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Citations sur Les enfants tristes (20)

Ce soir-là, il était en smoking. Il devait aller dans une soirée où il verrait deux ou trois personnes qu'il aimait bien. Il se demandait toujours pourquoi on l'invitait dans des endroits pareils. Il se trouvait très inférieur aux imbéciles qui enchantaient les maîtresses de maison. Ses airs sombres, on croyait que c'était exprès. On trouvait des intentions derrière toutes ses maladresses. Et si l'on ne trouvait rien, c'était sans importance. Le monde était fait de n'importe quoi, reçu par n'importe qui et tout ce néant se donnant un grand mal pour ressembler à quelque chose.
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L'intelligence : une certaine façon d'être au courant de tout; la faculté de raisonner, à propos de Picasso ou des événements politiques; le goût des grands débats intellectuels; l'assurance dans la pensée, quelque chose comme une bonne éducation des idées ( alors, elles ne font pas scandale, elles ont du maintien, entrent dans un salon, se mêlent à la conversation). L'intelligence, donc le manque total de génie.
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Il y a une secrète satisfaction dans le mépris, puisqu'il vous libère . Traîner de jour en jour, de plaisir en plaisir, écoeurait Olivier. Plus encore l'écoeurait cette certitude que tout arrivait : les femmes, ,le succès, tous les hasards que nous convoitons, tout cela nous arrive. Il suffit d'aimer. Mais comment aimer dans la certitude ?
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Nous ne détestons pas la souffrance, nous voulons seulement qu'elle nous soit adaptée, qu'elle serve à notre abaissement ou à notre assomption. Si elle appartient à un monde trop différent de celui dans lequel nous respirons, alors nous sommes perdus, car nos habitudes sont menacées.
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La bêtise est un monde à elle seule. Elle se moque des catégories prêchées par l'intelligence, elle ne dit pas le contraire de la vérité. Elle trouve n'importe quoi et s'enchante de sa découverte.
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- Je voudrais bien venir vous voir. J'arriverais vers trois heures du matin, en pantalons noirs ou en robe du soir, indifféremment. L'essentiel serait d'être nue en dessous et...
- Oh ! la barbe !
- Comment la barbe ? Tu as un de ces toupets. Je suis très bien, toute nue. De visage, j'ai l'air trop douce, mais une fois déshabillée, ça change.
- Ça suffit comme ça. Je n'ai pas l'intention de tomber amoureux de toi. Inutile de m'envoyer des prospectus ou des modes d'emploi.
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Tessa le regarda avec mépris. Elle supportait les gros mots et détestait les expressions familières. Puis Raoul se coucha sur elle, etc. Elle était furieuse. Cet homme empâté, bientôt quarante ans, les cheveux noirs luisants, un peu frisés, les mains velues, ce mari ne l'enchantait pas. Il lui faisait l'amour tout de travers, en soufflant comme une locomotive. Puis il essayait de dormir sur sa poitrine : elle détestait cette familiarité. Dieu merci, il n'avait pas un tempérament excessif - son père l'avait dressé sur ce chapitre, lui assurant qu'on doit se ménager, qu'il faut garder des forces pour l'avenir et pour les affaires, etc.
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A Limoges, il déchanta. Limoges n'était nullement une ville dans la manière de San Francisco, Honolulu ou Singapour. Faite de pentes et de montées, mal équilibrée sur elle-même, grisâtre, pleine de cafés où coulait la bière chaude, la capitale du Limousin débordait d'affiches rouges, jaunes et blanches.
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Tant de nuits acharnées sur des textes monotones, ces majuscules vêtues de noir venaient s'humilier devant un nègre qui soufflait dans une trompette, tandis que Dominique battait des mains.
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Il tourna les boutons de la T.S.F., qui finit par cracher quelques informations. Il n'y avait le choix qu'entre la guerre et la révolution. M. Le Barsac souffrit de cette alternative, en avalant un café brûlant, en sifflotant, en reniflant et désespérant. D'un côté, la Russie, visage haineux du peuple, la paresse et la fin du monde. De l'autre, un bruit de bottes insupportable, la parole laissée à de jeunes goujats vêtus de noir, rien pour la plaisanterie, rien pour le confort, cette Allemagne devant l'Europe comme un puritain de vingt ans devant une vieille femme qui sort du bain, montre ses bijoux et ses rides. L'industriel assurément hait les instituteurs, redoute les Juifs, mais il ne déteste pas moins tout ce qui touche les curés et les épaulettes. Il lit le grave journal "Le Temps" et hoche la tête quand il voit les extrêmes condamnés.
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