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Citations sur Les fruits tombent des arbres (51)

En face ,le soleil s'échouait sur le jardin des Tuileries,il semblait brûler les allées,une brigade équestre marchait au pas,la croupe des bêtes, brillante ,irradiait.Le thermomètre dépassait les trente degrés. Des taxis aux vitres teintées zizaguaient sur la route pavée de la place ,le bus,lui était tout tremblant et donnait l'impression de grelotter.J'ai aimé voir la Seine se promener sous le pont du Carrousel.Je la voyais comme une frangine avec des idées à gauche mais qui n'allait pas voter.La Seine était une femme paisible qui fumait des roulées sous les arbres à l'heure de la sieste et n'aimait pas débarrasser la table.Un des bouquinistes du quai Voltaire ,accoudé ,semblait la regarder encore,ses vieux livres l'attendaient.J'imaginais que lui aussi la voyait comme une soeur ,où peut-être comme une amoureuse ,dû moins comme une femme à laquelle on prête ses confidences.(Pages 124/125).
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Les premières poignées de terre, celles qui viennent recouvrir le cercueil de votre mère, opèrent un basculement irrémédiable. Ce tas qui se forme est impossible à oublier, après lui, rien n'est plus pareil. Même quand rien ne change.
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Les hommes qui offrent des bleuets ne se trompent pas au moment de choisir une femme, c'est une marque de goût et d'intelligence, une ode à la mémoire.
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Les journées commençaient à rétrécir de façon significative et c'était exquis. Il y a quelque chose d'onctueux dans une fin de journée d'automne. D'habitude ordinaires, les gens sortent des bureaux de deviennent source d'intrigue, les bouches de métro paraissent chaleureuses, le bruit des couverts, dans les restaurants, n'est plus le même qu'à l'heure des beaux jours, il se transforme en une autre symphonie, celles des choses qui se disent en chuchotant. L'automne est la saison des aveux.
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Je voulais lui montrer tout ce qu'il y à voir depuis le siège d'un bus.Le trajet jusqu'a Gambetta était un peu court,alors on a pris la direction du champ de Mars .Le ciel oscillant entre le mauve et l'orange .Je voulais qu'elle regarde par la fenêtre à quel point la vie se plaisait à se montrer dérisoire, et que si la vie ,elle-même ,était dérisoire, ses soucis devaient l'être d'autant plus.Le mouvement ajoute une dimension encore plus éphémère aux choses.Quand le bus file,il mange et digère les passants,le cerveau agit comme une baleine qui absorbe des milliers de poissons,sans qu'aucun n'apparaisse plus consistant qu'un autre.Et toutes ces personnes qui surgissent et disparaissent en même temps nous rappellent une chose que l'on ne prend pas assez en compte au quotidien : nous ne sommes que ça ,des passants.
On s'est assis à l'arrière du bus,elle ne comprenait pas bien la démarche, mais elle me suivait avec docilité et curiosité. Le soleil se couchait ,le ciel était rose plus épais.Le bus ne disait rien.J'ai senti ma fille se plaire ici.On regardait les scènes qui s'offraient à nous,on ne les commentait même pas,chacun s'en faisait sa propre histoire.Boulevard Richard-Lenoir,un octogénaire plein d'arthrose noyait son diabète et sa jeunesse dans une gigantesque barbe à papa.Rue Saint Antoine,deux automobilistes s'insultaient avec les mains ,un homme courait derrière un taxi avec un bouquet de fleurs ,mais il me semblait que c'était déjà trop tard pour lui ,il me faisait penser au chien derrière le camion des éboueurs.Non loin de la rue de Rivoli, ma fille a rompu le silence.....( Pages 173/ 174).
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Je voulais lui montrer tout ce qu'il y avait à voir depuis le siège d'un bus. (...) Je voulais qu'elle regarde par la fenêtre à quel point la vie se plaisait à se montrer dérisoire, et que si la vie, elle-même, était dérisoire, ses soucis devaient l'être d'autant plus. Le mouvement ajoute une dimension encore plus éphémère aux choses. Quand le bus file, il mange et digère les passants, le cerveau agit comme une baleine qui absorbe des milliers de poissons, sans qu'aucune n'apparaisse plus cohérente qu'un autre. sommes que ça, des passants.
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L'air était très froid, et ce cadavre, très mort.
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- Bonjour Papa.
- J'ai bien réfléchi à ta question d'hier. La liberté, Trieste, c'est pouvoir aller fumer des cigarettes avec les prostituées de la rue Blondel, un jour de semaine, en début d'après-midi, sous une fine et chaude pluie de printemps.
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En journée, des prostituées en âge de se reposer dans des résidences secondaires du sud de la France arpentent le minuscule trottoir de cette rue nichée au milieu des grandes artères. Elles sont ici depuis des années, depuis que la rue existe probablement. Elles se plaignent du temps, des ministres, de l'évolution du métier, de leurs concurrentes africaines, sud-américaines, asiatiques. De leurs concurrents. Des chirurgiens de leurs concurrents. Elles se connaissent toutes, prennent des nouvelles des nièces, des soeurs et des maris. Tous attributs dehors, une cigarette déposée entre des lèvres épuisées de parler et de soulager, délimitées par un trait de crayon noir. Ce sont des prostituées d'un autre temps, d'une autre époque. Elles haranguent avec leur accent parisien, mangent les mots, sifflent les hommes en costume. Les passants baissent la tête, certains se moquent un peu, d'autres les saluent comme des commerçantes du quartier et les étreignent comme de vieilles amies. Je suis passée devant ces princesses du bitume, en souriant.
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On fait l'amour, on se lèche l'anus, on se déguise, on part en vacances, on dine chez des amis, on prend un chat, on fait des enfants, on ne fait plus l'amour, on retape une maison, on oublie de nourrir le chat, on s'oublie.
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