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Trois jeunes guyanais assassinés, 'mules' au rectum bourré de capsules de cocaïne et trois flics menant chacun son enquête, le capitaine Anato, Ndjuka aux yeux jaunes à la recherche de ses racines surinamiennes, le Sergent Marcy, flic solitaire et ambitieux (mais qui ferait bien d'apprendre à nager) et Vacaresse, gros flic déchu reconverti en détective privé.

Un style sobre et agréable pour narrer sur fond d'obia, la science des guérisseurs, cette histoire qui prend ses racines dans la guerre civile des années 80, l'indépendance surinamienne et l'exode qui s'en suivi vers la Guyane.
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Le voyage en Amérique du Sud prend fin...
(Troisième opus des investigations du capitaine Anato).*

La Guyane, petit morceau de France coincé entre le Suriname et le grand Brésil, petite entrée vers l'Eldorado pour les peuples voisins qui espèrent en un avenir meilleur sous la protection de la République, bonne mère avec son RMI et ses allocations...

Si l'auteur sait mettre en scène une trame policière efficace pour sa trilogie guyanaise, il réussit surtout et avant tout à nous passionner pour un département qui s'avère extrêmement compliqué à gérer. Par une série de meurtres dans les communes du littoral et sur les rives de son grand fleuve-frontière le Maroni, c'est une véritable radiographie d'un département métissé, gangrené par la pauvreté, confronté à une immigration incontrôlable venant des pays limitrophes, à des réfugiés clandestins, à un trafic de cocaïne intense et aux soubresauts d'un passé de guérilla.

Aucun temps mort dans le déroulé d'une histoire aux multiples ramifications. Pour Anato, son inspecteur vedette, c'est encore et toujours la recherche de ses racines, de la compréhension du peuple Noir-Marron issu de l'esclavage, entre superstitions et sorcelleries, exterminations et déplacements des populations.

Colin Niel m'a tenue en haleine avec cette trilogie policière, autant sociale qu'historique et politique, dont le rythme et l'intérêt n'ont jamais faibli au fil des trois enquêtes.

Une vraie réussite et un auteur que je vais suivre fidèlement...

*Les hamacs de carton / Ce qui reste en forêt
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Le Maroni, fleuve mythique ,mystérieux, protecteur ou complice ,frontière illusoire entre Guyane et Suriname.

L'Obia , l'esprit des ancêtres , protecteur lui aussi ...

Cette croyance de la nuit des temps va permettre à l'auteur l'élaboration d'une impressionnante mosaïque qui va nous plonger dans la jungle des cartels de la drogue en suivant le destins de trois jeunes gens ,des "mules" impliqués dans le trafic de cocaïne.

Et, moralité oblige, la police doit faire son devoir et c'est là qu'entre en scène le capitaine Anato ,un guyanais exilé toute sa jeunesse à Paris qui, au fil de ses enquêtes tente de retrouver sa famille et ses racines ,un parallèle non négligeable pour pénétrer les villages de la jungle et fouiller dans le passé.
Et, bien sûr, on retrouve les autres personnages de la trilogie guyanaise : Obia est le dernier volet.

C'est un thriller ,palpitant ... et crime il y a !
Le personnage d'Anato permet tous les liens et selon les besoins du récit, on va plonger dans l'histoire des esclaves, les Noirs-Marrons qui s'étant évadés ont construit des villages dans la jungle et sur les bords du fleuve, celle des bagnards, celle des colons ou des créoles... La cohabitation de cette population multiple n'est pas simple : chaque ethnie étant fortement attachée à son identité culturelle et à ses traditions.

Une large part est faite à l'évocation de la guerre civile des années 80 : lui ont succédé les guerrillas entre cartels, leur toute-puissance, ainsi que corruption et violence dans une société aujourd'hui rongée par le chômage .

Dans ce roman, l'histoire ancienne est toujours en toile de fond avec l'évocation régulière de l'Obia ce qui crée parfois une atmosphère déroutante ,onirique ,nébuleuse.
Des moments fugaces, de mystérieuses parenthèses qui s'estompent très vite pour mieux retrouver le rythme trépidant de l'aventure.

Un roman conséquent, ,historique, ethnique ,roman policier, thriller ,récit d'aventure , complet dans le sens où tous les aspects humains sont abordés :les relations familiales, le sort des femmes,les relations de couple, les histoires d'amour,les problèmes sociaux, le quotidien ...

Un travail impressionnant d'investigations et de recherches ajouté à des connaissances personnelles aurait suffit à faire un bon livre mais si on y ajoute une belle prose toute empreinte de passion et d'amour pour cette terre alors, on a une oeuvre luxuriante , rare.




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Découverte de la Guyane au travers du roman
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Un prix « Quai du polar » 2016 bien mérité : fouillé, haletant, vif, documenté.
J'ai énormément appris sur la Guyane, enclave française en Amazonie et sur le Suriname. Dans les années 1990, afin de fuir le chaos de leur pays de nombreux Surinamiens traversent le fleuve Maroni pour aborder sur les rives de la Guyane. Brassage de populations, pauvreté, incompréhension, violence, trafics, traumatismes, les ingrédients sont réunis pour un savant récit.
Le style est précis, enlevé et les pages se succèdent sans répit.
Les personnages aux multiples facettes sont attachants ; chacun cherche le bonheur, la fortune, l'amour, ses origines. Les chemins empruntés varient et présentent de réels dangers, les trafiquants sans scrupule transforment en mules de jeunes volontaires.
La toute dernière partie qui alterne révélations et rebondissements est très efficace et prend vraiment une tournure de polar.
Assurément un roman très captivant que je conseille !
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Autant avouer tout de suite que j'ignorais tout de la Guyane, jusqu'à sa localisation, et que par conséquent la lecture de cet "Obia" s'apparentait pour moi à un voyage en terre inconnue. Par chance, Colin Niel s'est avéré être le guide parfait pour cette aventure littéraire : aussi éloigné de l'auteur opportuniste en quête d'exotisme bon marché susceptible de colorer une énième intrigue policière, que du pseudo-spécialiste se regardant écrire, plus soucieux d'étaler à la vue de tous l'étendue de ses connaissances et transformant ainsi son texte en thèse.
Tout au contraire, Colin Niel écrit, lui, sur ce coin d'Amazonie française comme un auteur barcelonais le ferait dans la capitale catalane ou un romancier des Appalaches dans son coin d'Amérique : en écrivant sur ce qu'il connait et en faisant de la Guyane un personnage à part entière, avec son histoire, son passé, ses difficultés, sa beauté et sa complexité.
Niel dévoile les différentes facettes de cet autre territoire français un peu comme il le fait avec les personnages de son roman, par touches successives, avec justesse et sincérité.
Et on retrouve la même maîtrise, la même habileté dans la construction de son intrigue, entremêlant passé et présent autour du fleuve Maroni.
Un fleuve qui symbolise la frontière invisible entre Suriname et Guyane, et que n'ont cessé de traverser depuis des décennies les habitants de l'un comme de l'autre.
Les Surinamiens par milliers dans les années 1980 pour fuir la guerre civile et ses massacres, tandis qu'aujourd'hui, les barons de la came qui bénéficient d'une planque idéale dans cet Etat faiblement peuplé refusant l'extradition, envoient leurs mules sur les rives françaises du Maroni, direction l'ouest et l'aéroport de Cayenne la capitale, avec pour objectif la métropole.
Entre meurtres inexpliqués, trafic de drogue, course-poursuite échevelée auxquels se mêlent d'étranges fantômes d'une guérilla pourtant achevée depuis des années, Colin Niel déploie plusieurs fils narratifs, d'autant plus captivants que l'on pressent qu'ils vont se rejoindre tôt ou tard, et réserve de belles surprises au lecteur. Si le milieu du récit accuse une baisse de rythme assez conséquente, l'auteur enchaîne heureusement sur un retournement de situation totalement bluffant, pour une dernière partie pleine de suspense menée pied au plancher.
Pas de doute, sous la plume de Colin Niel, la Guyane est définitivement une terre de polar à ne pas manquer !





















































































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j'avais déjà très apprécié les 2 premiers très bons Colin Niel mettant scène le capitaine Anato mais là avec ce Obia le niveau monte d'un sacré cran.
C'est un roman formidablement riche qui double une enquête passionnante aux multiples rebondissements avec un contexte historique,politique,social et culturel des plus complet qui revient en détail sur l'histoire entremêlée de la Guyane et du Suriname.
Du haut niveau
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Un roman noir, dense et complexe sur la Guyane Française.

Deux mules sont retrouvées assassinées dans un quartier pauvre de Saint-Laurent du Maroni. le capitaine Anato soupçonne la troisième mule de les avoir assassinées. Une course poursuite s'engage qui va faire remonter le passé violent de la Guyane et du Surinam voisin.

On apprend beaucoup de choses avec ce livre. La Guyane est un département mal connu et peu évoqué en littérature. C'est un territoire de trafic (drogue, orpaillage, immigration clandestine...) aux frontières floues. La forêt amazonienne envahi tout. Colin Niel nous fait découvrir ce territoire qui est à la fois l'Amérique mais aussi la France. Il se nourrit de ce matériau très riche pour créer des personnages réaliste, riches et complexes.

Un grand plaisir de lecture !
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Clifton, Bradley, Willy, à peine plus de vingt ans, des destins brisés, symbole d'une jeunesse sans espoir. Trois jeunes hommes morts de mort violente. Ils devaient partir pour la France, l'estomac chargé de capsules de cocaïne. le major Clifton, un créole qui connait la Guyane comme sa poche et le capitaine Anato un descendant des Noirs-Marron qui a passé toute son enfance en métropole, mènent l'enquête.
Une enquête qui va entrainer ce duo mal assorti, très loin dans l'histoire de la Guyane et du Suriname. En remontant le fleuve Maroni qui sert de frontière aux deux pays, ils vont soulever la boue et le limon d'une histoire géopolitique mal cicatrisée.

Beaucoup plus qu'un polar, Obia est un long voyage sur le fleuve Maroni. Un voyage entre le passé et le présent de deux pays frères, le Suriname et la Guyane. Que l'on soit Créole, Ndjuka ou expat-bourgeois ces pays et leurs croyances vous colleront à la peau. Une campagne électorale qui met la Guyane en effervescence, un candidat au passé trouble, un journaliste fouineur, une belle histoire d'amour entre une créole et un noir-marron, Colin Niel nous emporte.

Dans un long récit de 500 pages il prend le temps de développer une savante intrigue, d'installer des personnages forts et de raconter l'histoire et le passé récent d'un bout de France souvent oublié.

Dense et roboratif, Obia est un polar captivant dans lequel les flics se déplacent en pirogue, quoi de plus dépaysant. Et le jury Quai du polar 20 minutes ne s'y est pas trompé, qui l'a courronné de son grand prix il y a quelques mois à peine.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ce polar qui vient d'obtenir le très convoité prix des lecteurs " Quais du polar" à Lyon, possède tous les atouts pour vous faire passer un bon moment. Bien que ce soit le troisième tome de ce que l'on peut appeler maintenant une série dont tous les personnages traînent un passé bien rempli, "Obia" peut se lire de façon indépendante.
Continuant cette tradition assez française du polar un poil politique, Colin Niel nous embarque en Guyane, lointain territoire dont on ignore beaucoup de choses ( moi tout du moins...). Loin de Cayenne, l'intrigue se situe à Saint Laurent du Maroni, au bord du fleuve Maroni qui fait office de frontière naturelle avec le Suriname, ancien colonie néerlandaise. Dépaysement garanti donc avec son climat tropical, sa population mélangée aux nombreuses ethnies vivant dans une partie de France où le taux de chômage atteint 23 %. Et dans cet univers où la précarité rime avec délinquance, nous suivrons les pas de trois policiers ( en fait deux, le troisième ayant été viré lors d'un épisode précédent, il n'a plus que l'espoir de pouvoir gagner un peu sa vie avec son activité de détective). Ils ont fort à faire ses trois hommes. on a retrouvé un jeune gars assassiné dans un fossé. L'autopsie montrera que c'est une mule, bourrée de cocaïne ingurgitée sous forme de gélules, venant du pays voisin et en partance pour la métropole. Un réseau de drogue, un politicien sans doute véreux, un passé pas si lointain qui va soudain refaire surface sont les principaux ingrédients de ce polar de presque 500 pages.
L'intrigue démarre doucement, l'auteur prenant le temps d'installer ses personnages en adoptant un récit choral simple et bien mené. Les personnages, relativement nombreux, permettent de tresser un décor assez circonstancié de la Guyane française, avec ses us et ses coutumes et sa position idéale de rampe d'expédition, non pas de fusées, mais de coke. C'est aussi pour lui l'occasion de glisser un rappel historique sur la région avec le génocide survenu au Suriname en 1986 qui a fait traverser le fleuve à toute une population traumatisée qu'il a fallu héberger puis intégrer celle qui n'a pas voulu retourner au pays une fois la paix signée. ( heu, personnellement, ce n'était pas un rappel mais une information, il y a ainsi des guerres civiles qui ont du mal à se frayer un chemin dans nos médias ...ou alors je l'avais occulté...).
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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