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sur 116 notes
« Prendre Gloria » étant un prequel on conçoit donc que ce retour aux sources contient des éléments majeurs concernant l'intrigue, que des révélations vont jaillir en éclaboussant le récit de sombres diableries. Gagné ! Cependant, assez rapidement, l'auteure confirme – puisqu'il ne pouvait pas en être autrement - l'identité de l'assassin mais l'enquête est bâclée alors il va falloir jouer à cache cache – attention, certains recoins sont infréquentables et nauséabonds. L'ossature est en place. Et c'est sur ce point précis de la forme du récit que se situe l'un des intérêts de ce roman noir, sa structure. Au centre trône la Miséricorde, l'église désormais maudite puisqu'il semble qu'elle a bel et bien englouti le corps d'une jeune fille de seize ans, très discrète. Tous les regards se portent sur elle. Ainsi, nous pénétrons dans ce sanctuaire à de multiples reprises pour y découvrir de sales histoires, des messes basses avec de nombreux paroissiens pas si drôles que cela. Ceux qui gravitent autour et qui sont liés à cette affaire vont livrer leurs lots de fatalités, de saloperies en tous genres, de machinations, de perversions. Existe-t-il des êtres sains d'esprit dans cette bourgade ? Les présumés innocents sont coupables et le présumé coupable est innocent ?

La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2016/01/pour-une-meche-de-cheveux.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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J'ai reçu ce livre dans le cadre des rencontres Babelio avec un auteur. Je ne connaissais pas Marie Nauser et ce livre a été une vraie découverte pour moi. Il s'agit d'une enquête policière en deux volumes sauf que le lecteur connait déjà le coupable. Malheureusement inspirés de faits réels en Angleterre et en Italie, il y a un tome pour une enquête policière dans chaque pays.
Ici, il s'agit du premier meurtre en Italie, le premier livre écrit ("Prendre Gloria") mais publié après "Prendre Lily"(Angleterre).
Synopsis de l'histoire : Une adolescente a disparu dans une église dans un petit village italien. C'est cette disparition qui a donné envie à l'auteur d'écrire sur cette histoire.
Une histoire passionnante avec une multitude de témoignages et de personnages, chacun racontant une scène du récit, un témoignage sur la victime ou sur le meurtrier. On y voit les tribulations des enquêteurs. L'auteur s'est appuyé sur les procès filmés en Italie et l'émission de recherches des disparus qui diffusait tous les week-ends pendant des années des témoignages sur cette affaire. Ainsi rien ne sonne faux, tout sonne juste. le coupable ne parle pas, il n'y a donc pas de pathos sur lui.
Mais on voit des gens qui se réfugient dans le mensonge, un village entier qui se tait. Lorsque que l'on apprend que le corps de cette jeune fille était dans les combles de l'église, on se demande "Pourquoi n'a-t-on rien vu?", "N'as-t-on pas fouillé l'église au moment de la disparition?" le lecteur a l'impression que tout le monde connait la vérité mais que tout le monde se tait. C'est arrivé dans un village en Italie mais ca aurait très bien pu se produire en France également. C'est une description terrifiante des êtres humains, lâches, corruptibles...
Il y a une ambiance mafieuse. L'auteur a essayé d'apporté du sens à cette affaire, un motif à chaque protagoniste "pourquoi Mr X a menti?".
La phrase de fin du père du coupable est terrifiante "Pauvre petit chéri : je te l'avais pourtant répété cent fois, qu'il ne fallait pas serrer aussi fort. On t'en paiera une autre."
Du coup, j'ai aimé ce livre, et j'ai envie de lire la suite "Prendre Lily" pour voir pourquoi on a mis autant de temps à attraper et juger le coupable.
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A suivre ma retranscription de l'entretien avec l'auteur
Q = question/ intervention des lecteurs/ ou de l'intervenant de Babélio
A = réponse de l'auteur
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Q 1 Comment avez vous connu cette affaire du "verqat* killer"?
A 1 Quand on a découvert le corps de Elisa et dans l'émission italienne "Chi l'ha visto" = "ou es-tu?" Dans cette émission on distillait des éléments sur le principal suspect de l'affaire comme dans le livre. Elle discutait de l'affaire avec une amie, qui lui a conseillé d'écrire un livre. Elle s'est posé la question "comment puis-je le faire" puis a décidé de le faire.

Q 2 Qu'est-ce qui vous intéressait en tant qu'auteur?
A 2 Je n'étais pas particulièrement intéressée par l'enquête en elle-même. Je voulais comprendre les liens logiques de tous ces éléments qui arrivaient dans les médias les uns par rapport aux autres. Exemple : le curé brésilien? L'histoire des cheveux?! J'ai laissé vagabonder mon imaginaire d'écrivain pour mettre de la lumière dans les zones d'ombres.

Q 3 Quelles ont été vos recherches?
A 3 J'ai fait une recherche pénétrante avec les moyens du bord, car je ne suis pas journaliste, mais l'affaire a été très suivie par les journalistes et les médias italiens, je me suis appuyé sur des articles, des vidéos, des interviews. Notamment l'émission italienne "Chi l'ha visto" qui diffusait des éléments d'enquête. Et en Italie les procès sont filmés donc on peut voir des choses comme la magistrate aboyeuse qui s'acharne sur les jeunes témoins innocents.

Q 4 C'est un récit à plusieurs voix, mais on ne perd pas le fil de l'histoire. Aviez-vous un plan précis de l'histoire ?
A 4 Je n'ai pas raconté tout de façon chronologique mais comment j'ai reçu les faits, via les émissions. C'est un puzzle. Je l'ai présente de cette manière avec les dates pour ne pas tout mélangé et j'avais des fiches que j'épinglais sur le mur sur un tableau e t que je déplaçais. J'avais un repère rapide par tranche de temps.

Q 5 Tous les éléments sont imbriqués. Est-ce qu'il ya des ajouts, des modifications par rapport aux personnages secondaires ? Est-ce que vous avez changé de regards sur les personnages ?

A 5 Non. Dès le début je savais ce que je voulais écrire. Je savais qui était qui. le seul personnage inventé est le monsieur qui a déplacé les tuiles, parce que d'un coup les tuiles avait disparu sans raison.

[Le passage suivant est un peu flou dans mes notes l'auteur échange avec une lectrice de Babélio, qui travaille dans le domaine de la justice, et qui souhaite obtenir des informations sur le système judiciaire italien. Je n'ai pas retenu exactement sa fonction.]

A 6 Quand j'ai écrit Solivo a été condamné de façon définitive an Angleterre. Il n'avait pas encore fait appel quand j'ai écrit le livre. J'ai mis 3 ans à écrire les livres. J'ai écris les livres pendant le procès. Il a pris la perpétuité pour Lily ? Son appel a été rejeté. Et pour l'affaire Gloria en Italie, il a pris 30 ans de prison en plus.

Q 7 Cela parait surprenant car en France, il y a le secret de l'instruction et en Italie tout semble transparent. le système juridique italien est différent et semble sous l'influence de la mafia. La magistrate est mise en cause en Italie et elle est encore en poste. En France ce serait infaisable, il y aurait des procès. Pouvez-vous nous apporter des précisions sur le système judiciaire italien ?
A 7 L'affaire a été livrée en pâtures à l'opinion publique, ce qui est très déstabilisant. Les avocats parlent des affaires en public, toutes les informations sont du domaine public. C'est très étrange. C'est différent avec le système anglais, il a fallu que je consulte des avocats par rapport au droit anglais pour savoir ce que je pouvais mettre dans le livre. J'ai inventée la motivation de la magistrate. J'ai essayé de mettre de la lumière et trouver des motivations aux différents personnages. Pourquoi ont-ils fait des faux témoignages ? On ne sait toujours pas pourquoi le curé brésilien n'a rien dit ?! Qu'est ce qui traverse l'esprit humain (ordre/ loi des familles ?) pour empêcher de retrouver cette adolescente ?

Q 8 Quel est le rôle des gens d'église hauts placés ? Peut être le poids de la religion est il énorme en Italie ? Dans la vie ? Dans la société ? Ont-ils un pouvoir sur la justice ?
A 8 Je ne peux pas vous dire par rapport à la justice mais par rapport à la société OUI. En Italie, on n'a pas l'opportunité d'être athée. Je me souviens d'un ami jouant dans un groupe punk avec des crucifix et des rameaux d'olivier. Dans l'affaire Elisa Claps de son vrai nom, avec le cadavre décomposé au dessus des fidèles, le curé n'a pas été remis en cause. Ce n'est pas envisageable dans la société italienne.

Q 9 Il y a une omerta familiale à ne pas briser, une forteresse autour du coupable. Les pouvoirs de la mafia et de l'église sont-ils réels ? Avez-vous dressé un portrait fidèle de l'Italie ?
A 9 C'est un portrait assez fidèle même si il existe beaucoup de portraits. C'est vrai surtout dans le sud qui a un système assez féodal. Dans les années 90, les jeunes ont affronté la mafia de Falcone/Borcelino, il y a eu des associations de jeunes pour lutter contre la mafia. Il y a eu un grand bouleversement la petite mafia du Sud. Les propriétaires terriens avaient la main mise sur les serfs, il y avait des petits arrangements entre notables. On bidouillait les plaquettes de freins.
C(e n)'est (pas ?) un hasard si le coupable a été arrêté en Angleterre. L'enquête a durée huit ans. Il n'était plus protégé par le cocon familial. Il était seul moins protégé. Il manquait l'ADN pour l'incriminer. Il a été arrêté plus facilement. (Commentaire personnel : A priori le tueur a tué deux personnes en Angleterre en 2002, Heather Barnett et Jong Ok-Shin, et Elisa Claps en Italie en 1993.) le père est autant coupable que le fils. C'est l'affaire Barnett qui a permis son arrestation.

[Q 10 Qui sont les héros de l'histoire ?]
A 10 Il n'y pas de héros, de policiers qui prend l'affaire juste des protagonistes qui pédalent dans la choucroute/merde. C'est un roman chorale. Les policiers ont un petit rôle. Finalement les seuls héros sont les membres de la famille de Gloria/Elisa. Il y a encore beaucoup de zone d'ombres, de personnes qui se taisent encore. Ils ont besoin de connaitre la vérité.

Q 11 Personne n'a été inquiété/inculpé ?
A 11 Personne n'a recherché le prêtre ! Les femmes de ménages de l'église sont mises en examen maintenant. Et elles démentent les propos du curé en disant qu'il est fou.

Q 12 Toute l'affaire est ahurissante. On a une image terrifiante de la justice en Italie, un état de droit pas assez fort pour protéger de cas aussi graves. Donc cela ouvre la voie à de terribles dérives, des vengeances personnelles ?
A 12 Dans le tribunal il ya des discussions debout/assis. Un mélange, i l y a beaucoup de monde en salle d'audience. Ce n'est pas une question de bonne ou mauvaise justice. On découvre le système judiciaire en Italie.

Q 13 C'est inquiétant car au niveau européen/ Une décision rendue par un état membre est applicable dans un autre état de l'union européenne.
A 13 En Angleterre c'est plus conforme à ce qui se passe en France. Il y a eu huit ans de procédures. Les flics devenait fous, il y avait beaucoup de preuves psychologiques, le suspect était surveillé pendant quelques mois, mis sur écoute 24h/24. On entend peu sa voix. Je n'ai pas réussi à lui donner la parole. J'ai pu décrire ses agissements mais je n'ai pas pu rentrer dans sa tête. Je ne sais pas si c'est parce que c'est trop malsain ou trop facile.

Q 14 C'est une bonne présentation du coupable. Il est présenté de façon humaine. On comprend ce qui a structuré sa personnalité, comment il a glissé sur la pente. On a presque de la compassion/empathie des circonstances atténuantes on ne sombre pas dans le pathos Il n'y a pas de paroles complaisantes, d'apitoiement.
A 14 Les émissions retraçaient le manque de père, cet homme qui se consacre qu'a son musée. Un père arrogant, fasciste (psychologie du surhomme). Un père qui lui a dit "tu prends la femme si tu veux"

Q 15 La symbolique du cheveu est bien trouvée. le jeune garçon qui subit des sévices, sonne également vrai.
A 15 L'histoire du curé pédophile est inventée mais ca collait bien avec le reste de l'histoire. Pourquoi y avait-il un matelas recouvert de fluides (baisodrome) dans les combles de l'église? Pourquoi Don Pépé tolérait-il ca? C'était une connivence entre le curé et les jeunes.

Q 16 Vous avez un agent Pierre Astier. Vous avez publié chez Fleuves noir? Quel a été le lien entre vous trois? Est ce qu'ils sont intervenus dans vos écrits?
A 16 Il n'y a eu aucune intervention extérieure pendant l'écriture de mes romans. J'ai créé ce dytique en trois ans. Quelques mois après avoir terminé, j'ai rencontré un agent et fleuves noir.

Q 17 Quelle est la valeur ajoutée de votre agent?
A 17 J'ai été contacté parce que les éditeurs se demandaient ce que j'étais devenu après mes premiers livres? On m'a demandé si j'écrivais encore et si j'avais un agent. Si ca m'intéressait d'en avoir un. J'ai répondu que ca m'intéressait pour trouver un nouvel éditeur et en un mois j'en ai eu un. => http://pierreastier.com/foire-aux-questions/

Q 18 Vous aviez prévu deux livres?
A 18 Non un seul au départ. Puis il y a eu tellement d'informations que j'ai divisé l'histoire en deux tomes. Un livre sur l'Angleterre et un livre sur l'Italie. J'ai fait lire les livres à l'agent puis à l'éditeur et ils ont voulu inversé l'ordre que j'avais prévu. Ils m'ont demandé pourquoi j'avais écrit d'abord Gloria car c'est le début de l'histoire. Je pensais faire T1 Gloria puis T2 Lily et eux on voulu faire T1 Lily et T2 Gloria. Lire Lily en premier ajoutait du suspens, on avait en 1 l'arrestation/la traque/thriller et en 2 la fabrication avec Gloria. Comment le monstre est né ? Les questions importantes sont le comment et le pourquoi ?

[J'ai raté une question sur l'écriture de livres bilingue]

Q 19 N'avez-vous pas cherché à changer les choses ? Car vous avez tous les pouvoirs sur vos personnages ?
A 19 Non j'ai voulu rester très proche de l'affaire. Avoir de l'empathie. Et me mettre à la place de chaque personnage. Une partie de moi était en colère.

Q 20 Est-ce que vous ressentez de la colère /frustration par rapport à certains personnages? Avez-vous montré vos émotions? Votre dégout? Dévoiler des choses personnelles?
A 20 J'ai eu besoin d'écrire pour évacuer cette colère, j'étais scandalisée par tout ca, dégoutée par un homme le père, par sa bassesse.

Q 21 Existe-t-il de la littérature en Italie sur cette affaire?
A 21 Oui le livre du journaliste de l'émission Chi l'ha visto et du frère de la victime, qui raconte les faux témoignages ( Federica Sciarelli, Gildo Claps, Per Elisa. Il caso Claps: 18 anni di depistaggi, silenzi e omissioni, Milano, Rizzoli, 2011, ISBN 978-88-17-05160-6) et un autre journaliste a écrit un essai « l'homme qui aimait en tuant ».

Q 22 Avez-vous prévu un prochain roman? Avez-vous des idées?
A 22 oui mais je suis encore dans la recherche. Ca ne sera pas un polar sombre mais plutôt des réflexions sur ce qui pousse les gens à passer à l'acte. Par exemple, prenons le cas du dépeceur/cannibale de Montréal, pourquoi-a-t-il tué et mangé son colocataire? et pourquoi avoir filmé les faits et les avoir diffusé sur youtube? Une réflexion sur la compréhension de l'âme humaine.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Luka_Rocco_Magnotta

Q 23 Avez-vous l'impression d'avoir rempli votre contrat?
A 23 Oui. J'ai l'impression d'avoir été la seule personne a débrouillé l'affaire. (rires) Mes conclusions tiennent debout, j'ai peut-être rendu un peu de dignité/justice mais je ne suis pas pleinement satisfaite car il reste de nombreuses questions sans réponse pour la famille. Est-ce que le coupable va s'exprimer un jour?
Pour la petite anecdote :
Je suis enseignante d'italien, et j'ai reçu un assistant italien dans ma classe, il venait de la région de Potenza. Je lui ai dit que j'écrivais un livre sur l'affaire Claps. le lendemain, il m'a expliqué qu'il était surpris que cette affaire soit connue en France. Son frère faisait un documentaire sur l'affaire. Il connaissait bien la famille et la victime, c'était une famille de buraliste et il avait fait du baby-sitting pour la famille. Jai attendu et j'ai pu voir le documentaire de son frère. [L'idée ici est que l'auteur devait écrire ce livre et qu'elle est poursuivie par cette affaire.]

Q 24 Il y a donc une responsabilité collective de la ville?
A 24 Oui. Il y a eu beaucoup de choses de cacher.

Q 25 Est-ce que cette affaire à changer des choses en Italie par rapport à la police?
A 25 Oui. Maintenant on ne dit plus spontanément qu'un enfant a fugué. On part du principe que c'est un enlèvement et que ce n'était pas un départ volontaire, on mène directement l'enquête.

* j'ai noté ce mot comme je l'ai compris je ne suis pas sure de l'orthographe

Pour des informations en anglais => https://en.wikipedia.org/wiki/Danilo_Restivo et http://www.theguardian.com/uk/2011/jun/29/danilo-restivo-murder-conviction-iceberg
En italien => https://it.wikipedia.org/wiki/Omicidio_di_Elisa_Claps


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"Il y a des mystères tragiques qui secouent des pays entiers tout aussi brutalement que des bouleversements politiques.".
Chaque pays a une ou plusieurs histoires sombres d'enlèvements, de disparitions, de meurtres, où le mystère n'a jamais été résolu, ou pas encore.
En Italie, c'est l'affaire Gloria Prats (les noms des protagonistes ont été modifiés) qui a secoué le pays et qui continue encore à le faire.
Dans la commune de P. le 12 septembre 1993 Gloria quitte son amie Elena pour se rendre à un rendez-vous rapide dans l'église de la Miséricorde avec Damiano Solivo, elle n'en ressortira pas.
Évaporée, disparue, il n'y a plus de Gloria Prats.
Pour certaines personnes de la police c'est une fugue, pas pour la famille, ni Elena.
Pour la famille Solivo, le coupable ne peut être que ce jeune Albanais qui tournait autour de Gloria.
Car Gloria n'est pas le genre de jeune fille à fuguer, ni à disparaître sur un coup de tête dans donner signe de vie.
Pour sa mère, ses frères, Elena, quelques policiers, le coupable ne peut être que Damiano Solivo, le collectionneur de mèches de cheveux, un garçon mou et suant n'inspirant que peu de sympathie et dont certaines moeurs ont fait l'objet de plainte auprès des forces de l'ordre.
Pendant dix-sept ans il se passera beaucoup de choses, "Et Gloria Prats dans tout ça ? Gloria ? On l'a cherchée partout, on ne l'a pas trouvée. Il n'y a pas de corps. Gloria n'a pas de corps. Elle est sûrement quelque part, on est toujours quelque part.".
Jusqu'à un beau jour de 2010 où un ouvrier monte dans les combles de l'église pour une inspection et découvre un cadavre, celui de Gloria.

Pourquoi en dix-sept ans personne n'a trouvé Gloria ?
Comme certaines personnes l'ont dit et clamé haut et fort : Gloria n'avait effectivement jamais quitté l'église de la Miséricorde, ce lieu de culte aura été son tombeau.
Et je ne vous dévoilerai rien en vous disant que bien évidemment, le coupable était Damiano Solivo.
Parce que quelques années plus tôt Damiano Solivo est parti d'Italie, il réside alors en Grande-Bretagne, où il a bien entendu continué à se livrer à ses jeux malsains de collection de mèches de cheveux, et surtout où il a de nouveau tué.
Au moment où le corps de Gloria a été retrouvé Damiano était derrière les verrous, et les enquêteurs Italiens et Anglais n'ont pas tardé à faire le lien entre ces deux meurtres, même si dans le cas de Gloria il a fallu se battre pour démontrer par une analyse scientifique que le coupable était bel et bien Damiano Solivo.
Pourquoi une telle protection autour de Damiano Solivo ?
Parce que pour son père, son cher bambin ne pouvait être qu'innocent : "Rien ne me fera changer d'avis, jamais. Damiano est totalement étranger à cette terrible histoire. Je ne dis pas qu'il n'a pas quelques défauts comme tout le monde, quelques petits travers dus à la jeunesse, mais je ne saurais jamais mettre en doute l'intégrité du coeur, de l'âme, de Damiano.", mais surtout, ce père qui a si mal aimé son fils qui réclamait son attention et est responsable en grande partie de son déséquilibre psychologique fait partie de la mafia.
Alors une magistrate a été convaincue de défendre Damiano sinon ..., des témoins ont été achetés pour dire qu'ils avaient vu Gloria après l'heure de sa disparition, ces mêmes témoins ont fini par disparaître dans des accidents.
Tout cela vous semble trop énorme pour être vrai ? Et pourtant .... .
Marie Neuser s'est intéressée de très près à cet épisode judiciaire Italien, elle a collecté tous les documents qu'elle a pu trouver, les coupures de presse, les émissions de la BBC suite à l'arrestation du véritable Damiano, et a aussi bénéficié du fait que tous les procès en Italie sont publics, les pièces et les informations sont donc disponibles pour tout un chacun (par contre pour le secret de l'instruction on repassera) ainsi que de l'émission "Chi l'ha visto ?", rebaptisée "Où es-tu ?", qui présente chaque semaine à la télévision une affaire de disparition.
Elle a construit son oeuvre sous forme de diptyque, le premier tome "Prendre Lily" est paru avant celui-ci et s'intéresse à l'enquête en Grande-Bretagne, je ne l'ai pas encore lu mais je ne vais pas tarder à le faire.
Le diptyque n'est donc pas paru dans l'ordre chronologique, un choix de l'éditeur, et finalement ce n'est peut-être pas plus mal car il est ici question de la genèse du "monstre", comment ce garçon a-t-il pu devenir un collectionneur de mèches et un tueur, qu'est-ce qui contribue à transformer une personne en monstre, où se trouve la ou les origine(s) du mal; c'est plutôt bienvenu après un premier récit sous forme de thriller.
Le roman est construit sous forme de puzzle, rien n'est ordonné mais tout est daté, car Marie Neuser a souhaité conserver l'apparition des différentes pièces du dossier.
Car des rebondissements, des lapins sortis du chapeau, il va y en avoir au cours de ces dix-sept années, pour être tout à fait honnête cette affaire n'est à ce jour pas vraiment close et comporte encore de nombreuses zones d'ombre.
Par contre le meurtrier lui est identifié dès le début, ce récit n'a pas pour but de le démasquer.
Marie Neuser a romancé certains détails mais la grande majorité de son récit n'est que faits réels, ce qui est d'autant plus glaçant, voire révoltant, lorsque l'on découvre l'attitude de certaines personnes qui n'hésitent pas à mentir et à ainsi empêcher la vérité d'éclater et à une famille de faire le deuil de leur enfant ou soeur.
J'ai tout de suite été prise dans ce jeu de pistes, il n'y a pas de héros mais une multitude de personnages qui interviennent, c'est une véritable chorale qui dévoile au fur et à mesure sa partition jusqu'au point d'orgue final.
Je trouve que ce roman est une forme d'hommage posthume à Gloria dont la disparition a eu le mérite de faire évoluer un aspect du système judiciaire Italien : désormais lorsqu'une personne s'évapore mystérieusement elle n'est plus considérée comme simple fugueuse mais comme une disparition.
J'ai senti dès le début que l'histoire se déroulait dans le Sud de l'Italie, car j'y ai reconnu ses particularités, il y a un véritable écart entre l'Italie du Nord et celle du Sud, en tout cas l'ambiance se ressent très bien à travers les mots de l'auteur.
J'ai bien entendu été touchée par le personnage de Gloria, un fantôme qui hante le récit, mais aussi par sa famille, particulièrement sa mère qui s'est battue pour que la lumière soit enfin faite sur la disparition de sa fille, ainsi que son amie Elena qui a été traînée dans la boue alors qu'elle ne faisait que dire la vérité.
Marie Neuser a été intelligente dans son approche de Damiano Solivo, elle aurait pu le rendre détestable, elle fait le choix de ne jamais le faire parler à la première personne et arrive à le rendre compréhensible pour le lecteur, notamment en mettant en avant son aspect quelque peu rebutant de garçon rond et suant, une sorte d'anguille qui sans cesse glisse des mains de la personne venant de l'attraper et retourne se vautrer dans la vase.
A aucun moment elle ne l'excuse ni ne justifie ses actes, elle dresse le parcours d'un monstre ordinaire, une personne que n'importe qui pourrait malheureusement croiser n'importe quand.
Il y a une forme d'injustice car le coupable est protégé et s'en sort toujours, les innocents sont traités et considérés comme des menteurs et l'on a que faire de la détresse d'une famille, j'avoue avoir bouilli par moment au cours de ma lecture.
Je me suis longtemps demandée comment une telle chose avait pu se produire, aujourd'hui cette lecture a fortement éveillé mon intérêt sur cette histoire et je ne manquerai pas à l'occasion de lire des articles ou voir des émissions qui lui seront consacrés.

"Prendre Gloria" de Marie Neuser a été une double découverte, à la fois de cette affaire qui a agité l'Italie pendant dix-sept ans et l'Angleterre mais aussi de l'auteur dont j'ai beaucoup apprécié lé style et la sincérité dans sa démarche qui l'a menée à écrire un roman sur la disparition et le meurtre d'Elisa Claps, la véritable Gloria.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Marie Neuser nous emmène encore dans une histoire parfois un peu longue mais magnifiquement écrite. Un nouveau style de roman policier qui ne nous fait pas attendre la fin pour connaître l'histoire, le dévouement. Comparer aux autres policiers, le suspense n'est pas vraiment au fil du roman puisqu'il est là tout de suite, dans la continuité des lignes de l'auteur . C'est un nouveau genre qui m'a plu et déstabiliser en même temps lorsque l'on se rend compte que tous les thrillers policiers sont à peu près constitués sur la même base.
Prendre Lily était superbe et Prendre Gloria l ai tout autant.
Une belle réussite encore une fois pour l'auteur.
A suivre pour ses prochains romans.
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J'ai toujours eu du mal à écrire des critiques sur des livres qui ne m'ont pas complètement conquise.
Pour celui-ci, j'ai en plus eu la chance de rencontrer Marie Neuser que j'ai trouvé très sympathique et qui a expliqué pourquoi et comment elle avait écrit ce livre.
Néanmoins je n'ai pas été passionnée par ce récit. L'auteur a choisi de ne pas raconter cette odieuse affaire par ordre chronologique. Elle a certainement raison mais cela engendre à mon goût quelques longueurs et répétitions.
Ce qui est tout à fait réussi c'est qu'elle arrive à nous faire passer son indignation en démontant les rouages administratifs et en nous faisant questionner sur la fiabilité de tous les protagonistes.
Pourquoi tant de gens ont menti ? on ne le sait toujours pas !
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Gloria a disparu. C'était une adolescente banale. Elle a disparu à l'heure et dans le lieu le plus improbable d'une bourgade du sud de l'Italie. On mettra 17 ans à la retrouver. A localiser le corps d'une innocence massacrée. Si d'emblée, Marie Neuser expose, tels un triptyque, ces trois termes d'une histoire qui, sous d'autres noms, a traumatisé et continue d'interroger une péninsule entière, c'est que l'essentiel, l'essence de “Prendre Gloria” est ailleurs : Pourquoi Gloria ? Pourquoi 17 ans pour faire émerger un peu de lumière des ténèbres ? Sur quatre cent pages haletantes se construit un récit clinique et choral qui donne du sens et rend sa vie à l'incompréhensible. Il y a de l'engagement et comme une mission dans cette oeuvre d'une documentation poussée qui ne peut laisser indifférente. Car chacun des protagonistes existe, prend la parole, sous la plume pleine d'empathie de Marie Neuser pour un tableau des grands et des petits mensonges, une incarnation des lâchetés, des compromissions et des bassesses, mais aussi de quelques grands héroîsmes, celui de ceux qui ne renoncent pas à crier et chercher arracher la vérité. Parce que si la vérité semble vite sauter aux yeux du lecteur, il faudra bien les quatre cent pages de l'auteur pour assembler les pièces du puzzle et que l'image de la réalité folle de pourquoi 17 ans prennent totalement corps en même temps qu'on rend Gloria aux siens. On pense avec “Prendre Gloria” à “Douze Hommes en colère” de Sydney Lumet. Dans “Douze Hommes en colère”, un jury, pour de bonnes ou de moins bonnes raisons, refusait de douter de l'innocence d'un prévenu, innocence qui s'imposera malgré tout. “Prendre Gloria”, c'est une ville entière qui témoigne de son long fleuve noir, la part souvent sombre d'une Italie des silences mafieux, des relans de machisme mussolinien, de l'omniprésence si étonnante de l'Eglise catholique, d'une justice parfois à la dérive, du contrôle de tous sur tous et de comment il arrive qu'on fabrique des monstres. C'est un grand roman que celui qui incarne avec temps de présence une cité et un temps. C'est d'un grand auteur de s'être ainsi emparée de chacun en pleine crédibilité et de nous ouvrir, aussi sombre soit-il en partie, au petit monde de P. qui n'est n'en doutons pas, sans doute “n'est ni d'un seul temps, ni d'un seul pays”. C'est un beau “polar” que celui qu'on ne lâche pas. C'est un grand roman que celui qu'on garde en soi. S'il y avait mission, elle est accomplie car on ne quitte pas Gloria. Je reprends le trait de génie d'un autre commentateur, “Prendre Gloria”, cela aura été “Rendre Gloria”. Marie Neuser participe de fait de ces héros qui nous l'ont donnée. Elle lui donne ; elle lui rend vie.
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Du très bon !! Tout comme dans " Prendre Lily", la force de se livre tient du fait que l'on sait dés le début qui est le coupable, mais comment le confondre ?? C'est excellent de bout en bout !
Lien : http://www.ilestbiencelivre...
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Un livre qu'on a du mal lâcher ... Après avoir pris Lily que j'avais beaucoup aimé prendre Gloria est top niveau . Découvrir toute l'enquête de cette disparition de cette jeune Gloria ! de pages en pages l'auteur nous explique clairement comment une enquête peut changer de direction quand on a de l'argent. Acheter des faux témoignages, la magistrate et tout faire pour que le coupable soit lavé de toute accusation. Une enquête qui dure 17 ans pour que la famille de la petite Gloria soit en paix.
Quel plaisir de lire ce genre de livre sans ce lassé.
Chapeau Marie Neuser et je lui souhaite beaucoup de succès pour cette suite.
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Ce livre est le deuxième tome du diptyque Prendre femme, constituer de Prendre Lily et Prendre Gloria. Les deux tomes peuvent se lire de manière indépendante. le premier se concentre sur la traque d'un tueur en série italien en Angleterre. Je ne l'ai pas encore lu, mais il a apparemment une structure policier/thriller relativement classique avec un héros flic qui surveille et cherche à arreter le principal suspect dans au moins un meurtre mais sans que l'on puisse trouver de preuve décisive.
Le deuxième tome se concentre sur le premier meurtre de ce même tueur, mais surtout sur tout ce qui évolue autour : l'enquête embourbée, les cachotteries de tout à chacun, le système judiciaire italien ou d'autres autorités soumis à la mafia, et les diverses raisons qui font que malgré que le corps soit resté quasiment à portée de main 17 ans durant personne ne l'ai trouvé et que le coupable n'ait pas été inquiété. Plus vraiment du policier donc, et clairement pas un thriller.

Les romans s'inspirent (et même un peu plus) du fait divers du Haircut Killer.

Moi, j'aime bien tout ce qui est autour du policier sans en être, donc forcément je me suis sentie interpellée par ce tome. Au cours de chapitres cours, différents points de vue, souvenirs ou explications se succèdent. On y apprend plein de petits détails différents, les personnages ont des motivations très variés et les secrets et mensonges se multiplient pour plein de raisons différentes, certaines d'importance énormes et criminelles, d'autres mesquines, et tout une palette entre les deux, y compris de pieux petits mensonges ou de la terreur face à la menace.

Les époques s'etremèle, les deux principales étant 2010 où le corps de Gloria est retrouvé, et 1993 où elle a été tuée, mais plusieurs chapitres portent sur d'autres periode. Très vite on sait donc à peu près comment ça a commencé et comment ça finit. Mais il va falloir creuser pour comprendre tout ça plus précisément et surtout comprendre pourquoi ça s'est passé, et surtout pourquoi est-ce que la découverte du corps ou de l'assassin ne s'est pas faite avant.

Il y a de nombreux éléments, attendus ou pas, et des rebondissements momentanés. le rythme est globalement très bon et on reste sans arrêt sur sa fin d'un chapitre à l'autre, mais sans que l'action ne sois entrecoupée de chapitres inutiles là pour mettre du suspens inutilement. On regrette de quitter un personnage sans en savoir plus, mais on est content du nouvel élément apporté par le nouveau personnage en scène.

J'ai un peu regret que les errances soient toutes vues avec beaucoup de recul, dans le roman, absolument tout le monde est persuadé en tout temps de l'identité du coupable, ou presque. C'est ce qui fait la force du roman avec sa spirale de noirceur mais aussi sa faiblesse : c'est un peu lourd sur l'accusation du meurtrier de tous les vices du monde.

L'écriture est fluide, avec des changements de tons entre chapitres mais sans être très colorée.

C'est très fortement basé sur un fait divers et personnellement ça m'a mise un peu mal à l'aise : on ne sait pas trop où est le vrai du faux, et on s'amuse (parce que oui c'est un roman loisir, qu'on lit avec plaisir, où l'on veut savoir et diséquer les motivations des personnages) autour de personnes réelles sur un fait encore bouillant. Les noms ont été changés mais restent proches de la réalité, aucun doute n'est possible. le plaisir qu'on éprouve à lire a quelque chose de voyeur - comme dans tout policier, je pense - ce que j'ai du mal à accepter pleinement lorsque ça concerne des personnes vivantes ou encore bien présentes à l'esprit de leur proches (et qui n'ont pas choisies d'avoir une vie publique), qu'elles soient blanches comem neige ou profondément viciées. Un détail que j'ai trouvé agaçant : les villes concernées ne sont pas nomées, et simplement désognées par P. ou B. ce qui je trouve est assez désagréable à lire.

Un bon roman donc, que j'aurais sans doute approuvé sans reserve sans ce petit malaise dû au réalisme de la chose.

J'ai reçu ce livre via babelio grâce à l'édietur (merci !), et j'ai pu participer à une rencontre avec l'auteur, dont j'ai fait un petit compte rendu à ma sauce sur mon blog (cf lien).


Lien : http://lemoulinacritiques.bl..
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de : mysterieuselectrice@gmail.com
à : toutcesais@unjour.com
objet : Rien ne sert de chercher bien loin



Salut

Aujourd'hui, je viens de finir le 1 èr roman de mon partenariat avec la Maison d'Edition 12-21 il s'agit de Prendre Gloria de Marie Neuser.



Ce roman change un peu des romances que j'ai l'habitude de lire. Pour le coup, on est dans le bain 🛀 tout de suite, il s'agit de l'enquête sur une disparition.


Tout au long de ce roman 📖 on passe d'époque en époque temps en temps maintenant et chapitre suivant flash black retour en arrière pour que le lecteur comprenne bien les tenants et les aboutissants de cette étrange histoire.

Tout d'abord ce roman est narré par une des meilleures amies de la victime, du coup certains passages vous prennent au ventre. On y comprend la douleur ressentie, le poids du regard d'autrui quand on vous soupçonne à un si jeune âge du pire.



Suite au ravalement de toiture de l'église de la très sainte miséricorde de ce village un ouvrier fait une découverte macabre dans les sous-pentes du toit. On découvrira du coup qu'il s'agit du corps d'une adolescente disparue depuis 17 ans.

On passe tour à tour du récit des parents à celui des policiers chargés de l'enquête, aux proches de la victime, ses frères et ses amis.

Je ne t'en dirai pas plus, car je reste dans le secret et les non-dits de l'histoire. Je te laisse trouver le fil d'Ariane de cette sombre histoire.

Bonne lecture et à bientôt.

ML
Lien : https://mysterieuselectrice...
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