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Au fil du thé…

l'écrivain japonais Okakura Kakuzo offre, autour de réflexions sur cette boisson séculaire, une promenade délicieusement esthétique, spirituelle et humoristique.

Le thé, nous apprend le maître, “n'a pas l'arrogance du vin, l'individualisme conscient du café, l'innocence souriante du cacao” ; il est aussi la preuve par l'exemple d'un certain nombre de traditions et d'empreintes esthétiques et philosophiques propres à l'Orient, par contraste avec l'Occident, vous l'avez compris le livre déborde régulièrement du seul domaine des infusions.

Comment ne pas penser à une autre tentative littéraire pour figer les arts et coutumes nippones, par opposition avec l'hégémonisme rampant de l'Occident, celle bien sûr de Tanizaki et son Eloge de l'Ombre. Les deux écrivains se rejoignent par exemple sur la valeur de l'usure des ustensiles, inutile de faire peau neuve bien au contraire ; Kakuzo signalant “la patine des temps est sur tous les objets, car rien de ce qui pourrait faire songer à une acquisition récente n'est admis ici” quand Tanizaki déclare « nous préférons le brillant ombré, reposé, au clinquant superficiel ».

“En percevant l'utilité subtile de l'inutile, il est entré dans le royaume de l'art”. L'agencement austère et asymétrique de la Chambre de thé (Sukiya), loin d'être une maladresse décorative propose à chaque invité de “compléter par l'imagination, selon ses goûts personnels, l'effet de l'ensemble”, car “l'art n'a de valeur que dans la mesure où il parle à notre coeur”, à l'exception de l'art contemporain peut-être qui agace déjà notre auteur, au début du XXème siècle.

Ce n'est pas le seul constat que nous partageons encore avec l'auteur japonais, il souligne une tendance qui ne nous étonnera que par sa pérennité dans L Histoire : “notre dieu est grand et l'argent est son prophète. Pour ses sacrifices, nous dévastons la nature entière”… avis à tous ceux qui réinventent le fil à couper le beurre… de même que les décadentistes nostalgiques d'une époque qui n'a jamais existé, plus réactionnaires que le système nerveux. Tanizaki raillait : "quel que soit le pays les vieux disent tous la même chose, me disais-je, il semble bien que l'homme, au fur et à mesure qu'il avance en âge, soit toujours prêt à trouver que c'était mieux avant", Kakuzo a aussi un mot pour eux : “les poètes de la décadence - quand donc le monde n'a-t-il pas été en décadence ?”

Dans un chapitre consacré aux spiritualités orientales comme le bouddhisme, le taoïsme, le confucianisme ou encore le zen, Kakuzo entend nous faire entrevoir une façon de “régler convenablement notre propre existence sur cette mer tumultueuse de troubles insensés que nous appelons la vie”. En des termes simples, l'auteur parvient à nous faire sentir le vertige d'une croyance qui ne nous est pas révélée mais qui est un effort, une tension qui part de l'être et où le vide abyssal en soi-même est la clé d'une ouverture à autrui, d'un réveil des illusions, d'une concentration et médiation profonde dans le but de réconcilier les polarités qui sont toujours relatives, "le vide est tout-puissant parce qu'il peut tout contenir” conclu l'auteur.

Mais tous ces développements sont liés pour l'écrivain à la cérémonie du thé, qu'il appréhende comme une philosophie, une esthétique, une hygiène, une économie “car elle démontre que le bien-être réside beaucoup plus dans la simplicité que dans la complexité et la dépense ; c'est une géométrie morale, car elle définit le sens de notre proportion par rapport à l'univers."

Avant de vous quitter, car l'eau commence à bouillir et le parfum des herbes infuse déjà la pièce, je ne peux que vous inviter à prendre une grande inspiration chargée d'embruns car comme l'écrit Kakuzo “il y a cependant une joie et une beauté dans le roulement des vagues qui balaient l'éternité.”

Qu'en pensez-vous ?
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Le livre du thé est un tout petit livre, si petit qu'il peut se glisser dans une poche, dans un sac ou servir de cadeau lorsque l on va chez des amis.

Le livre du thé est si subtil, si beau, si dense, si poétique que toute l'humanité, si elle était plus sage, plus raisonnable, plus attentive, plus scrupuleuse pourrait s'y reconnaître, s'y plonger, s'en rassasier.

Il s'agit d'un texte sur la cérémonie du thé au sens propre et au sens figuré. "Le théisme est un culte basé sur l'adoration du beau parmi les vulgarités de l'existence quotidienne. Il inspire à ses fidèles la pureté et l'harmonie, le mystère de la charité mutuelle, le sens du romantisme et de l'ordre social."

La philosophie du thé est aussi une hygiène, car elle oblige à la propreté.
Le partage d'une tasse de thé implique tout un cérémonial pour accueillir l'autre, juste cela.Tout cela. le décor de la pièce n'est pas ostentatoire. L'invité seul est mis en lumière. C'est lui le centre. Il est essentiel. Il est tout.

Le partage d'une tasse de thé peut susciter un moment de pur bonheur. Mais attention, l'auteur nous met en garde! "Ceux qui sont incapables de sentir en eux-mêmes la petitesse des grandes choses sont mal préparés à discerner la grandeur des petites choses chez les autres."
A travers cette tasse de thé préparée avec le plus grand soin, avec un souci de l'autre très appuyé, avec un respect immense c est l'amitié que l'on chérit: "C'est l'art de cacher la beauté que l'on est capable de découvrir et de suggérer, celle que l'on n'ose pas révéler.........c'est le sourire de la philosophie."

Le poète Lichihlai a remarqué que les trois choses les plus déplorables du monde sont " de voir une belle jeunesse gâtée par une fausse éducation, de voir de beaux tableaux dégradés par l'admiration du vulgaire et de voir gaspiller tant de bon thé par suite d'une manipulation imparfaite"; le symbole est fort. Extrêmement fort. Ce petit livre nous le rappelle à chaque page.
L'amitié, l'amour, la générosité, le don de soi, le don aux autres, la capacité d'adaptation, le pouvoir d'un sourire, d'un regard, tout est contenu dans le liquide ambré. le thé "qui inondait son âme comme un appel direct, et dont la délicate amertume lui laissait l'arrière goût d'un bon conseil". Il a des pouvoirs magiques. Chaque gorgée doit absolument être dégustée avec attention, l'attention que l'on doit à celui que l'on invite, avec concentration, la concentration avec laquelle on écoutera l'autre.

Celui qui offre une tasse de thé ressemble à "celui qui pourrait faire de lui-même un vide où les autres pourraient librement pénétrer et deviendrait maître de toutes les situations".
La cérémonie du thé ressemble à un court moment d'éternité " et réside uniquement dans l'esprit qui, en s'incarnant dans ces simples choses, les embellit de la subtile lumière de son raffinement."
L'autre nom que l'on donne à la chambre de thé est la maison du vide.

J'ai acquis ce livre du thé en 1980. 124 pages lourdes de significations, belles à s'émouvoir. Je n'ai jamais oublié ma première lecture, curieuse, enthousiaste. J'ai dit : Merci. Les métaphores sont raffinées et explicites. Les images sont limpides.
Depuis je l'ai relu, comme j'ai relu "le petit prince". Chacun de ces moments à donné lieu à une nouvelle réflexion, à une nouvelle découverte.
Ne peut-on garder une petite place sur son chevet pour le Livre du thé?

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Indépendamment du bouddhisme le japon a reçu de Chine un procédé particulier de conservation du thé vert , c'est le thé en poudre que l'on restaure en l'hydratant à deux reprises en deux étapes progressives.
Cette méthode de » renaissance » du thé en poudre à transité par les monastères bouddhiques au japon et elle s'est rependue comme un rituel laïque dans toute la société japonaise en tant qu'art de dégustation ritualisé.
C'est un texte japonais qui est écrit initialement par l'auteur pour les étranger en anglais. Il expose les principes de base de la voie du thé qui est un véhicule efficient pour la recherche de l'harmonie ,du respect , de la pureté, et de la tranquillité.
Ces principes sont utiles pour accéder à un mode de vie Zen et sont aussi à la base de la méditation Zen.
Cet ouvrage livre une sorte de méthodologie stylisée d'accès au Zen en explicitant de nombreux aspects esthétiques cérémoniels ou encore du ressort des rencontres avec la nature ou bien qui découlent des objets simples utiles à la sociabilité et enfin de la vie en société elle-même. La voie du thé place le lecteur en liaison avec leurs significations profondes.et immanentes plus ou moins voilées.
Le livre explicite volontairement de nombreux aspects de la civilisation japonaise et l'auteur parvient à se placer avec un recul certain face à sa société d'origine.
Le processus d'acquisition du bouddhisme Zen par la société japonaise est intéressant car il montre indirectement au lecteur ,comment le numineux façonne finalement une société en profondeur en donnant vie a toute une éthique de réalisation personnelle et collective qui s'animent dans des appropriations personnelles ritualisées et partagées.
C'est un texte très agréable à lire qui n'a absolument rien d'abscons et qui est plein de belles phrases percutantes d'une solidité conceptuelle à toute épreuve.
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Quoi de mieux par cette brume froide et matinale que de déguster un bon thé en écrivant mes impressions sur ce bel ouvrage.

Ce livre m'avait été conseillé par un de mes profs alors que je m'étais inscrite à un optionnel sur le Japon. Il en avait parlé avec beaucoup d'enthousiasme. Quelques années plus tard (c'est à dire maintenant) je m'y suis plongée et il vaut mieux tard que jamais dit-on.

C'est un ouvrage d'une incroyable finesse. Okakura raconte avec poésie tout le déroulement du cha-no-yu, la cérémonie du thé. On se rend compte au fil des pages que c'est un art très subtile. Tout est dans la délicatesse, la précision et le respect. Que ce soit dans le choix des fleurs qui composeront le fameux breuvage, mais aussi de la fascinante ambiance de la chambre de thé qui est un lieu particulier pour accueillir et déguster.
L'auteur nous parle également de la philosophie taoïste et zen qui inspire l'artiste, le maître de thé.

Cet ouvrage nous fait voyager aux origines de cette belle décoction avec raffinement et élégance.
La préface et la postface de Sen Soshitsu XV nous en apprend beaucoup sur l'histoire à travers quelques anecdotes.
Un livre très utile pour passer un très beau moment poétique et pour avoir un autre regard sur cet art que l'on connaît peu.
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Petite infusion de sagesse japonaise!

Un écrit qui date du tout début du 20e siècle, qui raconte une des voie de la sagesse, une lecture philosophique, illustrée d'anecdotes et de légendes et comportant de nombreuses pépites... (69 citations sur Babelio pour un livre d'à peine 135 pages)

L'auteur y présente l'origine de la boisson et sa diffusion à travers les dynasties chinoises, puis le développement du taoisme et du zennisme au Japon où le thé devient un rituel, avec ses Maîtres, sa Chambre de thé avec l'art et les fleurs qui la décorent. C'est un texte pacifiste avec une vision idéalisée de la culture nipponne. (On peut penser que, par la suite, le Japon a souffert de « trop de thé» pour s'engager dans la Seconde Guerre mondiale!)

Aussi, c'est parfois agaçant de se faire répéter que c'est « nettement à l'opposé de ce qui se pratique en Occident ». En fait, je me demande si les cellules monastiques et les pratiques des abbayes franciscaines ne sont finalement pas très éloignées du zennisme ?

Une introduction intéressante et sans douleur à la culture asiatique, à savourer avec une bonne tasse de thé blanc (le préféré de l'empereur Kiatung!)
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Ce petit livre (1906) n'est pas un livre sur le breuvage mais un livre sur le partage. Près de cent vingt ans après sa parution, il est toujours aussi délicieux.

Je voudrais surtout m'attarder sur le contexte  du livre.

Kakuzo Okakura n'est pas un Maître du thé. Il n'est pas non plus un fervent pratiquant du cha-no-yu, la voie du thé . C'est un intellectuel de l'ère Meiji (1868-1912) cette période de transition qui voit le Japon s'ouvrir au monde, commercer et rattraper son retard militaire sur l'Occident pour le meilleur et pour le pire.
le jeune Kakuzô a a appris l'anglais à Yokohama où son père était un riche commerçant. Il s'est imprégné de la culture occidentale auprès de professeurs étrangers de l'Université de Tokyo, tout en pratiquant les arts traditionnels japonais à Nihonbashi : poésie chinoise, peinture nanga, koto et cérémonie du thé. Il a absorbé simultanément la modernité occidentale et la culture traditionnelle extrême-orientale. Il est devenu un historien d'art réputé des deux côtés du Pacifique.
En 1904, année du début de la guerre entre le Japon et la Russie, il part aux États-Unis, où il est le premier Japonais à accéder au poste de conservateur du département d'art chinois et japonais du musée des Beaux-Arts de Boston. En 1905 le Japon a vaincu la Russie et fait de la Corée un protectorat. L'Occident regarde ce pays autrement : avec respect mais aussi avec inquiétude.
Okakura s'insurge :

« Combien de commentaires n'a-t-on pas consacrés au code des samouraïs, à cet art de la Mort pour lequel nos guerriers se sacrifient avec tant d'exaltation ! Alors que la voie du thé, laquelle incarne au mieux notre art de la Vie, n'a guère suscité d'intérêt. » (« Bushido » de Nitobe circulait assez largement en anglais).

Ce petit livre est donc destiné à promouvoir un Japon méconnu voire méprisé par les Occidentaux et déjà en péril dans son propre pays. Okakura s'adresse à son lectorat américain dans un anglais qu'il maîtrise à la perfection. Il se sert également du thé que les Bostoniens connaissent particulièrement bien pour parler d'un Japon spirituel, harmonieux, pacifique contenu dans cette humble cérémonie. Il fait preuve de pédagogie, utilise les légendes et la poésie pour initier son lecteur aux pensées zen et taoïste. Il charme, utilise l'humour et l'ironie. Il n'hésite pas à secouer son lecteur et à remettre en cause ses perceptions (voir citation sur la décoration). Son discours est clair, direct mais aussi plein de subtilités, de fierté nationale et de mélancolie (voir citation sur le Chinois). C'est pourquoi ce livre a conservé tout son arôme et toute sa force plus d'un siècle après sa publication.

Le Livre du thé est à savourer sans modération.
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Livre lu dans le cadre de la pioche de Novembre 2016 et du challenge ABC 2016-2017.

Je remercie Ariane pour ce choix car il s'agit d'un livre très instructif sur le thé, sur tout le cérémonial qui l'entoure et l'histoire liée à celui-ci. Il a été écrit il y a un peu plus d'un siècle maintenant (1906) mais il reste très actuel pour certaines visions de l'avenir et du mode de vie des Occidentaux.

Étant moi-même amatrice de thés parfumés, j'ai été ravie d'en apprendre plus sur l'histoire liée à la voie du thé et tout le cérémonial autour (la décoration, les fleurs, …). Par contre, je dois bien avouer que je ne me souviens pas de la moitié de ce qui est écrit car cela faisait référence à l'état d'esprit Oriental par rapport aux Occidentaux, la façon de penser des asiatiques par rapport à bien des aspects de la vie mais avec toujours le thé et la voie du thé en ligne de mire. J'y ai néanmoins trouvé de nombreuses citations très vraies et toujours d'actualité malgré l'ancienneté de ce livre. C'est édifiant de lire les pensées de cet auteur tout en suivant le maître du thé dans tous ces aspects.

Comme vous l'aurez compris, cette lecture a été une agréable découverte, bien loin de mes lectures habituelles. Il a été rapidement lu (3 jours) car j'aurais aimé en savoir plus sur le thé en lui-même et pas seulement sur la voie du thé et les pensées zen de l'auteur. C'est une des raisons pour laquelle je ne me souviens pas de tout car beaucoup de passages ont été lus au plus vite sans tout retenir. Cela a été néanmoins une très intéressante lecture que je vous conseille très fortement si vous êtes amateurs de thés ou que vous soyez amateurs de littérature asiatique et historique avec accès aux pensées zen. Pour ma part, je suis bien contente de l'avoir lu malgré certains passages car j'ai appris l'histoire de la cérémonie du thé et toute la philosophie qui y est liée.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Je m'installe dans un fauteuil confortable avec mon gros chat Schrödinger sur les genoux, une tasse de thé à la main. Par la fenêtre, je peux contempler le ginkgo, "l'arbre aux mille écus", splendide en cette période de l'année. Je pense à tout et à rien; un petit moment de vide reposant. C'est ma "cérémonie du thé en sachet" (oh, combien rare !), très éloignée du "protocole", mais, je pense, très proche de "l'esprit".

Ce petit livre de 1906 parle en apparence de la cérémonie du thé, mais son message va bien plus loin. le "théisme" est une véritable philosophie de vie concentrée sur la simplicité et les valeurs fondamentales.
Une grande place y est réservée à l'être humain - maître de la cérémonie et ses invités - avec des notions d'amitié, dignité, respect mutuel. Les maîtres du thé ont autant de place dans l'histoire orientale que les artistes ou poètes légendaires.
Une grande place y est réservée à la beauté simple - l'aménagement de la chambre de thé avec son "unique" oeuvre d'art en honneur des invités, le service à thé en apparence dépareillé, mais d'autant plus réfléchi. "L'antichambre", tout aussi étudiée pour mettre l'invité dans l'ambiance du rituel auquel il est convié. Magnifique !

le livre commence en quelque sorte par la genèse de la cérémonie, engendrée et entraînée par les courants philosophiques qui évoluent. Les préceptes du maître Confucius, peut-être trop strictes, se refondent dans une philosophie plus universelle et "naturelle" du courant taoïste. Et le Tao (le passage, le chemin) forme une base de lancement pour le Zen.
J'ai lu quelque part une citation d'un maître Zen, disant que "une véritable action de Zen serait de brûler tous les livres qui parlent du Zen".....alors, qu'est-ce qui nous reste ? Et on revient encore une fois à la beauté et à la bonté universelle et éternelle - et à la cérémonie du thé.

Un livre beau, contemplatif, instructif, qui vous fait réfléchir sur les vraies valeurs de la vie. Un livre qui vous fait découvrir l'histoire non seulement du thé, mais aussi de la Chine et du Japon. Qui vous apprend à distinguer le porcelaine "Song" du porcelaine "Ming". Qui vous explique l'art floral, le vrai. Qui change votre notion de l'art. Qui change votre attitude envers votre ginkgo, dont les feuilles sont terribles à ratisser.

Il faut le lire et le méditer....
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Ce livre traînait dans ma bibliothèque depuis des années, accompagnant un pot de thé reçu en cadeau. Je suis heureuse de m'être enfin décidée à le lire.

Dans ce livre, le thé reprend toutes ses lettres de noblesse. Cérémonial, démocratique, spirituel, revigorant, apaisant, purifiant et j'en passe, cette "écume du jade liquide" a traversé les siècles en Chine et au Japon et établi un vrai art de penser qui se traduit par l'établissement des maisons de thé.
Il nous enseigne l'art de le préparer et de le servir, mais aussi celui de le mettre en contexte, tout étant dans les détails de la décoration. Parce que boire un thé est plus qu'un plaisir, c'est une expérience intérieure.
Okakura, sous prétexte de nous en expliquer les tenants et aboutissants, en profite pour défendre la culture orientale, mise à mal en ce début de vingtième siècle par la présence de l'Occident en son sein. Il s'en dégage des manières de penser et de vivre souvent totalement différents.
Il nous enseigne une autre harmonie, une autre façon d'appréhender le respect, la lenteur, la contemplation.
"Ce thé devint une façon de vivre - une voie pratique d'accomplissement spirituel. "

L'essai est accompagné d'une préface ET postface de Sen Sōshitsu, descendant de cinq générations de maîtres de thé, qui nous présente l'auteur - habitué du monde occidental et donc légitime critique des deux mondes - et explique que ce livre a changé sa vision de la vie.

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Bien plus qu'un livre ancien sur le thé !

Ce livre parle, il est vrai, du thé, de sa pratique, de son histoire.
Mais c'est bien davantage un livre
- sur les rapports du Japon au monde extérieur
- sur la recherche de perfection, calme au quotidien
Ce qui m'a frappé dans le livre justement

L'auteur revient à plusieurs reprises sur ce point.
C'est une pratique démocratique qui place les personnes au même niveau
Humilité, accords, respect, écoute, harmonie sont des maîtres mots qui reviennent souvent.

La plupart des remarques et observations sur les rapports humains s'appliquent sans peine aujourd'hui tant les valeurs découvertes sont universelles et intemporelles.

Un livre à lire ?

Si le thé vous indiffère complètement il me paraît difficile de conseiller ce livre.
Sinon thé, Japon, valeur et rencontre avec l'autre me semblent les termes qui décrivent le mieux ce livre
Lien : http://travels-notes.blogspo..
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