Il existe des histoires qui font battre votre coeur. Des histoires qui vous offrent, le temps de quelques pages, des amis que vous apprenez à découvrir et auxquels vous vous attachez. Des histoires qui vous rappellent que rien n'est jamais écrit dans la vie, qu'il est bon d'espérer, de croire en ses rêves, comme il est bon de saisir chaque instant de bonheur susceptible de s'offrir à vous.
Un jour est une de ses histoires.
Des Emma et Dexter, il en existe des milliers. Ils se sont croisés à l'université mais font réellement connaissance le 15 juillet 1988, jour de la remise de leur diplôme. Ils sont jeunes, ils sont libres, ils sont insouciants. La vie s'offre à eux. Ils passent une unique nuit ensemble, nuit dont le narrateur se garde bien de
nous donner les détails. Une histoire d'amitié naît alors entre ces deux anglais si différents : Emma vient d'un milieu modeste, rêve de devenir écrivain mais est très peu sûre d'elle ; Dexter, quant à lui, est né dans une famille bourgeoise, et veut faire carrière à la télévision, aidé par une assurance et un succès sans faille auprès des filles. Les chemins qu'ils prennent à la sortie de l'université les éloignent mais leur complicité demeure : quand ils ne se voient pas, Emma et Dexter s'appellent ou s'écrivent. Ils se confient, se cherchent, se disputent. Chacun est là pour l'autre dans les moments importants : quand Dexter va mal, il appelle la douce Emma ; quand c'est Emma qui flanche, elle a une pensée pour son ami Dexter. Les années passent, les sentiments s'exacerbent, à moins qu'ils n'étaient déjà présents, depuis le début… Ce roman est l'histoire d'une amitié et d'un amour extraordinaires, comme on aimerait tous en vivre.
J'ai eu un véritable coup de coeur pour ce roman auquel je reproche toutefois certaines longueurs. Ce qui est assez surprenant, c'est que cette histoire n'a rien de particulièrement novateur, d'autres auteurs ont dû maintes et maintes fois s'emparer de ce thème de l'amour refoulé. Ce qui fait la force de ce roman et qui le rend original, c'est la manière de traiter cette amitié, au fil des ans : le premier chapitre est consacré au 15 juillet 1988, le second au 15 juillet 1989, le troisième au 15 juillet 1990… Bref, vous aurez compris aisément le procédé. Nos deux personnages ne sont pas seulement en contact lors de cette date-anniversaire, mais elle permet, à chaque fois, de faire le point sur la vie de chacun, de dresser un bilan de l'année écoulée. La seule distorsion survient au début de la cinquième partie puisque le narrateur revient sur la fameuse journée du 15 juillet 1988 et les quelques heures partagées par Dexter et Emma, à leur réveil, le lendemain matin. Analepse particulièrement émouvante au vu des événements qui viennent de se produire, et tellement attendue par le lecteur… La description de cette journée a exactement la place qu'elle mérite. La fin du roman m'a serré le coeur. Si
David Nicholls n'a pas « inventé » cette histoire dans le sens où certains pourraient avoir une impression de déjà vu, il est clair en tout cas qu'il lui a donné vie de la manière la plus belle qui soit. Les personnages ne sont pas que des êtres de papier, ils paraissent vrais et je me suis particulièrement attachée à Emma dont j'ai trouvé les réflexions, les interrogations et les hésitations très justes. En outre, c'est un roman qui vous fera sourire parce que certaines situations y sont cocasses et que l'humour y est très présent.
A lire, si vous avez envie d'une belle histoire !
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