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Citations sur Jézabel (53)

Ses mains agiles et grasses, où les bagues s’enfonçaient dans la peau, savaient reformer tous ces visages usés, les pétrir, effacer leurs rides et sculpter avec des lambeaux de vieille chair un masque illusoire.
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Jamais elle ne devait oublier cette brève saison. Jamais elle ne devait retrouver exactement cette qualité de jouissance. Il reste toujours au fond du cœur le regret d’une heure, d’un été, d’un court moment, où l’on atteint sans doute son point de floraison. Pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois, rarement davantage, une jeune fille très belle ne vit pas de l’existence ordinaire. Elle est ivre. Il lui est accordé la sensation d’être hors du temps, hors de ses lois, de ne pas éprouver la monotone succession des jours, mais de goûter seulement des instants de félicité aiguë et presque désespérée.
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Elles avaient entre elles l’habitude anglaise et victorienne des "endearements", des caresses de langage. Elles ne s’appelaient jamais autrement que "chérie, darling, my sweetheart, my love… ". Elles prononçaient ces mots, se regardaient en souriant, mais leurs yeux étaient durs.
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- [...] Le juge d’instruction, dans une analyse serrée, habile, la presse de questions, finit par reconstituer son aventure, hélas, banale… Cette femme vieillissante, attirée par la jeunesse de cet enfant, par le piment de l’inconnu, de l’aventure, peut-être même par l’humble condition de l’amant ?… qui sait ?… Elle, qui était lasse sans doute des amours de son rang… Elle lui cède, veut se reprendre, croit avec une arrogance de femme riche, que l’amant a été payé, qu’il se contentera de cette aumône, qu’il s’effacera de sa vie… Mais sa beauté, son prestige paraissent inoubliables au garçon qui n’a jamais connu que des filles de brasserie ou des petites prostituées… Il la poursuit, la menace… Elle prend peur et tue… [...]
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« Sales vieux », songea-t-il, en serrant les poings.
Il confondait dans la même haine Gladys, la mère de Laure et tous ceux qui gardaient leurs places, leur argent, leur bonheur, ne laissant à leurs enfants que le désespoir, la pauvreté et la mort.
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« Tu as cinquante ans… Toi, Gladys, qui hier encore… Tu as cinquante ans, cinquante ans, et jamais tu ne retrouveras ta jeunesse… »
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« Le jour où elle eut cinquante ans, où elle eut entendu sonner à ses oreilles à toutes les heures : « Tu as cinquante ans… Toi, Gladys, qui hier encore… Tu as cinquante ans, cinquante ans, et jamais tu ne retrouveras ta jeunesse… », ce jour-là, elle alla pour la première fois dans une maison de rendez-vous, et depuis, chaque fois que la mélancolie devenait trop amère, chaque fois qu’elle était torturée par le doute d’elle-même, elle allait passer une heure là.
Lorsqu’un homme inconnu était plus empressé, plus généreux que de coutume, une sorte de paix divine affluait à son cœur.
« Si on me reconnaît ? songeait-elle. Je suis libre… Et puis, que dira-t-on ? Vicieuse ?… Ah ! vicieuse, folle, criminelle, mais pas vieille, pas incapable d’inspirer l’amour, pas cette abomination, pas cette horreur !… »
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Est-ce que vous croyez qu'on regarde le visage de la femme qu'on aime ? On voit plus loin, plus profondément que ses traits. On pense : "va-t-elle me faire encore plus mal aujourd'hui ? Va-t-elle enfin se lasser de me faire du mal ? Est-ce qu'elle va m'aimer ?" Vous voyez, même au cœur de l'amour, on continue à ne penser qu'à soi ...
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Ce désir de plaire, d’être aimée, cette jouissance banale, commune à toutes les femmes, cela devenait pour elle une passion, semblable à celle du pouvoir ou de l’or dans un cœur d’homme, une soif que les années augmentaient et que rien, jamais, n’avait pu étancher complètement.
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Elle, Gladys Eysenach, belle, admirée, aimée, elle retrouvait parfois au fond d'elle-même la tristesse de son adolescence, sa solitude… Si Richard avait vécu, elle lui eût avoué cela...
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