AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Littératures : Intégrale (18)

Ce que je vois ! Comment lui faire comprendre que je viens de voir les souvenirs futurs de quelqu'un ?
Commenter  J’apprécie          363
La littérature n’est pas née le jour où un jeune garçon criant “au loup, au loup !’’ a jailli d’une vallée néandertalienne, un grand loup gris sur ses talons : la littérature est née le jour où un jeune garçon a crié “au loup, au loup !’’ alors qu’il n’y avait aucun loup derrière lui.
Commenter  J’apprécie          252
Je recommande vivement de lire aussi souvent que possible les livres de Tchekhov (même dans les traductions qu'ils ont subies) et de rêver au fil de leurs pages, car c'est pour cela qu'ils ont été écrits.
Commenter  J’apprécie          250
Le sens de la création littéraire : dépeindre des objets ordinaires tels que leur reflet apparaîtrait dans des miroirs magiques.
Commenter  J’apprécie          220
La bourgeoisie, pour Flaubert, est un état d'esprit, pas un état de finances. Dans une célèbre scène de notre livre, où l'on voit une vieille femme, qui a travaillé dur toute sa vie, recevoir une médaille, pour avoir trimé comme une esclave pour son fermier-patron, sous le regard béat d'un aéropage de bourgeois épanouis, faites-y bien attention, il y a philistinisme des deux côtés, politiciens épanouis et vieille paysanne superstitieuse sont également bourgeois au sens flaubertien du terme.
Commenter  J’apprécie          170
Le bon lecteur est conscient qu’il est vain de rechercher dans les livres une vie réelle, des gens réels, etc. Dans un livre, la réalité d’une personne, d’un objet ou d’une situation dépend exclusivement du monde de ce livre singulier. Un auteur original invente toujours un monde original, et si un personnage ou une action trouvent leur place parmi les motifs de ce monde, alors nous faisons l’expérience du choc délectable de la vérité artistique, indépendamment du fait qu’une telle personne ou qu’une telle chose puissent nous sembler peu vraisemblables une fois transférées dans ce que les critiques de livres, pauvres écrivaillons, appellent « la vie réelle ». La vie réelle, cela n’existe pas pour un auteur de génie : il doit la créer lui-même, puis en créer les conséquences.

The good reader is aware that the quest for real life, real people, and so forth is a meaningless process when speaking of books. In a book, the reality of a person, or object, or a circumstance depends exclusively on the world of that particular book. An original author always invents an original world, and if a character or an action fits into the pattern of that world, then we experience the pleasurable shock of artistic truth, no matter how unlikely the person or thing may seem if transferred into what book reviewers, poor hacks, call "real life.” There is no such thing as real life for an author of genius: he must create it himself and then create the consequences.
Commenter  J’apprécie          120
La fiction est fiction. Appeler une histoire histoire vraie, c'est faire injure à la fois à l'art et à la vérité. Tout grand écrivain est un grand illusionniste. (Littératures)
Commenter  J’apprécie          100
(sur « La métamorphose » de Kafka)

Alors en quel type de « vermine » le pauvre Gregor, représentant de commerce miteux, se retrouve-t-il soudainement transformé ? Il appartient bien sûr à la branche des « pattes articulées » (Arthropodes), qui inclut les insectes, araignées et myriapodes. Si les « nombreuses petites pattes » mentionnées au début signifient davantage que six pattes, alors Gregor n’est pas un insecte, d’un point de vue zoologique. Mais je suppose qu’un homme qui se réveille sur le dos et découvre qu’il n’a pas moins de six pattes en train de brasser l’air peut avoir le sentiment que celles-ci sont « nombreuses ». Nous allons donc admettre que Gregor a six pattes, donc qu’il est un insecte.
Question suivante : quel insecte ? Les commentateurs disent un cafard, ce qui est bien entendu absurde. Un cafard est un insecte de forme plate avec des pattes épaisses, alors que Gregor est tout sauf plat : il est convexe des deux côtés, le ventre et le dos, et ses pattes sont petites. Il ne ressemble au cafard que sur un point : sa couleur marron. C’est tout. Hormis cela, il possède un énorme ventre convexe divisé en plusieurs segments et un dos rond et dur suggérant des élytres. Chez les scarabées, les élytres dissimulent des petites ailes fragiles qui peuvent se déployer puis porter le scarabée en un vol maladroit sur des kilomètres et des kilomètres. Assez curieusement, Gregor le scarabée ne découvre jamais qu’il a des ailes sous la dure carapace de son dos.

Now what exactly is the "vermin” into which poor Gregor, the seedy commercial traveler, is so suddenly transformed? It obviously belongs to the branch of "jointed leggers”), to which insects, and spiders and centipedes, and crustaceans belong. If the "numerous little legs” mentioned in the beginning mean more than six legs, then Gregor would not be an insect from a zoological point of view. But I suggest that a man awakening on his back and finding he has as many as six legs vibrating in the air might feel that six was sufficient to be called numerous. We shall therefore assume that Gregor has six legs, that he is an insect.
Next question: what insect? Commentators say cockroach, which of course does not make sense. A cockroach is an insect that is flat in shape with large legs, and Gregor is anything but flat: he is convex on both sides, belly and back, and his legs are small. He approaches a cockroach in only one respect: his coloration is brown. That is all. Apart from this he has a tremendous convex belly divided into segments and a hard rounded back suggestive of wing cases. In beetles these cases conceal flimsy little wings that can be expanded and then may carry the beetle for miles and miles in a blundering flight. Curiously enough, Gregor the beetle never found out that he had wings under the hard covering of his back.
Commenter  J’apprécie          74
Le grand artiste gravit une pente vierge et, arrivé au sommet, au détour d’une corniche battue par les vents, qui croyez-vous qu’il rencontre ? Le lecteur haletant et heureux. Tous deux tombent spontanément dans les bras l’un de l’autre et demeurent unis à jamais si le livre vit à jamais.
( « Bons lecteurs et bons écrivains »).
Commenter  J’apprécie          50
La littérature doit être émiettée, disséquée, triturée; vous devez sentir son parfum délicieusement âcre dans le creux de votre main, vous devez la mastiquer, la rouler sur votre langue avec délices; alors, et seulement alors, vous apprécierez son incomparable saveur à sa juste valeur, et ces fragments, ces miettes redeviendront un tout dans votre esprit, révélant la beauté d'une unité à laquelle vous avez donné un peu de votre propre sang.
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (101) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Lolita

    Qui est l'auteur de ce roman ?

    Boris Pasternak
    Vladimir Nabokov
    Nicolas Gogol

    10 questions
    382 lecteurs ont répondu
    Thème : Lolita de Vladimir NabokovCréer un quiz sur ce livre

    {* *}