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Citations sur Se reconstruire : La blessure est l'endroit par où la.. (15)

Être « normal », « comme les autres », c'est-à-dire adapté, conforme aux normes et conventions sociales, pourtant changeantes et relatives dans l'espace et le temps, ne constitue pas l'unique ni le meilleur critère de santé psychique.
Je qualifierais une identité ou une relation de « saine » parce qu'elle réussit à fonctionner dans la conscience et la pluralité de ses facettes, dans la respect de sa différence et de sa subjectivité, sans se réduire à un seul de ses visages. (...) Cette maison est habitée par plusieurs colocataires, qui se meuvent dans chacune des pièces.
L'énergie vitale peut alors circuler de façon libre et fluide, non clivée, nourrissant tous les pans de l'identité ou de la relation. [p.120]
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L'épreuve frappe chacun au niveau des deux pans de son psychisme, qui sont les deux colocataires de la maison-soi : l'adulte qu'il est manifestement, mais aussi et surtout son enfant intérieur, donc il méconnaît l'existence. Ainsi, lorsqu'elle paraît intense, irréparable, et persistante, la souffrance apparaît rarement en lien de cause à effet ou proportionnelle à l'infortune réelle qui nous affecte. C'est parce qu'elle renvoie à une plaie ancienne (...).
Elle fait ressurgir les parties inanimées, dénutries du psychisme à l'image de plantes rabougries, fanées par manque d'eau et de lumière. [p 16]
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L’épreuve frappe chacun au niveau des deux pans de son psychisme, qui sont les deux colocataires de la maison-soi : l’adulte qu’il est manifestement, mais aussi et surtout son enfant intérieur, dont il méconnaît l’existence. Ainsi, lorsqu’elle paraît intense, irréparable et persistante, la souffrance apparaît rarement en lien de cause à effet ou proportionnelle à l’infortune réelle qui nous affecte. C’est parce qu’elle renvoie à une plaie ancienne, à une dépression masquée, et plus précisément à la détresse du petit garçon ou de la petite fille que l’adulte était jadis, prisonnier encore de son passé douloureux.
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Dans ces circonstances, qu'est-ce qu'une émotionalité saine ? C'est lorsque, grâce à la dialectique féconde des contraires, l'émotion ne se trouve plus coincée dans l'un ou l'autre des extrêmes, l'exaltation ou l'extinction. Cela ne signifie pas qu'elle devrait se situer, de façon ennuyeuse et monotone, dans l'« entre-deux » du juste milieu. Non, elle peut s'enflammer, s'exalter parfois, dans certaines circonstances joyeuses ou tragiques de l'existence. Cependant, l'enfant intérieur n'étant plus le seul à la barre, il ne décrète plus la pluie et le beau temps. L'intensité émotionnelle devient modulable, proportionnelle à l'importance de l'événement grâce à la présence amortissante de la raison.
La présence d'un thermostat régulateur dans le psychisme adulte aide le sujet à réguler l'hybris, l'excès, à l'adapter aux contingences, à ne pas tout dramatiser ou banaliser. L'adulte devient ainsi capable de s'émouvoir, de rire ou de pleurer, certes, mais, régi par le principe de réalité, il sait aussi réfléchir, patienter, agir parfois ou rester passif, punir ou pardonner, sans nécessiter de sombrer dans les excès. [p.80 - 81]
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Une faille, une vulnérabilité aident ainsi à devenir davantage soi, plus adulte, plus autonome, bien moins dépendant de l'extérieur, du regard et du jugement des autres. [p.94]
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La caractéristique principale de l'enfant intérieur est son émotionalité débordante, qui le pousse à opérer dans l'immédiateté et l'urgence, comme si, chaque fois sa survie psychique se trouve en danger. De surcroît, nous avons été formatés, depuis tout petits, à croire que chaque problème pouvait trouver une solution, à condition d'agir vite et de faire ceci ou cela pour s'en débarrasser. Attendre, se détendre, se concentrer sur soi est devenu une preuve de faible de faiblesse et de couardise, alors que le contrôle de son impulsivité requiert plus de courage et de confiance en soi que le passage à l'acte ou le déni. Face à une contrariété ou une difficulté, le simple fait de ne pas succomber aux réactions instinctives comporte le précieux avantage de ne pas aggraver son mal, pris que l'on est dans les sables mouvants de l'agitation.
Beaucoup de nos problèmes proviennent des solutions que nous y apportons. Peut-être l'action a-t-elle été un peu trop valorisée dans nos cultures, avec des injonctions de « décider vite » et d'« agir rapidement », au détriment d'autres nécessités également légitimes, comme la prise de recul, la distance, la patience, l'évaluation des limites et des risques. Paradoxalement, la prise en compte de ces valeurs est susceptible de contribuer à l'amélioration d'une conduite plus adaptée, plus efficiente, plus adulte, avec une bien moindre dépense d'énergie. [p.52 - 53]
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L'adulte psychiquement autonome éprouve la nécessité de se mouvoir au sein d'une entité plurielle. Il pense, s'exprime, choisit et agit sans rigidité, de façon variée, il ne se cantonne pas l'identique. Il sera sensible aux circonstances extérieures et à ses interlocuteurs, certes, mais sera aussi à l'écoute de sa subjectivité. Il se donnera ainsi le droit, sans crainte de l'exclusion, de ne pas toujours coller aux normes collectives, au regard, au jugement et aux attentes d'autrui. [p.110 - 111]
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Aimer, donner, dire « oui » suppose ainsi la capacité d'intégrer les contraires ; le droit de dire « non », de s'opposer, de refuser de recevoir, sans la hantise de déplaire, d'être puni et rejeté. Dans le véritable amour, le donneur ne se sacrifie pas au receveur. Il ne sacrifie pas non plus ce dernier sur l'autel de son égoïsme, pour imposer sa domination psychologique. Une relation saine commence par l'écoute et le respect de soi. Alors il devient possible de s'ouvrir à l'autre, de s'offrir à lui comme personne adulte, entière et, en retour, de l'accueillir dans toute son individualité, sa singularité, son unicité. [p.109]
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Le sujet victime de ces trois clivages [entre l'enfant intérieur et l'adulte, entre l'intériorité et le dehors, entre le présent et le passé] dilapide ensuite une grande part de son énergie libidinale, de son énergie vitale, dans la quête de l'excellence et de l'innocence afin de contenter concrètement ses besoins infantiles de reconnaissance pour conquérir et mériter la légitimité dont il se croyait dépourvu. Il idéalise l'importance des autres et de l'extérieur, leur conférant le pouvoir magique de combler ses manques. Il cherche alors à plaire, à s'intégrer aux normes, à satisfaire aux attentes pour apaiser ses craintes infantiles de rejet. [p.98 - 99]
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L'adulte se définit notamment par sa capacité de réflexion et de distance, face à l'émotionnalité infantile débordante. Il ne s'agit évidemment pas de privilégier la raison en bridant et censurant les émotions. L'objectif est de réparer le clivage entre les deux énergies pour empêcher la domination de l'une sur l'autre, l'extinction dépressive et l'exaltation. Devenir adulte nécessite l'intégration de l'enfant intérieur, la conscience de la complexité des choses, de l'écart inévitable entre la réalité et l'idéal. Le sujet comprendra qu'une idée, une valeur, une substance, aussi bonnes et positives paraissent-elles, sont susceptibles, au-delà d'une certaine limite ou durée, de s'inverser, et même de devenir nuisibles. [p.93]
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