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Critique de Floyd2408


Lorsque vous pénétrez l'univers de Michel Onfray, dans l'un de ces écrits, vous acceptez sans contrainte de subir sa verve, son érudition, cette culture sans faim et sa manière particulière de vous faire participer à son mode de pensée si imposante et autoritaire. Ce philosophe, très prolixe dans ses écrits, trouve ses lettres de noblesse dans le miroir des médias, chaise musicale des plateaux de télés, des émissions radiographiques, sans le vouloir cet homme devient le miroir trouble d'un société consommatrice, lui-même est consommé pour nourrir les consommateurs de leur soif de consommer sans faim, une parabole amusante qu'aime jouer Michel Onfray, surtout de son égocentrisme certain, et de son intelligence, ce philosophe laboure la philosophie pour la moderniser et l'assainir. Cet hédonisme transpire cette forme de vie qu'il aspire à tous comme une évidence. Et là encore dans cette critique acerbe du christianisme, de Bataille et de son livre sur l'érotisme et de Sade, Michel Onfray oeuvre sa finalité de son être, celle de sa chair de plaisir, celui qui inonde sa philosophie.
Comme une démonstration mathématique, Michel Onfray de son axiome d'hédonisme, de ces corolaires où sur l'autel du sacrifice, le christianisme naissant Paulinien, Saint Augustin le catalyseur et ses apôtres modernes, Bataille et Sade, sont au supplice de ce théorème Onfrayien.
Au prélude de ce livre, Nietzsche, Par–delà le bien et le mal et le crépuscule des idoles sèment deux citations assassines contre le christianisme sur la sexualité, Michel Onfray théorise avec beaucoup de minutie sa vision sur l'origine du comportement sexuel des occidentaux.
Dès les premières lignes, Michel Onfray démystifie la société actuelle et de « sa pensée dominante » sur « l'enfumage » de Lacan est sa psychanalyse structuraliste, au détriment pour lui du freudo-marxisme Reich, comprenant la relation entre la libido et les conditions sociales et historiques, une continuité de Freud avec L'avenir d'une illusion et Malaise dans la civilisation, et d'un petit texte publié en 1908 intitulé La morale sexuelle « civilisée » et la maladie nerveuse des temps moderne. de Schopenhauer avec sa « Métaphysique de l'amour », Freud et Michel Onfray, la moralité réduit à la frigidité, entrainant les maux sexuels. Comme le père de la psychanalyse Reich, Michel Onfray veut déchristianiser la morale sexuelle, désirant une révolution sexuelle.
Le cantique des cantiques est une absurdité sans nom, une allégorie dans un symbolisme faussé, célébrant avec verve le mariage chrétien, la chasteté, la procréation sans plaisir, c'est une métaphore burlesque, Michel Onfray se moque avec plaisir de cette absurdité de ce Cantique des cantiques.
Pour Michel Onfray la société est gangrénée par la philosophie chrétienne comme la justice, la médecine…Puis s'ensuit une déstructuration de la célébration de Jésus, pour lui une fable, celle « d'un fils de Dieu incarné en Fils de l'Homme », Saint Augustin avec sa théologie du nihilisme de la chair, la névrose De Saint Paul, misogyne et phallocrate, selon Michel Onfray impuissant pour réduire la femme au vice…Autre forme de l'éros chrétien est celui de Sade et de Bataille, celui de l'anti corps, comme le dit Michel Onfray « l'éros nocturne paulinien ». Dans sa continuité le Nouveau Testament semble être une succession de fables, où le chrétien hait la vie, aime et adule la mort, vénération de la cruxification, et du martyre de Jésus, ce Jésus, une idole fiction, la chair du Christ est un oxymore, se nourrit de parabole, Marie, vierge qui enfante est une parfaite contraction de la nature, ses deux symboles chrétiens sont une antithèse de la vie. Tout est néfaste, dans cette secte devenu religion monothéiste, il faut vivre dans « la rubrique mortifère, thanatophilique, expiatoire, » c'est étrange tout de même de vivre le calvaire pour accéder au sublime après la mort, c'est pourrir de son vivant…
Tout ce monde de mort est introduit par Saint Paul, pour Michel Onfray un impuissant et schizophrène, lui qui a eu une existence de chair et d'os, à défaut de ces fables. La théorie de l' « écharde dans la chair » pour Michel Onfray est cette impuissance De Saint Paul, qui dans sa première Épitre aux Corinthiens disait : « J'aimerais que tous les hommes soient comme moi » (VII.7), les hommes ne doivent pas jouir comme lui, Constantin véhiculera cette névrose paulienne dans le monde entier, c'est ironique tout de même, mais peut-on croire à cette forme de théorie, à vous d'y réfléchir et d'avoir votre avis personnelle, mais j'adore cette forme de pensée, si drôle et effrayante, sans continuer à approfondir cette satire christianisme, Michel Onfray au fil des pages , construit sa toile d'araignée avec beaucoup de sérieux, cette misogynie universalisé par la maxime névrotique paulinienne, Eve , le pécher de la chair, Marie vierge trouve sa cristallisation à la conversion de Constantin en 321…
Michel Onfray après avoir explosé le fondement de la religion chrétienne, pour lui la religion c'est « obéir, se soumettre, renoncer à soi, à l'intelligence, à la raison, se contenter d'être la chose de Dieu. », continue avec l'éros nocturne, celui adulé par Sade et Bataille, qu'il détruit avec beaucoup de jouissance hédonisme, encenser par beaucoup d'intellectuelle, critiquant l'érotisme de Bataille , au chant lexical morbide , rien de rime avec amour mais avec noirceur et perversité, des horreurs immondes, de souffrance, puis Sade avec ses Cent Vingt Journées de Sodome où la femme est salit, une haine féminine, celle chrétienne, « Une langue de femme n'est bonne qu'à torcher un cul », la femme reste un objet, Michel Onfray entends le murmure De Saint Paul dans la misogynie Sadienne. de Bataille à SadeMichel Onfray navigue de l'un à l'autre, pour lui Sade est un grand opportuniste, il va dans le sens du moment, L'Érotisme de Bataille devient un cadavre de sexe nauséabonds, Bataille défend Sade par des idées abscons, Michel Onfray de Bataille et de son enfance difficile, violé peut-être par son père, reste dans le particulier, ne pouvant aller vers l'universalité, son érotisme reste ce gnostique chrétien…
La dernière partie est plus solaire dans l'érotisme, celle indienne de Shiva, où la femme est maitresse d'elle-même, tout corps féminin est un culte à l'amour, à la beauté, à la paix…Michel Onfray découvre l'enseignement du Tantrisme, visite les temples de Khajurâho et s'interroge sur la zoophilie qu'il découvre à travers certaines statues, l'une d'elles représentant un homme pénétrant une jument, symbolisant le rite de la pénétration, cette quête du plaisir selon cette culture lointaine de notre occident pollué par la religion monothéiste, surtout le christianisme, du point de vue d'Henri Irénée Marrou, historien catholique parle de « premier État totalitaire » de cet empire Chrétien, nihilisme du désir, différent de cette culture copiant les animaux et leur accouplement pour avoir un plaisir multiple, la nature accompagne ce désir de plaisir, cet acte charnel.
L'hédonisme shivaïte est une religion de la nature, comme le spinozisme plus tard « Dieu ou la Nature », une forme de panthéisme, cette célébration de la nature comme le Dieu de Spinoza, l'art du sexe est aussi un moyen de se rapprocher de Dieu, du monde divin, se créer un monde.
Tout le reste du livre poursuite cette quête nouveau du plaisir simple et naturel qui habite le Kâma-Sûtra, ce livre culte de la célébration, le plaisir est le même pour les hommes et les femmes, une culture sexuelle de l'égalité des deux sexes. Il faut trouver sa moitié pour avoir cet osmose de plaisir, l'unité de deux corps qui s'assemble dans une fièvre commune.
Mais chacun sa pornographie, celle qui caresse son être sans devoir se limiter à un nihilisme sociétale, respecter le plaisir du partenaire, une forme de nature qui trouve toujours la vie, comme une terre féconde, l'homme et la femme sont ce plaisir.
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