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Extrait de ma chronique :

"Symptomatiquement, sur le modèle peut-être de la Paprika de Satoshi Kon, Ray Nayler décrit souvent des femmes (Hazan Terzi, Sylvia Aldstatt deux fois, Irem Bulut, Sandra) voyageant (plus ou moins profondément) dans des "labyrinthes mémoriels" (page 147), appartenant soit à tous (la simultanéité d'"Une mélopée pour Hazan"), soit à un autre que soi ("Les boucles de désintégration", "Une fusée pour Dimitrios", "Retour au Château-Rouge"), soit à soi-même ("La Pluie des jours").


Tout aussi symptomatiquement, 5 des 6 nouvelles qui traitent frontalement la problématique de la mémoire (les 5 citées au paragraphe précédent, plus "Mutabilité") se réfèrent (pages 40, 61, 112, 144 et 179) aux découvertes d'Elisabeth Loftus sur la plasticité, donc "le manque de fiabilité de la mémoire" (page 125), qui se modifie à chaque accès."
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Ca m'arrive rarement, mais au moment de rédiger cette critique j'ai aussi eu envie de baisser la note déjà mise à ce livre (de 4 à 3,5/5). Pourquoi ? Parce que si j'ai pris du plaisir à les lire, je me rends aussi compte que quelques jours après les avoir posées, il ne me reste vraiment pas grand-chose de ces 14 nouvelles de Ray Nayler.

Sympathique et parfois pertinent dans son traitement des rapports humains/androïdes ou de l'intelligence matérielle, ce recueil reste quand même un exemple de plus d'une SF "à la papa", où il est beaucoup question de guerre (notamment de la Seconde Guerre mondiale et du Vietnam), et dans lequel les personnages dépassent rarement le stade d'enveloppes assez spectrales, uniquement là pour se laisser traverser par le récit. "A la papa" aussi parce qu'on y sent finalement beaucoup de nostalgie, que les thèmes traités (voyages dans le temps, conquête spatiale...) sont déjà poncés avec plus de talent par des dizaines d'auteurs.

Il y a quand même quelques touches d'originalité dans ces histoires, notamment le cadre d'Istanbul qui apporte une atmosphère différente (mais survolée), une pincée de hopepunk (pour contrebalancer la nostalgie) et la volonté de donner une voix à l'IA. Oui mais voilà, le style assez plat n'aide pas, et on est par exemple bien loin de la pertinence d'un Ted Chiang - qui reste pour moins une référence absolue en nouvelles SF. Avec ce recueil, j'ai quand même eu l'impression de me retrouver embarqué dans un exercice de style, pas forcément désagréable, mais pas non plus inoubliable.

Je recommanderais plutôt ce livre à des amateurs passionnés de SF qu'à un public plus généraliste, et surtout à des lecteurs qui aiment la SF soft et intimiste. Peut-être que son roman à paraître me convaincra plus, pour l'instant c'est un bilan en demi-teinte.
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Les 14 nouvelles de ce recueil sont de petits bijoux, qui se répondent les unes aux autres à travers un recueil très bien construits. Certaines sont bouleversantes d'humanité (Père), d'autres parlent de l'altérité avec un talent que l'on sent directement puisé dans le parcours de vie de l'auteur. Je suivrai de très près ses prochaines publications.
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Laborieuse(s).
Telle a été ma lecture de ces nouvelles.
Pourtant, je partais avec un a priori plus que positif puisque la collection "Quarante-deux" est celle qui a édité l'excellentissime recueil "Ménagerie de papier" de Ken Liu.
Ici, j'avais l'impression de lire de la SF des années 50 avec des thèmes peu novateurs. Il y a deux ou trois nouvelles qui se passent dans le même univers, c'est bien l'unique originalité que j'y ai trouvé.
La prose est extrêmement plate, rien ne vient retenir l'attention du lecteur.
Enfin, on n'est pas dans de la nouvelle à la King ou à la Matheson: les chutes sont inexistantes.
Reçu lors d'une Masse Critique, je remercie tout de même "Le Bélial" et Babelio pour cet envoi.
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Je découvre cet auteur avec cette anthologie. En quelques mots : c'est lisible, mou, parfois pas très bien écrit, mais avec quelques idées et atmosphère sympathiques ici et là. Au niveau des concepts ; c'est surtout du classique voir parfois de la SF vieillotte.

Ce qui est très marquant et l'incapacité de l'auteur à maitriser le format de la nouvelle ; la narration est régulièrement passive, sans accroche, ni rythme ni enjeux et se termine régulièrement de manière bâclée et décevante. Les personnages sont aussi souvent ternes et peu crédibles.
Les décors et atmosphères sont variés ; allant du style James Bond rétro au Space Opera. Il est a noté que de nombreuses nouvelles se passent à Istanbul, ville que j'aime beaucoup moi aussi, mais ce ne sont pas forcément les meilleurs et l'ambiance de la ville n'est pas vraiment bien rendue j'ai trouvé.

Sur les 14 nouvelles, il y en a quand même certaines qui m'ont beaucoup plu :

- Mutabilité : une belle ambiance pour cette nouvelle intime et presque onirique dans un café d'Istanbul.

- Les Yeux de la Foret : ou l'apprentissage de la survie dans une exoforêt exotique et dangereuse sur une lointaine planète – un texte haut en couleurs !

- La mort de la caserne de pompier n 10 : l'idée est très amusante, même si ce n'est pas très bien écrit, c'est bien trouvé et intelligent.

Mais j'en ai trouvé aussi de très mauvaises comme : Mélopée pour Harzan, L'hiver en partage, le réparateur de moineaux, Les enfants d'Evrim ou Les Hirondelles des tempêtes (dont les premières et dernières du livre – étrange choix de l'anthologiste !).

Donc pour moi avec 3 bonnes nouvelles, 5 mauvaises et 6 moyennes cela se lit - mais c'est globalement très mou. Si l'on a la patience, on appréciera les quelques textes agréables dans ce livre.
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Hello toustes !

Il m'arrive parfois (juste parfois, hein, je sais faire des choix sinon(1)) de suivre aveuglément l'avis de mon libraire. Alors que j'avais dans les mains Instanciations de Greg Egan, celui-ci intervint subrepticement pour me glisser à l'oreille(2) « Hey ? sinon t'as lu Protectorats de Ray Nayler ? Parce que c'est un des essentiels de SF de ces derniers temps, selon moi ».

Pris d'un accès de folie(3), je reposai donc le Greg Egan pour me saisir du recueil qui nous intéresse aujourd'hui, Protectorats de Ray Nayler.

🕰️ Prenons une base connue : Notre univers(4). Rembobinez à une période de notre Histoire où les perspectives sont très sombres, à l'aulne du pire drame de notre histoire contemporaine(5), et faites y écraser un vaisseau extraterrestre(6). Mélangez un peu tout ça et hop ! Vous obtenez une uchronie dans laquelle la Seconde Guerre mondiale s'est déroulée différemment grâce aux technologies alien déchiffrées(7) par l'Humanité.

👀 Oui, je sais, pour l'instant, on a tout de même une certaine impression de déjà-vu. Mais attendez donc un peu.

🌍 Dépassons un peu ce contexte, et avançons un peu dans le temps. Maintenant que cette guerre commence à rejoindre les mémoires, l'Humanité a quelque peu évolué, et a commencé à faire usage de ces technologies à des fins plus pacifiques. Et c'est là que se positionne Protectorats : dans une phase où l'Humanité pense à l'avenir, et où les défis sont ceux que nous connaissons de nos jours : Survivre aux enjeux d'un environnement qui change.

🧠 Alors qu'elles sont-elles, ces technologies ? On parlera bien évidemment de voitures volantes et de robots(8), mais aussi et surtout de l'émergence du « connectome », modèle du cerveau et de la pensée permettant de numériser — et de reconstituer, sinon c'est pas drôle — la conscience d'un être humain — mais pas que ! — Que ce soit dans un autre hôte biologique, dans un androïde, où même d'autres éléments plus cocasses(9). C'est une des idées clés dudit recueil, et l'auteur ne se prive pas, au fil de nouvelles pourtant indépendantes, d'en explorer les conséquences, et d'en chercher l'impact sur nos devenirs(10).

🕵️‍♀️ L'auteur couvre ainsi des thématiques et des genres ma foi fort variés : Lorsqu'il ne nous emmène pas dans une enquête plongé.e.s dans les boucles mémorielles des victimes étudiées – parfois au péril de la santé des enquêteurices -, l'auteur nous accompagne à l'autre bout de l'univers explorer des planètes inhospitalières par les yeux d'humains transmis par laser dans des hôtes biologiques ou mécaniques envoyés sur place des années auparavant. Ou dans des lieux et environnements plus familiers, comme dans une famille où le papa n'est plus, remplacé par un robot nounou, ancien militaire, ou encore dans le cadre intime d'une relation entre deux personnages libérés et « incorporés » une fois l'année hors des simulations qui les hébergent… Voire, à l'occasion, des contes philosophiques explorant la notion de conscience et de son émergence, de mémoire, d'oubli, et d'identité… C'est riche, très riche, et toujours traité finement via le regard de personnages ayant toustes une sensibilité et une personnalité marquée… Brillant.

🤓 Ray Nayler n'oublie pas non plus les enjeux qui sont les nôtres : Comme dans notre monde, l'on observe des dérèglements climatiques entrainant drames quotidien et intime et catastrophes mondiales, questionnant nos réactions face à ces bouleversements majeurs, et explorant ce qui compte vraiment dans ces conditions…

🏁 Au chapitre des points forts, j'ai été fortement marqué par la capacité qu'a l'auteur à terminer ses histoires de la plus belle des manières : Tantôt avec humour, toujours avec émotion, parfois dans une ambiance douce-amère qui nous laisse là, les bras ballants, ne sachant s'il nous faut rire ou pleurer(11). Rarement, en tout cas, je n'aurais vu venir la fin, même si une fois ou deux, j'ai pu émettre quelques doutes sur ma compréhension(12). Un grand point fort, tant l'exercice apparait difficile dans bien des nouvelles et des recueils.

📚 Un mot pour le travail d'édition : J'ai lu à de nombreux endroits le soin qu'avaient apporté les équipes à sélectionner et à ordonner leurs textes : Je me joins à ce constat. On en vient même à oublier qu'il s'agit de nouvelles indépendantes, et l'on parvient petit à petit à comprendre le lore(13) du monde imaginé : une belle cohérence qui pourrait faire passer le livre de recueil à celui de roman, avec quelques retouches mineures(14). Et lorsque l'on se pose la question du « pourquoi(15)« , il suffit de continuer sa lecture pour avoir sa réponse, deux ou trois nouvelles plus loin.

😍 Au final, c'est sans conteste mon recueil de nouvelles préféré de l'année (pour l'instant), et je ne peux qu'être en accord avec le jury du Grand Prix de l'Imaginaire, qui lui a décerné le titre de Meilleure Nouvelle Étrangère. Amplement mérité !

😍 Et s'il fallait en douter, c'est encore une preuve — s'il en fallait une ! — que je kiffe mon libraire, et que je n'ai pas fini de suivre ses conseils(16)!

🗒️ Notes de bas de page

1 - C'est complètement faux.
2 - Oui, je suis d'accord, c'est bizarre. Mais vous pouvez continuer à douter de ma fiabilité concernant ces p'tits morceaux de vie.
3- ou de raison, mais je ne sais choisir : J'aurais pu prendre les deux. Je crois que je suis tel un meuble ikéa: un peu monté de travers.
4 - Encore que…
5 - Et je ne parle pas du tout du jour ou Kendji Girac a un peu trop picolé.
6 - « Oh flûte ! en plein sur l'Académie française ! Mince alors ! »
7 - Ils ont fait du reverse engineering, quoi, comme on dit sur Linkedin.
8 - Mais pas de vaisseaux qui font pioupiou dans l'espace.
9 - Quand je serai grand, je serai grille-pain. J'ai toujours eu des ambitions étranges.
10 - Il fait de la SF, quoi.
11 - Un peu comme quand je vois des photos trop cool des copain.e.s qui font les cons aux imaginales… Je veux y'allllllerrrr :'(
12 - Ou alors, je m'incarne en flèche. Ça me changerait.
13 - J'crois que c'est un mot à la mode. Alors, j'y succombe, comme un gland.
14 - C'est-à-dire, avec une pioche. Ce qui est beaucoup moins précis qu'avec un stylo.
15 - J'entends d'ici mes camarades coachs « naaaan mais faut pas dire pourquoi faut dire pour quoiiiii c'est pas pareiiil l'espace change toooout ». Grille pain, vous disais-je.
16 -L'Atalante à Nantes, vazy, kestuveufaire. Cela dit, je jetterai tout de même un jour sur le Greg Egan dont je cause au début…
Lien : https://20c.fr/protectorats-..
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Recueil de nouvelles monté comme un roman, qui se déroulent dans un passé-présent-futur non défini. Après quelques chapitres, un fond commun se dessine, basé sur des sciences futuristes et un questionnement sur l'avenir de l'humanité. Chaque chapitre répond au précédent,des histoires et des destins qui se croisent sans jamais se toucher. Un thème commun qui est le souvenir, celui qui traverse les siècles et les hommes, chacun le sien et pourtant celui de tous...
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Première critique, enfin c'est plus un premier avis écrit sur Babelio qu'une réelle critique.
Je découvre et apprécie depuis peu
les romans, la lecture "chiens de guerre" m'a fait réellement basculé de la Bd au roman.
Ensuite, une envie devorante de lire du Sf et Fantastique, n'y connaissant rien, pas de connaissance d'auteur à suivre, ni de forum ou trouver des avis, loin de mes lectures de bd depuis l'adolescence, me voila à 40 ans sans aucune base, une nouvelle envie de lire autre chose, un nouvel élan, ce besoin de devorer des pages, des pages remplis seulement d'écritures sans aucun dessin :)

Une peu au hasard en flânant dans une librairie au rayon science-fiction, je me suis décidé de piocher plusieurs livres différents afin d'assoifer cette irrésistible envie de lire.
Le premier choix fût "La fabrique des lendemains " de Rich Larson, grand prix de l'imaginaire 2021, une fois dans mes mains, lisant le verso, je me suis dit whaoooo ! En fait je n'avais pas compris que c'était un recueil de nouvelles... Puis vint la lecture, une nouvelle claque, je venais découvrir un auteur et son unvivers, les éditions Belial et ce qu'était un recueil de nouvelles !? Oui, j'en savais rien :(

Inscription sur Babelio, suivant les avis, je me suis procuré "Protectorats", on y vient à cette pseudo critique :), un recueil de 14 nouvelles, toujours de la Sf mais bien différent de l'univers de Rich Larson. Ray Nayler se concentre sur les relations humaines comme ci la science fiction était une toile de fond pour y développer des magnifiques histoires qui parfois se rejoignent ou se suivent, des histoires avec des sujets hétéroclites, une écriture très poetique, de la mélancolie, de l'action, de la nostalgie, du bonheur, si bien decrit, dans les petits moments de la vie, le tout avec quelques touches d'humours et beaucoup d'amour.

Un gros coup de coeur.

Pas près d'arrêter de lire... Merci à tous ceux qui participent et prennent du temps à écrire des critiques, qui m'ont permis d'élargir mes horizons et de lire ce magnifique recueil.
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