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3,75

sur 187 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une douce écriture, embaumant la vie et la grâce pour évoquer le déracinement, la tristesse de la solitude, les souvenirs d'une mère, d'un amour et de l'enfance restés en Afghanistan.

Un vrai coup de coeur pour ce recueil témoignant de l'humanité ancestrale qui poursuit sa marche. Une affaire de courage, patience et volonté.

Mahmud est afghan, traverse l'Eurasie et finit sa course en France, à Paris. La vie d'émigré le jette sur les pavés parisiens et c'est ainsi qu'il découvre en dépassant leurs portails, les cimetières du Père Lachaise et de Montparnasse où sommeillent le corps des plus illustrent auteurs, chanteurs, hommes et femmes de lettres. Par l'intermédiaire d'internet, il découvre la vie de ces fins esprits a priori réduits au silence mais il n'en est rien, leurs oeuvres remplissent nos vies solitaires.
Mahmud Nasimi transcrira, de son esprit sur la feuille de papier, dans la langue de Molière, des instantanés de sa vie, des souvenirs, des réminiscences, des amitiés en naissance.

Livre précieux, empli d'aménité, d'humilité, d'amour universel. Dans mes plus belles découvertes de l'année 2021. Merci aux éditions du Palais pour cette publication au contenu inestimable.
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Magnifique texte d'une humanité profonde qui se savoure et fait écho en nous.
Très difficile d'en émettre un avis, cela relève davantage du ressenti personnel, intime.
Mahmud Nasimi nous livre sa rencontre avec les grands auteurs français à travers leurs textes qu'il apprend peu à peu à déchiffrer à la médiathèque. Se melent des souvenirs, d'autres rencontres fortes.
J'admire son caractère optimiste, sa force de vie qui lui fait voir ce qui est beau!

A lire et faire lire!
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C'est l'histoire d'un afghan à Paris qui raconte son parcours, et aussi son apprentissage, son rapport avec la culture française, notamment avec la littérature et avec la musique.
C'est une belle histoire captivante, touchante, bien écrite.
Une belle découverte !
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« le nombre de bombes qui ont explosé dans mon pays l'emporte sur celui des étoiles du ciel ou des grains de sable du désert. »
Hier, mon beau pays émerveillait avec son ciel tel un océan suspendu, ses hautes montagnes qui dépassent les nuages, ses rivières rugissantes… Aujourd'hui…
Hier, une personne sur dix au moins était ingénieur, médecin ou poète. Aujourd'hui,…
Hier, mon pays était célèbre pour ses fruits, ses tapis son azur et ses nombreux trésors.
Aujourd'hui, il est célèbre pour son opium, son cannabis…
Aujourd'hui, les jeunes qui ont des talents et des projets pour sauver leur pays sont obligés de quitter leur maison, leur famille, leur amour… et de suivre le chemin de l'exil au risque de leur vie.
« La descente aux enfers de mon pays est comme une blessure dans ma poitrine qui m'accompagnera jusqu'à la mort. »

En 2013, Mahmud Nasimi fuit la guerre en Afghanistan, laissant derrière lui un pays en guerre, son pays, sa famille et ses amis. »
Turquie, Grèce, Macédoine, Serbie, Bulgarie, Hongrie, Autriche, Belgique…
Arrivé à Paris en 2017, il a dû affronter à nouveau la vie de « réfugié », les nuits dans la rue, la solitude, le désespoir.

Il ne parlait pas le français, ou si peu, et un jour ses pas l'ont porté au cimetière du Père Lachaise. Là, « il a fait connaissance avec un glorieux peuple de l'ombre », il s'est fait des amis, Balzac, Proust, Eluard… Il a feuilleté leurs romans, leurs poèmes, en a recopié des phrases, en a appris d'autres par coeur.

« Je n'ai qu'une seule langue, ce n'est pas la mienne. »
La langue maternelle, comme le lait maternel, nourrit ce qui demeure dans l'inaccessible silence de l'âme. Mahmud écrit avoir perdu « jusqu'à la dernière goutte de lait que j'ai reçu de ma mère » lors du voyage infernal qu'il a fait pour arriver jusqu'en France. Comme tant d'autres, il est passé par les camps, les prisons avec leurs barbelés, les tempêtes en Méditerranée, les humiliations lors de tous les contrôles… rien de tout cela dans ce livre.
Nul ne peut l'aider. Mahmud écrit à partir de l'autre rive, en français. (Préface de Ayyam Sureau)
L'auteur a bâti ce récit où s'entremêlent bonheur et douleur, où il évoque les meurtrissures d'une vie, ses rêves et ses espoirs, dans une langue poétique aux images venues d'ailleurs.
C'est ce merveilleux texte que je tiens à vous faire découvrir.
Un bel hymne à la langue française !

Lien : https://lesplaisirsdemarcpag..
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Un petit livre mais tout grand. Grand comme un coeur ouvert à l'amour du prochain. Grand comme des yeux grands ouverts pour lire nos plus chers écrivains, ceux qui ont accroché Mahmud, et pêle-mêle, il découvrira et lira avec la même joie Honoré de Balzac et Jacques Brel.
Grand comme son envie de partager avec nous son amour de la langue, une langue, ou une autre, peu importe, si on peut partager.
Grand comme son espoir de se faire reconnaître réfugié en France.
Grand comme son désespoir d'attendre sa famille, coincée quelque part.
Grand comme son envie irrépressible d'écrire encore et encore.
Grand comme son coeur.
Une lecture émouvante. Belle.
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Quel récit émouvant et quelle jolie découverte !
Je suis tombée sur ce petit livre plutôt par hasard et ce sont surtout le titre et le résumé qui m'ont fort intriguée; un migrant arrivé depuis l'Afghanistan jusqu'en France et qui a appris le français grâce aux auteurs classiques ? Une telle singularité m'a intriguée j'ai donc eu envie de lire ce récit. Et je l'ai fini presque d'une traite.
Je ne m'attendais pas à une telle claque. L'auteur, Mahmud Nasimi, nous raconte son histoire, et avant toute chose ce qui m'a abasourdie c'est que les mots que j'avais sous les yeux étaient les siens. C'est à dire que ce n'était pas une traduction, mais bel et bien ses mots à lui ! En français. Et avec cet élément mon admiration était déjà acquise. Il est arrivé en France il y a 4 ans, sans connaitre un mot de la langue, et aujourd'hui il nous offre un récit écrit dans un français non seulement parfait, mais doux, léger et poétique. Sa plume m'a énormément émue.
Mais revenons au récit en lui même, Mahmud Nasiri décide de nous raconter son parcours mais pas de façon linéaire ou chronologique, il va nous raconter par petite touche successive, comme une peinture. Au rythme de souvenirs, d'anecdotes, de retours en arrière, il peint la toile de son beau et terrible parcours. Tantôt il nous amène en Afghanistan où il nous fait ressentir la vivacité de son amour pour sa mère, sa fiancée, sa culture abandonnée, tantôt il nous décrit les affres de son arrivée en France, la solitude, la faim, le rejet, le sentiment d'être invisible… C'est d'ailleurs ces descriptions du quotidien des migrants qui furent les plus difficiles à lire... On a peine à croire que des êtres humains puissent être traités ainsi quand la seule chose qu'ils cherchent c'est vivre décemment.
D'ailleurs Mahmud Nasiri, malgré ces terribles conditions, va garder espoir et courage et ce qui sera le tournant de son périple c'est le jour où il découvrira les tombes d'illustres inconnus au Père Lachaise : Balzac, Maupassant, Proust… Et c'est à travers eux que Nasiri va tomber amoureux de la France et du français. Il nous décrira comment cet amour est né et ce qu'il a provoqué en lui. Comment il a passé des heures à apprendre et à lire.
Mahmud Nasiri nous raconte tout cela et aussi beaucoup d'autres anecdotes et moments marquants de sa vie, qui auront jalonnés son parcours, le tout servi dans une plume poétique et si belle qu'elle en force l'admiration.
Un plaidoyer à l'humanisme, à la tolérance et au courage et à la littérature ! Un livre à lire absolument !
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Il ne savait pas écrire, il ne savait pas parler français. Ces pieds ont parcouru des kilomètres et pourtant ce n'est pas de cela dont il va nous parler. Il va nous transmettre cette brise d'Eldorado qui souffle en lui, il va nous offrir des poèmes, il va nous parler de la vie sans qu'on ne s'apitoie, il va nous partager son optimisme, sa force en quelques mots, ce livre est un petit bijou. Une leçon de vie.
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Ce livre est tout simplement une bouffée d'air frais, inspirant et une ode à la France, à Paris et surtout à la langue française que l'auteur a appris dans un temps record. le style est simple mais poétique. J'ai aimé les passages sur les écrivains français et son rapport particulier aux cimetières. Chaque chapitre est clôturé par un poème et j'ai trouvé ça vraiment original.

Pour survivre l'auteur fuit son pays à 26 ans et arrive en France où il ne connait personne, il se sent seul et se confronte à la pauvreté, à l'indifférence et à la complexité de la paperasserie et des institutions françaises. Bien que la vie ne soit pas un long fleuve tranquille pour lui, il ne se dépare pas de son enthousiasme et de son goût de l'autre, sa soif de connaissance et son amour pour ce pays de culture qu'est la France.

Il va beaucoup lire lui qui n'aimait pas l'école dans son pays, il va se nourrir de ses lectures et y retrouver du réconfort et un espace de liberté qui vont l'aider à aller de l'avant et supporter sa condition peu enviable de réfugié. Il déplore ce qu'est devenu son pays, l'obscurantisme, le fanatisme et la condition des femmes là-bas. Il est parfois nostalgique mais le triste constat de ce que vit son pays le pousse dans les bras de sa terre d'asile et la liberté qu'elle lui procure.

Dans ce récit il nous rends compte des difficultés de l'exil mais sans jamais se plaindre ni se décourager. Il est optimiste et combatif en permanence c'est un vrai exemple, une leçon de vie pour nous qui sommes tellement habitués à tout avoir facilement, comme une évidence, que nous ne nous rendons même plus compte de la chance inouïe que nous avons d'habiter dans ce beau pays qu'est la France. Il nous conte l'urgence constante pour lui de trouver un toit, à manger, à se vêtir, à obtenir des papiers, les humiliations diverses, on en apprends aussi sur les passeurs et la traversée de la Méditerranée à bord d'un minuscule bateau de pêche.

Les flash-back, les poèmes et ses aventures en France forment un tout agréable à lire, émouvant et original qui donne à réfléchir tant sur les migrants, que sur la France et l'accueil qui y est fait. On y trouve des valeurs essentielles comme l'empathie, l'amitié (il va vivre avec un ami qui est son contraire et s'attacher à un vieillard qui va prendre la place d'un père/grand-père), la soif de culture, la combativité et la patience. L'auteur est plus français que certains français et fait honneur à la France, il est digne et courageux et je garderais un très bon souvenir de ce livre. Je vais d'ailleurs guetter les prochains livres de cet auteur qui gagne à être connu et reconnu.

Merci à Marie P. en Bretagne qui me l'a fait découvrir et à qui je dois l'envie de reprendre ce blog trop longtemps laissé de côté. Il y a parfois des rencontres qui vous poussent à reprendre courage et c'est un beau cadeau que vous fait la vie.
Lien : https://revezlivres.wordpres..
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Il est difficile de résumer en quelques mots ce petit livre qui est un concentré de souffrance, de nostalgie mais également de beaux souvenirs, de volonté et aussi de bonheur.
Mahmud Nasimi a fuit son beau pays, l'Afghanistan, en guerre et se retrouve seul en France, sans parler un mot de français ou presque. Il va connaître toutes les épreuves épuisantes et désespérantes des réfugiés déracinés et souvent livrés à eux mêmes. Pourtant, au fil de ses errances, il va découvrir Paris, aimer cette ville qu'il va faire sienne, et c'est au hasard d'une visite au cimetière du Père Lachaise, qu'il va rencontrer les grands auteurs et tomber amoureux de la littérature.
Trois ans après son arrivée, il écrit ce roman qui est une perle de poésie et de douceur. À lire, absolument tant il nous offre un beau moment de lecture et une leçon de vie que l'on n'oublie pas.
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Un petit bijou ! Un livre d'une sincérité, d'une humanité très touchante. Je l'ai lu avec les larmes aux yeux et le sourire tout à la fois. Une ôde aux livres, à Paris, à la France.
Mahmud Nasimi nous livre son récit poignant de son arrivée en France en 2017 après avoir fuit du jour au lendemain l'Afghanistan en 2013.
A Paris, il essaie d'obtenir son statut de réfugié, la solitude est béante dans son coeur. Il a besoin de parler, de sourire. Et par dessus tout il a besoin d'y croire, de garder espoir en cette vie. Alors, au cours de ses déambulations dans un Paris qui ne le voit pas, lui le sans-papier, le sans-domicile, le sans-sous, il entre dans un cimetière et fait connaissance avec les grands noms de la littérature et de la chanson. D'Honoré de Balzac à Gainsbourg, de Baudelaire à Jacques Brel, il est fasciné. C'est ainsi qu'il apprendra la langue française et plongera tout entier dans les livres. Cette langue qui n'est pas la sienne, il l'utilise de façon si poétique, si simplement belle pour nous parler de lui, de l'amitié, de l'amour, de sa mère, de la misère, des livres, des mots.
C'est un incroyable livre en réalité et Mahmud est une incroyable personne.
Je vous invite grandement à lire ces 110 pages pour faire sa connaissance !
Pour ma part, je vais me procurer également son récit co-écrit avec Annabelle Rihoux, de loin j'aperçois mon pays.
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