Mamba Point Blues

J'avoue d'emblée que je ne serais pas allée vers ce roman si je ne l'avais pas reçu à évaluer pour le compte d'un jury de prix littéraire. Il m'est arrivé d'avoir d'excellentes surprises par ce biais, ce ne fut pas le cas ici.
En fait, ce roman bénéficie indéniablement d'une immense documentation et de la passion de l'auteur pour son sujet (j'ai cru comprendre que son 1er livre portait déjà sur l'Afrique, pays dans lequel il a vécu. Tout ceci se ressent, autant que son envie de faire connaître et de partager sa passion. Il y greffe des histoires et des destins de personnages qui vont traverser la grande Histoire, depuis la première guerre mondiale jusque dans les années 80, au rythme des différents orchestres du héros principal Jules Canot. Il sera question des droits des noirs, de recherche des origines, d'une traversée du 20ème siècle, de ses guerres et de ses batailles pour les droits. On y croise des résistants connus, des musiciens connus, Joséphine Baker ou Graham Greene... Bref, il y a plein d'ingrédients intéressants, mais moi, c'est la réalisation de la recette, le résultat qui ne m'a pas convaincue. J'ai trouvé l'ensemble beaucoup trop descriptif et concentré sur la narration d'une avalanche de faits, manquant du liant romanesque qui attrape le lecteur pour le projeter dans univers. L'ensemble m'a semblé très long, faute d'ouverture pour m'approcher du coeur et de l'esprit des personnages. Dommage.

Sentiments mitigés sur ce livre annoncé comme un grand roman épique
Si la première partie sur la libération d'un petit village d'Alsace par un régiment d'Afro Américains tient ses promesses, cela se gâte un peu par la suite. J'avoue ne pas avoir tout suivi de l'histoire des origines de Diane Pequot et trouvé le récit un peu confus. Une fois leurs personnages posés, nos « héros » Jules et Diane vont se croiser, se séparer, se recroiser dans une suite d'épisodes plus ou moins décousus, plus ou moins crédibles, mêlant l'Amérique noire des années folles, la naissance du jazz, l'histoire du Libéria, Joséphine BAKER, Graham GREENE…... Pas vraiment de fil conducteur, pas vraiment de souffle dans toutes ces aventures qui ne semblent avoir pour objectif que de nous livrer l'intégralité du travail de documentation certainement colossal de l'auteur. Les personnages n'ont pas vraiment d'épaisseur, ni d'âme. Leurs tribulations visent essentiellement à nous livrer leur témoignage sur ce qu'ils traversent. Même les apparitions de Joséphine BAKER et Graham GREENE semblent plaquées sur un ensemble déjà touffu et on a du mal à en saisir l'intérêt. Si un certain nombre de passages se lisent avec intérêt ( on apprend pas mal de choses), l'ensemble est néanmoins long ( plus de 650 pages), touffu et un peu ennuyeux. Il manque de la simplicité, de la cohérence, un souffle épique et des personnages auxquels on pourrait s'attacher