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Critique de Marti94


Je me souviens du concert de Gil Scott-Heron programmé au New Morning à Paris en 2010 auquel je n'ai malheureusement pas pu assister, pensant que je pourrai le voir une prochaine fois. C'était son dernier concert et Stéphane Nicolas l'évoque dans ce beau livre qui vient d'être publié "Gil Scott-Heron : A new black Poet".
Il s'agit d'une biographie du musicien, grand poète engagé et écrivain. Peu connu du public français, Gil Scott-Heron est pourtant un artiste majeur de la scène noire américaine.
La grand-mère de Gil l'a élevé dans l'amour du blues et du gospel. Il a pour idole John Coltrane et se fait connaitre en remplaçant Bob Marley malade pour faire la tournée de Stevie Wonder et Michael Jackson.
L'oeuvre musicale de Gil Scott-Heron est essentiellement fondée sur les textes. Certes, la musique est bien présente (il s'accompagne au Fender Rodhes) mais les mots priment. Il invente le Spoken word, une façon bien particulière de dire un texte. D'ailleurs, c'est pour cela qu'on dit qu'il est le père fondateur du mouvement rap.
Il va enseigner à l'université la littérature noire américaine et s'intéresse à la littérature de la Harlem Renaissance qui est un mouvement de renouveau de la culture afro-américaine de l'entre-deux-guerres.
Il écrit de nombreux textes poétiques et s'abreuve de la littérature noire engagée comme les écrits de James Baldwin mais aussi de la Beat Generation. Ses mots sont justes, pleins d'humour, mais également incisifs.
Politiquement, il a appartenu au mouvement Black Power et vouait une admiration aux deux grands leaders noirs des années 1960, Martin Luther King et Malcom X. Mais selon lui, les solutions aux problèmes sociaux et politiques résident non pas dans le combat armé mais dans la connaissance de soi et de l'histoire, notamment celle de l'esclavage. D'ailleurs l'histoire du peuple noir américain est au coeur de sa poésie.
Mais si les valeurs familiales et communautaires comptaient beaucoup pour lui, il avait aussi ses faiblesses. Alors qu'il mettait en garde contre les ravages de l'alcool et de la drogue il deviendra malheureusement un junkie et en succombera.

Ce livre n'est pas seulement une biographie. On y trouve aussi une fiction de Nicolas Roges et de nombreux témoignages dont ceux de Jean-Jacques Milteau, Mélissa Laveaux et Sandra Nkaké. Plusieurs textes originaux de Gil Scott-Heron ne sont pas traduits de l'anglais, ce qui est dommage (je parle pour moi).
Et puis, j'ai malheureusement des critiques à faire sur la forme, ce qui est regrettable.
D'abord, il n'y a qu'un nom sur la couverture alors qu'il s'agit d'un ouvrage collectif. Ensuite, je n'aime pas la façon d'appeler Gil Scott-Heron par ses initiales GSH, je trouve cela réducteur dans un beau livre. Enfin, la couverture souple est de très mauvaise qualité car la tranche se décolle à l'intérieur et le livre ne ferme plus normalement alors que je l'ai lu avec précaution.
Je regrette de baisser la note de ce livre pour ces raisons de forme parce que je trouve important de l'avoir publié, en hommage à "Gil Scott-Heron : A new black Poet".

Je remercie vivement Babelio et Evidence Editions qui m'ont offert ce livre dans le cadre d'une opération Masse critique.


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