Citations sur Un coup d'aile, suivi de 'La Vénitienne' (23)
La contemplation de la beauté, qu'il s'agisse d'un coucher de soleil aux tonalités particulières, d'un visage lumineux ou d'une oeuvre d'art, nous force à nous retourner inconsciemment sur notre propre passé, à nous confronter, à confronter notre âme à la beauté parfaite et inaccessible qui nous est dévoilée .
Il releva la tête. Une brise légère comme le mouvement d'une traîne de soie passa dans l'allée. Les rayons jaunissaient tendrement.
Il se sentait l'âme étrangement légère. A midi il se tirerait une balle, et un homme qui a décidé de se suicider est un dieu.
La Vénitienne
Le soir, la pluie cessa de façon imprévue. Quelqu'un s'était brusquement ravisé et avait fermé les robinets. (p. 94)
L'exactitude est toujours morose, et nos calendriers, où la vie du monde est calculée à l'avance, rappellent des programmes d'examen incontournables.
La Vénitienne
Et Simpson, après avoir profondément respiré, parti vers elle et entra sans efforts dans le tableau. Aussitot il fut pris de tournis à cause de la fraîcheur délicieuse. Il y avait une odeur de myrte et de cire, avec une touche de citron.....
Et une terreur soudaine le fit alors serrer le petit citron froid. Le charme avait disparu. Il tenta de regarder à gauche, vers la Vénitienne, mais il ne pouvait tourner le coup...Il frissonna, se figea, il sentait son sang, sa chair, ses vêtments se transformer en peinture, se fondre dans le vernis, sécher sur la toile. Il devint une partie du tableau.
La Vénitienne ; Frank
Au cas où je me livrerais entiérement à lui (l'art), c'est une vie non pas tranquille et mesurée, avec une quantité limitée de chagrins, une quantité limitée de plaisirs, avec des règles précises sans lesquelles tout jeu perd son charme, ce n'est pas cette vie la qui m'attend, mais la confusion totale ou dieu sait quoi! Je serai tourmenté jusqu'à ma tombe.
Simpson savait par ailleurs cette chose étrange que Frank cachait à ses autres amis...qui ne prêtaient aucune attention aux rumeurs fugaces selon lesquelles Frank était un dessinateur exceptionnel, mais ne montrait ses dessins à personne. Il ne parlait jamais d'art, chantait et buvait volontiers, faisait les quatre cent coups, mais il était pris parfois d'une soudaine obscurité; alors il ne sortait pas de sa chambre, ne laissait entrer personne, et seul son compagnon, l'affable simpson, voyait ce qu'il faisait.
La Vénitienne:
Et il était remarquable que le visage de la Vénitienne, avec son front lisse, comme inondé par le reflet mystérieux de quelque lune olive, avec ses yeux entiérement sombres et l'expression sereinement vigilante de ses lèvres mollement sérrées, lui ait expliqué la beauté véritable de cette Maureen qui riait, qui fronçait et faisait jouer tout le temps ses yeux, dans une lutte constante avec le soleil, avec les taches vives qui glissaient sur sa jupe blanchen quand, écartant les feuilles bruissantes avec sa raquette, elle cherchait une balle égarée.
La vénitienne: Magor et le colonnel,tels deux gardes, firent entrer Simpson dans une salle vaste et fraiche ou les tableaux luisainet sur les murs et ou il n'y avait pas de meubles hormis une table ovale en ébène brillant qui était au centre et dont les quatre pieds se reflètaient dans le jaune nopisette du parquet miroitant....
le tableau était vraiment très beau......
Et sur la gauche, la tonalité noire s'interrompait par un grand rectangle donnant sur l'air crépusculaire, l'abîme bleu-vert d'une soirée nuageuse.