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Critique de PG35


PG35
04 décembre 2021
Avec notamment Michèle Cotta et Alain Duhamel, Catherine Nay fait partie des journalistes politiques « de connivence ». Ayant débuté à la fin des années soixante, ils ont eu le temps de cultiver des liens de proximité, sinon amicaux, avec les femmes et les hommes qui font historiquement partie du paysage politique. Chez Alain Duhamel, ces relations prennent la forme d'une bienveillance systémique qui confine à la guimauve. Chez Catherine Nay, c'est à la fois plus drôle, plus piquant et plus touchant. le premier tome de ces Souvenirs m'a intéressé. le second tome - dont elle renvoie le titre à une observation de son mari et non à la chanson de Julien Clerc - m'a captivé : il concerne une période où la journaliste a « fait son trou » : elle est devenue une familière des Chirac et reçoit les confidences de Séguin, Valls, Cambadélis, Raffarin… Bref, elle est proche du coeur du réacteur.
À la différence de certains de ses collègues, Catherine Nay ne nous inflige pas ses idées politiques. du reste ses convictions peuvent varier - tout au plus trouvera-t-on dans son livre une critique argumentée des trente-cinq heures, mesure désastreuse qui contribua largement à la désindustrialisation de notre pays. Elle se contente d'observer.
Elle observe sans complaisance ni animosité la faiblesse croissante de Jacques Chirac, le caractère lunatique de Bernadette, les maladresses de Juppé, le sectarisme de Jospin, la mesquinerie de Martine Aubry, l'arrogance et la grossièreté de Villepin, le ridicule de Hollande. L'énergie de Sarkozy la fascine, ainsi que son incompréhensible capacité à multiplier les dérapages. Elle dresse un tableau peu amène du comportement fluctuant de l'inconstante Cécilia son ex-épouse, qui lui fit subir un enfer entre 2005 et 2007.
Elle s'autorise également à évoquer avec un chagrin pudique le décès de ses proches, parents, amis. Son livre s'achève sur la disparition de son mari Albin Chalandon, dont elle a partagé la vie pendant cinquante ans. Albin qui fut rongé des années durant par le tragique souvenir d'un acte terrible qu'il fut contraint de commettre en 1945 au maquis de la forêt d'Orléans.
C'est un livre passionnant et émouvant.
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