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Citations sur Fête des mères (16)

Des milliers d'émigrés avaient défilé, plusieurs centaines avaient disparu, des corps avaient été retrouvés dans la Seine et la presse muselée avait tu l'événement.
Le préfet de police avait déclaré "je n'ai pas le début du commencement d'une ombre de preuve".
Seul, ou presque, contre tous, un député avait déclaré à l'Assemblée nationale " La bête hideuse du racisme, que les civilisations, que les institutions ont tant de peine à refouler au fond du cœur de l'homme et de son esprit et de la raison, la bête hideuse est lâchée.
Vite, monsieur le ministre, refermez la trappe."
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Amours périssables, une fois oui, l'ébahissement, deux fois peut-être, la curiosité du corps de l'autre, question de géographie, amours sans suite, on y croit déjà moins le second soir que le premier, les gestes s'ordonnent et c'est déjà un peu la fin, une passade, l'estocade, rien.
Il l'appelait "Claire", Claire ceci, Claire cela, "Claire tu..", "Claire je...", elle ne l'écoutait pas, elle n'était pas dupe, elle refusait un plaisir tout en s'y livrant totalement, elle ne nommerait pas l'homme par son prénom. C'était "l'homme", un homme, le passage de son histoire.
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C'est à cela qu'elle pensait en regardant l'homme. On pourrait refaire cent fois le montage d'une vie et le film serait éternellement différent.
Il y a toujours des chutes dans un coin, oubliées on le croit, et qui redonnent un sens nouveau à l'ensemble.
Chaque souvenir est révélateur, un recours en grâce si l'on sait et accepte d'appeler au secours.
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- Un peu coup de vent sur les côtés ? demanda le coiffeur.
- Comme vous préférez.
Elle tournait les pages du magazine sans même s'en rendre compte, vaguement, les images idéales de corps jeunes, lisses et sveltes, bronzages uniformes, poses savantes, numéro spécial maillots de bain, entièrement photographiés dans une île lointaine, lagon, palmiers, sable fin, traces de pas effacées, du vierge, de l'intouché, et parfois un homme, toujours le même, pour ponctuer, vague séducteur au regard de goujon que l'on tire de l'eau.
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Le café est un peu amer et c'est très bien ainsi, un goût retrouvé, une fin d'adolescence quand on ne sait pas encore qui va ravir, qui va rapter, vous choisir et vous arrimer au grand mât pour une traversée unique, aller simple.
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Flouée, bafouée à la manière quotidienne et ordinaire, dévouée, fidèle, mère qui n'avait à se reprocher que des rêves ensevelis, femme qui n'avait jamais été séduite par les discours féministes si souvent tenus par des écorchées, des ignorantes ou des rancunières, Claire Brévaille eût souhaité, si cela avait été possible, retrouver en elle la petite fille rêveuse, l'adolescente orageuse, la jeune femme un peu gourde et désirante.
Un homme, pour une nuit, lui avait rendu son corps.
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A l'hôpital Henri Mondor, Antoinette Survin lui avait serré la main très fort, brusquement, en lui disant "la souffrance, oui ; la douleur, non".
Claire venait chaque jour lui faire la lecture. Un roman historique. Du genre mille-feuilles. D'une autre époque, romances sur fond de guerre de Cent Ans, parfaitement distrayant, l'évasion garantie à chaque page et les bons sentiments en prime. Antoinette lui avait dit un jour "arrête. Je crois que ça suffit".
Le lendemain, elle était morte.
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Un voisin de table lisait un journal. En manchette et sur toute la largeur, le nouveau Premier ministre déclarait
"avant la fin de l'année, la France aura un autre système de valeurs que celui sur lequel elle vivait précédemment".
Claire Brévaille sourit, sinistre comédie.
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Le jeu humain consistait à abandonner l'autre en premier, veillant à n'être jamais l'abandonnée de quelqu'un.
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Si l'idée procède de la musique, la musique ne procède pas de l'idée, elle s'écrit sauvagement, note après note, mot après mot, pas à pas, c'est la traversée du gué.
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