Ses SMS étaient toujours aussi bizarres, à cause du correcteur automatique.
Je ne t’ai pas vu à l’aquarium
Pourquoi tu n’es pas venu à la pissottière ?
Tu viens déjeuner ? J’ai fait des croque-morts.
Désolé que tu aies le cœur brioche.
Ne t’en fasse pas, la vie réserve bien des surpopulations.
- Ils sont exactement comme nous ! ai-je constaté.
- Tu t’attendais à quoi ? m’a demandé Fab. À ce qu’ils aient tous un béret sur la tête et une baguette sous le bras ? »
Mes joues ont chauffé malgré le froid. « Non. » Mais au fond, je pensais : Bah peut-être les bérets quand même.
Dès le lundi matin, les Mapas avaient laissé derrière elles le stade de la Compassion pour passer directement à l’Amour vache. ‘’Tu ne vas pas encore rester à la maison, m’a dit Map au petit déjeuner. Tu sais ce qu’on dit : quand on tombe de cheval, il faut se remettre en selle tout de suite.
- Je ne comprends rien aux dictions de chevaux. Déjà, je ne suis jamais monté sur un canasson. Ils sont énormes. Ils sont terrifiants…’’
Map a tapé du poing sur la table. Nos bols de céréales ont sauté en l’air. ‘’Si moi je peux conduire des gens stressés toute la journée dans les embouteillages et que Mam peut faire de la figuration dans une pub pour les couches pour adultes, tu peux te ressaisir et traîner tes fesses jusqu’au lycée !’’
J’ai dû reconnaître que cette analogie, contrairement à celle du cheval, se tenait.
Dans le vestiaire, j’étais dans tous mes états. ‘’Je ne me sens pas bien, ai-je dit à Sal qui retirait ses surchaussures en caoutchouc. Je crois que je vais rester habillé et me mettre au bord.’’
Il m’a regardé avec sévérité. ‘’Je suis peut-être âgé, Wilbur, mais je ne suis pas idiot. Ne sois pas idiot. Ne sois pas comme ça.
- Comment, comme ça ?
- Ne laisse pas la peur dicter tes choix.
- Euh, Sal ? Au cas où tu n’aurais pas remarqué, j’ai toujours laissé la peur me dicter mes choix.
- Eh bien, pas aujourd’hui.‘’ Il m’a poussé avec sa canne. ‘’Allez, zou, en maillot! Et que ça saute !
- Aïe, Mais je…
- Il n’y a pas de mais. Allez!’’