p 471 : ô mères ! Mères de la Méditerranée, votre puissance est infinie. Votre matrice est bonté, vous donnez la vie en fermant les yeux, ne l’ôtez pas en ouvrant la bouche. Votre enfant, vous le savez, son âme frétille sous votre talon.
p 465 : (10 Nov 1942) C’est à El Alamein que le sens de la guerre s’est inversé. Avant cette bataille, les Allemands déferlaient sur le monde ; après, le monde allait progressivement déferler sur l’Allemagne. Une fois de plus, l’Histoire s’écrivait en Egypte, à El Alamein, la bien nommée, où un ciel avait heurté un autre ciel, en cet automne de lumière.
p 460 : […] lui la serrant, elle le serrant et ils se manquaient pourtant.
p 448 : Après tout, les Egyptiens sont des Levantins, qui savent que l’affrontement se nourrit de son explicitation.
p432 : El Alamein, la bien nommée, « les deux mondes », l’endroit précis où l’Occident affronte l’Orient.
p 421 : […] n’attendant que le moment de déserter sa conscience sous la direction de sa reine de la nuit.
p 411 : Elle le rejoignit sur ces draps encore trempés des humeurs de leur tendresse. Et ils s’enlacèrent, roulant, unis, imbriqués, tresse de serpents.
p 408 : Dans la pénombre, il était sa nuit ; elle était son jour.
"Beau comme la lune", dit-on en arabe… La lune y est au masculin. Elle était forte comme le soleil, qui en Egypte, est un dieu. Ils s’aimèrent sur le pas de la porte. Ils s’aimèrent debout, dans l’incapacité de se séparer, ne fût-ce que pour faire un pas vers le lit. Ils s’aimèrent sans se lâcher, siamois des origines, prisonniers d’un grimoire. Ils s’aimèrent sans bouger, de peur de se détacher.
p 404 : L’errance de celui qui ne sait plus poser les questions est pire que le désert.
p 363 : « Une vraie femme est comme la terre. Elle survit à ceux qui la piétinent. »