Un hymne au corps féminin. A celui qui se transforme au fil de la vie et de ce qu'on lui impose.
Le corps d'après, c'est celui d'après la maternité de l'héroïne, celui d'après la violence des témoignages insérés dans l'histoire.
Tous ces corps que l'on oblige, que l'on n'écoute pas, auxquels on ne fait pas confiance.
Un véritable coup de poing que ce livre où l'auteur met le doigt sur tout ce que nous nous infligeons et finalement que nous infligeons à nos enfants.
«Ce matin, nous lui dirons pardon, pardon, petite.
Pardon pour le froid qu'on a laissé entrer, pardon pour la déchirure brutale, la lumière dans les yeux, pardon pour mon corps que je les ai laissés coucher, vaincue, pour te sortir de force, pardon pour l'absence, les cris et l'impatience de ces nuits qui ne finissaient jamais, pardon pour les choses, toutes les choses inutiles achetées, bien rangées à coté de toi qui n'avait besoin que de nous. Pardon pour les pas pressés, le monde entier veut aller vite, très vite, faire naitre les bébés en douze heures maximum, les habiller les laver leur mettre un pyjama et les présenter à ceux qui attendent. le monde entier est très pressé de voir l'enfant jouer, parler, ouvrir les yeux, manger obéir, se conformer, grandir, étudier, travailler consommer, baiser, enfanter, faire naitre des bébés, fabriquer des petites filles et des petits garçons et aller vite, vite, avant que l'éternité ne se fasse la malle.
Pardon, petite, pardon. »
Retrouver son corps, l'accepter pour le rendre plus fort de tout ce qu'il est capable d'accomplir.
« Notre désobéissance est oeuvre.
Notre insoumission nécessaire.
Nos corps, le rempart d'une lutte obligée. »
Se redécouvrir fort malgré les conforts qui nous endorment et nous rendent incapables de ce que les femmes ont toujours su faire.
Bravo pour cet uppercut !