Les plus grandes découvertes ont parfois lieu quand on si attend le moins.
— D’après moi, énonçai-je, la leçon à retenir de ces dernières semaines, c’est que la vie se déroule rarement comme on l’avait espéré. Mais qu’il faut composer avec ce qu’on a sous la main.
Qui a dit que grandir était chose facile ?
C'est à ce moment qu'elles m'apparurent et que je me mis à hurler. Elles étaient cinq, moitié debout, moitié accroupies, à se diriger vers nous. Des créatures humanoïdes, un peu plus petites qu'un adulte normal. Chauves, dotées d'oreilles pointues et d'yeux laiteux, avec des doigts osseux au bout desquels saillaient de longs ongles blancs. La meute grondait en s'approchant. Leur peau nue luisait à la lueur des lampes, tout comme la traînée gélatineuse que ces choses laissaient derrière elles.
_ Hmm, appréciai-je. Plutôt limité, comme pouvoir.
Pour autant, j'étais rassurée de Lauren savoir pieds et poings liés. Ces deux-là semblaient tout à fait capables d'écrire "minable" au marqueur indélébile sur le front de leurs proies.
_ Très limité, ajouta Scout avec un sourire narquois. Et tu sais ce qu'on dit des filles au pouvoir limité ?
_ Quoi donc ?
Elle marqua une pause puis reprit :
_ Aucune idée. Très honnêtement, je ne pensais pas qu'on irait jusqu'au bout de cette blague à deux balles.
La magie peut-être votre meilleure amie...
comme votre pire ennemie.
— On se dirige vers l’issue secrète dépourvue d’alarme ;
c’est celle qu’empruntent les filles les plus « occupées » de Sainte-Sophia pour entrer et sortir en douce, si tu vois ce que je veux dire.
— Pas possible, s’exclama Daniel.
Scout hocha la tête.
— Bienvenue dans l’univers glamour des internats de jeunes filles, où les créatures qui rôdent la nuit tombée sont soit des monstres épouvantables…
— Soit des ados tout aussi abominables, complétai-je.
- Pas un trois-étoiles, qu’elle dit, mais ils ont des chambres ! (Scout émit un grognement dégoûté avant de poser les yeux sur moi.) Tu sais ce qu’il nous faut ? Un mécène.
- Tes parents ne sont pas pétés de thunes ? m’étonnai-je.
- Un mécène généreux, précisa-t-elle. Mes vieux sont très : « Un pour tous, tous pour Green. »