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Critique de Bigmammy


De Michel Onfray, né en 1959, philosophe libertaire et médiatique, souverainiste se définissant comme un athée chrétien, je n'avais jusqu'ici rien lu – et cela ne me manquait pas. Mais voici que j'ai reçu cet ouvrage en cadeau, connaissant mon tropisme pour le Général et mon opposition viscérale à François Mitterrand.

Bien évidemment, je n'ai pas eu de révélation sur les turpitudes de celui qui fut président de 1981 à 1995. J'avais lu dès leur parution deux ouvrages où tout était dit de la pensée profonde de celui que le Général qualifiait d'arsouille : le Noir et le Rouge de Catherine Nay (1984) et surtout Une jeunesse française de Pierre Péan (1994). J'avais même en mémoire un fait pendable qui m'avait été transmis par la fille d'une personne déportée mais dont je n'ai jamais entendu parler ailleurs ...

La surprise a été de trouver tout au long de ce livre une ferveur quasi mystique avec laquelle l'auteur traite De Gaulle. D'un penseur qui se veut classé très à gauche, cela surprend …

Mais ce livre, paru l'année de célébration du cinquantenaire de sa disparition (on oublie pas le marketing !), lui permet de régler ses comptes avec un certain nombre de personnages et de distribuer des éloges à d'autres. Il aime Malraux, il exècre Mitterrand, Jean Monnet, Claude Guy, Jacq Lang et Claude Estier, Maurice Thorez et le PCF, Sartre et Beauvoir, "Thénardiers de la philosophie" … parmi d'autres et, par-dessus tout, il vomit le traité de Maastricht.

Que disent de l'auteur ses contemporains et de son évolution philosophique ? Evelyne Pieiller estime que « l'athée farouche qu'il fut est désormais tout imprégné d'une spiritualité aussi vague que confuse ; le rationaliste qu'il se veut chante la louange de l'instinct silencieux ; le libertaire qu'il se proclame est devenu le héraut du respect des traditions. » Pour Raphaël Enthoven « Michel Onfray enfonce des portes ouvertes avec le sentiment grisant de prendre la Bastille. »

Le tout enrobé de notions philosophiques peu accessibles au grand public : le vitalisme, l'ontologie … et agrémenté de grossières erreurs typographiques – p. 306, il massacre les prénoms de Daladier et Herriot (deux Edouard !) et ampute le patronyme de Roger Frey p. 383. Glissons …

La construction choisie par thèmes tels que successivement vécus par les deux hommes conduit hélas à de multiples redites et à une orgie d'anaphores (comme dirait François Hollande, jamais cité ici). Si ma génération a eu le privilège de vivre en direct et gardé en mémoire les événements auxquels il est fait allusion, il n'est cependant pas inutile à de plus jeunes lecteurs de parcourir ces pages foisonnantes de détails, abondamment sourcées. J'ai même trouvé tout à fait opportun de définir la contextualisation de certaines paroles du Général qui ont en leur temps fait polémique car souvent mal interprétées.

En somme, pour ceux qui l'ignoraient encore, « De Gaulle a laissé une trace dans L Histoire ; François Mitterrand pèse désormais autant qu'un obscur président du Conseil de la IVème République ? L'un a fait la France ; l'autre a largement contribué à la défaire. » C'est l'auteur lui-même qui l'écrit sur la quatrième de couverture de son pamphlet.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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