Les Vampires de Chicago, tome 10 : une Morsure Ne Suffit Pas

— Vas-y, l’encourageai-je. Va voir tes admiratrices. Signe quelques autographes. C’est bon pour l’image de la Maison.
— Tu n’as pas peur que l’une d’entre elles essaie de m’enlever avec des mots d’amour ? demanda-t-il d’un ton espiègle.
— Oh, elles essaieront, mais je ne me fais pas de souci. Tu me reviendras.
Le sourire qui flottait sur ses lèvres était tout bonnement irrésistible.
— Parce que je t’aime éperdument ?
— Bien sûr.
Et aussi parce que c’était moi qui avais les clés de la voiture.

Ils étaient venus à la Maison Cadogan au volant d’une camionnette blanche dont le flanc portait l’inscription « MINELLI TRAITEUR ».
Luc la contempla, les mains sur les hanches.
— Minelli Traiteur ?
Cord fit coulisser la portière latérale pour nous laisser nous installer à l’intérieur.
— Les véhicules commerciaux éveillent moins les soupçons.
— Bonne idée, approuva Luc. J’imagine que la nourriture rassure les gens.
Lindsey me coula un regard en coin.
— Pas de commentaire sarcastique en mission, lui rappelai-je, l’index levé, avant de grimper dans la camionnette.

— Tu insinues qu’il l’a bien cherché ?
— Je n’insinue rien du tout. Je dis simplement qu’il est célèbre, et sa popularité ne semble pas le déranger. Mais de toute évidence, il n’a d’yeux que pour toi, si c’est ce qui t’inquiète.
— Je ne m’inquiète pas. C’est vraiment… bizarre. Elles ne le connaissent pas.
— Elles le connaîtront intimement très bientôt.
— Tu peux arrêter, maintenant.
— Je ne suis pas sûr d’en être capable, rétorqua-t-il avec un sourire effronté. Je m’amuse beaucoup trop. Il est d’ailleurs possible que je ne m’arrête jamais. Je me demande s’il existe des poupées gonflables Ethan Sullivan.
— Je ne vais pas poursuivre cette conversation. En revanche, je compte bien trouver ces bandes dessinées pour lesquelles tu poses. Ensuite, je les exposerai sur des chevalets dans le hall de la Maison Grey.

Chapitre 20

CONFESSIONS INTIMES

— Tu t’es entraîné, commenta Amit, le regard brillant de plaisir.
— J’ai une très bonne partenaire, répliqua Ethan.
Je rougis de fierté tandis que les vampires autour de moi gloussaient et m’administraient de petites tapes dans le dos.
— Bien joué, Sentinelle, chuchota Lindsey 

Chapitre 19

HUNGER GAMES

Une fois devant la maison de Mallory, je gravis les marches du perron et frappai à la porte. Catcher apparut quelques instants plus tard, un tablier à froufrous noué autour de la taille.
J’ouvris la bouche, puis la refermai.
— J’en reste sans voix, finis-je par dire.
— Oh, super. L’humour vampirique. Tu devrais vraiment penser à te convertir en comique.
J’exécutai une spirale en l’air avec mon index, puis le pointai sur le tablier. Il était orné d’un motif représentant des chats en train de tricoter, même si je ne voyais pas vraiment comment ils auraient pu tenir des aiguilles entre leurs coussinets. 

Un grand sourire s’étira sur mes lèvres.
— Tu m’as appelée « Grand-mère ». Ce qui m’amène à conclure que tu as rendez-vous avec une humaine, étant donné que tu n’as à ma connaissance aucune famille en vie.
— Premier rendez-vous, admit-il. J’ai appris qu’il valait mieux éviter d’annoncer d’emblée aux filles que j’étais un vampire.
— L’effet Twilight ?
— L’effet Twilight. Elles sont déçues quand elles découvrent que je n’ai pas les cheveux bruns, le teint pâle, un air boudeur et que je ne scintille pas. 

Je profitai du trajet pour appeler Jonah.
— Salut, répondit-il sur un ton réservé. C’est gentil de me téléphoner, Grand-mère. Attends juste une minute .
Cet accueil surprenant, ainsi que les paroles étouffées que j’entendais en fond sonore, m’intrigua, mais je tâchai néanmoins de rester concentrée sur la route.
— J’attends, et je suppose que tu vas m’expliquer ce qui se passe.
— Absolument, Grand-mère.
Il y eut de nouveaux sons assourdis, suivis par un grincement de chaise et un bruit de pas. Les raisons de son mensonge m’apparurent brusquement.
— Tu as un rendez-vous !
— Je suis désolé de ne pas avoir pu venir à ton anniversaire, Grand-mère. Je suis content que tu appelles.
— Est-ce qu’elle est mignonne ? Oh, c’est une humaine ? Une nymphe ?
D’accord, c’était immature, mais le taquiner me procurait un plaisir immense. 

Une fois que tout le monde se fut glissé à l’intérieur, Max leva brièvement les pouces tandis que les portes se refermaient, puis la cabine s’ébranla.
Un air enjoué de musique pop accompagna notre ascension, égrenée par une succession de chiffres lumineux sur le panneau situé au-dessus de la porte.
— Alors, les Cubs ont été bons, cette année ? demanda Ryan en se grattant distraitement l’épaule.
Ethan me donna un léger coup de coude.
— Oh. Oui, plutôt. On a une super équipe,« en ce moment. Vous êtes fan des Yankees ?
— Allez les Yankees, lança Ryan.
— Les Yankees sont les meilleurs, scanda Cord sur un ton militaire.
Je secouai la tête.
— Juste au moment où je commençais à vous apprécier…