Assad, surnommé l'Émir du Couteau, appartient à une secte d'assassins. Il est envoyé par son maître auprès du calife d'Égypte, Rachid al-Hasan pour lui soumettre une proposition d'alliance. Mais le calife est entre les mains de son vizir Jalal qui rêve de prendre sa place. Pour le neutraliser, ce dernier le maintient drogué avec la complicité des eunuques du palais. Afin de s'emparer du pouvoir, le vizir fait alliance avec les Templiers dont l'armée est en marche sur le Caire. Cette alliance contre-nature entre musulmans et chrétiens vise également à contrer une autre armée, celle de Damas, réunie à la demande de l'ancien vizir qui a été chassé.
Pour remplir sa mission, l'Assassin devra compter sur l'aide du Roi des Voleurs et de ses mendiants, de soldats rivaux des gardes du palais et demeurés fidèles au calife ainsi que de Parysatis, une concubine de seconde classe du harem royal et de Yasmina, son esclave. À tout ce joyeux mic-mac s'ajoute aussi la présence de la branche dissidente des Assassins, menée par un nécromancien et avec laquelle il faudra compter.
Je ne peux pas vraiment dire que je n'ai pas aimé ce livre mais ses défauts l'emportent largement sur ses qualités.
Sur le fond, malgré les tentatives de l'auteur pour la complexifier, l'intrigue demeure basique. Pendant les trois-quarts du bouquin, c'est le classique vizir qui veut être calife à la place du calife. En soi, rien de neuf sous le soleil. Sauf peut-être que Jalal vise plus haut et convoite le rang de sultan. Tout le reste n'est que fioritures. La grande bataille attendue ne prend que quelques chapitres tout à la fin et n'a rien de vraiment très épique. C'est comme si l'auteur devait s'en débarrasser vite fait après en avoir terminé avec les complots du palais. Ces complots occasionnent par ailleurs des problèmes de rythme. Chaque personnage prépare sa petite tambouille et on passe rapidement de l'un à l'autre, chapitre par chapitre donc ça traîne en longueur. de plus, des chapitres, il y en a beaucoup trop ! 92 en tout plus un épilogue ! Certains tiennent sur une seule page. le découpage est vraiment mal pensé.
Autre point négatif, on trouve beaucoup de clichés et de personnages stéréotypés qui n'ont aucune profondeur véritable. Leurs sentiments ne sont pas assez nuancés, ils sont toujours dans l'extrême. Les personnages féminins ne sont pas développés, ce ne sont que des rôles secondaires et des faire-valoir entre la courtisane, l'esclave fidèle et courageuse et la concubine complètement gourde qui voue un culte au calife alors qu'elle ne l'a jamais rencontré auparavant.
Aucun des personnages n'est vraiment attachant, encore moins le personnage principal, Assad, dont les expressions se résument à plisser les yeux en des fentes débordant de haine. Sans compter son côté tueur-implacable-et-intrépide-qui-est-capable-de-déjouer-des-armées-entières-à-lui-tout-seul (vachement crédible !). Plus j'avançais dans ma lecture, plus Super-Assad me tapait sur le nerfs.
Pour couronner le tout, actions et dialogues sont téléphonés, on s'y attend. de plus, les expressions arabes sont employées à tort et à travers, l'auteur nous donne du Y'Allah à toutes les sauces, c'en est pénible. Et avec ça, il nous abreuve de métaphores ringardes et de gore digne d'un film de série B.
Avec tout ça, je me demande encore comment j'ai pu donner 2 étoiles. C'est un roman qui avait du potentiel mais qui retombe comme un soufflé, surtout à la fin où de nombreuses questions restent sans réponse. À moins qu'il y ait une suite de prévue mais dans ce cas, ce sera sans moi, ayant déjà frôlé l'indigestion, je ne vais pas prendre le risque de me rendre malade.
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