AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,53

sur 30 notes
5
3 avis
4
4 avis
3
3 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
XI eme siècle AP JC
Al-Mustansir Billah est le VIII calife fatimide d'une dynastie musulmane qui aura régné sur un Empire immenses s'étendant de l'Afrique du Nord jusqu'au Moyen-Orient.
Pendant les événements du roman, celui-ci n'est plus que l'ombre de lui-même et se réduit pour l'essentiel à l'Égypte ...

Les Fatimides sont chiites et par conséquent considèrent que le peuple musulman ne peut être dirigé que par des descendants de Mahomet, et cela en opposition avec les Abbassides sunnites (Syrie, Damas) qui sont pour eux des usurpateurs.
À cette époque, les vizirs sont les véritables dirigeants politiques de l'Empire fatimide, le calife assumant pour l'essentiel le rôle d'Imam religieux.

À la mort du calife Al-Mustansir Billah, le vizir régent soutient l'accession au pouvoir de son fils cadet aux dépens de l'héritier légitime Mustapha Li-Din Allah (Nizar), l'ainé des frères.
Hassan ibn al Sabbah (le vieux de la montagne) qui était un proche du défunt calife, soutient par convictions religieuses la cause de Nizar.
À la mort de ce dernier (exécuté par son frère), Hassan ibn al Sabbah s'installera durablement à Alamut où il y exercera un mouvement sectaire appelé Nizârites (courant Chiite qui soutient l'idée d'un pouvoir aux mains de dirigeants descendants légitime, en l'occurrence de Nizar).

Un conflit opposera pendant des décennies les Nizâristes aux partisans du pouvoir en place les Mustaliens, ces derniers soutiendront les descendants de la branche au pouvoir en Égypte.
Et c'est ainsi que les califes (Mustaliens) se succèdent au Caire où réside l'autorité Chiite, sous l'administration de vizirs exerçant un pouvoir quasi despotique.

Les disciples d'Alamut (Chiites), considèrent Hassan ibn al Sabbah comme le dernier vrai prophète, dans ce sens ils ne cesseront de contester le pouvoir Chiite Mustalien en place au Caire et s'opposeront tout autant aux autres menaces du vrai islam représentée par la Syrie Sunnite de Damas et le royaume franc chrétien de Jérusalem.
Les disciples d'Alamut sont considérés comme de véritables assassins fanatiques (hashshâshin), ils agissent dans l'ombre pour déstabiliser les entités politiques dirigeantes des grandes nations du Moyen-Orient. L'histoire leur attribuera entre autres l'assassinat de califes du Caire mais également d'un roi franc de Jérusalem.

XII AP JC (époque de notre roman)
Sous le règne d'Al-Adid, le quatorzième et dernier calife fatimide, l'opposition des vizirs Dirgham et Shawar fragiliseront un peu plus le califat en le rendant plus que jamais vulnérable aux ambitions des rois Amaury de Jérusalem (chrétien) et Nur al Din de Damas (musulman Sunnite).
En confiant ses armées au général Kurd Shirkuh, épaulé par son neveu Yusuf (Saladin), le Roi de Damas Nur al din ne se doute pas un instant que la prise du Caire et l'effondrement des Fatimides permettront l'avènement d'une nouvelle puissance Sunnite sous l'autorité de Saladin. Une nouvelle fois le visage géopolitique du Moyen-Orient en sera irrémédiablement bouleversé.

Pour en revenir au roman, Scott Oden a délibérément pris le parti de synthétiser bon nombre d'événements se déroulant sous le règne d'al Adid (Rachid al Hassan), et bien qu'il reprenne certains personnages historiques, assez souvent on est loin de la réalité des faits historiques.
Finalement ce n'est pas si important, le rythme du roman n'en est que plus rythmé et savoureux (très cinématographique à la manière de kingdom of heaven), tout en ne dénaturant pas les éléments-clefs du contexte historique.

Tour à tour, l'auteur nous dépeint une cité du Caire dirigé d'une main de maitre par des vizirs avides de pouvoir, prêts à toutes les alliances pour se maintenir en place.
Ainsi Dirgham (l'ancien vizir) sollicite l'aide du Roi de Syrie afin de l'aider à retrouver son rang, ce dernier voit lui l'opportunité de reprendre aux chiites le contrôle de l'Égypte.
Jalal le vizir en place appelle au secours le Roi Amaury de Jérusalem afin de l'aider à affronter l'armée Sunnite en mouvement, le Roi franc y voit l'opportunité d'écraser une fois pour toute la menace Syrienne tout en prenant le contrôle du Caire.

Alamut, qui voit par ses événements un risque d'un renforcement de l'influence Sunnite sur le monde musulman (ou de l'expansion de la chrétienté dans la région), estime que le temps de la réconciliation est venue avec leur frère chiite d'Égypte, mais pour cela ils doivent soustraire le faible calife du Caire de l'emprise de son vizir Jalal.

L'émir aux couteaux, le maitre assassin d'Alamut est envoyé au Caire afin de protéger le calife dont la vie est menacée par les ambitions croissantes de son vizir Jalal. Il a pour mission également de lui redonner autorité sur l'Égypte tout en favorisant la réconciliation avec les nizarites en concluant une alliance.
Mais une autre force oeuvre dans l'ombre, elle est menée cette fois par des disciples fanatiques de Massaif ( une branche dissidente d'Alamut), de tous les maux dont souffre l'Égypte, cette secte d'assassins pourraient bien en être la plus nocive.

Le lion du Caire est un roman rafraîchissant de part le cadre choisit par l'auteur pour y développer son histoire.
L'Égypte du moyen-age en pleine âge des croisades nous offre un décor quasi inédit pour ce type de fiction littéraire.
En cela on retrouve des influences certaines aux nouvelles de Howard qui empruntait beaucoup à ces contrées pour y puiser la matière à ses nouvelles .
En revanche la forme narrative employée par Scott Oden est beaucoup plus subtile et sophistiquée que son mentor, elle rappelle d'autres auteurs contemporains, Conn Iggulden, Guy gabriel Kay et Steven Erikson entre autres...

Assad le personnage principal nous apparaît dans un premier temps comme un ange de la mort indéfectible, un assassin dénué de tous états d'âme tandis qu'il applique à la lettre les conditions de sa mission.
Le fil du roman nous fera découvrir une personnalité plus complexe et plus amicale, il nous dévoilera un homme torturé par un passé brulant, un héros plus maitre de son destin qu'esclave d'une doctrine religieuse.
À l'instar d'autres héros de fantaisie, Assad est à la fois prisonnier de ses démons intérieurs autant que d'un artefact maudit.
Il s'agit en l'occurrence d'un salawar, un long poignard maudit qui exacerbe ses appétences aux meurtres, tout en le galvanisant d'une rage indéfectible.

Le rythme du roman est soutenu, les événements relatés se déroulent sur une poignée de jours et donnent un souffle haletant à l'évolution de l'intrigue qui est pour le coup généreux en rebondissements, complots et autres trahisons.
Les scènes de combat ne sont pas légions mais elles sont toujours savamment orchestrées.
À ce titre le style martial des assassins d'Alamut et de massaif rappelle les plus beaux duels de films de sabre japonais.
Ce qui marque particulièrement dans ce roman, c'est l'ampleur du travail de recherche de l'auteur qui se matérialise par un souci constant du détail pour ce qui a trait à la reconstitution visuelle de la ville du Caire à cette époque, à la description des différentes ethnies cohabitant ensemble.
les ajouts ici et là de textes en arabe, nous permettent tout autant une plus grande immersion encore.

Le Lion du Caire est un livre à la fois fascinant, intelligent et instructif, il ravira autant les fans de littérature fantaisie que de romans historiques.
Son final, bien que vite expédié (petit bémol) ne clos pas pour autant l'inertie du roman.
Certains ennemis ne sont pas totalement défaits... bien au contraire, un événement en particulier suggère une inspiration directe à l'univers de George Lucas et de ses Siths.

"Toujours par deux ils vont. Ni plus, ni moins. le maître et son apprenti."
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
Commenter  J’apprécie          60
Je voudrais vous conseiller ce roman, que j'ai acquis pour mon CDI pour ma plus grande joie.


Je vous conseille la critique d'Elbakin, ce qui vous permettra de connaitre cet excellent site sur la littérature de l'imaginaire.

Si je devais qualifier d'une expression ce roman, c'est celle de "haut en couleur". L'action se déroule dans un Proche-Orient digne de notre imaginaire, principalement dans la ville du Caire, décor à la hauteur de l'intrigue. L'intrigue justement est épique dans ses enjeux, mais se déroule en grande partie dans les bas-fonds du Caire, avec son lot de mendiants répugnants, de voleurs avides, et de pilleurs de tombes antiques.
Le fantastique est présent, mais de manière assez légère, par l'arme du personnage principal.

Je conseille vraiment cette fantasy historique, d'autant que nous pouvons le raccrocher à la série de jeux vidéos Assassin's Creed, dont le premier volet met également en scène un membre de la secte des assassins, dans la Terre Sainte des croisades.
Commenter  J’apprécie          10
Quel souffle épique !
Je comprends mieux pourquoi les pages se tournaient toutes seules.

Dommage en tous cas que cet auteur, et ce roman, ne soit pas plus (re)connu.
L'intrigue est dense et bien construite ce qui ne gâche rien et pour tout dire on s'y croirait.
Commenter  J’apprécie          00

Autres livres de Scott Oden (1) Voir plus

Lecteurs (81) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2493 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *}