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Il n'y a pas que l'Antiquité romaine qui m'intéresse au plus haut point.
Ainsi ai je toujours eu une appétence certaine pour les langues étrangères et je reste convaincu que la meilleure façon d'en apprendre une est la méthode du "bain linguistique". Il faut s'immerger totalement dans la langue, l'entendre parler autour de soi continuellement, l'écouter et se lancer dans la production vocale de ce qui au début ne peut être perçu que comme une succession de phonèmes associés à des objets et des situations. Je ne comprends pas "bonjour" mais je perçois vite que ce sont les sons que l'on émet en France quand deux individus se saluent et si je suis arabophone, je les associe à mon "Salam". C'est approximatif, mais quand j'en saurai davantage, je pourrai affiner. On part bien de sons, pour en faire des mots, puis des phrases. Cela paraît évident, et pourtant il est facile d'oublier cette évidence, surtout quand on donne à l'écrit une place prépondérante que dans les phases initiales il ne devrait jamais avoir. D'abord l'oreille et la langue, la main et le calame ensuite!
Il se trouve aussi que j'ai rencontré de jeunes réfugiés afghans, dont avec certains des liens d'amitié se tissent au fil des jours.

Tous ces prolégomènes ont pour objectif de justifier auprès de vous la pertinence de l'avis tranché que je crois pouvoir m'autoriser à émettre sur ce livre.
Je n'ai d'autre choix que de le qualifier de très mauvais.
Dès le début, je ne peux me départir du sentiment que quelque chose ne sonne pas juste dans toute cette histoire. Bien sûr, j'admets et je comprends la pudeur de l'auteur qui s'interdit d'aborder son douloureux passé. Je me doute bien que s'il quitte son pays natal, traverse quantité d'autres contrées où le danger est omniprésent (brutalité de la police, prédation de passeurs en tout genre, racisme, faim, froid, peur, désespoir, etc.) pour arriver dans un pays inconnu où il dort dans la rue, ce n'est pas de gaieté de coeur! Tout migrant est avant tout un déraciné.
Je doute cependant de la vérité de la suite. Je peine à croire qu'en telles circonstances, on puisse atteindre très vite un bon niveau de français simplement en contemplant des épitaphes d'écrivains célèbres, lesquelles donnent l'envie de compulser leurs ouvrages grâce auxquels le français devient une nouvelle langue.
Je sais cependant que certains sont particulièrement doués. J'ai souvent l'occasion de m'en rendre compte avec "mes" Afghans. Quelques uns ont le cerveau qui opère comme une véritable éponge.
J'ai aussi le souvenir des sources anciennes qui rapportent que Cléopâtre VII Philopator parlait cinq ou neuf langues étrangères. Plus récemment, Sir Richard Francis Burton se targuait de parler vingt-neuf langues et dialectes orientaux, une prouesse que ses biographies ne remettent pas en cause (la dernière en date est celle d'Edward Rice). Mais ni la reine d'Egypte ni l'aventurier anglais ne dormaient sur le trottoir!
Je reste extrêmement dubitatif: il ne me paraît pas crédible de parler correctement le français d'aujourd'hui à la simple lecture des textes sublimes De Balzac. Lorsqu'au collège, pour pallier les déficiences de l'Education nationale, j'avais décidé d'apprendre l'allemand par moi-même, j'étais très fier de mes résultats jusqu'à ce qu'ils soient rabaissés à leur juste valeur par ma correspondante bavaroise pour qui je parlais comme un livre et mes phrases, certes grammaticalement impeccables, feraient rire l'homme de la rue! "Ach so? Donnerwetter!"

Enfin, cette béatitude professée tout au long du livre pour la France, la culture et la langue françaises est peut-être l'expression des sentiments réels de l'auteur, mais elle me semble bien trop précoce pour être tout à fait honnête. Il faut du temps pour aimer un pays, surtout lorsqu'en guise d'accueil, celui-ci n'a que le macadam froid et dégueulasse de ses rues à vous offrir en guise de lit. Sans parler de l'attitude de nombre de ses habitants...
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