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Citations sur Le maître du secret (14)

Je suis très content d'être qualifié de simpliste, car je suis un homme simple, m'exprimant dans un langage simple, pas éthéré. Je ne raconte pas de coups fumeux, j'essaie de coller à l'actualité qui hélas colle aux predictions que j’ai pu faire dans les 15 ans, 10 ans, 5 ans...
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Même l'agression dont il est victime le 28 septembre (1944) ne parvient pas à le freiner. Un homme se présente en effet, un soir, à son hôtel particulier. Comme il porte l'uniforme de la police militaire américaine, le valet de chambre lui ouvre. Interloqué, Marenches, en tenue, quitte son dîner et le somme, en anglais et en français, de s'expliquer, mais en guise de réponse, l'individu arme son fusil... Il a à peine le temps de détourner le canon qu'un coup part juste à gauche de sa tête et se loge dans le mur de l'antichambre. La balle suivante restant bloquée dans le canon, s'ensuivent une bagarre et l'immobilisation de l'impudent qui, véhément, prétend appartenir à la division Leclerc.

Marenches n'apprend sa véritable identité qu'après l'arrivée de la police : André Brunet, pâtissier de vingt-cinq ans, appartiendrait au groupe de FTP ayant élu domicile dans le lycée voisin Janson-de-Sailly. La proximite de la plupart de ces résistants avec le Parti communiste n'arrangeant rien, le jeune officier s'en voudra longtemps de ne pas lui avoir réglé son compte lui-même. Libéré au bout d’un an, Brunet tuera, le 15 novembre suivant, le gardien de la paix Joseph Geoffre après le braquage d’un cinéma et le paiera de la guillotine.
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« Ce que je voulais vous dire aujourd'hui, c'était essentiellement ça. Cette maison a un mauvais renom, nous allons faire en sorte, avec votre aide, que bientôt tout ça soit effacé.

Je voudrais vous rappeler, aux uns et aux autres, ce que je vais me rappeler moi-même tous les matins en me levant ; c'est que nous sommes essentiellement au service de la France et de l'Etat.

Je suis un homme qui admire encore les vertus anciennes, celles dont on se moque souvent aujourd'hui. Eh bien, au risque de faire sourire certains, moi, les mots comme courage, fidélité, honneur, France, moi, ça ne me fait pas rire. Et c'est ça que je voulais vous dire aujourd'hui ».
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(…) c'est l'attentat de la rue Copernic contre une synagogue, le 3 octobre 1980, qui pousse Marenches à franchir le pas.

« Les terroristes, avait-il lancé à un collaborateur, je vais aller les chercher, et je vais les flinguer. - Vous n'en avez pas le droit », lui avait répliqué le colonel en lui rappelant que c'était du seul ressort du président de la République.

Mais justement un ordre tombe de l'Elysée : il ne faut pas que cet attentat reste sans conséquence. Le SA mène en urgence une opération à l'explosif contre une cible palestinienne identifiée de longue date et prend soin de laisser une inscription, « Remember Copernic ». Le Mossad s'en verra ainsi attribuer la paternité, ce qui n'est pas pour lui déplaire, sa stratégie étant de faire croire à son don d'ubiquité.

« Champagne ! » lance une nouvelle fois Marenches en apprenant la réussite de l'opération au retour d'un voyage. L’affaire manque toutefois de tourner au vinaigre quelques semaines plus tard quand, en visite à Cercottes, un connaisseur du dossier reconnaît dans une vitrine du musée-maison la réplique de l'engin explosif... En se limitant à un silence amusé, il évite une guerre des services, elle aussi très en vogue.
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Quand il est de passage à Alger, il loge naturellement dans les plus beaux quartiers, au 37, chemin de Telemly, avec vue sur la baie.

Un paradis : « II y a des chevaux, de jolies filles, tout ce qu'il faut pour être heureux. »

Les jeunes femmes ne lui en voudront pas pour l'ordre des priorités...
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Le 13 mai 1981, Raymond Barre lui écrit que, sur sa proposition, le Conseil des ministres du jour, le dernier du septennat, l'a nommé au Conseil d'Etat. «J'espère que le SDECE, ajoute-t-il, saura poursuivre, dans les temps difficiles que nous allons connaître, avec le même idéal et la même abnégation, sa mission plus nécessaire et plus vitale que jamais. »

Giscard a donc tenu parole. « Il n'y a qu'Alexandre de Marenches et le général Alain de Boissieu, explique Jacques Wahl, alors secrétaire général de l'Elysée, qui ont tout de suite fait savoir leur refus de servir un président socialiste. Le président de la République a souhaité le récompenser comme un haut fonctionnaire et il a donc été nommé conseiller d’Etat. »
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Raymond Barre apprécie beaucoup Marenches qui, lors de la même visite à Cercottes, s'autorise à lui raconter l'une de ces histoires qu'il affectionne : « C'est un Premier ministre qui quitte Matignon. Dans le coffre, il laisse à son successeur trois enveloppes numérotées de 1 à 3, à ouvrir à intervalles réguliers.

A la première manifestation dans la rue, première enveloppe : "Dites que c'est la faute du prédécesseur, ça marche." Six mois plus tard, nouvelle manifestation, donc nouvelle enveloppe : "Promettez une hausse des salaires, ça marche." Six mois plus tard, encore une manifestation et c'est la dernière enveloppe : "Préparez trois enveloppes".»

Marenches rit beaucoup. Barre moins, mais cela ne les empêchera pas de se voir pendant de longues années.
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En février 1944, la campagne d'Italie est loin d'être terminée, mais elle pâtit de la préparation du débarquement en Normandie qui engloutit la plupart des moyens.
(...)
Alors, autant s'y impliquer de manière originale. Après son séjour au front, Marenches est désigné pour cornaquer les correspondants de guerre anglo-saxons en visite dans le secteur français. Il commence par une journaliste, la troisième épouse d'Ernest Hemingway, Martha Gellhorn, «blonde, 40 ans, intelligente, vétérante [sic] des guerres de Finlande et d'Espagne », qui consacrera un chapitre aux Français dans son ouvrage The Face of War. Puis c'est le Néo-Zélandais Robert Gilmore pour Parade et, en mars, Dana Adam Smiths pour le New York Times.

Pas sûr que l'aspirant lui confie la blague qu'il affectionne : « Quelle différence entre une vache qui rumine et un Américain qui mange du chewing-gum ? C'est que dans les yeux de la vache, il y a une lueur d'intelligence ! »
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Aristocrate, rentier, amoureux des Etats-Unis et nostalgique de la grandeur de la France, Marenches aurait été un cas d'école si le marxisme l'avait séduit. La création du Parti communiste français six mois avant sa naissance n'y a rien changé : Alexandre a génétiquement été programmé pour s'opposer, de toutes ses forces, à l'extension de la couleur rouge sur la carte murale de son bureau du SDECE.
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Alexandre de Marenches est-il un grand orateur ? Peutêtre est-ce la première fois qu'il a à prendre la parole devant quelques centaines de personnes. La voix tremble un peu et le style s'en ressent aussi : « Ce que je voulais faire, annonce t-il, c'était tout simplement me présenter à vous, car après tout, cette maison, c'est vous. La différence entre vous et moi, c'est que moi, j'ai besoin de vous et que vous, vous n'avez pas forcément besoin de moi. Cependant, j'arrive ici, ne connaissant vraiment que très peu de cette maison, mais je le sais, j'en suis très conscient et j'en ai un peu peur dans le fond. »

Belle franchise, mais fort éloignée du ton martial qui lui sera attribué dans les dîners en ville...
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