Qu'est-ce qui est important dans ma vie ? Les réponses arrivent par flashes, par paliers. Dégagé des contingences, l'avoir s'efface devant l'être. Et c'est là que la marche révèle son secret : on croyait aller vers les autres et l'on arrive à soi-même.
Il est curieux de noter que plus les moyens de communication se multiplient et se modernisent de par le monde, plus l'on rencontre de ces voyageurs qui recherchent la lenteur et l'archaïsme, signe sans doute d'un besoin de rébellion et de résistance à l'égard de ce monde que l'on se plaît à dire "performant" et pour lequel la vitesse est la vertu majeure.
Ma sagesse, voilà, je l'ai trouvée : c'est de n'être pas sage.
Ma sagesse, c'est la vie, active et chaleureuse, de ceux qui veulent construire une société meilleure.
Les publicitaires ont vite compris que les plus jeunes étaient les plus malléables. Chaque jour, on en voit les effets : des jouvenceaux, parés de toutes les grâces pourvu qu'elles soient "de marque", paient les violons d'un bal dont ils ne sont que les spectateurs.
Il est bien vrai que je cherche à m'extraire de la folie qui semble envahir nos sociétés. Notre monde va trop vite, comme un fou. Il est donc urgent de ralentir. Mais je ne veux pas fuir, encore moins cesser d'avancer. Je veux juste tenter de vivre au rythme de la pensée. Et la marche freine cette course à la mort - que l'on confond avec la vie - qui s'est emparée de nos sociétés dites civilisées. Lesquelles me semblent ne plus exister qu'à travers le miroir déformé que leur tend la télévision.
Hier, Lénine et Staline rasaient les mosquées pour les remplacer par des cinémas, aujourd'hui on déboulonne leurs statues pour construire des supermarchés. Le roue tourne vite. A peine a-t-on rangé les pelles qu'on sort les pioches.
Partout, dans chacune des anciennes républiques soviétiques, l'explosif est en place. Ne manque plus que le détonateur.
Il est curieux de noter que plus les moyens de communication se multiplient et se modernisent de par le monde, plus l’on rencontre de ces voyageurs qui recherchent la lenteur et l’archaïsme, signe sans doute d’un besoin de rébellion et de résistance à l’égard de ce monde que l’on se plait a dire « performant » et pour lequel la vitesse est la vertu majeure.
Au village de Pakhtakor, Komal me tombe littéralement dessus. C'est un gros garçon d'une trentaine d'années qui est convaincu de parler un bon anglais. L'arrivée d'un étranger est pour lui un événement considérable et l’occasion rêvée de prouver que son peuple est le plus hospitalier de la terre.