Le sens de nos pas

Il fallait toujours chercher par soi-même les réponses à ce que l’on ne comprenait pas.

Je tâcherai de me répéter une citation récemment découverte : ne pleure pas parce que c'est fini, souris parce que c'est arrivé

Écoute le silence.
Ne sens-tu pas ma présence ? Je suis là, sous tes paupières, sur ton épaule, dans ton cœur. Je suis partout.
Ne crains plus rien.
Tu peux dormir en paix.
Où que tu ailles, je veille sur toi...

Finalement, la vieillesse est une contradiction : on la souhaite pour ce qu'elle signifie de longévité, mais on l'a redoute parce qu'elle nous fragilise jour après jour... C'est comme la vie : elle est faite de paradoxes.

les unités de soins palliatifs ne ressemblent pas toutes à de sinistres mouroirs, je vous assure, déclara le père de Philomène d'une voix douce. Et la douleur y est traitée. Quant aux professionnels qui y travaillent, ils n'ont pas choisi cette voie difficile par hasard : ils font preuve d'une grande humanité. Je connais des soignants qui se dévouent corps et âme pour leurs patients. Leur engagement est sans limite

une demi-heure avec l'inspecteur, il avait desormais répondre d'autre chose. Car ils avaient rapidement étá informés de la disparition inquiétante signalée par Simon Une enquête a été ouverte à votre nom pour dispari tion inquiétante, répéta l'inspecteur. Votre fils est à l'origine de ce signalement. Vous êtes donc inscrit sur le fichier des personnes recherchées. Quand bien mëme nous ferme en ver Ce pa ell- rions les yeux sur la dégradation d'un bien public, nous ne d' pourrions pas vous laisser repartir comme ça... Durant plus d'une heure, j'ai eu le sentiment de faire partie de la grande délinquance! Maintenant que vous êtes sûr que je ne suis pas fiché au grand banditisme, regardez-moi! Aije 1l'air sénile ou handicapé? l'apostropha Auguste en se mettant debout, face au bureau. L'inspecteur soupira. l'a pe de ne me à L'T -Je suis flic, pas médecin. Je n'ai pas à émettre d'avis médical... Et en même temps, si je puis me permettre, démonter un panneau pour assouvir le caprice d'une gosse de quinze ans n'est pas une démonstration probante d une cal 306

- je peux vous poser une question, Auguste?
- bien sûr
-Avez-vous des regrets?
-Je n'en ai qu'un : m'être souvent fait un sang d'encre pour des broutilles qui n'en valaient pas la peine...Pour des choses qui ne se sont jamais produites alors que je les redoutais, ou pour d'autres sur lesquelles je n'avais de toute manière aucun pouvoir d'agir. Mais de cela on se rend compte bien trop tard...

J'espère que tout ce que nous avons vécu ne disparaitra pas totalement. Comment accepter de n'être que la somme éphémère de nos aventures burlesques et de nos histoires tragiques, de nos triomphes et de nos impostures, de nos allégresses et de nos désenchantements ? Comment concevoir qu'il ne reste rien des rêves qui nous ont portés, de ces amours qui nous ont transcendés, des espoirs qui nous ont guidés? Et comment supporter l'idée que nos âmes s'effacent tandis que nos corps redeviennent poussière?

Et pourtant, la jeunesse et la vieillesse ont bien plus de similitudes qu'on ne l'imagine.

Ce n'est pas le processus de vieillissement qui fait mal. On ne s'en rend souvent pas compte car il se faufile insidieusement dans le quotidien. on le décèle parfois au détour d'une ride d'expression qui s'est creusée, par le biais d'un geste simple que l'on ne fait plus avec la même facilité, ou lorsque l'on perd progressivement tous ceux qu'on aime...Non, ce qui est moche, ce n'est pas de vieillir mais de faire un jour le constat que l'on est devenu vieux. Et ça on le découvre subitement, parfois dans le regard des autres, souvent au travers de petites choses qui prennent une toute autre dimension au fil du temps : un voyage trop long, une charge trop lourde, des escaliers trop hauts, une nourriture trop épicée, des soirées trop tardives. D'un seul coup on réalise que, même si l'âge de nos artères n'est pas celui que l'on a toujours dans notre tête et dans notre coeur, on a basculé dans la catégorie des vieux. Et cet écart entre ce que l'on est et ce que l'on croyait être encore est extrêmement douloureux.