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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelle lecture étonnante ! Il est difficile de ranger "Le mythe d'Er" dans une case. Uchronie, fantasy, SF, roman historique, le roman de Negrete relève un peu de chacun de ces genres. Et tout ça en 180 pages ! Un tour de force, loin d'être parfait mais passionnant et attachant.

"Le mythe d'Er" n'est pas exempt de défauts. En 1er lieu, sa brièveté qui entraîne pas mal de frustration. Il faut dire que le défi de l'auteur est ambitieux. le roman de Negrete est bourré d'idées géniales qui auraient pu donner lieu à un roman fleuve, dense et touffu. J'aurais aimé qu'on s'attarde sur certains passages de ce voyage extraordinaire. Mais 180 pages c'est peu, tout va trop vite. Pas le temps de s'attarder sur une bataille contre les celtes ou sur la rencontre avec des créatures tout droit sorties de la mythologie, on passe très vite à une autre péripétie. du coup, si on ne s'ennuie pas une seconde, il y a pas mal de frustration. Certaines situations sont vraiment expédiées alors qu'elles auraient mérité d'être approfondies et de gagner en ampleur.
Et pourtant Negrete a un vrai talent de conteur. En quelques pages, il est parvenu à me faire ressentir tout un panel d'émotions. On perçoit dans certains passages un sens de l'épique très séduisant,
Les personnages, même s'ils ne peuvent être très développés en raison de la brièveté du récit, sont tout de même attachants et bien campés.
Negrete a une imagination fertile et son récit fourmille d'idées qui rendent le périple passionnant. En plus, le traitement m'a paru très personnel et original. J'ai adoré le fait que l'auteur fasse de la mythologie et des croyances de l'époque le cadre de son récit. Ces mythes et légendes sont ici réels et sont le contexte tangible des événements racontés.

Le voyage, plein de péripéties, est vraiment passionnant jusqu'à un dénouement très déroutant. J'avoue ne pas trop savoir quoi en penser. Un récit dont toute l'intrigue est tendue vers le fruit d'une quête qui porte en elle les grands questionnements mystiques de l'Homme est forcément risqué. Je pense que "42" est la seule réponse cosmogonique entièrement satisfaisante. Toutes les autres sont forcément un peu, plus ou moins, décevantes. La fin du "mythe d'Er" est certes inévitablement un peu décevante mais aussi et surtout très intéressante et inattendue. C'est peu de dire que le dénouement est surprenant. J'avais imaginé plein de choses mais pas cette fin troublante qui procure même une pointe de malaise, tellement singulière et imprévue.

J'ai passé un très bon moment de lecture. Malgré les quelques défauts du livre, ce fut une belle découverte. J'ai aimé l'écriture fluide et agréable de Negrete. j'ai apprécié le soin donné aux aspects historiques ainsi qu'aux descriptions. En tout cas, cette lecture m'a donnée envie de poursuivre la découverte de cet auteur.
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Première fois que je lis Javier Negrete et c'était une bonne découverte ! Ce mélange entre une uchronie, un roman fantasy et historique est surprenant mais donne une histoire cohérente. Les cent premières pages tiennent plutôt de la description historique même si on part d'un tournant historique qui n'a pas eu lieu (la mort d'Alexandre le Grand à Babylone quelques années plus tôt) qui donne finalement le dernier voyage d'Alexandre vers un lieu légendaire dont ce dernier est convaincu de son existence. le personnage principal de l'histoire est en fait Euctémon, le médecin du conquérant. On a une vision assez précise des us et coutumes de l'époque. J'ai aimé aussi la référence à la mythologie grecque. Par contre, la fin m'a réellement surprise, je ne m'imaginais pas ça... J'ai très envie de lire Alexandre et les Aigles de Rome pour voir Javier Negrete allier Histoire et Fantasy.
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Ça ne pouvait pas durer.

Aimer la fantasy, l'histoire et la mythologie, il me fallait franchir le pas et lire Javier Negrete. Merci à ma chère Tatooa pour l'impulsion !

Alexandre, le seul le vrai le Grand, n'est pas mort à Babylone. Euctémon le médecin l'a sauvé. Repris par sa frénésie de conquête, Alexandre s'attaque à l'Occident, dézingue Carthage et nettoie Rome. Il ne peut y avoir qu'un seul pouvoir suprême et tous doivent s'y plier.
Tout ça – et d'autres choses encore relatées je suppose dans Alexandre et les Aigles de Rome (publié postérieurement d'ailleurs) – s'est déroulé avant le début du roman. Ce dernier, judicieusement sous-intitulé le Dernier Voyage d'Alexandre le Grand, emmène l'armée du conquérant vers le Nooord, l'Hyperborée, à la recherche (non, pas des Ch'tis, tsss !) du Temple du Destin mentionné dans La République de Platon et visité par Er. Quelles sont les véritables intentions d'Alexandre ? L'armée le suivra-t-elle jusqu'au bout ? Quel sort annoncé par un oracle attend vraiment Euctémon ?

Ce roman m'a pendant un temps laissé dans l'expectative parce que je l'avais pris par le mauvais bout. Je le considérais simplement comme une suite, uchronique certes, de la vie d'Alexandre qui aurait lieu dans notre propre univers. Ce faisant je remarquais des trucs bizarres, comme cette absence de mer rencontrée lors de la montée de l'armée vers le nord. Mais mon point de vue était mauvais – et j'aurais d'ailleurs dû m'y attendre à cause des éléments de pure fantasy (la comète, l'anéantissement de… une ville) présents dès le début. Javier Negrete construit son monde à partir de la vision qu'en avait Hérodote, et partant de là les choses se comprennent mieux (voyez la carte ici https://mediterranees.net/geographie/images/figuier2.html ). de plus ce monde fait le lien avec la mythologie grecque, dans le sens où Negrete suppose que les événements mythologiques ont bien eu lieu. Cette emprise de la mythologie sur le récit apparaît au lecteur petit à petit, à travers l'intriguant personnage de Planès d'abord puis aux découvertes faites durant le voyage.

Un autre élément m'a turlupiné, et continue d'ailleurs. Qu'un Alexandre suffisamment requinqué après sa « maladie » à Babylone pour se lancer à l'assaut de l'Ouest et éliminer les guerres puniques et l'empire romain du futur de l'Histoire, pourquoi pas ? Mais son caractère semble avoir changé, plus proche de ce qu'il était avant la victoire sur les Perses. Il ne cherche plus à se faire adorer tel un Dieu, il a laissé tomber la pompe orientale, comportement qui lui avait mis ses premiers compagnons macédoniens à dos. Pourquoi ? Qu'est-ce qui l'a ramené à une attitude plus « grecque » ? Est-ce pour cela que son armée, à nouveau essentiellement gréco-macédonienne, l'accompagne sans rechigner vers l'occident puis le nord, alors qu'elle en avait ras la casquette des conquêtes après l'Inde ? Les réponses se trouvent-t-elles dans Alexandre et les Aigles de Rome ? Si oui, Javier Negrete a bien fait de l'écrire.

Bon, Alexandre fait moins seigneur oriental qu'avant sa mort avortée, mais il n'en reste pas moins un personnage à la stature quasi divine dans le roman. Il semble tellement inaccessible, au-delà de l'humanité normale, malgré ses efforts pour garder le contact avec ses soldats. Il est vénéré, ou craint, ou les deux en même temps. C'est ce que j'ai ressenti à travers la narration d'Euctémon. Ce dernier personnage est plus accessible et intéressant, travaillé au corps par des émotions contradictoires, amour et sens du devoir, effrayé par l'oracle qui pèse sur sa tête. Les seuls moments où on le sent sûr de lui sont dans ses actes médicaux ou ses discussions avec son esclave Boéthos – sa restitution du mythe de Phèdre et Hippolyte est d'ailleurs très orientée pour servir son propos car il fait porter tout le blâme à Phèdre en oubliant l'insupportable narcissisme d'Hippolyte (voir la pièce d'Euripide) – ou avec le quasi-comique philosophe Archippe.

Certaines parties du voyage, de l'ordre de la péripétie guerrière avec des barbares, m'ont un peu ennuyées. Mais la prise en main progressive du récit par la mythologie m'a beaucoup plu. Si j'ai vu venir l'explication pour Planès, je me suis trompé sur son identité . La fin, que l'on peut catégoriser SF si on aime les étiquettes, est absolument inattendue. Et j'aime bien être surpris.

Il est évident que je ne peux plus en rester là avec cet auteur. Il me faudra approfondir, et d'abord avec ses Aigles de Rome qui expliqueront probablement bien des choses.
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En Résumé : J'ai passé un bon moment de lecture avec ce court roman qui nous offre une histoire et un voyage vraiment efficace et prenant, tout en n'oubliant pas l'aspect guerrier d'une campagne militaire avec ses batailles et ses escarmouches. le lecteur tourne les pages avec plaisir pour essayer de dévoiler les mystères de l'intrigue, le tout étant porté par une plume soignée et captivante. On sent toujours autant que l'auteur connait son sujet et qu'il s'est vraiment renseigné pour plonger le lecteur dans l'antiquité. L'uchronie se révèle vraiment crédible et intéressante et les personnages principaux attachants, dommage que les personnages secondaires soient trop peu esquissés. La conclusion est vraiment surprenante et passionnante. Au final dommage que le roman soit si court car il y avait de la place pour développer par mal d'autres points, ce qui frustre par moment le lecteur.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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A la frontière entre fantasy héroïque, uchronie échevelée et voyage homérique, le roman se lit d'une traite, tant et si bien que la fin arrive bien trop vite. Audacieuse, originale, et éminemment surprenante, elle remet tout le récit en cause. Javier Negrete propose là une épopée sertie dans un univers fascinant, digne des récits antiques, menée avec un certain panache et une exaltation toute latine, lesquels rendent la lecture agréable et stimulante. Une belle réussite, dont la brièveté ne gâche en rien le plaisir de lecture!
Lien : http://encres-et-calames.ove..
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