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Citations sur Chaleur du sang (38)

Pour dire la vérité, j'ai fait assez de folies dans ma jeunesse pour n'avoir plus le droit de me montrer sévère, et quelles belles folies que celles de l'amour !
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- Pourquoi vous appelle-t-on Silvio, mon cousin ? demande Colette.
Je réponds :
- Une belle dame qui a été amoureuse de moi et qui trouvait que je ressemblais à un gondolier, car j'avais en ce temps-là, il y a trente ans, les moustaches en crocs et les cheveux noirs, a transformé ainsi mon prénom de Sylvestre.
- Mais non, c'est à un faune que vous ressemblez, dit Colette, avec votre grand front, votre nez retroussé, vos oreilles pointues, vos yeux qui rient. Sylvestre, l'homme des bois. Cela vous va très bien.
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Car j'ai parfois la sensation d'avoir été rejeté par la vie comme par une mer trop haute. J'ai échoué sur un triste rivage, vieille barque solide encore pourtant, mais aux couleurs déteintes par l'eau et rongées par le sel.
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Je suis une inconditionnelle d 'Irène Nemirovsky
Elle arrive à tirer la quintessence de ses personnages qui au 1er abord paraissent lisses, et sans ambiguïté hors de l'humanité et se révèlent finalement quand le vernis craque tout autre...une étude de caractères passionnante et remplie de rebondissements
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Elle et moi, nous parlions machinalement. Nos lèvres remuaient, mais nos lèvres mentaient. Nos yeux seuls s'interrogeaient, et se reconnaissaient. Mais quand je la pris dans mes bras, alors mes lèvres furent sincères enfin (page 196).
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Il y a dans une assemblée de gens mûrs quelque chose d'imperturbable ; on devine des organismes qui ont digéré tous les plats lourds, amers, épicés de la vie, qui ont éliminé tous les poisons, qui sont pour dix ou quinze ans dans un état d'équilibre parfait, de santé morale enviable. Ils sont satisfaits d'eux-mêmes. Ce pénible et vain travail de la jeunesse, par lequel elle essaye d'adapter le monde à ses désirs, a déjà été accompli par eux. Ils ont échoué et, maintenant, ils se reposent. Dans quelques années, de nouveau, ils seront agités par une sourde inquiétude qui, cette fois-ci, sera celle de la mort ; elle pervertira étrangement leur goût, les rendra indifférents, ou bizarres, ou quinteux, incompréhensibles à leur famille, étrangers à leurs enfants. Mais, de quarante à soixante ans, ils jouissent d'une paix précaire (pages 46-47).
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Etrange folie ! L'amour à vingt ans ressemble à une crise de fièvre, à un accès de délire. Lorsqu'il est terminé, on a peine à se souvenir d'autres...Chaleur du sang, vite éteinte. Je me sentais devant cette flambée de rêves et de désirs, si vieux, si froid et si sage...
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Je ressemble à un faune : un vieux faune vraiment, qui ne court plus les nymphes, qui se cache au coin de son feu. Et comment décrire les plaisirs que j'y trouve ? Je jouis de choses simples et qui sont à ma portée : un bon repas, un bon vin, ce carnet où je me procure, en y griffonnant, une joie sarcastique et secrète ; par-dessus tout la divine solitude. Que me faut-il de plus ? Mais, à vingt ans, comme je brûlais !...Comment s'allume en nous ce feu ? Il dévore tout, en quelques mois, en quelques années, en quelques heures parfois, puis s'éteint. Après, vous pouvez dénombrer ses ravages. Vous vous trouvez lié à une femme que vous n'aimez plus, ou, comme moi, vous êtes ruiné, ou, né pour être épicier, vous avez voulu vous faire peintre à Paris et vous finissez vos jours à l'hôpital. Qui n'a pas eu sa vie étrangement déformée et courbée par ce feu dans un sens contraire à sa nature profonde ? Si bien que nous sommes tous plus ou moins semblables à ces branches qui brûlent dans ma cheminée et que les flammes tordent comme elles veulent.

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"Voyons, vous êtes inquiète au sujet de François, je le vois bien. Que voulez-vous qu'il lui arrive ?
- Rien. Mais, mon ami, nous nous séparons si rarement, François et moi, nous vivons si proches l'un de l'autre que lorsqu'il n'est pas à mes côtés je souffre, je m'inquiète. Je sais bien que c'est bête...
- Vous avez été séparés pendant la guerre...
- Ah, fit-elle, et elle frissonna à ce souvenir, ces cinq ans ont été si durs et si terribles... Je crois parfois qu'ils ont racheté tout le passé.
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Depuis quelques temps, devant les êtres jeunes, j'éprouve une sorte d'étonnement, comme si je contemplais un espèce animale étrangère à la mienne, comme un vieux chien regarderait danser les souris.
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