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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Aujourd'hui, nous allons sortir un peu de notre province (enfin, je parle pour moi bien entendu), et nous intéresser au destin d'une famille tunisienne émigrée en France au milieu du siècle, et installée dans la cité des 4 000 à La Courneuve. En effet, Sylvie Ohayon nous livre une biographie romancée dans laquelle elle nous dépeint peu à peu cette famille.

Elle commence par nous présenter ses deux grands-parents, Marguerite et Moïse. Ils se sont rencontrés sur les plages de Tunisie, puis sont partis pour la France qui avait besoin de leur force de travail. Ils ont eu beaucoup d'enfants, dont l'aînée, Micheline. Celle-ci, par sa trop grande naïveté, tombe enceinte alors qu'elle est encore très jeune, et accouche de la petite Sylvie. Cette dernière nous raconte alors ce qu'a été sa vie par petites touches, alternant des récits de son enfance avec ceux de sa vie d'adulte. Elle nous présente son combat pour se construire un avenir, pour tracer son chemin dans la vie qui ne lui a pas épargné un certain nombre de drames.

Et c'est là l'une des grandes qualités de ce livre : l'auteur nous raconte les drames de sa vie, parfois très durs, et pourtant le récit n'est jamais pesant tant elle évoque les choses avec un recul teinté d'humour. Un humour parfois grinçant, tendant parfois à l'humour noir, mais efficace. J'ai adhéré.

Quant aux personnages, ils sont attachants : Moïse et son sens de l'honneur, sa manière d'aimer sans jamais énoncer ses sentiments ; Margot et sa force incroyable, son optimisme à toute épreuve ; les garçons de la cité, capables du pires, mais toujours prêts à défendre une fille de leur milieu. Il y a aussi les personnages que l'on adore détester, comme Daniel, le beau-père de Sylvie. Enfin, Micheline est un personnage ambigü, qui a du mal à assumer son rôle de mère, qui refuse d'éprouver des sentiments, mais qui n'est pourtant pas si indifférente que cela.

Ainsi, c'est une histoire pleine de personnages, une histoire de famille, et l'on s'attache assez rapidement à cette dernière. Mais c'est aussi une histoire de courage, Sylvie s'étant battue à la fois contre son entourage qui souhaitait qu'elle reste « dans le moule » et contre les préjugés des milieux plus aisés vers lesquels elle se dirigeait.

Il y a ainsi quelque chose de très positif dans ce livre, l'idée qu'il ne faut jamais abandonner. Elle ne donne pas pour autant une vision idyllique de l'ascension sociale, montrant les obstacles à franchir et le malaise ressenti dans son nouvel univers. Et c'est cette nuance qui est particulièrement intéressante.

Dans ce roman autobiographique, l'auteur fait une sorte de bilan des quarante premières années de sa vie, avec beaucoup de recul. Elle nous livre ainsi des réflexions intéressantes sur ses origines, sur la pauvreté de son enfance qu'elle voit d'un oeil positif, sur la futilité de certaines préoccupations.

Il y a beaucoup de matière, c'est un roman très dense, qui fait réfléchir, même si au bout d'un moment, l'auteur se répète peut-être un peu sur certaines choses. Mais globalement, la légèreté du ton, l'humour de l'auteur, permettent de faire passer toutes ces réflexions au lecteur tout en lui faisant passer un bon moment.

Ainsi, c'est un premier livre assurément réussi pour l'auteur, tant par son style direct et son humour grinçant que par la multitude des thèmes évoqués, avec le recul d'une vie bien remplie.
Lien : http://romans-entre-deux-mon..
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Papa was NOT a Rolling Stone, et was not tout court d'ailleurs.

Mélange de Cosette, de Cendrillon et d'une héroïne de Zola, la gamine n'a pas passé ses jeunes années dans un contexte très reluisant - on en pleurerait presque dans les chaumières - mais elle a pris sa vie en main et s'est donné les moyens de devenir une princesse.
Son roman autobiographique raconte l'histoire de son enfance dans une cité de la banlieue parisienne, à La Courneuve, comment elle se construit tout en gérant l'absence du père, avec en filigrane, son ascension sociale vers les beaux quartiers.
Et le tout, sur un ton léger et assez drôle, avec des anecdotes à gogo qui font du récit un vrai scénario de cinéma (il est d'ailleurs en cours d'adaptation).

La petite Sylvie, dite Lili, était mal partie dans la vie.
Née en septembre 1970 d'une rencontre d'un soir entre sa mère, Micheline, une ado juive tunisienne et un algérien kabyle, elle est abandonnée à l'assistance publique, avant d'être finalement récupérée par ses grands-parents, Margot et Moïse.
Sa mère, la honte de la famille, surtout de son père qui ne lui pardonnera jamais, est envoyée à Saint-Anne. Sylvie est élevée par sa grand-mère jusqu'à l'âge de 6 ans. Devenue majeure, sa mère trouve un bon gars, un bon catholique,Daniel, fils de paysans bourguignons bien racistes, qui accepte de l'épouser. Il adopte Sylvie, obligée de prendre le nom d'un homme qu'elle ne connaît pas, qu'elle refusera toujours d'appeler "papa" et qui va lui le faire payer cher. Insultes, menaces et torgnoles à gogo, sous les yeux de Micheline, qui ne dit rien, qui est incapable de prendre soin d'elle et lui achète des cadeaux, comme pour se faire pardonner sa démission affective. [...]
J'ai plutôt bien aimé ce livre.
Bien sûr, Sylvie Ohayon écrit un peu comme elle parle, c'est le fouillis parfois dans la narration et le style n'est pas transcendant, mais c'est très rythmé, souvent drôle et j'ai trouvé tout au long du récit des vérités bien assénées. Elle n'est pas publicitaire pour rien et a le sens de la formule !
Et bizarrement, le style, l'ambiance générale de ce livre m'ont souvent fait penser à Mauvaise réputation, de Joestarr, que j'ai lu il y a quelques mois et que j'avais bien apprécié également.
Et à bien y réfléchir, ce que j'ai préféré dans ce récit, c'est le ton sympathique et quelques idées joliment balancées plutôt que le fond.

critique entière sur mon blog, merci
Lien : http://linecesurinternet.blo..
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Les cinquante premières pages sont vraiment très bien, je me suis même dit "tiens, un nouveau La vie devant soi", puis j'ai déchanté. On tombe vite dans les clichés "racaille" insupportables, genre c'est normal d'être violent et voleur quand on a été maltraité à ce point par ces salauds de Français, et on ne se prive surtout pas d'essentialiser les "bourges du 16e", en miroir parfait ce que l'on déplore pour ceux de la Cité des 3000 à la Courneuve. Reste un style vif, avec un humour qui fait souvent mouche, des émotions touchantes parce que manifestement authentiques, et un indéniable sens de la formule. Pas à jeter, donc.
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