'histoire d'un personnage réel, écrite à la 1ère personne, l'auteur révèle les désillusions, la volonté tenace et la révolte d'un coeur pur face à toutes ces horreurs.
Ce roman devient ainsi un réquisitoire contre l'exploitation brutale des êtres humains, et contre l'aveuglement du fanatisme. Bien que l'action se situe au XVIIème siècle, il peut nous arriver de penser que l'humanité devrait, encore et encore, en tirer des leçons.
Commenter  J’apprécie          10
S'attachant au destin hors du commun d'un jeune prêtre originaire du Kongo, l'auteur remonte aux sources de la traite négrière. Commerce avant tout, l'esclavage permet de bâtir des fortunes. Commerce triangulaire, il prend naissance sur la terre africaine avant de prospérer par-delà les mers. Un récit sensible à l'écriture toujours bien tenue.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (672) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3199 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}