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Citations sur Un coup d'aile, suivi de 'La Vénitienne' (23)

Un coup d'aile

Tout ce qui existe se caractérise par la monotonie. Nous prenons notre nourriture à des heures précises parce que les planètes, tels des trains qui ne seraient jamais en retard, partent et arrivent selon des durées précises. L'homme moyen ne peut se représenter la vie sans un horaire aussi rigoureusement établi.
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Kern gravissait la pente en faisant grincer ses skis. Ayant remarqué la largeur de ses épaules, son profil chevalin et le lustre plein de santé de ses pommettes, l'Anglaise dont il avait fait connaissance la veille, le surlendemain de son arrivée, l'avait pris pour un compatriote. Isabelle-Isabelle volante, comme l'appelaient la foule des jeunes gens lisses et mats au style argentin qui étaient toujours fourrés derrière elle, dans la salle de bal de l'hôtel, sur les escaliers moelleux et les pentes neigeuses dans un pétillement de poussière étincelante...sa silhouette était légère et vive ; la bouche si éclatante, qu'il semblait que le Créateur, ayant pris dans sa main le carmin chaud, avait saisi la partie inférieure de son visage dans sa paume. Dans ses yeux duveteux pointait un ricanement. Comme une aile, un peigne espagnol était pris dans une vague escarpée de cheveux noirs aux reflets satinés. C'est ainsi que l'avait vue Kern, la veille, quand le son assourdi du gong l'avait fait sortir de la chambre 35 pour aller déjeuner.
(Un coup d'aile, 3e paragraphe.)
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La Vénitienne

Dévorant du regard le visage de la Vénitienne, il prit du recul et écarta soudain largement les bras. il se cogna douloureusement contre quelque chose; en se retournant, il vit derrière lui la table noire. S'efforçant de ne penser à rien, il grimpa dessu et se dressa de toute sa taille en face de la Vénitienne, et écartant de nouveau les bras, il se prépara à s'envoler vers elle.
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La Vénitienne Simpson

il éprouvait une sensation de terreur à l'idée qu'aujourd'hui le déjeuner suivrait le petit déjeuner, et que le dîner suivrait le thé avec une régularité inébranlable.
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La Vénitienne

Le fait d'être assis à coté d'elle, de sentir la chaleur de sa joue, de son épaule, d'où retombait comme sur le tableau une fourrure grise, et le fait qu'elle s'apprêtait à retenir cette fourrure...le faisaient à ce point languir qu'il y avait dans ses yeux l'éclat humide venant du feu cristallin des verres et il yavait constamment l'impression que la table ronde, cette île éclairée, vogait on se sait où, emportant doucement ceux qui étaient assis autour d'elle.
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La Vénitienne

Simpson se mettait involontairement à penser que dans ce silence il pouvait, en quelque sorte, entendre le sifflement déclicieux de tout ce monde immense à travers l'espace, le vacarme des villes lointaines, le grondement des vagues et de la mer, le chant des fils électriques au dessu des déserts. Et peu à peu, son ouïe, fonctionnant par la pensée, commençait à distinguer véritablement ces bruits. il entendait le halètement d'un train, puis le grondement et le cliquetis des roueset, au fur et à mesure que son ouïe mystérieuse s'affinait, les voix des passgers, leurs rires, leur toux, le froissement des journaux dans leurs mains, et enfin, arrivé au comble de son mirage sonore, il distingait nettement les battements de leur coeur.
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La Vénitienne; Simpson

il avait envie que son ouïe , s'y arrête, mais son ouïe, comme un torrent, filait de plus en plus profondément....
un efois réveillé, Simpson comprit que tous les sons, tous les coeurs étaient concentrés dans le battement fou de son propre coeur.
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Un coup d'aile

Et pour Isabelle, la vie était probablement un merveilleux vol à skis, un rire impétueux, un parfum et un froid glacial.
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La vénitienne

Je commançais à sentir que je me figeais mollement, que je m'engluais dans la toile, que je m'enduisais de peinture à l'huile....J'ouvrais les yeux, j'étais étendu parterre, sous un tableau magnifique, mais mort.
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Tout ce qui existe se caractérise par la monotonie. Nous prenons notre nourriture à des heures précises parce que les planètes, tels des trains qui ne seraient jamais en retard, partent et arrivent selon des durées précises. L'homme moyen ne peut se représenter la vie sans un horaire aussi rigoureusement établi. En revanche, un esprit joueur et sacrilège trouvera quelque amusement en réfléchissant à la façon dont les gens vivraient si une journée durait aujourd'hui dix heures, demain quatre-vingt-cinq, et après demain quelques minutes. On peut dire à priori qu'en Angleterre une telle inconnue quant à la durée exacte de la journée à venir conduirait avant tout à un développement extraordinaire des paris et de toutes sortes d'autres gageures fondées sur la hasard. Un homme perdrait toute sa fortune en raison du fait que la journée durerait quelques heures de plus qu'il ne le supposait la veille. Les planètes deviendrait semblables à des chevaux de course, et que d'émotions susciterait quelque Mars bai franchissant la dernière haie céleste. Les astronomes se retrouveraient dans la situation de bookmakers, le dieu Apolllon serait représenté avec la casquette couleur flamme d'un jockey et le monde deviendrait joyeusement fou.
Malheureusement, ce n'est pas ainsi que les choses se passent. L'exactitude est toujours morose, et nos calendriers, où la vie du monde est calculée à l'avance, rappellent des programmes d'examen incontournables. Bien entendu, il y a quelque chose de rassurant et d'irréfléchi dans ce système cosmique de Taylor. En revanche, comme la monotonie du monde est parfois magnifiquement, lumineusement rompue par le livre d'un génie, une comète, un crime ou même simplement une nuit blanche,! Mais nos lois, le pouls, la digestion sont strictement liés au mouvement harmonieux des étoiles, et toute tentative de transgresser la règle est châtiée, dans le pire des cas par la décapitation, dans le meilleur par une migraine.
D'ailleurs le monde fut sans aucun doute créée avec de bonnes intentions et personne n'est coupable de ce que l'on s' y ennuie parfois et que la musique des sphères rappelle à certains les rengaines sans fin d'un orgue de Barbarie .
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