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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deuxième roman écrit par l'auteure dont "Purge" m'avait laissée sans voix et fait partie des livres que je garde en mémoire. Baby Jane est l'histoire de deux homosexuelles qui vivent à Helsinki, leurs amours, leurs folies, leurs névroses. Piki a dix ans de plus que la narratrice et mis à part ses sorties de noctambules au cours desquelles elle la rencontre, elle ne voudra plus sortir de son appartement, victime d'une véritable panique à cette seule idée. La narratrice est prête à tout pour Piki, son grand amour. Il leur faut trouver un moyen d'existence alors, ensemble, elles vont monter une entreprise d'un goût douteux et exploiter la faiblesse des hommes qui les contactent via un numéro de téléphone et une boîte postale sous pseudonyme, je n'en dévoilerai pas plus.
Encore cette fois, j'ai été séduite par l'écriture de Sofi Oksanen, j'ai aimé son style narratif.
À lire !
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Dans Baby Jane, la narratrice nous raconte son histoire d'amour avec Piki, " sans conteste la goudou la plus cool de toute la ville (Helsinki) ". Mais les apparences sont trompeuses...
Dans un récit à la Virginie Despentes, sur fond de Prozac, de rhum et de bière finlandaise, Sofi Oksanen nous parle sans fioritures et cash. On sent déjà poindre son style si particulier qui fera le succès de Purge, roman qui lui a valu de nombreux prix en Finlande et en France.




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Une fille dépressive, légèrement, raconte son histoire d'amour, ou ce qu'elle croit en être pendant un certain temps, avec une autre fille sérieusement dépressive celle-là. Curieusement, cela donne un roman qui n'est pas si sombre que cela où le lesbianisme n'occupe qu'une place marginale par rapport aux déchirements d'un couple dysfonctionnel pour lequel alcool et médicaments se révèlent d'illusoires baumes. Sans être passionnant, le lent déclin de ce couple, avec son lot d'espoirs déçus et de prises de bec, de jalousie et de non-dits, m'a intéressé. Chose certaine l'auteure a une écriture vivante, fluide et sait pondre des dialogues percutants. Assez pour que je la mette sur ma liste d'auteurs à suivre.
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Une bière .... non merci même pas une lapin Kulta.
La bière Lapin Kulta que l'on peut traduire par “L'or de la Laponie” nous vient de Finlande. Ce nom viendrait du fait qu'à l'origine la brasserie utilisait les eaux glacées de Laponie pour confectionner la bière. Eau faisant partie des plus pures au monde, une fierté nationale !
Que voulez vous je n'aime pas la bière et même si vous insistez je ne pourrais pas vous suivre !

Cinéma : qu'est il arrivé à Baby Jane ?
Film américain de 1962, "Jane et Blanche Hudson sont deux soeurs. Jane Hudson est une véritable enfant vedette dans les années 20, grâce à une chanson reprise par toute l'Amérique. Elle est surnommée Baby Jane, et une poupée à son effigie est commercialisée sous ce nom. Mais passée l'adolescence, le public l'a complètement oubliée. Et c'est sa soeur, Blanche, qui devient célèbre à son tour, en devenant une actrice de cinéma renommée et appréciée du public ..."
Je me souviens de cette atmosphère si particulière et si glaçante !

Une bande son avec Madonna, Courtney Live, Marc Almond, Joy Division, The Cure et pour finir Marianne Faithfull avec ballad of Lucy Jordan....
Je cherche dans ma mémoire : La ballade de Lucy Jordan
"Le soleil matinal effleura avec délicatesse les yeux de Lucy Jordan
Dans une chambre blanche de la banlieue dans une maison blanche de la banlieue
Alors qu'elle était allongée sous les couvertures à rêver d'un millier d'amants
Jusqu'à ce que le monde devienne orange et que la chambre se mette à tourner.
....
A l'âge de trente sept ans elle se rendit compte qu'elle avait trouvé l'éternité
Alors qu'elle roulait à travers Paris un vent tiède lui soufflant dans les cheveux…"

Je crois qu'à l'aide de ses trois éléments on peut parfaitement définir l'atmosphère de ce livre ... entre nostalgie, mal de vivre, désespérance jusqu'à la solution finale.
Une livre d'amour, un livre d'au revoir et un livre de rupture car il faut parfois laisser les choses sur lesquelles nous n'avons pas prises se faire car sinon elles risqueraient de nous entraîner là où on ne veut pas aller ... découvrir l'éternité !
Certes un jour nous irons mais il n'y a pas le feu !
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Baby Jane est un roman à part dans l'oeuvre de Sofi Oksanen. Une histoire infiniment touchante sur l'amour et le mal être. L'émotion est très forte lors des déchirures entre les deux femmes du roman, celle qui survit et qui lutte et celle qui s'enfonce et qui s'enferme. Il y a aussi la présence et le regard implicite de la troisième femme qui est comme une menace et une trahison pour la première (la narratrice) alors qu'elle reste un repère et une certitude pour la seconde (Piki). Cette chronique des jours heureux et malheureux est avant tout une histoire d'amour où la drogue, l'alcool et le mal de vivre viennent tout compliquer. C'est une histoire de fierté aussi, la fierté qu'il faut abandonner pour tout donner à l'amour même quand on est Piki, "la fille la plus cool d'Helsinki". Là c'est le côté punk qui intervient avec une sorte d'interdiction tacite d'avoir droit et de se livrer à l'amour total même quand il vous serre dans ses bras toutes les nuits, de peur d'être trop normale peut-être.
Un livre aussi puissant que Purge dans un genre et un style très différents.
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Ca commence par l'amour de deux filles Piki et la narratrice, un amour merveilleux comme l'amour aux premiers jours.

" Nos rêves n'avaient rien d'irréaliste: c'était de jolies choses, petites et grandes, qui ne nécessitaient rien d'autre qu'une bien-aimée et assez d'amour, ce dont on avait à profusion. Il fallait aussi le désir de les réaliser, bien sûr, mais cela aussi on l'avait. On avait tout ce qu'il fallait pour accomplir ces choses. On irait à Linnanmäki ; à un jeu de tir de massacre, Piki décrocherait un gigantesque animal en peluche, que je serais fière de porter toute la journée. On irait se promener dans la neige fraîche et on contemplerait nos traces de pas contiguës derrière nous. On ferait tout cela ensemble. Tout cela serait à nous."

Et puis, peu à peu, c'est la descente aux enfers. Les deux femmes sont dépressives, mais Piki encore plus gravement, avec des angoisses qui l'empêchent d'affronter le monde sans alcool, qui l'empêchent d'affronter le monde tout court. Cela devient peu à peu tragique : elles montent une vague entreprise qui vend des petites culottes usagées aux fétichistes par téléphone, l'enfermement devient prison, elles se déchirent, elles se quittent. Et le tragique ne s'arrête pas là.

" J'étais incapable d'écouter Piki dans les moments où sa voix devenait petite et fragile, toujours plus fragile - et en fait c'était sa voix intérieure, la plus profonde. Un grelot affolé sonnant l'alarme. Un grelot au cou d'un chaton abandonné dans une forêt impénétrable. Et moi je ne l'entendais pas".

Tout cela peut paraître bien glauque. Ce n'est pas gai, c'est sûr, mais il y a une espèce de vitalité dans l'écriture de Sofi Oksanen, une détermination à lutter contre l'amour qui n'est pas parti, mais qui n'en peut plus de lutter contre l'adversité, une détresse combative, une sincérité courageuse, un émerveillement qui persiste face à cet amour « unique » quoique détruit, qui m'ont fait coucher un peu tard.
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L'écriture d'Oksanen est toujours aussi précise, incisive, au service de la cause qu'elle défend: ici, la difficulté à vivre, difficulté liée au syndrome de la peur panique, mais aussi à la place de l'homosexualité dans un monde déjà pas facile. C'est violent, désespéré, mais jamais pathétique, jamais misérable ni pitoyable.
Malgré la juste appréhension d'un fin tragique, je n'ai pu lâché ce roman avant la dernière phrase !
Sofi Oksanen n'est décidément pas un auteur anodin.
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Ce livre a été écrit il y a presque 20 ans et je le découvre seulement. J'avais aimé PURGE et LES VACHES DE STALINE et j'ai beaucoup aimé celui-ci. Deux femmes homosexuelles, des "goudous", qui vivent en marge de la société, se lancent dans le téléphone rose, les articles fétichistes afin de pouvoir subvenir à leurs besoins en terme l'alcool, d'antidépresseurs. Piki, qui accumule les conquêtes féminines, souffre du trouble de l'angoisse et va, petit à petit, s'enfermer dans son appartement, allant jusqu'à occulter toute lumière. La narratrice aime follement Piki mais n'arrive pas à percer la barrière que Pili a instauré afin de se protéger du monde et de son mal être. La narratrice, quant à elle, dépressive et perdue compense son manque de Piki dans des bras masculins. Et puis, il y a Bossa, l'ancienne copine de Piki, toujours présente. Et puis, il y a les années qui passent. Et puis, en toile de fonds, le film Baby Jane avec Bette Davies et Joan Crawford .
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Roman intimiste très bien construit et très bien écrit. On se laisse porter par cette histoire d'amour de deux jeunes femmes souffrant de dépression et de troubles anxieux. Les excès de la jalousie finiront néanmoins par détruire les personnages...
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Le titre fait allusion au film de Robert Aldrich Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? Histoire de rivalité entre deux soeurs dans le monde du show-business américain. La question qui se pose ici est qu'est-il arrivé à Piki, ancienne vedette des nuits homos d'Helsinki et grand amour de la narratrice, jeune femme d'une dizaine d'années sa cadette ? Ravagée par des crises de panique, Piki s'enferme petit à petit chez elle, ne sortant presque plus que de nuit, incapable de s'occuper des tâches du quotidien, courses, lessives, et autres tracas ménagers dont une ancienne petite amie se charge entièrement, au grand dam de sa nouvelle jeune partenaire. Celle-ci, prête à tout pour aider sa compagne à sortir de son marasme et permettre à leur couple de se renflouer économiquement, ira jusqu'à monter un commerce de vêtements de charme par correspondance, au succès immédiat mais tout aussi précaire que leur relation. Bien que le roman décrive une nette opposition entre deux univers - la narratrice oscille constamment entre le choix de vivre de jour ou de nuit, d'aimer les femmes ou les hommes, de vivre une existence rangée ou marginale - ce n'est pourtant ici pas tant la sexualité qui marginalise ce couple lesbien ne rêvant que de bonheurs paisibles, se promener le week-end à la campagne, élever des enfants, que le poids des désordres psychiques et sentimentaux qui rendent ces entreprises en apparence simples, impossibles. Une chronique déjantée et douce-amère de la vie urbaine à la plume musicale et imagée, conseillée à tous les amateurs d'ambiance punk-rock.
Lien : https://leventdanslessteppes..
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