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Michel Onfray part de notre histoire marquée par la Révolution française et la Déclaration des droits de l'homme instaurant l'égalité entre tous les hommes, la laïcité, la souveraineté nationale, la liberté, dont celles d'opinion et d'expression, la sécurité de tous défendue par l'État, la propriété…bref ce qui devrait être les bases de notre République. Et de Mitterrand qui a enterré le socialisme, au mépris de la volonté du peuple qui ne voulait pas de Maastricht, à l'instauration de la cohabitation et, plus récemment, du quinquennat, les bases de la Ve Constitution élaborée par De Gaulle en vue de garantir le fonctionnement démocratique de cette république sont également bafouées.

Il rassemble des textes parus dans sa revue le Front populaire, dans d'autres ouvrages et certains inédits pour analyser les causes de la décadence actuelle de notre pays qui a abandonné toute souveraineté, politique, philosophique, économique, sociétale et les diverses menaces qui nous guettent : retour de la guerre, islamisme politique, transhumanisme, wokisme, communautarisme… Toutes ces tendances nous affaiblissent et empêchent un retour aux fondamentaux et un enracinement au réel.
De la Commune aux Gilets jaunes, le pouvoir s'efforce de faire taire la voix du peuple pour étouffer ses souhaits sous prétexte qu'il vote mal, l'empêchant de pouvoir vivre pleinement et de maîtriser son destin.

Même si le combat semble perdu, si les technocrates de Maastricht continuent à imposer leur loi, il faut continuer le combat, résister. C'est ce fait l'auteur en n'hésitant pas à aller contre les courants dominants, expliquant ses prises de positions de manière très pédagogique et non sans humour, n'hésitant pas à se répéter, parfois de manière redondante, accessible à tous grâce à cette ligne claire qui caractérise pour lui la philosophie française, ancrée dans la vie et non pas dans les concepts. Malgré tout l'histoire avance et pas sûr de pouvoir revenir à ce qui n'est plus. Mais tirer des leçons du passé pour défendre notre humanité, c'est plus que jamais d'actualité !
Merci à Babelio et aux éditions J'ai lu pour cette lecture décapante.
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A boire et à manger, peu à prendre, beaucoup à laisser.
Je pensais naïvement me retrouver devant un essai traitant d'européanisme et de souveraineté nationale qui me raconterait POURQUOI une souveraineté supranationale n'est pas bonne.
Je me retrouve devant un ouvrage franco-français qui me raconte qu'en France, grosse modo et pour faire court, c'est le bordel. Au grand jamais il ne détricote le traité de Maastricht. Michel est passé, pour moi, à côté de son sujet. Il gueule, mais il ne prouve pas.

Michel se comporte comme le vieil oncle aviné nauséabond qui te donne envie de danser la polka dans les mariages juste pour le fuir. Celui que tu as envie de baffer, mais qui ne dit pas toujours que des conneries.

Miche, il porte à droite... oui, il vient de la gauche, mais il semble avoir effectué une belle rotation et il porte même très à droite. On a droit à plusieurs couplets qui tendent à dédiaboliser l'extrême droite et la famille le Pen. On a droit à plusieurs couplets sur l'homosexualité et la transidentité (je suis maman d'une fille transgenre bien dans ses baskets). On ne sait pas trop s'il déteste Mitterand parce qu'il a bouffé de la vichyssoise pendant la 2WW ou si c'est parce qu'il a régné sous bannière socialiste.

Par contre, il est intéressant quand il nous parle des droits de l'homme et du citoyen, quand il nous parle d'écologie, de manipulation de masse par les médias.

Bref, tout n'est pas à jeter, mais il faut pouvoir lui dire de la fermer de temps en temps ! Au fait, Miche, la cohabitation qui te fait hurler en France, chez moi en Gelbique, on cohabite perpétuellement à 5 ou 6 partis et clairement, le pays n'a jamais mieux fonctionné que pendant les 541 jours sans gouvernement ! ;-)
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Pas son meilleur livre mais accessible. Il faut juste avoir un peu plus de patience que moi par moment. J'avais de loin préféré "Décadence" (livre détaillant les vingt siècles de civilisation judéo-chrétienne) qui faisait partie de la trilogie du Cosmos. Je me rappelle y avoir pris plaisir à suivre ce grand érudit qu'est Onfray.
Michel Onfray fait une nouvelle fois figure d'enseignant pédagogue du troisième cycle, ce qui en soi est intéressant mais devient, dès la moitié de l'ouvrage, un peu longuet et surtout plus pessimiste m'a-t-il semblé que dans "Décadence".
Seule bonne question qu'il "m'a" posé, "Quid de la qualité des âmes et des intelligences ? ".
Dans "Puissance et Décadence" il tape à nouveau très fort sur toutes les dérives de la société. Il en donne une importante quantité d'exemples tout le long de l'essai :
- ces enfants qu'on invite à changer de sexe selon leur choix dès 8 ans d'âge
- ces soldes qui ont permis d'acquérir un nourrisson à prix cassé auprès de la clinique ukrainienne Bio Tex Com lors du Black Friday de 2021
- l'incitation à s'excuser d'être blanc car coupable de férocité blanche
- les 9% de français qui pensent que la terre est plate, etc, etc...
En gros pour Michel Onfray on est dans un Titanic, on avance trop vite et, de fait, la percussion est inévitable. C'est certes fort possible, mais alors il faudrait qu'il nous en donne le remède (s'il en a un) et qu'on ne le quitte pas en fin de livre en restant sur sa faim.
Revenons au contenu qui débute en gros par "les français ne s'aiment plus". Et là il embranche sur la présentation de son "Front Populaire" créé avec Stéphane Simon qui a pour vocation de porter la cause du peuple. J'ai le sentiment que certains passages je les avais déjà lu sur son site.
On passe de Doriot à Mitterand, puis à Sartre, Beauvoir, BHL, De Gaulle, Hitler, Pétain et bien d'autres grandes figures. Mais aussi du poète à l'entrepreneur, du journaliste à l'ouvrier et ainsi de suite.
Il parle de De Gaulle sous des termes profondément élogieux. Il a disséqué au laser l'homme, ses propos, ses actes. Il en répète quelques phrases fortes telles que la profonde question que De Gaulle pose un jour :
- "vous les jeunes, vous voulez quoi ?
- réponse : "vivre plus"
- mais c'est quoi, vivre plus ? "
Il scalpe littéralement Elon Musk et nous apprend par exemple que celui-ci veut créer LE changement de civilisation à travers deux chantiers : Neuralink (société de neurotechnologie) et OpenAI (l'intelligence artificielle). Et de conclure que le dessein final pourrait bien être d'en finir avec l'Homme.
Musk aspirerait à un Disneyland cosmique, ou au moins planétaire ; "un doigt de Daisy, un soupçon de Riri, Fifi et Loulou, une pincée de Pluto !
Il y voit la constitution d'un bétail docile par internet.
Heureusement qu'il nous parle aussi de ceux qu'il admirent : Montaigne, Rousseau, Nietzsche. Et là le ton est plus apaisé.
Même la présentation de l'histoire d'Abel et Caïn dans la Bible est sereine. La transposition qu'il en fait à notre civilisation est assez bluffante. En deux images vite fait :
- Abel est le nomade, donc le migrant, l'anywhere, l'homme de la géographie, celui qui bouge sur toute la planète et récolte les faveurs de Dieu lorsqu'il lui offre l'animal qu'il a élevé sur les pâturages le long de son périple.
- Caïn est l'immobile, le né natif, le somewhere, l'homme de l'histoire, celui qui cultive la terre natale et ne donne à Dieu que les fruits et les légumes de la récolte de ses terres. Belle image.
Autre thème à la mode décortiqué par Onfray, l'écologie. Date de naissance 1866, géniteur Ernst Haeckel. Puis Hans Jonas en 1979 qui booste le principe pour en arriver à Nicolas Hulot et Greta Thunberg. Il rappelle que le mouvement des divers réfugiés (afghans, iraniens, syriens, soudanais, algériens..) n'est pas dû à la fonte des glaciers ou la disparition des oiseaux et des insectes, la déforestation ou la pollution de leurs nappes phréatiques, mais dû au désordre mondial.
Il n'apprécie pas du tout l'attitude affichée par l'écologie. Il explique que son véritable mot d'ordre est "on ne discute plus, on ne raisonne plus, on ne débat plus, on exécute et on fait". Et Toc ! c'est taclé, là encore.
Cheval de Troie de l'écologie ; le Végan. le véganisme abolit l'agriculture au profit de l'industrie chimique qui elle-même consomme une masse colossale d'énergie = qui discrédite qui dans cette histoire ?.
Arrivent encore bien d'autres regards comme sur le régalien, ou l'attitude de certains journalistes ou autres rhétoriques qui ne trompent plus grand monde.
En refermant l'essai on se dit Ouf ! Et envie de dire "Cher Onfray, il est tout de même difficile de vous suivre sans tirer la langue"
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En préambule, je tiens à remercier Nicolas de Babelio pour m'avoir sélectionnée lors de l'opération Masse Critique, ainsi que les Éditions "J'ai lu" pour l'envoi de "Puissance et décadence / une politique de civilisation" de Michel Onfray


Ce livre regroupe des textes parus dans la Revue Front Populaire depuis 2020. Cette dernière a été initiée par Michel Onfray et a comme ligne éditoriale le souverainisme, le populisme et l'antilibéralisme. le but de l'auteur ? Faire émerger un programme politique et/ou idéologique émanant du peuple français et à destination de ce même peuple, sans querelles de clochers gauche/droite. En bref, le fameux "par le peuple, pour le peuple". Et pour propager ses idées, Michel Onfray multiplie les supports de diffusion : revues, conférences, médias, livres... Celui-ci en fait donc partie intégrante. 

Au vu des très nombreuses thématiques abordées ici (Europe, école, police, justice, COVID, wokisme, médias...) il est impossible d'en établir une liste exhaustive et donc je m'en abstiendrai. de plus, cela n'aurait pas grand intérêt. 

Partant du postulat que notre civilisation judéo-chrétienne est tel le Titanic, l'auteur s'attache à en faire la démonstration en prenant appui sur ses connaissances historiques, philosophiques et politiques. Et en somme, c'est là que j'ai trouvé un intérêt particulier à ce livre. J'ai aimé me replonger dans l'histoire de Caïn et Abel, dans celle de la Tour de Babel, puis découvrir ou redécouvrir la technique du cheval de Troie, l'époque de la Révolution française, des années Mitterrand, des coulisses des grands événements électoraux français et européens etc etc ... 

Et j'ai aimé découvrir des philosophes de tous bords et de tous horizons, précurseurs chacun dans leurs domaines (écologie, transhumanisme...) qui ont inspiré voire influencé les orientations politiques et donc sociétales et civilisationnelles des XIXème, XXème et XXIème siècle. 

De ce point de vue là, Michel Onfray est un excellent professeur et pédagogue, réussissant à raconter simplement des notions, des concepts et des préceptes parfois complexes. 

A contrario, j'ai souvent trouvé que le passage du "pédagogique" au "politique" était hasardeux et "capillotracté", cherchant à tout prix à convaincre le lecteur plus qu'à l'amener à une réflexion personnelle. En clair, Michel Onfray utilise les mêmes procédés que ceux des hommes politiques qu'il tend à dénoncer, et c'est assez gênant. L'auteur est-il alors un philosophe ou un homme politique en campagne !? Pour ma part, le message s'en trouve brouillé d'autant plus lorsqu'il "vend" ouvertement son "Front populaire". Alors me vient une nouvelle interrogation : ne serait-il pas plutôt dans une démarche purement commerciale, à savoir vendre du papier (revues, livres...) !? C'est un mélange bien curieux que je n'avais pas perçu chez lui jusqu'à présent. 

Quant à la qualité d'écriture, il est indéniable que Michel Onfray a une belle plume claire, nette et précise voire ciselée avec une utilisation juste des mots, tous ramenés à leur étymologie, et c'est très plaisant car instructif. Malgré cet aspect plus que positif, j'ai tout de même trouvé plusieurs passages très répétitifs et redondants, confinant au rabâchage. Peut-être est-ce là le "tic" du professeur qui ressurgit !? 


En résumé, cet ouvrage est pédagogique si on s'en tient aux faits historiques et philosophiques, et assurément politique si on s'attache aux ponts dessinés par Michel Onfray entre tous ces éléments. A chacun sa lecture et donc à chacun d'y piocher ce qui lui convient (ou pas). Quoi qu'il en soit, ce livre reste abordable, intéressant, riche, foisonnant, et mérite que l'on s'y arrête plus ou moins longuement. de là à tout retenir et mémoriser, c'est une autre histoire de décadence... 😉
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Formellement ce livre est un recueil d'articles et d'éditoriaux publiés par Onfray dans sa revue « Front Populaire » ; il ne s'agit donc pas d'un traité ; heureusement, car c'est plus et mieux.
Lorsqu »il traite de ce qu'il appelle « la ligne claire » de la philosophie française, il la fait commencer avec Les Essais de Montaigne.
Eh bien ce livre pourrait s'appeler Les Essais d'Onfray. Chacun de ses chapitres examine telle question de al vie politique française (c'est ce u'il a principalement fait dans ses derniers ouvrages) mais aussi, et parallèlement, une histoire de la philosophie, dans la ligne de celle qu'il enseigna à l'Université Populaire de Caen, et qu'il reprenait au cours d'émissions hebdomadaires sur France Culture, où elles ouvraient une fenêtre d'intelligence et de clarté, raison pourquoi sans doute, elles furent brutalement supprimées à l'automne 2018 dans des conditions mal élucidées, et peut-être aussi parce qu'elles déplaisaient en haut lieu. A lire Onfray, on comprend de quelle haute autorité il peut s'agir.
Les opinions de l'auteur dans le domaine politique, économique, social, sociétal de l'auteur,pour lequel je nourris beaucoup d'admiration, à lire ce qui précède, on peut déjà s'en douter, elles sont assez largement connues. Bien que les partageant très largement, et d'ailleurs pour cette raison même, je ne souhaite pas les commenter.
Je dirai seulement qu'il s'y trouve beaucoup de fulgurances, hélas prémonitoires, et beaucoup d'indignations, souvent justifiées, malgré une verve pamphlétaire parfois excessive.
On lui reproche souvent d'avoir rejoint l'extrême droite. Je ne le crois pas. Il s 'en défend d'ailleurs, et se pense toujours de gauche ; c'est évidemment une gauche souverainiste, nationaliste, anti-capitaliste, qui défend le peuple, bref tout ce que la gauche actuelle n'est plus. Mais penser cela, est-ce être d'extrême-droite ? C'est plutôt être gaulliste.
Et l'homme que cet « extrémiste de droite » admire le plus dans la Révolution Française, c'est le proto-communiste Jacques Roux, chef de file des Enragés ; de même qu'il parle longuement de la Commune de Paris, où il voit l'un des sommets de la pensée politique en action, et son assassinat par les libéraux de l'époque.
Bon, je vois que je n'ai pas tenu la promesse, et ai parlé politique. Mais il était difficile de l'éviter,
Alors parlons de philosophie. Car le livre est aussi un cours sur la philosophie française, où l'auteur évoque une tradition allant de Montaigne, donc, père fondateur, à Jankélévitch, en passant par Descartes, Pascal, La Mettrie, les philosophes libertins des lumières(au vrai sens du mot libertin, qui ne connaît pas de bornes à la liberté de penser, qui est affranchi des dogmes) pour lesquels il nourrit une tendresse particulière, par les penseurs athées (il y a beaucoup à dire sur l'athéisme d 'Onfray, j'y reviendra), par Proudhon (selon lui le grand penseur politique du XIXième siècle) contre Marx, par Bergson malgré son spiritualisme, par le résistant Camus, bien sûr, contre le quasi-collabo Sartre (aïe, aîe, la politique revient !), et par eux tous contre les lourdeurs et la logomachie de la philosophie allemande, d'Hegel au nazi Heidegger,et contre leurs disciplehrit, s français, les Lacan, Althusser, Foucault, et autres Deleuze, tout aussi obscurs et jargonnants.
A mi-chemin de la philosophie et de la politique, un des meilleurs passages de cet ouvrage est sans doute le magistral commentaire, article par article, de la Déclaration des droits de l'Homme, ce texte dont tout le monde se réclame, et que personne ne lit jamais.
Voir par exemple l'article deux, qui énonce comme droits essentiels, en même temps que la liberté, la propriété et la sécurité, cette sécurité que les sophistes opposent faussement à la liberté, en proclamant que "qui préfeère la sécurité à la liberté les perdra toutes deux" alors qu'ellles sont indissociables, qu'il n'y a pas plus de libeté sans sécuriété que de sécurité snas liberté, car dès lors que l'état n'est plus capable d'assurer la scurité, que vaudra la liberté du faible contre le fort. C'est ce qu'Hobbes a bien vuJe parlais plus haut de l'athéisme d'Onfray ; à vrai dire, et aussi radical qu'il semble, puisqu'il va jusqu'à nier l'historicité de l'homme Jésus-Christ, que pratiquement aucun historien ne nie pourtant, quelle que soit l'idée qu'ils s'en font par ailleurs .
Car, à longueur de colonne, il déplore la décadence et la quasi-disparition du judéo-christianisme, auxquelles il attribue tous les maux dont souffre notre société, bien qu'il ne puisse s'empêcher de lui décocher quelques piques d'usage ; à cette décadence d'ailleurs il a consacré sous ce titre un ouvrage entier. Ce que je crois, c'est qu'en réalité il voudrait croire, à l'instar de Montaigne et de Pascal avec son fameux pari, et croire même précisément au catholicisme, de préférence dans sa forme pré conciliaire, mais ne le peut, à l'instar d'ailleurs de son ami-ennemi Houellebecq. Oserai-je dire qu'ils sont en état de dissonance cognitive, et appartiennent à cette catégorie bien particulière d'athées qui voudraient croire et croiraient si Dieu devenait manifeste.
Mais peut-être succombai-je au travers catholique qui consiste à « convertir » en pensée les gens sans leur demander leur avis ?
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C'est le premier ouvrage de Michel Onfray que je lis. Je l'ai acheté à la suite de l'une de ses interviews, percutante et à mon sens brillante, de ce touche-à tout érudit, souvent polémique.
C'est un souverainiste marchant généreusement dans les pas du Général de Gaulle, il renvoie dos à dos les partis de gauche et de droite, tous coupables d'avoir adhéré au traité de Maastricht.
J'avais entendu parler de l'Amgot et je connaissais l'opération Overlord, sans avoir songé à traduire ce nom de code : le suzerain prêt à "vassaliser" l'Europe de l'Ouest comme l'URSS l'a fait avec l'Europe de l'Est. A cet égard l'analyse de Michel Onfray du film "Le jour le plus long" m'a interpellé : le lieutenant-colonel John Wayne, brave parmi les braves (et toute la cohorte des grands acteurs américains des années 60), et ce malheureux Bourvil, un peu minable (je précise : comédien génial pour moi) maire résistant dépassé par les événements d'un petit village normand.
Egalement la lecture et l'interprétation de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen est passionnante : tout est là. Les hommes politiques devraient sans cesse s'y référer.
Le chapitre sur les media tout puissants est également intéressant : des mots, des expressions sont tellement "connotés" qu'elles peuvent apparaître injurieuses. L'esprit de George Orwell n'est jamais loin (je vais relire "La ferme des animaux "!)
A mon avis, parfois Michel Onfray se perd un peu et même se répète ... Mais ce n'estr pas grave pour quelqu'un d'aussi prolifique ...
Oui restons éveillés sans pour autant devenir "wokistes" !
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Je tiens à préciser qu'il s'agit d'un livre reçu dans le cadre de l'opération Mass Critique de février 2024. Cela faisait longtemps que je tombais sur des vidéos de Michel Onfray en me disant qu'il faudrait que je lise un de ses livres pour me faire une idée. Non pas que j'étais systématiquement d'accord avec lui mais par curiosité. C'est donc chose fait grâce à Babelio.

Puissance et décadence s'attache à ramener l'état actuel de la France par rapport à la situation souverainiste en se situant à gauche de l'échiquier politique.

J'ai été lire les autres critiques pour voir un peu ce qui se disait sur le livre et je dois avouer que c'est assez partagé mais aussi qu'il y a un certain manque de culture et de compréhension sur la question politique ( ce qui est embêtant, on est tous concerné ). Ramenons les choses à leur essence : oui Michel Onfray est de gauche. Sur la question sociétale, il se situe à gauche de l'échiquier dans ce sens qu'il considère que l'Etat doit investir pour que les citoyens puissent atteindre le bonheur dans la vie. Vous ne trouverez pas de libéralisme dans ce livre parce qu'il n'est pas libéral.

Maintenant concernant le souverainisme. Il y a beaucoup à dire et Michel Onfray en dit une partie. Lorsque l'on creuse le sujet on se rends compte rapidement que c'est une lutte de pouvoir entre des agents extérieurs et l'Etat français mais surtout que depuis de Gaule c'est la débandade. de Sarkozy qui frétillait devant Obama à Macron traité comme un enfant turbulent mais sans grandeur par Biden ( rétrospectivement c'est bien ce qu'il est ), on a une perte de l'autonomie de la France. Ca se traduit par notre rapport à la guerre ( nous suivons les USA sur tous les sujets quitte à faire n'importe quoi et à tuer beaucoup d'innocents ) mais aussi sur l'économie et ... La société. Croire que le wokisme est un mot creux est passer à côté du changement de société qu'il induit. Ce que Michel Onfray ne dit pas c'est que cette société vers laquelle nous nous dirigeons est mourante. L'éco anxiété amène à une baisse sensible du taux de reproduction, les traitements transgenre amènent la stérilité ( les parents de gamins qui prennent des hormones connaissent ils le taux de suicide arrivé à 30 - 40 ans pour les transexuels ? ). Bref, nous ne sommes plus souverains et Michel Onfray le souligne tout du long mais il n'est pas le seul.

Pour ceux qui voudraient aller plus loin sur ce sujet à gauche Serge Halimi a écrit plusieurs livres expliquant comment de Gaule avait tordu la main américaine afin de recevoir des aides à la sortie de la guerre ( certaines villes étaient complètement rasées ). Michel Onfray aura complété que cette aide aura finalement permis aux USA de gagner de manière indirecte. Pile on perds, Face ils gagnent ...

Comme écrit au début, Michel Onfray est de gauche ce qui fait que je ne le rejoint pas sur certains sujets tel que la peine de mort. Mais c'est un sujet que la gauche n'arrive pas à aborder sans sombrer dans le pathos donc je ne suis pas surpris.

J'ai également relevé des erreurs de raisonnement à plusieurs reprises me faisant dire : le développement est intéressant mais cet aspect là est faux. Par exemple sur l'aspect migratoire. Michel Onfray oppose nomades à sédentaires, ce qui est correct. Puis il appose l'histoire de Caïn et Abel pour signifier cette opposition sauf qu'un berger n'est pas nomade. Pire encore, l'auteur va jusqu'à rendre les migrants nomades pour continuer ce parallèle. Mais là encore c'est complètement faux. Un migrant n'est pas nomade, c'est un sédentaire qui change de lieu de vie. le nomadisme est devenu rare à notre époque. On pourrait citer les manouches, les romanichels, les forains en France mais c'est à peu près tout. Cette erreur lui fait passer complètement à côté du problème mais là encore c'est une vision de gauche .

A côté de cela j'ai trouvé pas mal de répétitions parfois très lourdes. le passage sur l'AMGOT que je connaissais déjà mais qui vaut la peine d'être rappelé est martelé 4 à 5 fois à la fin. C'est lourd.

De même si le début est intéressant, je l'ai trouvé extrêmement dense et très peu sourcé. Il faut suivre l'actualité pour comprendre tout ce qui est cité ici, c'est dommage.

Dernière critique que je pourrais énoncer mais là c'est plus subjectif : c'est trop lourd à lire. J'ai tendance à ne pas apprécier les phrases à rallonge qui énumèrent les épithètes parfois sans grande intelligence et souvent avec une grande redondance. Je note que les gens qui ont ce tic d'écriture font la même chose à l'oral. Je trouve que c'est pédant et ça montre un vrai problème de concision. A mon sens on cache une pauvreté d'argumentation par ce biais, ce qui n'est pas forcément le cas chez cet auteur.

Plusieurs aspects valent tout de même le détour. le rappel sur la révolution qui fut un massacre mais pas pour le peuple, l'impact de de Gaule à la sortie de la guerre et même un retour sur l'affaire le Pen. A chaque fois le corollaire est que ce l'on nous enseigne n'est pas la vérité mais une construction narrative destinée à étayer un roman national.

Au final ce roman est une introduction à la revue lancée par Michel Onfray qui m'intéresse pas mal. Je l'ai mise de côté pour achat plus tard mais je pense que ça vaut le détour. le roman en lui même est à mon avis intéressant comme un point de vue qui a le mérite d'exister. Etre souverainiste et de gauche n'est pas impossible, Michel Onfray le montre et explique pourquoi il faut revenir à cette notion.
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Michel Onfray aborde de multiples thèmes contemporains dans ce livre, avec comme thèmes principaux :
- La perte de souveraineté progressive des états européens, qui sont de plus en plus noyés dans une Europe qui s'impose comme fédérale.
- La décadence de l'occident. Si toute civilisation finit par disparaître ou se fondre en une autre, Onfray présente le remplacement de la civilisation occidentale et ses valeurs par le trans-humanisme, dont le cheval de Troie est le wokisme.
- La mondialisation qui a accentué l'irruption du virtuel dans notre rapport au monde, et ainsi avons-nous perdu notre liaison avec la nature, le temps, le 'bon sens paysan', qui ont été les piliers de l'Europe pendant des siècles jusqu'à l'avènement du numérique.
Autour de ces trois axes on retrouve aussi une approche toute Cartésienne : l'introduction d'une philosophie à partir des faits, à l'image de Maurras. Cette approche étant celles des Philosophes Français des Lumières, qui s'oppose à celle des Allemands (Kant, Heidegger...) qui s'efforcent de faire rentrer le réel dans leurs concepts.
Par exemple, Onfray rappelle le contenu des premiers articles de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, comme fait, et démontre dans quelle mesure (très large à mon sens) celle-ci reste valable, mais est bousculée par la réalité.
Ce qui est appréciable, c'est d'appliquer la philosophie et le bon sens qui sont intemporels, à la contemporanéité. Certes, Onfray écorche Mitterrand, Robert Schuman, BHL, Attali....mais on en a l'habitude (et ce qu'il rapporte est édifiant car parfaitement public et vérifiable). Cela alourdit un peu le livre, mais ces passages sont faciles à éviter pour qui préfère l'approche objective d'Onfray à celle subjective ou émotive.
Ce livre est aussi très accessible, aucune formation préalable ou culture imposante ne sont requis pour l'apprécier.
Pour ceux qui sont des lecteurs de la revue 'Front Populaire', c'est un approfondissement, et aussi un éclairage sur l'hostilité dont ils sont victimes dans les émissions, courants ou journaux 'bien pensants'.
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C'est des articles tirés de sa revue souverainiste Front Populaire que Michel a compilé.
Que dire ? Que Michel se rapproche de plus en plus de l'extrême-droite...
Climato-septique, défiance envers tous les médias (sauf Cnews) etc.
Il est d'une mauvaise foi et utilise des méthodes qu'il reproche aux autres.
Lynx avec les autres, taupe avec soi-même disait Lafontaine...
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Qui prend cher ? Macron, Mélenchon dit Merluchon, Robespierre et Maastricht. Plus tous les pseudos prêcheurs de morale de la gauche. Et pourtant on s'était débarrassé des curés voilà que de nouveaux arrivent, et beaucoup plus dangereux ! Je devrais préciser de nouvelles curé(e)s car Sardine n'est pas loin. Décidément que de poissons !
Qui en réchappe ? Les anti-maastrichtiens de droite ou de gauche, Seguin, Chevènement. Et puis celui qui a pris chair en Onfray je veux dire Proudhon chantre et créateur de l'auto-gestion. Et peut-être Bakounine !
Et puis que de mots nouveaux : Paralogisme, Leucodermes, Psittacisme, s'invaginer, conchie, pandémonium, amouillante, amphigouri. On dirait presque qu'il le fait exprès ; mais non ce sont les mots justes et peut-être suis-je un peu pauvre en vocabulaire.
Je ne sais plus exactement ce que j'ai lu, mais je sais que ce fut plaisant et qu'il nous conte une époque révolue à qui succède une époque décadente, la nôtre.
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