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Critique de beldrak


Je tiens à préciser qu'il s'agit d'un livre reçu dans le cadre de l'opération Mass Critique de février 2024. Cela faisait longtemps que je tombais sur des vidéos de Michel Onfray en me disant qu'il faudrait que je lise un de ses livres pour me faire une idée. Non pas que j'étais systématiquement d'accord avec lui mais par curiosité. C'est donc chose fait grâce à Babelio.

Puissance et décadence s'attache à ramener l'état actuel de la France par rapport à la situation souverainiste en se situant à gauche de l'échiquier politique.

J'ai été lire les autres critiques pour voir un peu ce qui se disait sur le livre et je dois avouer que c'est assez partagé mais aussi qu'il y a un certain manque de culture et de compréhension sur la question politique ( ce qui est embêtant, on est tous concerné ). Ramenons les choses à leur essence : oui Michel Onfray est de gauche. Sur la question sociétale, il se situe à gauche de l'échiquier dans ce sens qu'il considère que l'Etat doit investir pour que les citoyens puissent atteindre le bonheur dans la vie. Vous ne trouverez pas de libéralisme dans ce livre parce qu'il n'est pas libéral.

Maintenant concernant le souverainisme. Il y a beaucoup à dire et Michel Onfray en dit une partie. Lorsque l'on creuse le sujet on se rends compte rapidement que c'est une lutte de pouvoir entre des agents extérieurs et l'Etat français mais surtout que depuis de Gaule c'est la débandade. de Sarkozy qui frétillait devant Obama à Macron traité comme un enfant turbulent mais sans grandeur par Biden ( rétrospectivement c'est bien ce qu'il est ), on a une perte de l'autonomie de la France. Ca se traduit par notre rapport à la guerre ( nous suivons les USA sur tous les sujets quitte à faire n'importe quoi et à tuer beaucoup d'innocents ) mais aussi sur l'économie et ... La société. Croire que le wokisme est un mot creux est passer à côté du changement de société qu'il induit. Ce que Michel Onfray ne dit pas c'est que cette société vers laquelle nous nous dirigeons est mourante. L'éco anxiété amène à une baisse sensible du taux de reproduction, les traitements transgenre amènent la stérilité ( les parents de gamins qui prennent des hormones connaissent ils le taux de suicide arrivé à 30 - 40 ans pour les transexuels ? ). Bref, nous ne sommes plus souverains et Michel Onfray le souligne tout du long mais il n'est pas le seul.

Pour ceux qui voudraient aller plus loin sur ce sujet à gauche Serge Halimi a écrit plusieurs livres expliquant comment de Gaule avait tordu la main américaine afin de recevoir des aides à la sortie de la guerre ( certaines villes étaient complètement rasées ). Michel Onfray aura complété que cette aide aura finalement permis aux USA de gagner de manière indirecte. Pile on perds, Face ils gagnent ...

Comme écrit au début, Michel Onfray est de gauche ce qui fait que je ne le rejoint pas sur certains sujets tel que la peine de mort. Mais c'est un sujet que la gauche n'arrive pas à aborder sans sombrer dans le pathos donc je ne suis pas surpris.

J'ai également relevé des erreurs de raisonnement à plusieurs reprises me faisant dire : le développement est intéressant mais cet aspect là est faux. Par exemple sur l'aspect migratoire. Michel Onfray oppose nomades à sédentaires, ce qui est correct. Puis il appose l'histoire de Caïn et Abel pour signifier cette opposition sauf qu'un berger n'est pas nomade. Pire encore, l'auteur va jusqu'à rendre les migrants nomades pour continuer ce parallèle. Mais là encore c'est complètement faux. Un migrant n'est pas nomade, c'est un sédentaire qui change de lieu de vie. le nomadisme est devenu rare à notre époque. On pourrait citer les manouches, les romanichels, les forains en France mais c'est à peu près tout. Cette erreur lui fait passer complètement à côté du problème mais là encore c'est une vision de gauche .

A côté de cela j'ai trouvé pas mal de répétitions parfois très lourdes. le passage sur l'AMGOT que je connaissais déjà mais qui vaut la peine d'être rappelé est martelé 4 à 5 fois à la fin. C'est lourd.

De même si le début est intéressant, je l'ai trouvé extrêmement dense et très peu sourcé. Il faut suivre l'actualité pour comprendre tout ce qui est cité ici, c'est dommage.

Dernière critique que je pourrais énoncer mais là c'est plus subjectif : c'est trop lourd à lire. J'ai tendance à ne pas apprécier les phrases à rallonge qui énumèrent les épithètes parfois sans grande intelligence et souvent avec une grande redondance. Je note que les gens qui ont ce tic d'écriture font la même chose à l'oral. Je trouve que c'est pédant et ça montre un vrai problème de concision. A mon sens on cache une pauvreté d'argumentation par ce biais, ce qui n'est pas forcément le cas chez cet auteur.

Plusieurs aspects valent tout de même le détour. le rappel sur la révolution qui fut un massacre mais pas pour le peuple, l'impact de de Gaule à la sortie de la guerre et même un retour sur l'affaire le Pen. A chaque fois le corollaire est que ce l'on nous enseigne n'est pas la vérité mais une construction narrative destinée à étayer un roman national.

Au final ce roman est une introduction à la revue lancée par Michel Onfray qui m'intéresse pas mal. Je l'ai mise de côté pour achat plus tard mais je pense que ça vaut le détour. le roman en lui même est à mon avis intéressant comme un point de vue qui a le mérite d'exister. Etre souverainiste et de gauche n'est pas impossible, Michel Onfray le montre et explique pourquoi il faut revenir à cette notion.
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