AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 187 notes
Globalement, c'est un beau texte, très beau même dans ses premiers chapitres, d'une jolie écriture, très bel exploit pour un homme qui a dû apprendre la langue française qu'il ne connaissait pas lors de son arrivée en France, en tant que réfugié demandeur d'asile.

Les passages sur son déracinement, ses souffrances sont écrits avec délicatesse, tendresse quelquefois, poésie très souvent, sincérité toujours. Son amour de Paris qu'il exprime avec ferveur ne peut qu'émouvoir tout lecteur saisi également d'affection pour la capitale.

Il exprime son désarroi tout en conservant son optimisme malgré les difficultés rencontrées. Les passages sur son exil sont inévitablement communs au vécu de tant d'autres réfugiés et c'est là qu'il m'a semblé que son récit, pourtant très fort au début, perdait quelque peu de sa puissance. J'ai sans soute été tellement subjugué par la première partie que j'attendais un crescendo qui vient quand même sur les deux derniers chapitres, l'auteur ayant peut-être eu besoin de souffler un peu auparavant.

Ce livre doit être lu par tous ceux qui contestent à la France sa vocation de terre d'asile, qui se pavanent dans des manifestations aux slogans stupides, honteux pour ceux qui les rédigent, sont-ils capables de comprendre la détresse, le respect et l'amour de cet homme pour notre pays?

C'est surtout ce que je retiens de cette courte lecture : l'amour d'un homme exilé, pour une terre inconnue, acceptant et aimant sa culture, exprimant l'ensemble avec pudeur, notamment à travers quelques poèmes en fin des chapitres, poèmes qui, même peu aboutis, délivrent un message puissant que l'on ne peut qu'admirer.
Commenter  J’apprécie          992
Un pur moment d'émotion et de poésie…

Découverte de ce jeune écrivain afghan, et de cette maison d'édition… en fouinant au hasard dans une de mes librairies parisiennes préférées, La Librairie Tschann !

Un jeune Afghan, pour sauver sa vie, doit fuir son pays en guerre. Il n'a que 26 ans, il ne parle pas le français… Il éprouve les dangers les plus extrêmes, en traversant de nombreux pays, avant de parvenir sur la terre française…
.
Perdu, exilé, démuni mais fortement déterminé, il apprend le Français, en allant arpenter le cimetière du Père Lachaise ; après la découverte des grands auteurs, il recopie leurs phrases, recherche la définition des mots ; Lui,qui détestait l'école, trouve un réconfort, une raison d'espérer, un vrai soutien dans la présence de ses nouveaux amis : Les LIVRES !

"En découvrant la littérature française, ce jour où mes pas m'on conduit au cimetière du Père-Lachaise, j'ai soulevé le voile qui me cachait la beauté du monde.Depuis lors, j'ai toujours un livre à portée de main, comme un ami prêt à me chuchoter quelques mots rassurants, venu briser ma solitude. Tourner les pages, c'est avoir accès à la douceur de la nature. Les livres tracent mon chemin, en guidant mon imagination vers de beaux horizons. Ils font dorénavant partie de mon voyage autant que la lumière par la fenêtre et le sourire dans la vie." (p. 17)

Le préfacier, à juste raison, nous met bien en garde, nous, « Lecteurs » que nous sommes de ne pas lire ce récit comme un simple écrit d'un réfugié ! C'est aussi un ode à la Poésie, et une lumineuse reconnaissance aux bienfaits de la Littérature, et de l'espace de liberté , infini qu'elle offre sans restriction !

« La littérature, qui n'existait pas dans ma vie, est venue rompre ma solitude, elle me prend par la main pour m'accompagner chaque jour jusqu'à la fin du voyage. Elle me fait plonger dans son univers et je la dévore par les yeux, par les oreilles et même par l'air que je respire. Elle est une fenêtre ouverte sur un paysage magnifique, elle me fait entendre le matin le chant des tourterelles, sentir à midi le caresse du soleil, voir le soir le scintillement des étoiles. Parfois même, je voyage sur les océans, je vole au-dessus des nuages, je traverse les frontières...en tournant les pages. (p. 45)”

En alternance, il exprime sa peine, sa douleur de voir tomber son si beau pays tomber dans la régression, dans la guerre , le fanatisme, et l'ignorance ; il regrette également que les jeunes comme lui, soient, en dépit de leurs possibles compétences, obligés de fuir leur pays ; le gouvernement n'ayant en vue que le régime de la peur, et de la répression ! Plus de liberté, plus de droit à l'instruction, etc. et les femmes, comme toujours dans ces pays de dictature , en sont les premières victimes…

« Hier, les femmes laissaient leur nom dans l'histoire de leur pays. Aujourd'hui, dans la plupart des endroits, après avoir été exclues de l'école, elles n'ont d'autre avenir que celui de rester confinées, de recevoir des coups, d'être obligées par la force de porter le hijab, d'être empêchées de travailler… Pas d'éducation, pas de droit, pas de liberté, elles sont victimes de l'ignorance » (p. 26)

Alors durant ces années d'épreuve, d'exil, de nostalgie de sa terre et de sa famille, et de la séparation d'avec la jeune femme qu'il aimait, il exprime, proclame son amour pour la France, les écrivains français, dont Albert Camus, pour Paris, sans oublier le grand Jacques Brel, Georges Brassens... !
Le pouvoir extraordinaire de la poésie, de la littérature pour consoler et « nourrir » intellectuellement « notre orphelin »…. dans un pays "étranger" où il doit s'intégrer, et assimiler d'autres codes, d'autres usages et cette nouvelle langue qu'est le Français !

“Paris est la ville de l'amour, de la poésie, une ville inspirante, chantante, dansante dont l'attrait irrésistible fait enjamber les murs : "Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées." C'est une ville qui me fascine. On ne marche pas, on court, on vole, on rêve, on désire... »

Hormis les peines, les difficultés, les angoisses de survivre, trouver un travail, un toit…obtenir des papiers… le récit de cet homme reste coûte que coûte lumineux, ouvert, combattif, rempli d'empathie et d'espérance...alternant son quotidien, son témoignage, ses souvenirs, et des poèmes rendant hommage à Paris, à l'Amitié, à l'Enfance, aux Mères du monde entier…

Les MOTS et les LIVRES…. Pour survivre et se
reconstruire !
Commenter  J’apprécie          520
Grâce au Club Richelieu, j'ai reçu ce livre lors de la tombola du pique-nique Babelio de Bruxelles et je l'en remercie.

Un afghan à Paris, nous dit la quatrième de couverture, est écrit par un Afghan arrivé à Paris en 2017 qui ne parlait pas le français, ou si peu.
Je me suis efforcé d'occulter ce fait dans ma lecture, sans donc lui accorder un handicap par rapport à mes autres livres ; voulant ainsi m'attacher uniquement à sa valeur littéraire.

Mahmud Nasimi nous raconte son exil, son arrivée à Paris et sa découverte de la grande littérature française. On sent qu'il a dû traverser des épreuves mais il ne fait que les effleurer, s'indignant de la triste évolution de son Afghanistan natal, n'évoquant pas les difficultés de son parcours mais s'attardant plutôt sur ceux qu'il a laissé derrière lui, sa famille, sa mère et Nelufar, son amour.

Il tient en effet surtout à nous faire partager ses émerveillements devant sa découverte de la lecture et des auteurs français et son amour pour Paris.
Cette pudeur devant ses difficultés contraste fortement avec l'enthousiasme qu'il nous livre devant ces découvertes, un peu trop à mon avis, j'ai craint souvent de le voir tomber dans un discours quelque peu bisounours…
le livre se lit sans peine, le style est fluide et poétique.
Je dois cependant avouer avoir moins adhéré aux quelques poèmes qui entrecoupent le récit, à mon goût un peu mièvres.
Si Mahmud Nasimi écrit un nouveau livre, je reste prêt à le lire !



Commenter  J’apprécie          400
Cela fait des jours que j'ai fini ce livre n'ayant que de bonnes critiques. Je vais encore m'attirer les foudres en disant que je n'ai pas aimé. Je décide pourtant de continuer à être, avant tout, en accord avec moi-même.
Le slogan publicitaire de ce roman est attrayant : un immigré apprend le français grâce aux tombes des écrivains des cimetières parisiens. Si c'est un roman, on peut y croire ! Pour moi ça ne passe pas sur une autobiographie ! En quelques mois, il découvre tous les grands auteurs classiques et contemporains, les chanteurs de référence et sans se tromper, alors que moi, lectrice de plusieurs décennies, j'en découvre encore ! Soit c'est le plus grand lecteur-génie de tous les temps (d'autant qu'il n'était pas lecteur dans son pays) soit j'accepte d'avoir cru être une lectrice. J'en oublierai presque de dire qu'il y a de beaux passages poétiques, mais comment peut-on sublimer un pays qui vous laisse dormir dans la rue ? Décidément, le côté bisounours me fait occulter les points forts, rien à faire.
Commenter  J’apprécie          3913
"Je n'ai qu'une seule langue, ce n'est pas la mienne" disait Jacques Derrida.
Que j'essaie de m'adresser en français à un Français pour dire ce qu'il y a au fond de mon être sera forcément "traduit" par "l'autre". Car "toute langue est étrangère à celui qui cherche à dire à autrui la chose singulière qui lui est propre".
Ce que confirme Mahmud Nasimi lorsqu'on lui demande "s'il a ressenti, en écrivant, un manque, une inaptitude du français à dire ce que sa seule langue d'origine pouvait exprimer."
Et sa réponse est on ne peut plus claire :
"S'il demeure quelque obscurité dans mon texte, s'il y a quelque chose que je ne serais pas parvenu à transmettre au lecteur, ce sera à cause de ma propre difficulté à dire les choses qui m'habitent et non par la faute de la langue."
Voilà ce qu'il m'a semblé intéressant de signaler en introduction à ce petit billet qui a pour but de dire quelques mots ( qu'importe ou non qu'ils soient en français...) sur le livre d'Ahmoud Nasimi, intitulé - Un Afghan à Paris -.
Cet Afghan, né en 1987 à Jabalsaraj, dans la province de Parwan, a dû fuir son pays, abandonner tout derrière lui, emprunter les routes de la migration, pour fuir... la mort.
N'emporter que ses souvenirs et ses racines arrachées dans l'urgence douloureuse de la survie.
Son exode parsemé de mille obstacles, au sein desquels le guettaient la faim, la soif, la chaleur, le froid, la misère, les humiliations, l'emprisonnement, la torture, les passeurs, la traversée de la Méditerranée à bord d'un petit bateau de pêche haut de 1,50 mètre - quand des vagues tempétueuses s'élevaient, elles, à plus de 5 mètres -, a duré 730 jours...
Son itinéraire est passé par l'Iran, la Turquie, la Grèce, la Macédoine, la Serbie, la Hongrie, l'Autriche, l'Allemagne et la Belgique.
C'est en Belgique où, ne parlant pas un mot de français, il va apprendre à conjuguer ces deux auxiliaires précieux que sont nos verbes "être" et "avoir"...
C'est avec ce seul bagage linguistique qu'il va débarquer à Paris.
Paris où l'attendent, la solitude, la rue, la misère et les tracasseries administratives.
Un jour d'hiver, ses pas - c'est chose connue que les pauvres qui n'ont ni gîte ni couvert, passent leurs journées à marcher, marcher... quelquefois s'asseoir sur un banc... je vous renvoie à la lecture de - le peuple d'en bas de Jack London... un exemple parmi une foultitude d'autres -, ses pas l'entraînent au cimetière du Père Lachaise.
Dans ce lieu où j'ai, personnellement, vécu une expérience mi-mystique... mi-spirituelle, lui le jeune Afghan qui se rêvait homme politique ou général, tombe en arrêt devant le buste De Balzac...
Il prend tout d'abord ce cher Honoré pour une de ces personnalités auxquelles il espérait un jour ressembler.
Il vérifie sur l'Internet de son portable - aux quelques ceux qui tiqueraient en lisant qu'un migrant pauvre possède un portable, je m'empresse de répondre que dans leur détresse, après avoir été dépouillés de tout, on peut consentir, comprendre qu'ils puissent avoir droit à cette petite boussole, à ce fil ténu qui les relie encore au reste de l'humanité sans qu'on convoque illico Renaud Camus pour qu'il nous ponde une thèse sur le Grand remplacement !-... et que lui dit son portable ?
Que Balzac est un homme de lettres français - parmi les plus grands -.
Tournant dans la vie de Mahmoud Nasimi... tournant ou révélation - toujours au sens "mystique" ; lui qui détestait l'école engage un "dialogue" avec ces morts ( nos grands hommes de lettres apparemment disparus ) qui sont plus vivants que les vivants à côté desquels il passe et qui ne le voient pas.
Il va apprendre à les connaître, à les "lire" - en s'aidant de cours et de recherches personnelles -, apprendre grâce à eux à parler le français, à le parler et à l'écrire.
De cette expérience initiatique est né ce petit livre d'une grande tendresse, d'une touchante délicatesse, d'une empathie, d'une compassion salutaires, dignes du plus grand respect et de beaucoup d'admiration (de ma part).
De cette expérience a jailli cet hymne à l'amour de la France et de son patrimoine.
J'ai été touché par toutes les émotions qui traversent ce bouquin, émotions flash-back sur son enfance et sa famille en Afghanistan.
Émotions sur ses expériences vécues en France... dans de nombreuses familles d'accueil, en colocation avec un ami "pessimiste" qu'il surnomme "Glum" - référence à Gulliver -, avec un vieil homme qu'il appelle " grand-père", pour lequel il va éprouver une intense amitié, amitié née d'une rencontre lors d'un hébergement de trois semaines dans une congrégation religieuse.
Émotions lorsqu'il nous parle de Nelufar, la belle jeune femme qu'il devait épouser...
Dans ce texte, Mahmud Nasimi intercale trois ou quatre poèmes.
Ce n'est pas du Baudelaire - le premier poète français dont il a appris par coeur les textes -, non, mais derrière l'apparente simplicité des mots se cache le coeur riche de cet Afghan plus français qu'un Français... en tous les cas plus homme - au sens noble de ce mot - que la plupart de ceux qui peuplent notre prétendue humanité.
En plus de cette déclaration d'amour à la France et à sa langue, ce livre a valeur de déclaration des droits de l'homme pour tout migrant... d'où qu'il vienne.
Une belle leçon de courage, de dignité, de talent et de fraternité en humanité que nous offre cet Afghan à Paris.
Commenter  J’apprécie          384
Lorsque j'avais écouté l'auteur à La Grande Librairie, son histoire m'avait touchée.

Voilà un homme qui avait dû fuir son pays, l'Afghanistan, laisser toute sa famille sur place, ses amis, pour faire un voyage qui n'a rien d'une partie de plaisir et aboutir en France, avec le statut de réfugiés et dormir sur les trottoirs.

Une de mes plus grandes craintes serait de me retrouver sur les chemins de l'exil, de quitter mon pays pour chercher refuge ailleurs, dans un pays dont je ne parle pas la langue.

De son voyage, l'auteur en parlera peu, se focalisant plus sur ses souvenirs d'enfant heureux qui n'aimait pas l'école, sa vie auprès de sa grand-mère qui l'aimait et de son oncle qui avait la main lourde, sans oublier ses quelques galères en France.

Ce qui m'avait le plus ému, sur le plateau de la Grande Librairie, c'était que cet homme, qui ne parlait pas un mot de français (et qui n'aimait pas lire), ait commencé à s'intéresser à la littérature après avoir vu un buste De Balzac, au Père-Lachaise.

Aidé d'un traducteur sur son téléphone, il va commencer à lire sur la vie des grands auteurs enterrés là-bas, à Brel, ainsi qu'à leurs romans ou les chansons du Grand Jacques. Je veux bien parier qu'il a lu plus d'auteurs classiques que moi ! de plus, il était capable de réciter de belles poésies, là où ma mémoire plante royalement.

Hélas, je n'ai pas retrouvé ces émotions dans son récit autobiographique. Il me semble même qu'il en a raconté plus sur le plateau de l'émission que dans son roman (qu'il a écrit en français, je lui tire mon chapeau). Mince alors, c'est un comble.

Malgré tout, je retiendrai cette belle leçon de vie que l'auteur nous offre, ainsi que sa capacité à ne pas baisser les bras, face aux administrations lentes, très lentes et très inhumaines.

Putain, c'est déjà une galère quand, belge dans ton pays, parlant la langue, tu as besoin de renouveler ta carte d'identité ou d'obtenir une prime pour des travaux…. La lenteur est exaspérante et parfois, on se croirait dans un Astérix, où les fonctionnaires romains l'envoyaient d'Hérode à Pilate…

Là où moi, je perds patience et tout optimisme, lui a gardé le sien (comment il a fait ??), célébrant le pays qui l'a accueilli, même s'il a dû dormir par terre, dans des conditions qu'on ne souhaiterait même pas à un chien.

Effectivement, lorsque ensuite, on s'en sort, tout est bien qui fini bien, mais ce n'est pas toujours le cas pour les autres.

Ce récit autobiographique d'un homme pour sa nouvelle terre d'accueil fut une belle lecture, malgré mes émotions que je n'ai pas retrouvées, et très intéressante. le préfacier avait raison, ce n'est pas un simple écrit d'un réfugié, c'est plus que ça.

C'est un récit qui permet de relativiser nos petits malheurs, d'ouvrir une belle page sur les bienfaits des lectures, de la culture, du partage, un cri d'amour pour la France et la Belgique, sur les bienfaits de l'amitié, sur l'exil qui n'est jamais facile, sur sa famille qui lui manque…

C'est aussi le récit d'un homme qui s'est pris en main, qui a compris les bienfaits des études, de l'apprentissage et qui s'est tenu droit, là où les autres se courbaient.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          292
Ce petit livre est l'histoire d'une rencontre. La rencontre entre un homme qui fuit son pays en guerre, l'Afghanistan, et la littérature. Après bien des épreuves, cet homme arrive à Paris sans papiers, sans connaître un mot de la langue française, erre à travers la capitale, arrive dans un cimetière...et découvre les tombes des grands écrivains français. Il est au Père Lachaise et là, devant la tombe De Balzac, solitaire et transi de froid sous la neige parisienne, sa vie bascule. Il a la révélation de la littérature, apprend le français dans le texte des auteurs, se met à lire puis à écrire. En français.

Cette magnifique leçon de vie qui ressemble à un conte de fée - mais n'en est pas un ? - nous rappelle l'importance de la littérature qui peut non seulement éclairer et sauver une vie mais ouvrir également les portes d'une culture qui n'est pas la sienne. Ce jeune Afghan a trouvé les clés qui lui ont permis de garder espoir, d'affronter les difficultés de la vie, et finalement choisir et non plus subir sa destinée. Car c'est aussi cela la force des grands textes littéraires, leur universalité. Un témoignage émouvant, celui d'un individu qui aborde l'existence avec un certain optimisme malgré ses souffrances grâce à la littérature. A méditer.
Commenter  J’apprécie          270
Une douce écriture, embaumant la vie et la grâce pour évoquer le déracinement, la tristesse de la solitude, les souvenirs d'une mère, d'un amour et de l'enfance restés en Afghanistan.

Un vrai coup de coeur pour ce recueil témoignant de l'humanité ancestrale qui poursuit sa marche. Une affaire de courage, patience et volonté.

Mahmud est afghan, traverse l'Eurasie et finit sa course en France, à Paris. La vie d'émigré le jette sur les pavés parisiens et c'est ainsi qu'il découvre en dépassant leurs portails, les cimetières du Père Lachaise et de Montparnasse où sommeillent le corps des plus illustrent auteurs, chanteurs, hommes et femmes de lettres. Par l'intermédiaire d'internet, il découvre la vie de ces fins esprits a priori réduits au silence mais il n'en est rien, leurs oeuvres remplissent nos vies solitaires.
Mahmud Nasimi transcrira, de son esprit sur la feuille de papier, dans la langue de Molière, des instantanés de sa vie, des souvenirs, des réminiscences, des amitiés en naissance.

Livre précieux, empli d'aménité, d'humilité, d'amour universel. Dans mes plus belles découvertes de l'année 2021. Merci aux éditions du Palais pour cette publication au contenu inestimable.
Commenter  J’apprécie          220
Quittant son pays en guerre,l'Afghanistan,en avril 2013 l'auteur Mahmud-Nasimi arrive,après bien des périples en France en 2017.
Ne parlant que quelques mots de français, les premiers mois d'exil pour lui ,sont durs.Il connaît ,la peur,la solitude,l'angoisse du lendemain un désespoir infini; lorsqu'un soir de décembre,errant sous la neige ses pas l'entrainent:
《 je suis entré sans le vouloir dans un lieu fascinant où des chemins en étoiles ,parsemés de pierres mysterieuses invitent au voyage: un cimetiere 》 ( Page 36).Et pas n'importe quel cimetière : le cimetière du Père Lachaise.
Devant le buste De Balzac il va faire des recherches sur son portable et là c'est le déclic : lui ,qui ne parlait que quelques mots de français ,va étudier les écrivains les poètes, va écouter Brel ,Barbara Brassens.....
Grâce à une association il va vivre 9 mois dans une famille française où il va s'initier à la culture française et parfaire son français.
Une quête initiatique, un roman d'apprentissage,avec parfois des retours sur son passé où l'évocation de sa vie d'avant le plonge dans une grande tristesse surtout lorsqu'il voit le devenir de son pays natal où les femmes sont privées d'enseignements ,n'ont plus accès à la culture.
Dans un style simple, fluide, poétique et plein de douceur Mahmud Nasimi nous raconte son parcours et son amour pour la France même si parfois ses yeux se remplissent de larmes à l'évocation de Nelufar, son amour perdu,resté la -bas.A recommander aussi pour l'espoir que suscite la lecture de ce roman autobiographique. ⭐⭐⭐⭐
Commenter  J’apprécie          170
Magnifique texte d'une humanité profonde qui se savoure et fait écho en nous.
Très difficile d'en émettre un avis, cela relève davantage du ressenti personnel, intime.
Mahmud Nasimi nous livre sa rencontre avec les grands auteurs français à travers leurs textes qu'il apprend peu à peu à déchiffrer à la médiathèque. Se melent des souvenirs, d'autres rencontres fortes.
J'admire son caractère optimiste, sa force de vie qui lui fait voir ce qui est beau!

A lire et faire lire!
Commenter  J’apprécie          150



Autres livres de Mahmud Nasimi (1) Voir plus

Lecteurs (445) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1720 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..